IV. Intégration des impacts IV. 1. Scénario 1 : BAU IV. 1. A. Production d’électricité via plusieurs sources Impacts économiques Le prix de l’énergie électrique se compose du prix de l’électricité, de celui de l’énergie verte, de son transport, sa distribution et des surcharges régionales et fédérales. A l’instar des constats actuels, ce prix est constante hausse12. Un développement « anarchique » des énergies renouvelables, un réseau de distribution peu adapté aux habitudes de consommation et des demandes de plus en plus importantes en énergie ne peuvent que contribuer à l’augmentation du prix de l’électricité d’ici 2050.
Impacts environnementaux Selon le GIEC, en l’absence de politiques climatiques additionnelles et vu les pratiques de développement durable déjà en place, les émissions de gaz à effet de serre continueront à augmenter au cours des prochaines décennies.
De manière générale, l’aménagement du territoire est moins un impact qu’un levier : les ressources disponibles sont en effet souvent une question de planification territoriale. La quantité d’énergie renouvelable disponible localement dépend des surfaces dédiées à l’exploitation des sources renouvelables, des caractéristiques énergétiques locales des sources et de la performance des systèmes de conversion. Ensemble elles pourraient dépasser les besoins de notre société. Mais leur exploitation à grande échelle requiert de l’espace là où la source est disponible.
Actuellement, les centrales électriques sont situées en « zones d’activités économiques industrielles » au plan de secteur. A l’avenir, l’essor continu des énergies renouvelables contribuera naturellement à la décentralisation de la production de celles-ci. L’implantation d’infrastructures éoliennes et solaires en zones agricoles ou résidentielles sera de plus en plus courante. La définition de zones spécifiques sur les plans d’affectation pourrait aider à l’intégration harmonieuse des diverses fonctions et à l’atteinte des enjeux énergétiques et des enjeux de survie du monde agricole.
Impacts politiques Le marché européen de l’énergie est actuellement très fragmenté du fait des connexions électriques transfrontalières manquantes entre les différents Etats membres. Alors que la demande est encore amenée à croître, l’offre, elle, est caractérisée par des « quasi-monopoles nationaux ». Ce sont tout autant de des limites à la réponse que le marché européen de l’électricité actuel peut apporter en termes de production d’énergie à base de sources d’énergie renouvelables (SER) et à l’intermittence qui caractérise une telle production. Bien que les objectifs à l’horizon 2020 aient été atteints en ce qui concerne la part des énergies renouvelable dans la production d’énergie (20%), l’Europe est caractérisée par un grand nombre de marchés nationaux de l’électricité (renouvelable) ne sachant pallier au souci de l’intermittence de la production que de manière très limitée. A l’heure actuelle, seuls quelques partenariats transfrontaliers voient le jour, faisant de bonnes pratiques des exceptions. Mais cette cartellisation, dont l’origine remonte aux années 90 dans les régions du nord de l’Europe, inquiète la Commission européenne quant au respect de la libre concurrence13.
IV. 1. B. Distribution de l’énergie électrique Les technologies actuelles vont permettre une petite diminution des pertes énergétiques entre les sources de production et les utilisateurs finaux. Mais sans amélioration significative du réseau de transmission et de distribution électrique, ces pertes resteront importantes, avec ce que cela implique en termes d’impacts économiques et environnementaux. Actuellement cette perte d’énergie est estimée à 5%14 de la consommation pour l’Union Européenne, elle représente donc 167 TWh et pourrait diminuer d’ici 2030 de 2% à 3%15.
IV. 1. C. Consommation électrique et comportement La demande en électricité va croitre d’une part en raison de l’accroissement démographique, d’autre part en raison de l’électrification progressive du territoire européen (voiture électrique, chauffage, etc.). Sans incitants politiques (campagnes de sensibilisation, outils coercitifs, etc.) et sans aide technologique (Smart Meters, etc.), il est peu probable qu’une philosophie de sobriété énergétique gagne l’ensemble des citoyens européens d’ici 2050.
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