CAHIER D’AVIS STOP NUISANCES CUERS
ATELIERS SATURATION FERROVIAIRE
1 AVIS SUR LA SATURATION ACTUELLE DU RÉSEAU FERROVIAIRE
EN PROVENCE-ALPES-CÔTE D’AZUR
Bien que nous trouvions le support proposé rébarbatif et les questions restrictives et pas spécialement en rapport avec les objectifs annoncés de ces ateliers, nous allons continuer à nous prêter au jeu en essayant d’y répondre –
Pour notre part, nous avons tiré matière beaucoup plus dans les réflexions et questions émises par les participants et dans les recherches que nous avons entreprises, que dans les interventions des experts .
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Un fait connu et reconnu par tous : le réseau ferroviaire de PACA est en piteux état : sur certaines lignes, aucun travaux n'a été réalisé pendant des décennies (depuis la phase d'électrification dans les années 1960). La ligne Marseille - Vintimille souffre d'un grave problème de robustesse et de fiabilité et quand on sait que la saturation dépend des modes d’exploitation et des modes d’amélioration faites ou négligées….
Le pavé dans la mare lancé en 2005 par l’audit de l’Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne sur l’état lamentable du réseau ferroviaire français, a été confirmé par son nouvel audit de 2012 qui préconise la nécessité de maintenir l’effort - , mais les moyens manquent car alloués à la construction simultanée de 4 lignes nouvelles.
Aujourd’hui le matériel utilisé est moins performant que le matériel installé sur la ligne il y a 10 ans.
RFF reconnaît d'ailleurs n’avoir fait aucune des améliorations et rénovations nécessaires depuis 1969. On peut lire dans le Plan d’actions 2015- Moderniser et sécuriser le réseau existant, la priorité absolue de SNCF Réseau - « on constate : - un nombre d’incidents plus élevé que la moyenne des régions, expliqué par l’âge du patrimoine, l’absence de modernisation de la signalisation et des ouvrages d’art –«
Depuis la création des Comités de ligne Stop Nuisances Cuers a porté les demandes maintes fois réitérées :
- d'optimisation de l'infrastructure avec utilisation des emprises existantes :
- d'une multimodalité avec les bus
- de la mise aux normes des quais,
- d'une signalisation adaptée....
mais ces demandes étaient jugées irrecevables, trop onéreuses,
et sans doute en contradiction avec les intérêts du projet : puisque à ce jour la saturation ferroviaire est utilisée comme un des supports de l'argumentaire déployé pour justifier le projet.
De là à penser qu’elle a été volontairement entretenue ….
A méditer, réponse de JM CHERRIER, atelier saturation 1 : "la prise en compte de la valorisation socio-économique de la saturation est très complexe et n’a pas été entreprise sur ce projet. En revanche, ce qui a été réalisé, c’est la justification de l’infrastructure nouvelle à partir d’une évaluation socio-économique de ses bénéfices, comparée à ce que serait la situation si cette infrastructure n’était pas réalisée. Mais il n’y a pas eu d’évaluation de l’impact socio-économique de la situation actuelle qui est effectivement très pénalisante.
2 AVIS SUR L’ÉVOLUTION PRÉVISIBLE DE LA SATURATION FERROVIAIRE DU
RÉSEAU EN PROVENCE-ALPES-CÔTE D’AZUR POUR LES 15 PROCHAINES
ANNÉES
Déjà lors du débat public, il était question de ne pouvoir plus faire passer un seul train supplémentaire dans un très proche avenir , or :
• l’offre de TER a progressé de 95,5 % en 15 ans ainsi que de la fréquentation qui a plus que doublé en 15 ans (125%), (Cf Document projet Assemblée plénière 21 février 2014 Région)
• le nombre de TGV est augmenté de façon significative en période de congés
Pour justifier l’évolution "prévisible", SNCF R s'appuie sur des arguments fallacieux :
- " Les besoins de déplacements vont continuer à croître sur la bande littorale où vit 80 % de la population régionale sous l’effet conjugué :
• de la croissance démographique : + 18 500 habitants par an –
• du développement économique -
• de l’allongement des distances domicile / travail –
• de la HAUSSE DU NIVEAU DE VIE «
Des études contredisent ces prévisions :
. enquêtes de déplacements réalisées en Région PACA - par le Centre d'Etudes Techniques de l'Equipement Méditerranée (CETE ) - Réserves de capacité en PACA (30/04/13)- Les trafics voyageurs ont tendance à stagner, après des années de hausse tirée par la croissances des trafics des TGV et des TER –
mobilité stable à Toulon (- 0,6 %) – Forte baisse dans les Alpes-Maritimes (- 12,9 %)- Croissance dans les Bouches-du-Rhône (+ 6,3 %). Dans les Alpes-Maritimes, la baisse de mobilité est générale Elle concerne tout le territoire …… et toutes les catégories de personnes y compris les moins mobiles (les retraités) - l'étude explicite l'évolution de la mobilité et indique comme une des raisons LA BAISSE DU POUVOIR D’ACHAT • études INSEE sur la croissance démographique et sur l’attractivité du territoire en baisse
• les 80 % de la population sur la bande littorale sont ramenés à 70 % par la préfecture de région et par SNCF R (cf plan d'action 2015).
