Chapitre 1 : PRESENTATION DE LA SOCIETE ___________________________________________________________________________
1. Histoire et évolution
Si on veut retracer brièvement l’histoire d’Interbrew, il faut remonter jusqu’aux ancêtres des sociétés Artois et Piedboeuf. Du côté d’Artois, le registre des accises du duché de Brabant fait pour la première fois mention de la brasserie Den Horen de Leuven en 1366. Celle-ci est rachetée au début du XVIIIe siècle par le brasseur Sébastien Artois (dont elle prend le nom) et s’étend pour devenir la première brasserie de l’Empire napoléonien. En ce qui concerne Piedboeuf, c’est en 1853, à Jupille, que Théodore Piedboeuf fonde sa propre brasserie et lui donne son nom. De la réunion de ces deux sociétés, pour qui brasser est synonyme d’une véritable tradition séculaire, est née en 1987 la société Artois-Piedboeuf-Interbrew. Cette dernière reprendra à 100% les brasseries Hoegaarden (en 1989) et Belle-Vue en (1991) pour asseoir sa position de leader en Belgique et aura adopté entre-temps, en 1990, le nom définitif du groupe, celui d’Interbrew. Fort de cette base, Interbrew entreprend une expansion internationale par rachat de brasseries étrangères ou joint-ventures. En 1995, il rachète la brasserie Labatt, une des plus grosses opérations effectuées jusqu’à ce jour. Fondée en 1847 par John Labatt à Londres (Ontario, Canada), la Labatt Brewing Company est considérée comme le leader sur le marché canadien avec notamment la Labatt Blue. En rachetant Labatt, Interbrew rachète également toutes les acquisitions effectuées par celle-ci et notamment celle de la brasserie Latrobe (USA), célèbre pour sa Rolling Rock. L'acquisition de Labatt propulse Interbrew dans les plus grandes brasseries au niveau mondial. Ceci ne va en aucun cas freiner sa politique d'internationalisation, avec des prises de participations et rachats en Europe de l'Est (Hongrie, Bulgarie, Roumanie, Croatie, Ukraine, Russie), en Amérique centrale (Mexique via Labatt, République Dominicaine), et en Asie (Chine et Corée). Notons en outre qu’Intebrew est un spécialiste pur du domaine brassicole puisqu’il a recentré ses activités sur ce secteur en revendant ses « softs », la société Chaudfontaine. Enfin, en septembre 1999, Interbrew a revu sa structure jusqu’alors bipolaire (d’une part le bloc Europe - Afrique - l’Asie, et de l’autre, celui des Amériques ) et l’a centralisée en un board of directors, épaulé par 3 entités (le comité de stratégie, le comité de compensation et le comité d’audit). L'opérationnel est quant à lui dirigé par l’Executive Committee Management et réparti en cinq zones géographiques opérationnelles2. On notera dans ce board of directors le nombre impressionnant de personnes issues de la noblesse. N’oublions pas en effet qu’Interbrew est une société à capitaux privés dont les principaux actionnaires sont les descendants de trois grandes familles nobles de Belgique : les familles de Mévius, Van Damme et de Spoelbech3. On peut dès lors mieux comprendre le « non-désir » d’Interbrew d’entrer en bourse… !
2. Situation
D'après le rapport d'activité de 1998, Interbrew semble bien se porter. On remarquera en effet une augmentation du bénéfice net par rapport à 1997 (de 5.3 mia BEF à 7.7 mia BEF) et une augmentation de 11.1% des ventes (par acquisition et par augmentation de production). Voyons dans quels domaines Interbrew possède le plus d’avantages compétitifs, ceux-ci expliquant sons succès dont la manifestation n’est autre que cette 6ème année consécutive marquée par une augmentation du bénéfice net.
Chapitre 2 : LE SECTEUR BRASSICOLE. ___________________________________________________________________________
Dans le secteur brassicole, on peut identifier trois types de firmes selon la stratégie adoptée. Nous verrons que le choix de la stratégie influence fortement l’architecture de la société.
|