La réduction du poids des jeunes est observable dans toutes les régions du Québec. Pour le Saguenay–Lac-Saint-Jean l’écart entre jeunes et aînés est encore plus prononcé comme en fait foi le tableau suivant. Prévision de la population des jeunes et des aînés 2001-2026
| Tableau 6 | Groupe d'âge
| Variation 2001-2026
| Part % en 2001
| Part % en 2026
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| Saguenay–Lac-Saint-Jean
| 0-19 ans
| -38,8%
| 25,0%
| 17,3%
| 65 ans et +
| 113,8%
| 12,5%
| 30,2%
| Le Québec
| 0-19 ans
| -12,9%
| 24,0%
| 19,1%
| 65 ans et +
| 104,6%
| 13,0%
| 24,4%
| Source: ISQ http://www.stat.gouv.qc.ca/donstat/societe/demographie/persp_poplt/index.htm
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Une analyse encore plus détaillée du vieillissement de la population régionale permet de constater que la taille de la population âgée de 60 ans et + aura une croissance de 48 070 individus entre 2001-2026, soit une hausse de presque 50% en 25 ans. À contrario, durant la même période, les strates des 0-14 ans et 15-29 ans afficheront un recul de 42 251 individus, soit une baisse de 39,4% en 25 ans.8 Tableau 7 | Répartition des effectifs par groupe d'âge 2001-2026
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| Population 2001
| %
| Population 2026 (prévision)
| %
| Variation 2001-2026
| 0-14 ans
| 49 079
| 17,0%
| 31 452
| 12,5%
| -17 627
| 15-29 ans
| 58 178
| 20,0%
| 33 554
| 13,5%
| -24 624
| 30-44 ans
| 65 642
| 23,0%
| 43 104
| 17,0%
| -22 538
| 45-59 ans
| 62 306
| 22,0%
| 45 893
| 18,0%
| -16 413
| 60 ans et +
| 48 488
| 17,0%
| 96 558
| 38,0%
| 48 070
| Total
| 283 693
| 100,0%
| 250 561
| 100,0%
| -33 132
| Source: Institut de la statistique du Québec
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Le Plan quinquennal de développement 2007-2010 de la Conférence régionale des élus du Saguenay−Lac-Saint-Jean axe sa démarche de planification vers la lutte à la décroissance démographique. Voici de quelle façon la CRÉ introduit l’axe de planification : « Par son amplitude, par ses effets durables et persistants dans le temps, la décroissance démographique impose la révision de nos modèles de développement traditionnels et l’application de solutions novatrices. C’est ce que le Plan de développement actuel cherche à atteindre. De fait, il serait vain et illusoire de concevoir et de planifier le développement de la région en occultant ce phénomène et en sous-estimant ses effets. Plus encore, la notion même du développement perdrait tout son sens si nous ne parvenons pas à endiguer la décroissance démographique, sinon la freiner et, idéalement, l’inverser. Dans ce contexte, la société régionale est conviée, ici, à un vaste chantier déterminant pour son avenir (…) À l’évidence, si la région ne parvient pas à endiguer le phénomène du déclin démographique et à conjuguer habilement avec ses effets, il y a fort à parier qu’en 2026, elle sera confrontée à une crise existentielle majeure. La taille de la population pourrait à ce moment se situer sous le seuil des 250 000 habitants et compter plus du tiers dans la tranche des 60 ans et plus. Ce déclin démographique et ses causes, que sont notamment la faiblesse du taux de fécondité, la morbidité et la migration, posent à l’évidence un défi collectif aux multiples facettes (…) le déclin démographique constitue la plus grande menace à laquelle la société régionale se trouve confrontée. Sans minimiser pour autant d’autres menaces d’importance qui, au demeurant, se conjuguent à la problématique démographique, cette dernière oblige à une action rigoureuse (…) Aussi, afin de se convaincre de l’urgence d’agir dès maintenant, interrogeons-nous. Le Saguenay–Lac-Saint-Jean disposera-t-il encore dans vingt ans des ressources humaines, jeunes et instruites, en nombre suffisant et des ressources financières essentielles au maintien de ses acquis économiques et sociaux ? Pourra-t-il assurer la poursuite de son développement ou devra-t-il se satisfaire d’une gestion au quotidien de la décroissance ? » 9 2.3 Peut-on faire mentir les prévisions ? D
 epuis 1991, la population régionale décroît de manière continue. La région semble avoir pris conscience tardivement de l’importance de lutter contre les phénomènes démographiques menant vers une importante décroissance, principalement en mettant en place des stratégies pour attirer les jeunes d’ici et d’ailleurs à poursuivre des études supérieures dans la région et à s’y établir. Les prévisions démographiques de l’Institut de la statistique du Québec pour les 20 prochaines années sont dramatiques pour la région, notamment au niveau d’un vieillissement accéléré de sa population. Peut-on faire mentir ces prévisions ? Des stratégies d’intervention ont commencé à émerger depuis 2002. La CRÉ fait maintenant de la croissance démographique une priorité dans son Plan quinquennal de développement 2007-2012.   |