La notion de mondialisation : internationalisation et interdépendance des économies








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Module 3. La mondialisation économique et financière

Partie 1 La dynamique de la mondialisation
Chapitre 1. L’ouverture des économies depuis le 19ième siècle :

évolution et acteurs


  1. La notion de mondialisation : internationalisation et interdépendance des économies


Document 1 : l’apparition du terme de « globalisation »

« Avant, les évènements qui se déroulaient dans le monde n’étaient pas liées entre eux. Depuis, ils sont tous dépendants les uns des autres ». La constatation est banale, hormis le fait que celui qui la formule est Polybe, et qu’il vivait au 2ième siècle avant J.C., durant la période qui avait suffi à Rome pour faire la conquête de son Empire. Plus près de nous, l’idée de village global fut introduite en 1960 par MacLuhan. Le terme de globalisation apparu pur la première fois, semble-t-il, en 1962 dans un article de presse et est entré dans le langage courant à partir de la publication de 1962 de MacLuhan : « la galaxie Gutenberg ». Le terme anglais « globalism » est cité pour la première fois en 1968 dans la seconde édition d’Oxford English dictionary. En français, ces termes deviendront rapidement « mondialisation et globalisation ». Dans le Harper Collins Dictionary of sociology, la mondialisation est définie comme « un processus à multiples facettes dans lequel le monde devient de plus en plus interconnecté et la communication devient instantanée ». (…)

Dans une perspective économique, la mondialisation sera définie comme une internationalisation et une interpénétration croissante des économies. Trois niveaux d’analyse sont alors souvent dégagés : les niveaux du pays, de l’industrie et de l’entreprise. Dans ce cadre, le terme de mondialisation va décrire l’ouverture croissante des marchés de biens et services, du système financier, des entreprises et des secteurs d’activité, de la technologie et de la concurrence. Dans chacune de ces ouvertures croissantes, les forces du marché et celles des politiques publiques des Etats ont été en même temps les déterminants majeurs des changements intervenus.

Source : J.L.Mucchielli « La mondialisation. Chocs et Mesure » Hachette supérieur, 2008, p.5-6

Questions :

  1. quelle différence peut-on faire entre la notion d’internationalisation des économies (ou d’ouverture) et celle de mondialisation ?

  2. comment définir la notion d’intégration économique ?

  3. le phénomène de mondialisation peut-il avoir différentes dimensions ?


Document 2 : échanges internationaux et mondialisation

La mondialisation n’est pas un phénomène nouveau. L’historien Fernand Braudel a développé le concept d’économie monde pour définir le système économique international des empires espagnols et britanniques. Dès l’Antiquité puis au Moyen Age, les cités marchandes échangent entre elles, à travers l’Europe, autour de la méditerranée, dans l’Océan indien et avec l’Afrique. La découverte de l’Amérique (1492) et le premier tour du monde (1522) accélèrent les échanges.

Les deux grandes mondialisations se distinguent néanmoins de ces périodes car elles résultent d’innovation et d’avancées technologiques et de réduction des barrières entre pays. La « première mondialisation » a pour origine la révolution industrielle de 1815. Elle a duré de 1830 à 1914 (selon la présentation de Suzanne Berger). La « seconde mondialisation » a commencé avec la reconstruction qui a suivi la seconde guerre mondiale. Puis, les avancées technologiques qui ont modifiée le processus d’intégration des économies. Dans les deux cas, les innovations technologiques ont permis de baisser les coûts de transport et de communication.

Source : Mathilde Lemoine, Philippe et Thierry Madiès «  Les grandes questions d’économie et finance internationales », De Boeck, 2007, p. 25

Questions :

  1. en quoi les formes « modernes » de mondialisation (depuis le 19ième siècle) se distinguent-elles de formes plus anciennes d’intégration économique ?




  1. La première mondialisation (Suzanne Berger) : 1830-1914




    1. Le rôle des innovations et des politiques commerciales dans la réduction des coûts de transaction


Document 3 :

Le câble transatlantique installé dans les années 1860 (…) a participé à la mondialisation des économies. La réduction volontaire des contraintes tarifaires et des obstacles à l’échange ont également facilité le développement des échanges internationaux. Le milieu du 19ième siècle est marqué par le développement d’une économie de marché et par la levée des obstacles qui avaient protégé les économies locales du commerce international. L’accord de libre-échange franco-britannique (1860) facilitait les échanges même si le tarif Méline (1892) signait la fin de l’engagement français en faveur du libre échange.

