Régine Capy Abbatiale Saint-Pierre Saint-Paul de Beaulieu-sur-Dordogne
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Ces personnages, vêtus à la mode du XIIe siècle, renvoyait le pèlerin à sa propre image et l’amenait à méditer sur sa propre vie. Des deux côtés du porche, deux bas-reliefs sculptés présentent une scène de l’Ancien Testament : Daniel dans la fosse aux lions et Jésus tenté au désert par le diable, scène du Nouveau Testament, deux temps où le mal est vaincu, et qui renvoient au tympan, à la victoire finale et définitive du Christ sur le mal. Tous ces bas-reliefs constituent un ensemble homogène remarquable très symbolique et vivant, très pédagogique pour le fidèle. Les alentours et activités Beaulieu est un gros bourg de 1500 habitants environ. Le village étant touristique, alimentation, restaurant, café ne manquent pas. Activité : baignade et descente de la Dordogne en canoë, randonnées. Ballades (esprit CASA) : Roc Amadour, la cité médiévale de Sarlat, Brive, Conques Les abbatiales de Souliac et Carennac L’office de tourisme édite un petit guide qui pourra vous aider. Régine Capy  Abbatiale Saint-Pierre Saint-Paul de Beaulieu-sur-DordogneLocalisation Beaulieu se situe aux confins de la Corrèze, limitrophe du Lot, avec cette belle rivière qui borde le bourg, la Dordogne. La région est touristique, la rivière, les châteaux et les églises avoisinantes en font un lieu de villégiature agréable et apprécié tout au long de l’année. Histoire du siteDès 840 Raoul de Turenne, fils d’une éminente famille de la région, archevêque de Bourges, choisit sur les terres familiales le site de « Bellus locus » où il fonde un monastère. Les premiers moines viendront de la grande abbaye bénédictine de Solignac, près de Limoges. Parallèlement, l’archevêque bienfaiteur se préoccupe de constituer un trésor de reliques telles que celles de Prime et Félicien ou encore Félicité. La famille de Turenne édifiera progressivement un patrimoine important, source de revenu confortable pour l’abbaye. Le monastère était directement placé sous la protection de l’archevêque de Bourges, du roi et profitait aussi de quelques libéralités. Le jeune monastère prit rapidement son essor et fit des envieux : les seigneurs des alentours tentèrent à plusieurs reprises d’y prendre le pouvoir. Vers le milieu du XIe siècle l’abbaye bourguignonne de Cluny tenta et réussit à l’annexer malgré les résistances locales. Dès lors elle perdit son autonomie, mais elle se réforma et manifesta un nouveau dynamisme : un programme de reconstruction fut mis en place. Il dura tout au long du XIIe et un peu au-delà. L’abbatiale et son décor sculpté datent de cette époque. A partir de 1213, fin de la main-mise clunisienne sur l’abbaye de Beaulieu. Va s’ensuivre un affrontement entre l’abbé, les bourgeois de la ville et les seigneurs voisins. Au XVe siècle, on mit en place des abbés commendataires qui s’aliénèrent une bonne partie du patrimoine monastique. Lors des guerres de religion au XVIe, l’abbaye était bien diminuée et les protestants purent saccager les bâtiments conventuels, piller l’abbatiale, emporter ou détruire trésor et reliques. Au milieu du XVIIe les mauristes s’installèrent à Beaulieu, rétablirent la discipline monastique et reconstruisirent les bâtiments. L’abbaye abritait encore ses moines lorsque la Révolution mit fin à son existence. Peu après furent démolies les constructions mauristes. Seule l’église abbatiale devenue paroisse fut sauvée. L’abbatiale Saint-Pierre Saint-Paul de Beaulieu 1/ Architecture L’abbatiale Saint-Pierre Saint-Paul de Beaulieu a été édifiée à partir de 1100 depuis le chevet jusqu’à la façade exécutée au XIIIe siècle.
Transept : - près de 9m de large - 5 travées terminées à chaque extrémité par une absidiole - croisée du transept de plan carré, voûtée d’une coupole octogonale sur pendentifs, surmonté d’un clocher. Chœur : - avec déambulatoire ouvrant sur trois chapelles rayonnantes. L’élévation se compose de hautes arcatures, au milieu de petites baies géminées correspondant aux tribunes qui surplombent les collatéraux et, tout en haut, le bas de la voûte en cul de four est percé à sa base de quatre baies profondes en plein cintre. 2/ Sculpture Relativement limitée à l’intérieur de l’édifice. Seuls quelques chapiteaux et bases de colonne méritent l’attention. Elément majeur de l’abbatiale, le vaste portail sud : protégé par un porche profond lui-même orné et voûté en berceau. Tympan et linteau : évocation des trois mondes, le ciel, la terre et l’enfer qui nous sont montrés au moment du second avènement du Christ, lors de la fin des temps (Mathieu chapitres 24-25). Pilier central et piédroits : figurations humaines et originales. On peut y reconnaître saint Pierre et saint Paul. Murs latéraux du porche : reprise du thème central qui développe divers aspects du triomphe du Christ sur le mal. 3/ Trésor et mobilier La Vierge de Beaulieu XIIe s (Ame en bois, lames d’argent soudées et repoussées). Reliquaire byzantin fin Xe ou 1e moitié XIe siècle en argent enchâssé dans une armature légère de cuivre doré. Châsse en cuivre XIIIe s, 2 bras reliquaires du XIIIe et XIVe siècle. Retables en bois dorés du XVIIe siècle. Coup de cœur Le pèlerin fatigué était accueilli par le magnifique tympan, sculpté d’un sujet assez rare : la dernière Parousie du Christ (c’est-à-dire le dernier retour du Christ). |
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