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Hercule Valjean Le scieur de têtes ![]() BeQ Hercule Valjean Une autre aventure extraordinaire du Domino Noir # HS-032 Le scieur de têtes La Bibliothèque électronique du Québec Collection Littérature québécoise Volume 684 : version 1.0 Le scieur de têtes Collection Domino Noir gracieuseté de Jean Layette http ://www.editions-police-journal.com/ Personnages de ce romanNous inaugurons un nouveau genre aujourd’hui ; au début de chacun de nos romans policiers nous publierons la liste des principaux personnages du roman afin que le lecteur puisse référer à la première page quand il ne se souviendra plus du caractère de certaines des personnes qui évoluent dans les pages qui suivent. Simon Antoine, jeune homme très riche, apparemment désœuvré, mais qui est réellement le célèbre Domino noir, mortel ennemi du crime sous toutes ses formes. Benoît Augé, journaliste de Montréal à l’emploi du grand quotidien le MIDI, qui est la seule personne à savoir que Simon Antoine est réellement le Domino noir. Le Directeur de la sûreté de Montréal, un flic ni plus ni moins intelligent que les autres flics. Arsène Décary, maire de Damierville, petite cité de la province de Québec où se déroule l’action de ce roman. Ernestine Décary, sa femme, une bonne, une brave, bref une honnête femme. Hubert Décary, 14 ans, le fils d’Arsène et d’Ernestine. Julien Charrier, chef de police de Damierville. Arcade Charrier, son fils, huit ans. Hilaire Chartrand, éditeur du journal de Damierville. Hortense Chartrand, sa femme, secrétaire de la rédaction du Journal. L’honorable Didier Pimnon, conseiller législatif, président et propriétaire de la Compagnie d’immeuble de Damierville, qui a construit la cité. Georgette Jutras, garde-malade pratiquant à Damierville. Miette Jutras, sa nièce, fille de son défunt frère qu’elle élève. Emmanuel Chiniquy, ministre de religion protestante descendant en ligne directe du notoire apostat du siècle dernier Chiniquy, qui a quelques adeptes de sa religion à Damierville. Antoinette Giraud, actrice de Montréal. Tit-Pit Lemelin, orphelin de 15 ans, qui travaille comme homme à tout faire chez les uns et les autres. Anselme Germain, maître de poste de Damierville, dont les 6 boîtes postales sont très importantes au cours de ce récit. Et quelques policiers et autres personnages de peu d’importance. IL’entrée en scène du scieurDamierville, petite cité de la province de Québec, est une preuve de la conquête du nord du pays par l’homme, car elle est située aux portes du Témiscamingue. Le terrain sur lequel elle est bâtie est plat de même que les environs, étant situé entre les Laurentides et les monts polaires. Damierville est bâtie comme Buenos Ayres, en damier ; du nord au sud il y a les avenues et de l’est à l’ouest les rues. À l’angle de la 1e rue et de la 1e avenue est situé le château Pimnon, propriété de l’honorable Didier Pimnon, agent d’immeubles extraordinaire, à la vision géante, qui a pris un champ inculte et en a fait une cité prospère. Le château Pimnon est sans contredit une beauté architecturale et personne nie que ce soit la plus magnifique résidence de Damierville. Personne ne nie non plus que la seconde des beautés architectoniques de l’endroit soit l’habitation de style « Vieux Canayen » d’Arsène Décary. Arsène Décary est maire de la place et député du comté ; il a des aspirations au sénat ; comme on ne peut être député et maître de poste en même temps, il a fait nommer à cette position lucrative son beau-frère Anselme Germain. Ernestine Décary, sa femme, est d’ailleurs une commerçante avisée ; elle tient un commerce d’épiceries avec licence de bière, une