télécharger 192.52 Kb.
|
Les mesures de l’attractivité résidentielleL’attractivité est la résultante de l’attraction (capacité à drainer des flux et à fixer durablement des ressources dans un lieu) et de l’attrait (capacité à se rendre désirable, quelle qu’en soit la raison). Tandis que l’attraction peut être mesurée par l’intensité et la diversité des flux entrants (migratoires, commerciaux, financiers, etc.), l’attrait est appréhendée à l’aune de l’intensité et la diversité des motifs des acteurs qui sont impliqués dans ces flux entrants. L’attractivité peut également être décomposée selon qu’elle est effective ou potentielle. Cette distinction permet de souligner que l’attractivité d’une ville ne dépend pas uniquement des flux constatés, mais aussi de sa propension à générer de nouveaux flux dans l’avenir. Au plan résidentiel, une ville attractive n’est pas seulement une ville ayant un solde migratoire est important. Cela peut aussi être une ville pour laquelle les demandes de mutation professionnelle et de logement des personnes extérieures sont importantes (effet « file d’attente »). C’est enfin une ville où l’on souhaiterait vivre dans l’idéal, où l’on projette d’emménager un jour, ou bien un lieu que l’on visite faute de pouvoir y vivre. Cette distinction entre attractivité effective et potentielle peut être croisée avec la distinction entre la dimension objective de l’attractivité (attraction) et sa dimension subjective (attrait). Le pouvoir d’attraction peut en effet se mesurer objectivement en comptabilisant des flux de population ou de capitaux. Il peut également se mesurer subjectivement au regard de l’attrait qu’il exerce sur des individus identifiables. Cette dimension subjective, si elle est plus difficile à appréhender empiriquement, n’en est pas moins décisive. Un territoire n’est pas seulement un système de rapports objectifs, c’est aussi un système de rapports électifs, voire affectifs, mesurés par le désir d’y rester, d’y emménager ou de le visiter. La ville apparaît à la fois comme un système d’opportunités et un ensemble d’affinités. A la force du désir s’ajoute en outre la nature des motifs expliquant cet attrait. S’agit-il d’un intérêt économique (trouver un emploi, gagner plus, obtenir une promotion, dépenser moins, etc.), du goût pour un mode de vie, du désir d’être proche de sa famille, de l’envie d’être dans un lieu central (où « les choses se passent »), ou bien encore de la satisfaction d’un plaisir esthétique ? Bien entendu, ces motifs peuvent se cumuler. Au niveau des individus, plus ces motifs sont nombreux, plus l’attrait du territoire est grand pour ces derniers. Dimension subjective et représentations collectives Appréhendée au niveau collectif, l’attractivité subjective renvoie à l’univers des représentations sociales attachées aux villes : à leur image auprès du public, aux imaginaires qu’elles suscitent et aux mythes qui les accompagnent. Au-delà des conditions objectives de vie, ces imaginaires, porteurs de rêves (Les lumières de la ville) ou de cauchemars (Metropolis) influent sur l’attrait qu’exercent les villes modernes. En dépendent également les identités que l’on associe aux villes et la force des sentiments d’appartenance que celles-ci génèrent. La ville est ainsi un espace d’opportunités de vie et le vecteur d’imaginaires sociaux. Les opportunités de vie dépendent de droits, désormais nationaux, de politiques publiques locales, des infrastructures existantes, de l’offre de marchés locaux (travail, consommation, logement, loisirs, scolaires, etc.) et de l’environnement urbain et naturel. L’attractivité subjective renvoie aux opinions et aspirations des individus, et à leur croyance que le territoire en question est susceptible de satisfaire leurs aspirations. Celles-ci sont médiatisées par la culture qui, en tant que système de perception et d’interprétation donne ainsi sens à l’expérience urbaine. Les aspirations dépendent de cultures différenciées, propres à chaque groupe social, et variables selon les régions et les pays d’origine. L’attrait des villes dépend donc de leur capacité à s’adresser aux publics ciblés en mobilisant les registres culturels adéquats et en mettant en avant les atouts