Source : Mathilde Lemoine, Philippe et Thierry Madiès «  Les grandes questions d’économie et finance internationales », De Boeck, 2007, p. 25

Questions :

  1. en quoi consiste l’accord de libre-échange franco-britannique de 1860 ?

  2. quelles sont les innovations importantes du 19ième siècle qui ont permis de réduire les coûts de transport et de distance ?


Document 4 : développement des chemins de fer et évolution du prix du fret
Source : http://blogageco.blogspot.fr/2010/01/breve-histoire-des-couts-commerciaux.html

Questions :

  1. mesurez l’augmentation de la longueur mondiale du réseau des chemins de fer entre 1850 et 1910 ;

  2. comment a évolué le coût du transport ferroviaire entre 1850 et 1910 ?


Document 5 : les grands travaux (le percement des isthmes)

Le percement des isthmes facilite les échanges : Suez (1869), Corinthe en 1893, Kiel en 1895 et Panama (1914).

Le canal de Suez sera finalement construit par Ferdinand de Lesseps (1805-1894), consul en Égypte en 1832. C'est un  succès technique (161 km franchis en deux jours) et commercial (les navires affluèrent au prix de dix francs par tonneau : 486 le franchissent en 1870 et 4533 en 1910). (…) Le canal réduit de 30 à 40% la distance entre l'Europe et les Indes et marque le triomphe de la vapeur, les voiliers ne pouvant l'emprunter.

Disraeli rachètera les parts de l'Égypte en 1874 pour 4M£, faisant de la Grande-Bretagne le principal actionnaire, avec 45% du capital, de la "Compagnie universelle du canal maritime de Suez".

La concession accordée par l'Égypte est de 99 ans (en fait elle durera 87 ans, jusqu'à la nationalisation de 1956) et la liberté de circulation est garantie pour les cargos par temps de paix comme de guerre par la convention de 1888. Les navires britanniques représentent plus de la moitié des passages chaque année depuis 1869.

Les Européens réduisent leurs coûts de transport grâce au canal et en plus touchent les dividendes de la compagnie puisqu’après le rachat des parts égyptiennes ils en contrôlent 99%. On a calculé que la Grande-Bretagne avait touché 86 millions de £ de dividendes entre 1895 et 1961 (pour un achat de 4 millions en 1874).

Lesseps échouera à Panama en 1892 pour des raisons financières (manque de capitaux) et techniques (relief, climat, volonté de creuser un canal sans écluses comme à Suez), et le canal de 79,6 km à six écluses sera finalement réalisé par les Américains entre 1906 et 1914. Après avoir fomenté en 1903 une rébellion qui permit la création de l'État de Panama, détaché de la Colombie qui perd ainsi "son territoire essentiel", ils obtiennent (contre 10M de dollars à la Colombie et un versement annuel de 250 000 dollars au Panama) une zone de 10 milles de large entre les deux océans pour mener les travaux et gérer le canal par la suite. L'intérêt de la nouvelle voie est immense pour les États-Unis qui évitent le contournement du cap Horn pour relier leurs côtes est et ouest (le trajet New York-San Francisco passait de 13 000 milles à 4 000), mais il est moins grand pour les puissances européennes.

Source : http://brasseul.free.fr/Chapitre_4_mondialisation_XIXe.htm
Document 6 : les accords de libre-échange plurilatéraux au 19ième siècle