Ces allégations contribuent à nourrir le doute sur l’opportunité du projet et l’objectivité du maître d’ouvrage - SNCF R fait les études et en tire les synthèses : juge et partie.
A noter que dans son rapport, la Commission mobilité 21, pour mieux cerner les enjeux de la saturation : « recommande de mettre en place, pour chaque grand projet ferroviaire justifié par la saturation annoncée d’une ligne existante, un observatoire de l’évolution des capacités de cette ligne. Cet observatoire associerait l’ensemble des parties prenantes au projet et bénéficierait d’expertises indépendantes dans un objectif de transparence et de dialogue constructif. »
QUE PENSER DES ETUDES ? FAUT-IL Y PORTER CREDIT ? voir paragraphes 3èmes voies
3 AVIS SUR LES DIFFÉRENTES RÉPONSES FERROVIAIRES PROPOSÉES
PAR SNCF RÉSEAU
Il a été beaucoup question des 3ème voies « source de désillusions, » malgré un volume d’études important et des études socio-économiques qui avaient démontré une augmentation significative de la fréquentation « :
- 3ème voie Marseille Aubagne : les TER Marseille – Aubagne sont peu remplis (concurrence des services express par autocars du CG13, dont la fréquence est plus élevée aux heures de pointe), par contre les TER Marseille – Toulon ou Marseille – Hyères sont très chargés (mais rien de prévu dans l'immédiat)
- 3ème voie entre Antibes et Cagnes « a été une déception" -" des études ont conduit à abandonner Cannes à Nice car le gain était minime et le coût trop important "– "elle n’est pas prévue pour être prolongée en raison de la mise en place de la nouvelle ligne »
3 Réponses de participants :
- Pour un observateur attentif, il apparaît néanmoins que la 3ème voie entre Cagnes et Antibes est utilisée."
- la 3ème voie n’est effectivement pas allée jusqu’à Nice pour des raisons politiques et économiques" - - Les 3èmes voies ne sont pas idéales pour faire le saut de trafic mais peuvent être importantes en attendant car elles peuvent contribuer à apporter de la régularité."
Son prolongement jusque Nice n'a plus été jugé utile pour donner la priorité à la ligne nouvelle qui n' apportera pas les mêmes services.
La Gare de St Charles présentée comme un obstacle, un frein puisque ne pouvant recevoir qu'un nombre limité de trains en même temps, ne serait pas exploitée de façon optimale selon FNE PACA. Beaucoup de questions restées sans réponse à son sujet : pourquoi s'obstiner sur cette gare ? Quel peut être le rôle de la Blancarde pour pallier ce handicap ? En quoi reporter quelques TGV sous la gare St Charles permet-il d’améliorer la circulation des TER, y compris dans une vision métropolitaine ? Gare en baisse de fréquentation de 6% en 2014 contre une progression des mouvements de cars longue distance de 10% (cf observatoire des mobilités))
"La boucle TER dans les Alpes Maritimes n'est, ni fonctionnelle, ni utile ; elle sert d'alibi pour justifier le tracé direct, et recourt à l'image de Sophia pour pallier, de manière insuffisante, les besoins cruciaux de transport du quotidien.