et les imaginaires qui font sens pour ces publics. L’attrait des villes repose donc sur des systèmes de croyances : telle ville est bien gérée, telle autre est culturellement incontournable, etc. Mais certaines croyances peuvent s’effondrer. Ainsi, comme le soulignent certains observateurs, Grenoble avait une renommée internationale jusqu’à l’incarcération de son maire : celle-ci a beaucoup sali l’image de la ville dans les années 1990, dissuadant les entreprises (notamment japonaises) de venir s’installer dans l’agglomération. Inversement les croyances collectives peuvent perdurer alors que la réalité a changé. Chicago est souvent encore perçue comme une ville dangereuse alors qu’elle a été détrônée il y a bien longtemps au hit-parade de la criminalité américaine. Les mesures de l’attractivité La mesure de l’attractivité est tout sauf simple. Sans doute est-il préférable de privilégier un nombre limité d’indicateurs. Si l’on se place du point de vue de l’attractivité résidentielle, l’indicateur objectif à la fois le plus simple et le plus indiscutable reste le solde des entrées et sorties, autrement dit le solde migratoire7. La demande potentielle d’installation dans une ville comporte une part objective qui est théoriquement quantifiable, mais dont la mesure empirique est susceptible de buter sur des problèmes d’accès aux données. A titre d’exemple, on peut envisager deux types d’indicateur : 1) les demandes de mutation professionnelle en attente ; 2) les recherches d’emploi ou de logement émanant de personnes extérieures à la ville. La mesure de la dimension subjective de l’attraction exercée par les villes, que celle-ci soit effective ou potentielle, est moins immédiate. Les motivations à venir s’installer ou à demeurer dans une ville peuvent néanmoins être saisies sur la base d’études qualitatives (entretiens) ou quantitatives (enquêtes par questionnaire) menées auprès de ménages. Ce type d’enquêtes peut parallèlement permettre d’appréhender la notoriété des villes, leur rayonnement symbolique et la force des sentiments d’identité dont elles sont porteuses. Dimensions et mesures de l’attractivité résidentielle des territoires
Les onze composantes de l’attractivité résidentielle On peut distinguer onze composantes de l’attractivité. Chacune réunit un ensemble de ressources à la fois objectives et symboliques des villes et des territoires.Certaines variables qualitatives sont difficilement objectivables à travers des indicateurs quantitatifs. C’est notamment le cas des facteurs d’ambiance, pourtant au cœur des stratégies du marketing urbain. Les composantes de l’attractivité résidentielle
Ces onze composantes sont proposées pour organiser le débat rigoureux comme pour renseigner des tableaux de bord. Toutes ne s’imposent pas, et leur ordre importe peu. Signalons tout que, comme le rappelle Gérard-François Dumont8, la réalité est d’abord géographique. Elle est également historique car le territoire a été façonné par les hommes qui l’ont peuplé. La ville est donc un lieu géographique « sédimenté ». La géographie est en elle-même un facteur d’attractivité en raison de la localisation des villes (pays, région, proximité d’autres villes, etc.) et des ressources que procure cette localisation (proximité de la mer, de montagnes, d’un fleuve, etc.), de la taille du territoire et de ses possibilités d’extension et, enfin, de la valeur paysagère du lieu. Le climat est également un facteur déterminant comme le montre la force de l’héliotropisme. |
![]() | «L’innovation et la créativité face aux défis environnementaux de la ville contemporaine : vers des techniques et dynamiques urbaines... | ![]() | |
![]() | ![]() | «recherche universelle». Dans une troisième partie nous présenterons les enjeux qui, dès demain, seront déterminants pour les moteurs... | |
![]() | «Entreprises étendues» aux partenaires, aux fournisseurs ou aux clients conduit | ![]() | «Globalisation et contextualisation : villes intermédiaires et périphéries urbaines.» L’aire proposée à l’étude est le territoire... |
![]() | «Il n’y a pas de plus grand enjeu pour l’enseignement supérieur que son rapport au territoire et à la territorialité»1, ce propos... | ![]() | |
![]() | ![]() |