Si, dès 1815, il existe au Royaume-Uni une pression croissante en faveur du libéralisme, il faut attendre 1842 pour voir apparaître une première réduction des droits de douane et la levée de l’embargo qui frappait depuis plus de soixante ans l’exportation des machines. En 1846, le Parlement supprime les lois céréalières (corn laws) qui mécontentaient les industriels, en raison du prix élevé garanti aux denrées alimentaires se répercutant sur les salaires. Il abroge aussi les droits de douanes sur de nombreux produits industriels. En 1849, avec la révocation de l’acte de navigation, disparaît la dernière relique du mercantilisme britannique, le monopole de sa marine marchande dans les ports du Royaume. L’influence du libéralisme britannique sur le continent européen se traduira par une vague libre-échangiste emportant l’ensemble du continent à la suite de la signature en 1860 du traité Cobden-Chevalier entre le Royaume-Uni et la France. Ce traité est rapidement suivi par d’autres dans de nombreux pays. Grâce à la clause de la nation la plus favorisée (la concession tarifaire la plus avantageuse s’étend à l’ensemble des partenaires commerciaux), le mouvement conduit à un véritable « désarmement tarifaire » dont on situe l’apogée aux environs de 1875. Un retournement des politiques commerciales intervient dès 1879 avec le revirement de la politique allemande et la montée en puissance des rivalités interimpérialistes.

Source : Jean-Christophe Graz « La gouvernance de la mondialisation », La découverte, 2010, p.13-14

Questions :

          1. illustrez par plusieurs exemples la réduction du protectionnisme commercial en Grande Bretagne au 19ième siècle ;

          2. la tendance au libre-échange se poursuit-elle jusqu’à la première guerre mondiale ?


Document 7 : évolution tarifs moyens des barrières douanières
Source : http://blogageco.blogspot.fr/2010/01/breve-histoire-des-couts-commerciaux.html

Questions :

  1. faites apparaître dans ce graphique les deux périodes de la première mondialisation ?

  2. distinguez le Royaume-Uni des autres pays ;




    1. Les échanges commerciaux


Document 8 : la hausse des échanges commerciaux

Les exportations de l'Europe quadruplent entre 1848 et 1875, puis doublent de 1875 à 1915, tandis que le commerce mondial est multiplié par six en volume de 1860 à 1914, soit une croissance de 3 à 4% par an en moyenne, supérieure sur le long terme à celle de la production, malgré le protectionnisme et la phase de repliement de la Belle Époque.

Selon Angus Maddison (1995), un pour cent de la production mondiale était exporté en 1820 et près de 9% en 1913. Les taux d'ouverture apparaissent pour quelques grands pays et le monde entier dans le tableau 5.

Tableau 5 :  Exportations en % du PIB

 

France

GB

Allemagne

USA

Japon

Monde

1820

1,3

3,1

-

2

-

1

1870

4,9

12

9,5

2,5

0,2

5

1913

8,2

17,7

15,6

3,7

2,4

8,7

Source : http://brasseul.free.fr/Chapitre_4_mondialisation_XIXe.htm

Questions :

  1. quels sont les pays les plus insérés dans les échanges commerciaux à la veille de la première guerre mondiale ?

  2. comment évolue le ratio (X/PIB) durant la première mondialisation ?


Document 9 : les échanges des pays européens

Les pays européens exportent et importent surtout entre eux-mêmes, les colonies ne représentant qu'une part plus faible. Paul Bairoch estime que les exportations européennes vers le "tiers monde" ne comptent que pour 1% de la production du continent en 1830 et 3% en 1910.

Le Royaume Uni fait cependant exception, avec ses colonies de peuplement et la population énorme de l'Inde qui présente un marché important malgré l'extrême pauvreté. L'empire colonial britannique absorbe un tiers des exportations anglaises et fournit un quart des importations vers 1900 ; les chiffres équivalents pour la France sont de 13% et 9%, et pour l'Allemagne de 1% dans les deux cas. (…)

Dans l'entre-deux-guerres, du fait du protectionnisme exacerbé des années trente, la part des colonies atteindra son maximum dans les échanges (par exemple 27% du commerce extérieur en France en 1933).

Les principales puissances commerciales apparaissent dans le tableau 6 qui illustre le déclin relatif de la Grande-Bretagne et de la France.

Tableau 6 : Part des principaux pays dans le commerce mondial en %

 

 

GB

F

All.

Russie

ÉU

Japon

 

1880

     23 %

11

10

-

10

-

 

1913

16

7

12

4

11

-

 

1938

14

4

9

2

10

3

Source : http://brasseul.free.fr/Chapitre_4_mondialisation_XIXe.htm
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