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Sémiologie de l’image Introduction à la sémiologie de l’image. Objectif du cours : Acquérir les moyens d’analyser une image, maîtriser les concepts, pour tenir un discours argumenté sur une image. Examen : 1 question de cours / 8pts ; 1 analyse d’image / 12pts Sémiologie : définition. Sema, sématos = caractère distinctif ; Sémion = signe Logie, logue = discours ; Logia = théorie La sémiologie est donc une discipline qui vise à théoriser, tenir un discours argumenté sur les signes. Mais Qu’est ce qu’un signe ? C’est quelque chose qui « fait signe » parce qu’il est pris dans un évènement. En médecine, la sémiologie est l’étude des signes extérieure, des symptômes. « Sémio » = terme générique utilisé dès qu’on veut savoir comment quelque chose signifie, pour que ça donne un sens > ça annonce la question de l’interprétation de ces signes. Ex : pour un parano, tout fait signe, toujours contre lui, il est dans l’excès de l’interprétation des signes. Exo pratique : 2 min pour donner des mots définissant l’image : Support – visuel – transposition – imaginaire – information – volonté Définition de l’image L’image comme représentation. Platon : « j’appelle image, d’abord les ombres, ensuite les reflets qu’on voit dans les eaux ou à la surface des corps opaques, polis , et brillants, et toutes les représentations de ce genre. L’image comme ressemblance. Ex : dieu qui créa l’homme à son image. L’image est donc la représentation de la perfection absolue. Image & Histoire. Cf gravures rupestres : ce sont des images parcequ’elles imitent et schématisent les objets réels. Ce sont de pétrogrammes (peintures), ou des pétroglyphes (gravées ou taillées) Ces images ont un rapport à la magie, au sacré, ou la sexualité. Mais pourquoi créer ces images ? Pour laisser des traces. Image et histoire religieuse. présence massive des représentations religieuses. la bible interdit la fabrication d’images « La querelle des images » entre 4è et 7è siècle, qui oppose iconoclastes et iconophiles Se pose alors la question de la nature divine de l’image. A l’époque l’image st interdite pour permettre à la religion monothéiste de lutter contre d’autres religions : on ne voulait pas de représentation de dieu car il était dit incirconscrit : il n’a aucun lieu, il est infigurable. 16è : séparation religieux / profane. Image et philosophie. En latin : image = masque mortuaire ; on met déjà en rapport image et mort. Roland Barthes parle de l’image comme de la mort plate. Et pour Platon, l’image est imitatrice, elle trompe, elle détourne la vérité alors que pour Aristote l’image conduit à la connaissance. Dans tout qu’on a vu, l’image nous rattache à la survie dans le temps, au sacré, à la mort, au savoir, à l’art, à la vérité. Image et psychisme. Représentation mentale, rêve, l’image de soi, l’image de marque qui met en jeu l’identification. On peut avoir un langage imagé qui utilise la figure rhétorique de la métaphore. Image et science. Avec ces images, on va atteindre le réel, le vrai. l’image prétend nous donner une image de la réalité (échographie, scan, radios) l’image est utilisée pour la simulation, l’image de synthèse en maths, « la graphique » : une image, une représentation différente d’un même objet auquel elle est équivalente mais non identique. Les nouvelles images. Les images interactives, de synthèse, jeux vidéos, 3d, etc. Ces images virtuelles sont à opposer aux images actuelles. Plusieurs questions : → Est-ce que l’image « re-présente » ou est ce qu’elle évoque ? → Est-ce que l’image cherche à exprimer une subjectivité ? → Est-ce que l’image cherche à désigner une réalité ? → Est-ce que l’image cherche à communiquer un message ? …. Tout dépend du destinataire, du contexte, de l’époque. Exemple : les cartes marines du 18ème on perdu leur rôle d’information (on se perdrait avec), mais elles évoquent pour nous l’expression coloniale du 18ème, on peut même leur trouver une valeur esthétique. Ces images on perdu leur valeur sémantique (elle délivrait un sens) et on gagné une valeur esthétique. Une image en elle-même n’a pas de valeur. Cette valeur n’est fonction que du contexte, qu’il soit historique, géographique ou culturel > l’image a un caractère relatif. On peut ainsi classer les images en 2 grands groupes : ► Les images OBJECTIVES / RATIONELLES. Ce sont des images principalement sémantiques, avant d’être esthétique : graphiques, plans, cartes, panneaux routiers… Elles proposent une représentation simplifiée du monde extérieur sous forme de message où la sémantique prime sur l’esthétique. ► Les images EXPRESSIVES. La valeur sémantique perd son importance au profit de l’esthétique (Cf « le poids des mots, le choc des photos »). Ces images ont un caractère d’immédiateté : ça s’est vraiment passé. Elles font d’avantage appel à l’affectivité qu’à