Dynamique principielle de la finance islamique versus Dynamique infernale de la finance conventionnelle








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Dynamique principielle de la finance islamique versus Dynamique infernale de la finance conventionnelle
Mohamed Ahnani1

Ancien Banquier d’affaires et expert économiste & financier

Boite Postale 878 - 62000 Nador, Maroc.

ahnanico@gmail.com

Depuis le krach boursier de 1987, puis après la crise des Savings and Loans (1991– 1993), la crise des émergents et de LTCM (1997 – 1998), l’explosion de la bulle des nouvelles technologies (IT) (2001 – 2003), les économistes constatent la même dynamique économique qui se répète : l’apparition d’une crise financière conduit les banques centrales à une relance monétaire qui fait démarrer l’excès d’endettement et de hausse des prix des actifs, à un autre endroit de l’économie, et conduit à la crise suivante. Parallèlement, le total des actifs du système financier islamique a doublé en dix ans et dépasse 1300 Milliards de dollars, avec une croissance 50% de plus que la finance conventionnelle. Il a gagné rapidement en importance pour devenir une part plus importante du système financier international et, commence à contribuer à une plus grande intégration financière mondiale en renforçant les perspectives de croissance et la stabilité économique mondiale bancaire, étant donné que les causes des crises dévastatrices de l’économie conventionnelle ne sont pas admises dans l’Islam  qui s’appuie éternellement sur les cinq principes suivants : P1: Prohibition du ribâ (usure), P2: Prohibition du Gharar (aléa majeur ou évitable) et Maysir (jeu de hasard ou pari de mise), P3: Al-ghounm bi al-ghourm (partage des pertes et profits) , P4: Pas de financement d'activités illicites et P5: L'adossement à un actif tangible .

De l’autre cote de l’atlantique, cinq ans après la crise de 2008 l'économie américaine est encore sous perfusion de la "Fed". Cette institution il y a nommé Barak Obama, Mercredi 9 octobre 2013, une femme. Janet Yellen, 67 ans, économiste soucieuse de croissance et de l'emploi en priorité, en plus elle l'une des premières économistes à diagnostiquer une future récession dès la fin 2007 due aux Subprimes et a l’instabilité financière résultante d’une déviation des taux d'intérêt du marché par rapport aux taux de profit réels. Elle a aujourd’hui comme tache lourde d’arrêter la dynamique infernale de la finance conventionnelle.
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  1. La dynamique infernale de la finance conventionnelle


Comme l’a bien remarqué Thomas Jefferson (1802)2 qui a dit “Je pense que les institutions bancaires sont plus dangereuses pour nos libertés que des armées entières prêtes au combat. Si le peuple américain permet un jour que des banques privées contrôlent leur monnaie, les banques et toutes les institutions qui fleuriront autour des banques  priveront les gens de  toute possession, d’abord par l’inflation, ensuite par la récession,  jusqu’au jour où leurs enfants se réveilleront, sans maison et sans toit, sur la terre que leurs parents ont conquis”.

En regardons les situations des États-Unis et de la zone euro, le comportement de distribution de crédit par les banques est pro-cyclique : le crédit et les taux d'endettement croissent très rapidement en période de croissance sans difficultés financières, sont restreints fortement en période de récession ou de difficultés pour les emprunteurs. Une l'alternance de périodes où les banques sont très libérales dans la distribution de crédit (1996-1999 ; 2003-2006) et de moments, durant les récessions, ou les crises où elles sont très restrictives (1998 après LTCM, 2000, 2003, 2007). Les banques financent, de plus, des emprunteurs en "Ponzi finance" : la solvabilité de l'emprunteur n'est pas assurée par ses flux de revenus futurs, et il assure le service de sa dette en se ré-endettant périodiquement, le plus souvent à partir des plus-values en capital réalisées sur ces actifs.

