Taille efficace d'une population Il existe plusieurs concepts de taille efficace (Ne) d'une population. Grossièrement, c'est le nombre d'individus participant au processus reproductif à un moment donné dans une population. Ce nombre est toujours inférieur au nombre total d'individus (la taille de recensement d'une population).
C'est un concept important, car la dynamique des changements des fréquences alléliques (et donc la dérive génétique) est affectée par le nombre des reproducteurs, et non par la taille totale (de recensement) de la population.
Dans les populations humaines, la taille efficace est grossièrement obtenue en divisant la taille totale par trois.
D'autres facteurs interviennent cependant pour perturber la taille efficace d'une population. Par exemple :
Sexes séparés Lorsque le sexe ratio n'est pas équilibré les individus des 2 sexes ne contribuent pas équitablement à la génération suivante. La taille efficace est alors donnée par Exemple: On étudie une population de 100 tribus de souris toutes composées 1 mâle et 4 femelles. La taille efficace de cette population sera de 320 au lieu de 500 si l'on ne tenait pas compte de la répartition inégale des sexes.
Fluctuation de la taille au cours du temps Si la population passe par des réductions d'effectif au cours des générations, la taille efficace se rapprochera de la taille passée la plus réduite. On calcule ainsi la moyenne harmonique des tailles de la population au cours des t dernières générations. Exemple: Une population connait les fluctuations de taille suivante. g1
| g2
| g3
| g4
| g5
| 100
| 150
| 25
| 150
| 125
| La taille efficace est de 70 individus au lieu de 110 si on la calculait comme la simple moyene arithmétique.

© Laurent Excoffier (1998), Laboratoire de Génétique et Biométrie, Département d'Anthropologie, Université de Genève
Parenté et consanguinité
Les notions de parenté et de consanguinité sont anciennes dans le langage courant. En génétique des populations et en génétique quantitative, ces notions sont centrales. D'une part, elles permettent de décrire la constitution génétique d'une population et sont essentielles pour quantifier l'impact de la dérive génétique dans les petites populations. D'autre part, elles permettent de décrire avec précision les liaisons entre deux individus donnés et de quantifier la ressemblance qui peut exister pour leurs valeurs phénotypiques respectives pour un caractère quantitatif : à ce titre, ces notions sont au coeur du principe des méthodes d'évaluation génétique des reproducteurs ainsi que de celles visant à estimer la part de variation des caractères complexes qui est d'origine héréditaire.
Le concept de consanguinité a été introduit et sa mesure a été établie par Wright (1921, 1922) au moyen de la méthode des coefficients de piste. En 1948, Malécot a introduit la notion d'identité des gènes et développé l'approche probabiliste qui est aujourd'hui retenue pour définir et calculer les coefficients de parenté et de consanguinité. L'essentiel des pages qui suivent est consacré au calcul des coefficients de parenté et de consanguinité, avec des exemples de complexité variable. Il est recommandé avant de se pencher sur ces aspects calculatoires de bien avoir assimilé les définitions correspondantes. Au sein des pages "signification ...", on revient sur les différentes causes d'apparition de la consanguinité au sein d'une population et sur les conséquences pratiques qui en découlent.
Cette liste sera éventuellement complétée ultérieurement.
Merci d'avoir suivi ce cours.
|
|
|