la raison et cherchent plus à frapper le lecteur qu’à l’instruire. Cela peut mener jusqu’à l’identification (personnages télé), on touche l’affectivité, le magique. Rq : les pubs, censées vendre un produit, cherchent de plus en plus à toucher l’affectif, l’émotif. Ces images altèrent l’imaginaire collectif. La logique du mythe se superpose à celle de la raison, la sensorialité se substitue à l’intelligibilité. P.Vuillion : « on est plus dans une société de monstration que de démonstration », car en effet la fascination impose un rapport de séduction, de surprise et de provocation avec la cible. Comment l’image peut elle fasciner ? Rq : Symbolique, simbolon = tesson de terre cuite cassé en 2 qu’on remettait à son amant en se séparant de lui pour quelques temps : ce petit objet symbolise que les 2 personnes sont réunies par delà la séparation. La symbolique réunit donc des choses « qu ne sont pas là », à l’inverse du diabolique qui les divise. L’Eikon : l’image est la représentation symbolique du réel, elle suggère le réel. ![]() L’Eidoion : le destinataire pense être ne présence du réel lui-même, on est fasciné. L’image cherche-t-elle donc à servir de tierce personne pour réunir ou laisse-t-elle transparaître le réel ? Régis Debray (ami du Ché), « l’œil naïf » : « on croit savoir pourquoi on a vu mais on ne verrait rien si on ne croyait pas » Jean Luc Godart : « Ceci n’est pas une image juste, c’est juste une image ». 2 ème partie : étude d’images. * Première de Couverture du magazine Bohémia, revue cubaine, dessin par Fremez. Ce sont les traits géographiques qui nous renvoient au réel Dans une image, une variable facultative ne change pas la signification. Dans le cas inverse on parle de trait pertinent. Umberto Eco : « les signes iconiques reproduisent quelques conditions de la perception de l’objet, mais après les avoir sélectionnés selon des codes de reconnaissance et les avoir notés selon des conventions graphiques ». Impression de l’amphi : « Visage Féminin, type asiatique, écoulement de sang depuis le nez » L’impression de féminité est due aux cheveux et aux traits. Le sentiment de l’origine asiatique nous est donné par le contour du visage, les yeux, la couleur de la peau. Ce sont donc des lignes, des couleurs, des surfaces, (aucun de ces 3 éléments n’est indissociable des autres pour donner du sens) > la combinaison des unités de signification dénote du sens. Rq : c’est par pure convention qu’on interprète ce visage comme asiatique. Cette image fonctionne sur une pyramide à 3 niveaux : - A la base : les lignes, surfaces et couleurs (indissociables) - 2nd niveau : en relation avec notre expérience, on retient des éléments figuratifs (yeux, cheveux, sang). On reconnaît ces éléments grâce à des conventions graphiques. - 3ème niveau : Par combinaison de tout, on obtient une figure symbolique : le Vietnam en lutte ? Un peuple soumis qui résiste ? * Première et Quatrième de couverture de Bohémia. Sur la 4ème de couverture on voit une femme occidentale qui s’applique du rouge à lèvre. Le rouge à lèvre = la frivolité, en opposition avec le sang. ![]() Le regard dans l’image. → Comment se laisse-t-elle regarder ? → Comment se regarde-t-elle ? → L’image imite-t-elle le réel ? → L’œuvre d’art représente-t-elle autre chose que ce qu’elle prétend imiter ? L’anamorphose : c’est un procédé par lequel on déforme la réalité, elle devient alors illisible. Par le procédé inverse, on peut reformer la réalité. (cf en cinémascope on voulait faire rentre des plans larges, des images rectangulaires, sur des pellicules carrées. Du coup on se servait d’un anamorphoseur, sorte de filtre qui compressait l’image pour la faire rentrer sur les pellicules. A la projection il suffit de mettre un autre anamorphoseur pour rélargir l’image et la projeter dans les bonnes proportions). Les VANITAS : genre pictural du 17ème, qui visait à peindre des peintures très réalistes. Ces œuvres sont tellement réalistes qu’elles en deviennent illusionnistes, notre regard est piégé > amène la question de l’illusion L’anamorphose est le point autour duquel s’organise l’illusion de l’espace. → La finalité de l’art est elle d’imiter ou de ne pas imiter ? L’art imite-t-il ce qu’il représente ? L’œuvre d’art imite ce qu’elle représente, mais le but n’est pas de le représenter, elles font de cet objet autre chose, elles ne font feindre d’imiter. Plus l’objet est présentifié en tant qu’imité, plus il nous ouvre cette dimension où l’illusion se brise et vise autre chose. Leurre et trompe l’œil. Cf : la joute entre les peintres grecques Zeuxis et Parrhasios. Chacun veut montrer son talent en luttant sur le terrain de la réception. Z dessine sur un mur des grains de raisin de façon hyperréaliste (les oiseaux s’en cassent le bec en essayant de picorer). P peint quand à lui un voile et ce voile est tellement ressemblant que