Depuis le krach boursier de 1987, puis après la crise des Savings and Loans (1991– 1993), la crise des émergents et de LTCM (1997 – 1998), l’explosion de la bulle des nouvelles technologies (2001 – 2003), la même dynamique se répète : l’apparition d’une crise financière conduit les banques centrales à une relance monétaire qui fait démarrer l’excès d’endettement et de hausse des prix des actifs, à un autre endroit de l’économie, et conduit à la crise suivante. La crise immobilière présente aux États-Unis vient ainsi de l’excès d’endettement, de construction, de hausse des prix de l’immobilier qui découle de la politique monétaire expansionniste mise en place après l’explosion de la bulle des nouvelles technologies. Il est de même très probable que, au moins aux États-Unis, la crise présente (chute de l’activité de construction et des prix des maisons; freinage du crédit aux ménages; défauts des emprunteurs en subprime, arrêt des créations d’emplois, mènera aussi à une politique monétaire très expansionniste, ce que commencent à anticiper les marchés. Dans la zone euro, au Royaume-Uni et au Japon, il pourrait s’agir d’un simple statuquo sur les politiques monétaires, mais il y aura aussi ralentissement économique et disparition du risque inflationniste. Nous appelons "dynamique infernale" la réaction de la politique monétaire aux crises financières et ses effets ultérieurs. Lorsqu'une crise financière (correction d'un excès d'endettement, d'un excès de hausse des prix d'actifs) survient, la politique monétaire devient très expansionniste, ce qui est raisonnable : Il faut éviter l'extension de la crise ; une crise systémique des banques, le rationnement du crédit, les pertes patrimoniales excessives… Mais puisque la politique monétaire devient très expansionniste, elle favorise la croissance de l'endettement et des prix d'actifs à un autre endroit de l'économie. La réaction légitime à une crise génère donc les conditions de la crise suivante, selon la dynamique suivante :

La politique monétaire a permis, de 1985 à 1988, de 1994 à 2000, depuis 2004-2005 qu’il y ait hausse de l’endettement, des prix des actifs et ces périodes se sont toutes achevées en crise. Lorsqu'une crise financière survient, les banques centrales doivent absolument éviter qu'elle devienne une crise systémique des banques, qu'elle s'étende, en raison des ventes forcées d'actifs par les investisseurs, à tous les marchés d'actifs. Les banques centrales doivent donc injecter les liquidités nécessaires en cas de crise pour éviter des défauts de paiement de banques, si possible un "credit crunch". Mais elles doivent aussi éviter de faire apparaître les conditions de déclenchement de la crise suivante, ce qui a été le cas dans le passé comme nous l'avons vu ci-dessus.

Le problème qui se pose aujourd'hui à la Réserve Fédérale et à la BCE est le même que celui qui se posait en 2001-2003 : comment arrêter une crise financière une fois qu'elle est déclenchée sans mettre en place des conditions monétaires qui favoriseraient l'apparition de la crise suivante ? On peut en effet attribuer à la politique monétaire très expansionniste de la période 2001-2005, visant à corriger les effets de la crise boursière (des sociétés des nouvelles technologies), l'apparition de la bulle d'endettement des ménages et de la bulle des prix de l'immobilier qui a explosé aux Etats-Unis (qui se corrige plus progressivement dans la zone euro) depuis 2006. La politique monétaire a donc fait "sauter" d'une crise de l'endettement des entreprises et des cours boursiers, à une crise de l'endettement des ménages et des prix de l'immobilier.

Nous essayons d'inventorier les maladies de la finance conventionnelle, qui ont conduit aux crises à répétition que nous avons connues depuis 25 ans, et de suggérer quelques remèdes. Les maladies les plus sérieuses de la finance contemporaine semblent être :

  • l'irresponsabilité de certaines banques, due à la présence d'aléas de moralité, dans la distribution de crédit ("Ponzi Finance"), qui s'ajoute à leur comportement pro-cyclique habituel.

  • L'existence de banques qui présentent un écart important entre la liquidité et la maturité de leurs ressources et celles de leur actif, et qui sont en grave difficulté lorsque les financements deviennent transitoirement moins aisés à obtenir (on parle de "banques sans dépôts").