bonnerie, un magasin de chapeaux et de dessous pour dames et... un moulin à scie. Le mortel ennemi d’Arsène Décary est Hilaire Chartrand, virulent journaliste, éditeur du journal de Damierville. Hortense, la femme de Chartrand, a une plume qu’elle trempe aussi volontiers dans le vitriol. C’était par une belle soirée fraîche de la fin d’août. Arsène Décary et sa femme écoutaient tranquillement les nouvelles à la radio. Le général Douglas MacArthur venait d’entrer à Yokohama. Les prisonniers de guerre des Japonais faisaient pitié et ils se plaignaient d’avoir été soumis pendant leur incarcération aux plus cruelles tortures. Puis ce fut la musique de danse de Bob Calloway. Le maire Décary regarda l’heure à l’horloge grand-père dans le coin du salon. – Onze heures et dix, murmura–t-il ; où donc Hubert est-il allé ce soir, Ernestine ? Hubert était le fils des Décary, jeune athlète de 14 ans, fervent de lutte, de boxe et autres sports violents. La mère répondit : – Tu sais bien, mon vieux, qu’Yvon Robert lutte ce soir au stade Pimnon, et que notre fils n’a pas voulu manquer ça. – Ah, oui, Yvon, son idole... Ernestine remarqua : – Il devrait être arrivé cependant ; car il m’a dit qu’il serait de retour à 11 heures au plus tard. – Ce doit être un combat à finir, on ne sait pas l’heure exacte de la fin des hostilités ; tout dépend de la force de résistance du futur vaincu. – Je vais téléphoner au stade, dit la mère. Elle le fit et on lui dit que la séance était terminée depuis près d’une heure déjà. – Or c’était une marche d’à peine cinq minutes du stade à la maison du maire. – Je commence à être inquiète, remarqua madame Décary. À minuit son inquiétude s’accentua et à une heure du matin comme Hubert n’était pas encore arrivé, le maire dit : – Notre petit n’a jamais ainsi tant tardé ; il doit lui être arrivé quelque chose. – Oh, mon Dieu, mon Dieu... – Ne t’affole pas, Ernestine, ne t’affole pas, son absence a sans doute une explication tout à fait naturelle à laquelle nous ne pensons pas. – Oui, mais, mon mari, voyons, fais quelque chose. – Je vais appeler Julien Cherrier, notre chef de police. – Julien, dit-il au chef, veux-tu patrouiller toutes les rues de la ville à la recherche de mon satané fils Hubert qui n’est pas encore rentré. – Tout de suite, cher maire. Une demi-heure plus tard environ Cherrier appela Décary : – Voulez-vous, lui dit-il, venir immédiatement au coin de la 7e rue et de la 8e avenue... – Pourquoi ? – Vous allez voir... – Il s’agit de mon fils ? – Oui. Le chef ajouta : – Et surtout, n’amenez pas, en grâce, votre femme. – Pourquoi pas ? – Vous verrez ; j’aime mieux ne pas vous expliquer au téléphone... Sous les yeux d’Ernestine mortellement inquiète, Arsène partit, sauta dans sa voiture et arriva bientôt à l’endroit indiqué par Cherrier. Il poussa un cri de stupeur en contemplant le spectacle. Son fils gisait en deux parties sur le pavé en bordure de la rue. En deux parties. En effet la tête de la pauvre victime était complètement détachée du corps. – Quelle horreur, s’écria le père au comble du désespoir. – Vous comprenez maintenant pourquoi je ne voulais pas que vous ameniez votre femme ? – Hélas oui. – La tête a été sciée, affirma le chef ; j’ai examiné l’os dorsal avec ma lampe de poche, et le trait de scie apparaît nettement. Le maire demanda : – Ciel, qui a pu commettre un meurtre aussi horrible, et pourquoi ? – Julien Charrier opina : – À 14 ans il est bien rare qu’on ait des ennemis mortels ; j’avoue que je ne comprends rien. Je vais appeler et faire venir ici le chef de la sûreté provinciale. Cette cause me dépasse. Voulez-vous venir avec moi à mon bureau, M. Décary ? – Volontiers. |