Z pense qu’il est vrai et que quelque chose se trouve derrière. Il y a 2 niveaux différents dans la rapport objet représenté et le regardant. Pour Z, on parle de Leurre, qui renvoie à la psychologie animale, l’instinct, le pulsionnel. Pour P, on parle de Trompe l’œil, qui nous renvoie à une dimension humaine où vient s’inscrire le désir à travers l’activité pulsionnelle : le désir de voir, satisfaire la pulsion scopique. On est bien du côté du désir humain. > Le leurre se prend pour ce qu’il donne à voir. > Le trompe œil convoque et détruit en même temps l’illusion. Pour le trompe œil il y a un au-delà de la prise imaginaire, cet au-delà déjoue la fascination du leurre. Le trompe œil est un leurre troué par la dimension du désir. Cf Mignard : un chat qui regarde une tortue, tellement bien peint que des chiens se prenaient le mur > on est dans l’imitation parfaite de la nature. Face à ces imitations, les hommes sont sidérés, mais jamais émus, car le leurre nous en met plein la vue. Dans le cas du leurre, le regard est induit en erreur, on évite le manque. Dans le cas du trompe l’œil, l’illusion proposée n’est pas une suture mais au contraire une ouverture, le trompe l’œil nous offre une confrontation à une énigme. La trompe l’œil ouvre sur l’absence et permet une expérience où s’éprouve le désir, le leurre de sa plénitude, bouche l’horizon, le spectateur est sidéré et ne sait rien de ce qui oriente son désir. Le trompe l’œil est une image qui introduit la dimension de manque. Regarder c’est toujours chercher à voir ce qui n’est pas là. Le regard c’est l’au-delà de la vision qui, quand il destitue la simple vue, se fonde d’un rapport immédiat, non plus à l’objet, mais à l’absence de l’objet. Reconnaître c’est accepter qu’un détail matériel de l’image nous renvoir à un objet ou a un personnage qui, simultanément, est perçu comme absent. Ainsi commence la signification. Un élément de l’image (un signifiant) nous renvoie à signifier un élément absent mais qui existe quelque part. Ce qui signifie dans l’image, c’est ce qui n’est pas. L’image comme valeur de témoignage irréfutable ? En posant cette question : « l’image est-elle une preuve du réel ? » c’est pour répondre par la négative et ouvrir le sujet de la manipulation par l’image (guerres, médias,…) Premier concept. Roland Barthes (« la chambre claire ») nous propose un concept qui est le concept de « noème » : le ça a été d’une photo, la conjonction de la réalité et du passé. La photographie est donc la trace de ce qu’elle représente, mais si le réel a été, aujourd’hui il n’est plus > la photo devient le signe que nous sommes mortels, qui témoignent de la présence de quelqu’un de définitivement absent, qui ne sera plus jamais ainsi. Pour Barthes, la photo est une mort plate > Spectrum : quand je me laisse prendre en photo, je deviens une ombre, un spectre. Le noème, le « ça a été » est le trait essentiel de la photographie. Le référent adhère à la photo. S’il y a des adhésions, le plus important est la force constative (plus que la force représentative). Second concept. Barthes parle du Pontcum : détail qui, dans le champ regardé, soudainement attire notre regard. Ce détail est toujours sous le signe de l’incongru, du discordant, ce détail est enregistré par hasard. Le ponctum est sur la photo simplement par accident. A l’inverse si le ponctum est voulu et étudié, mis en scène, le photographe rate son effet. Le ponctum tient sa valeur de son caractère accidentel (cf film « blow up »). Ponctum = quelque chose de « raté » et qui fait place à notre regard : c’est une sorte de crevure dans l’image : « dans toute image se donne à lire ce qui la crève », on débouche sur une éthique de lecture de l’image. On vient refuser le mirage d’une image parfaite pour rechercher une faille par laquelle rentrer pour lire l’image > on quitte la lecture du beau, la contemplation. On est plus dans la recherche de l’accident. Ça signifie que : ►il n’y a pas de méthode pour lire l’image ►on n’est plus dans la contemplation, où la place de notre regard est désigné par la perspective : ce forçage de méthode de lecture visuelle est le principe même de la « contemplation du beau ». J.M. Vernier : « pour une typologie des images télévisuelles » Ex : la mythomane du métro parisien : on est dans le cas d’une image manquante : pas une seule fois pendant la semaine d’agitation on ne vit le visage de Marie dans les médias, un peu comme un trou noir autour duquel tout s’organisait. Pour que cette image manquante fonctionne, il faut un fond idéologique d’actualité qui circule avec une pléiade de mots (« jeunes, beurs, banlieue, insécurité,…) > toutes ces images symboliques rythmaient l’actualité de l’époque, c’est ce qui fait que ça marche. A partir de cet exemple on distingue : 3 sortes d’images télés : |
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