  • Alors que la titrisation (le fait que les banques puissent revendre leurs prêts aux investisseurs) doit pouvoir continuer, l'inadéquation entre la nature des actifs qui servent à la titrisation et les besoins des investisseurs ; l'incapacité de certains investisseurs de supporter les risques ainsi transférés.

  • La présence d'un horizon de jugement et de mesure de la performance pour certains investisseurs (fonds de pension, sociétés d'assurance…) beaucoup plus court que l'horizon naturel que ces investisseurs devraient avoir, ce qui pousse d'une part au mimétisme, d'autre part à des ventes massives d'actifs risqués peu liquides en cas de choc.

  • Finalement, la persistance d'une exigence trop élevée de rentabilité du capital, qui pousse à prendre trop de risques (par exemple le levier d'endettement des fonds de certaines entreprises…).



Regardons cette "dynamique infernale" dans l'enchainement entre la crise des sociétés des nouvelles technologies (2001-2003) et la crise immobilière (2006-2007). L'enchaînement entre les deux crises de la décennie 2000 : la crise des sociétés des nouvelles technologies et ses causes. La décennie 2000 commence par la crise des sociétés des nouvelles technologies. Durant les dernières années de la décennie 1990, la politique monétaire reste assez expansionniste (les taux d'intérêt légèrement inférieur à la croissance. Dans cette période, malgré les niveaux très élevés de valorisation, non seulement les entreprises (par les rachats et les acquisitions) mais aussi les investisseurs institutionnels, sont collectivement et massivement acheteurs d'actions, ce qui aussi est facilité par la politique monétaire expansionniste. Lorsque la bulle actions éclate, la crise se transmet à l'économie réelle par l'intermédiaire des comptes des entreprises. La perte de valeur des actions affecte en effet assez peu le taux d'épargne des ménages, qui ont le sait, résiste aux États-Unis aux moins-values en capital. Mais elle réduit la valeur des actifs détenus par les entreprises (après les acquisitions…), rend donc l'endettement des entreprises excessif, et les force, pour se désendetter à réduire leur investissement et leur emploi d'où la récession.

A titre d’exemple, la crise mondiale actuelle vient de la politique monétaire très expansionniste mise en place en 2001-2002 pour réagir à la crise des sociétés des nouvelles technologies3. Cette politique monétaire déclenche la hausse de l'endettement et se poursuit alors que les taux d'endettement et les prix de l'immobilier montent déjà fortement. Il s'agit d'abord, on l'a vu, de l'endettement des ménages puis de l'endettement des entreprises ; aussi de l'endettement des fonds.


  1. La dynamique principielle de la finance islamique

Dans un environnement de turbulences financières, la finance islamique réalise des avancées et intéresse de plus en plus la communauté internationale en raison de sa dimension éthico-religieuse et socialement responsable et de son ancrage à l’économie réelle. La crise financière des subprimes ayant frappés toutes les places financières n’a pas freiné le développement de la finance islamique qui réalise une percée continentale remarquable (Europe, Asie, Afrique et Etats-Unis). En règle générale, la finance islamique respecte les règles économiques et sociales conformes à la loi islamique (Chari’a) permettant d’offrir un modèle à la fois éthique et rentable. A la différence de la finance conventionnelle, la finance islamique interagit avec un environnement conventionnel et un environnement religieux régissant les transactions commerciales et financières (Mou’amalat). La loi islamique impose aux activités financières et bancaires des orientations précises et des limites claires, établies à partir du Coran, de la Sunna, du Ijmaa (consensus) du Qiyas (raisonnement par analogie) et de l’Ijtihad (effort de raisonnement personnel).

