Les orientations et programmes de la politique de développement du Mali
Le Mali, pays en sortie de crise, s’est donné des axes politiques de refondation et de développement. Avant la crise de mars 2012, le Cadre stratégique pour la Croissance et la Réduction de la Pauvreté (CSCRP) a été adopté en Conseil des Ministres le 28 décembre 2011 pour la période 2012-2017. Le CSCRP est la stratégie de développement national, préparée par le Gouvernement avec l’accompagnement des PTF. Sous la Transition puis la Présidence issue des élections d’août 2013, cette stratégie a été complétée par d’autres documents (Plan pour la Relance Durable du Mali (PRED 2013-2014) et le Plan d’Action Gouvernemental (PAG) pour la période 2013-2018. Ces deux documents qui constituent en fait des plans d’action déclinant les axes du CSCRP prennent en compte de nouveaux défis apparus suite à la crise. Le PAG a été élaboré sur la base des orientations définies par les pouvoirs publics issus d’élections jugées démocratiques par la Communauté internationale, ayant donc la légitimité politique. Le PAG s’est fixé comme priorités : « la restauration de l’intégrité du territoire et la sécurisation des biens et des personnes, la réconciliation des maliens et la consolidation de la cohésion sociale, la refondation des institutions publiques et l’approfondissement de la démocratie, la promotion des femmes et des jeunes et la construction d’une économie émergente. ». Le PAG comprend six (6) Axes d’intervention prioritaires pour la période 2013-2018 : (i) la mise en place d’institutions fortes et crédibles ; (ii) la restauration de la sécurité des personnes et des biens sur l’ensemble du territoire national ; (iii) la mise en œuvre d’une politique active de réconciliation nationale ; (iv) la reconstruction de l’école malienne ; (v) la construction d’une économie émergente ; (iv) la mise en œuvre d’une politique active de développement social. Le PAG mentionne que la crise sécuritaire et institutionnelle que le Mali a connue nécessite une reconstruction et modernisation de l’Etat. Pour faire au défi sécuritaire et institutionnel, le Gouvernement s’est fixé plusieurs objectifs: « …la lutte contre la corruption et l’impunité, la refondation des administrations publiques, la réhabilitation de l’institution judiciaire, l’approfondissement de la décentralisation, l’approfondissement des instruments de la démocratie participative, … ». Les deux premiers axes du PAG, à savoir la « mise en place d’institutions fortes et crédibles » et la « restauration de la sécurité des personnes et des biens sur l’ensemble du territoire national » se justifient par la nécessité de prendre en charge trois défis, qui ont émergé à la suite des événements survenus au cours du 1er semestre 2012 :
L’évolution du mode de fonctionnement de la démocratie malienne qui apparait désormais comme un enjeu primordial y inclus la décentralisation avec représentation démocratique direct ;
Le respect des Droits de l’Homme qui est devenu une préoccupation majeure;
La reconstruction des forces de sécurité et de défense qui sous contrôle démocratique et civil s’est également révélé une nécessité de premier ordre (tant sur le plan organisationnel que matériel).
De cette priorité centrée sur la paix et la gouvernance, le PAG entend mettre l’accent sur la réconciliation nationale, sa troisième priorité : « …un élément structurant de la stratégie de sortie de crise et de création des conditions de paix et de prospérité durable, … », avec comme objectif, entre autres, d’apporter une solution durable aux problèmes des régions du Nord. La quatrième priorité du PAG est la « reconstruction de l’école malienne ». Elle met en évidence deux défis à relever : la réflexion sur un nouveau système éducatif pour faire face au défi démographique (sa rapide croissance) et l’emploi des jeunes. La “construction d’une économie émergente” est la cinquième priorité du PAG. Des actions prioritaires sont envisagées : maintenir la stabilité économique; assurer la disponibilité de l’énergie à moindre coût ; développer les infrastructures de transport ; développer l’utilisation des technologies de l’information et de la communication (TIC); faire du Mali une puissance agricole exportatrice à l’horizon 2018; promouvoir le développement de l’agro-industrie; développer et diversifier le secteur minier; créer les conditions pour une maîtrise de la croissance des villes; améliorer la qualité de l’environnement. Le sixième axe prioritaire du PAG est la « Mise en œuvre d’une politique active de développement social ». Les principales mesures envisagées sont : le développement du système de santé, l'accès à l'eau potable, le renforcement du développement social, l'emploi des jeunes et leur insertion sociale et professionnelle, promouvoir une nouvelle politique culturelle basée sur le développement intégral de l'homme. Ces six axes ont été confirmés dans la Déclaration de Politique Générale du Gouvernement adoptée par l’Assemblée Nationale en séance plénière le 02 mai 2014.
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