Jusqu'à présent le commerce et la banque avaient, en effet, été approchés sous un angle assez informel et la normalisation internationale corollaire du développement du système bancaire international a amené les musulmans à formaliser également un système bancaire avec ses valeurs propres. Le système bancaire islamique est un système financier participatif basé sur des règles et une éthique religieuses qu’est l’Islam : tel est le principe développé par la finance islamique, aujourd’hui en plein boom. Le principe du rejet du prêt à intérêt est une caractéristique fondamentale du système bancaire islamique mais il diffère du système bancaire actuel à d'autres titres et notamment par le rapport particulier que joue la banque islamique dans ce système. En effet la banque islamique n'est pas un simple pourvoyeur de fond intéressé uniquement aux garanties offertes par les emprunteurs, encore moins un simple coffre de dépôt de valeurs, mais un véritable partenaire de l'entrepreneur emprunteur. La banque islamique offre à ce titre des nombreux services de gestion à ses clients, afin de les soutenir dans leur entreprise et assurer ainsi une activité économique saine et profitable aux deux partenaires.
Londres a lancé sa première obligation publique «charia compatible». Cette «sukuk», d'une valeur de 200 millions de livres, est la première émise en dehors du monde musulman. Le premier ministre britannique  David Cameron  l’a bien annoncé le 29/10/2013, lors de l'ouverture du 9e Forum économique islamique mondial, qui s’est tenu pour la première fois à Londres. Il a réunit plus de 1500 participants dont une quinzaine de chefs d'État. A savoir que la finance islamique est entrée dans une nouvelle étape de sont développement après les crises financières internationales qui ont heurté l’économie mondiale. Elle progresse aujourd’hui 50% plus vite que la banque conventionnelle avec des investissements qui doivent atteindre en 2014 environ $ 1300 milliards, en plus les États du Golfe disposent de plus de $ 1000 milliards selon l'OCDE à investir notamment dans des obligations «charia compatible» ainsi les pays d'Afrique du Nord et du printemps arabe paraissent tout particulièrement intéressés.

L'épistémologie des principes de la finance islamique s'appuie sur deux règles de méthodologie de jurisprudence islamique et leurs corollaires respectifs:

Règle 1 : La règle en matière de Chari'a est le commandement et non la prohibition.

Corollaire 1 : Le commandement précède la prohibition: " Allah a rendu licite le commerce, et illicite l'intérêt" (Coran, II: 275).Le ribâ est prohibée en islam, qu’elle qu’en soit la forme. Cette prohibition s’applique au débiteur comme au créancieri ; que le bénéficiaire soit riche ou pauvre.

Règle 2 : La règle en matière de transactions financières est la permission.

Corollaire 2 : Le prohibé dans les transactions financières est minime comparé au permis.

Selon la théorie économique islamique, les grands objectifs de l’activité économique sont : (1) L’augmentation de la richesse, définie comme l’accroissement du capital productif réel; (2) L’augmentation de l’emploi, celle-ci étant favorisée par la participation des intéressés au fonctionnement des projets de production; (3) La distribution équitable de la richesse et des revenus, celle-ci étant renforcée par (a) La pratique obligatoire de la zakat4, ou aumône légale; (b) L’absence du gaspillage sous la forme, par exemple, de la thésaurisation. Allāh dit : « Ce que vous donnez comme usure pour accroître le bien des autres, ne croîtra pas chez Dieu, c’est ce que vous donnez en aumône pour la face de dieu qui sera doublé…»5. Les principes de la finance islamique, qui découlent plus ou moins clairement de ces objectifs sont : (1) Le profit doit être encouragé, déterminé ex-post et exprime la performance de l’entreprise; (2) L’intérêt est prohibé et l’usure l’est aussi, car, fixé ex-ante. La récompense ne peut pas être liée au passage du temps mais doit être en relation avec la nature du projet d’investissement, ce qui est le cas du profit6; (3) Comme il peut y avoir perte, il y a bien entendu un risque licite (Halāl) attaché au profit.
Les cinq principes gouvernant la dynamique de la finance islamique évoqués sont les suivants7 :

Dynamique principielle de la finance islamique

Les cinq principes de la finance islamique évoqués sont les suivants :
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