Si l'on se reporte aux données de fréquentation des gares (chiffres non diffusés par SNCF R), la fréquentation du trafic azuréen la plus importante se situe à l’Est de Nice-St. Augustin, - c’est-à-dire hors de "La Boucle" - de Nice-Thiers à Monaco, les deux plus importantes gares de la Région après celle de Marseille-St. Charles "
REPONSES FERROVIAIRES NON PROPOSEES LORS DES ATELIERS :
LA SOLUTION AUX PROBLEMES DE SATURATION SE TROUVE DANS :
1 - les actions envisagées et envisageables
- prévues dans le CPER 2015-2020
- répertoriées dans le plan d’action 2015 de SNCF R, -" Moderniser et sécuriser le réseau existant, la priorité absolue de SNCF Réseau "
- proposées par l’étude du Centre d'Etudes Techniques de l'Equipement Méditerranée (CETE ) "Réserves de capacité en PACA (30/04/13) "
pour améliorer l’augmentation de capacité et la fiabilité du réseau, les problèmes de régularité, avec la modernisation de la signalisation et la mise en place de nouveaux systèmes (étude AVP - IPCS - ERMTS2, commande centralisée CCR), dont certains éligibles aux aides européennes – de mise en conformité et accessibilité des quais - installation de contre sens, etc.....
2 - Les bonnes prévisions INSEE
3 - des chiffres d’augmentation de fréquentation réalistes –
ET NON DANS LA REALISATION D'UNE NOUVELLE LIGNE
A la lecture de tout ce qui est proposé, on se pose la question : pourquoi ne l'ont-ils pas fait avant ? et pourquoi pas dès maintenant ? Volonté de laisser pourrir la situation ? le manque de moyens ?
Il semblerait que l’on attende les aides de l’Europe pour financer des améliorations indispensables, mais que l’on « fonce » sur la construction d’une ligne nouvelle sans en connaître ni son coût exact, ni son financement, ni la répartition de ce dernier…. alors que dans le rapport de médiation COUSQUER il était indiqué que le financement était LE PREALABALE au projet - suite à cela, une première commission de financement a été mise en place qui a fait "chou blanc", une seconde commission est en place actuellement, - pourquoi faire ? car si l'on se réfère à ce qui a été dit lors l'atelier saturation n°3 par le Chef de projet, "En France, c’est après la DUP que les projets d’infrastructures font l’objet d’une mission financement. C’est la règle et le projet de ligne nouvelle y est assujetti comme les autres. "
AUTRE
AVIS SUR LE DEROULEMENT DES ATELIERS :
la question que nous nous posons : pourquoi ces ateliers ? A quoi ont-ils servi ?
- nous n’avons rien appris de nouveau bien que depuis 2011 nous ayons continué à payer des études ,
- nous n’avons servi à rien, et on espère, que nous n’avons pas servi d’alibi…. Cette crainte a été formulée par un intervenant (FNE PACA semble-t-il rejoint par d’autres associations dont SNC), en préambule de réunion : QUE PRESENCE NE DOIT PAS ETRE PRISE POUR CAUTIONNEMENT en demandant que cette remarque soit reprise dans le CR, ce qui n’a pas été fait.
Ce que SNC retient de ces réunions pompeusement nommées ATELIERS :
- le dispositif de concertation a été validé lors du COPIL du 12/04/2016 (+sieurs rappels) - Que ce même COPIL décide de tout, et que les études actuellement en cours ne peuvent être communiquées car elles doivent faire l’objet d’une validation préalable par les co-financeurs. Pour FNE, les décisions du COPIL ne constituent pas des choix définitifs.
- de bien faire la distinction entre la démocratie participative et la démocratie représentative. ( pour le cas où nous n'aurions pas encore compris)
- Nous étions venus (et repartis) avec un certain nombre d'études et analyses, mais il n'était pas question de travailler ... les objectifs des ateliers consistant à « partager l’approche de SNCF Réseau » et de faire valider par les participants L’OPPORTUNITE DU PROJET, QUI A CE JOUR EST LOIN D’ETRE DEMONTREE.
- l’absence regrettable de prise en considération des compétences tant intellectuelles que professionnelles des participants (à notre connaissance, étaient présents : architectes, médecin, chercheurs, enseignants, inspecteur d’académie, scientifiques, cadres, universitaires , géologue et même un polytechnicien… et surtout des personnes motivées et pleine de bon sens) qui ont permis de contredire , arguments à l'appui des certitudes, des contrevérités établies par des méthodes de sondage éloignées de la réalité et en contradiction avec les résultats INSEE de PACA.
- le but de SNCF R semblait plus de communiquer les éléments d’information favorables à leurs propositions que de favoriser la réflexion et de susciter les échanges :
. déballage de documents anciens déjà connus, et pour certains pas tjs actualisés , avec des imprécisions , des oublis , des globalités ( ex pas de TCSP à Toulon ,dans le Var quai de gare hors normes ne pouvant recevoir des TER nouvelle génération ..)
. lectures de diaporamas peu enrichissantes pour la connaissance du projet actuel mais très utiles pour limiter le temps des échanges constructifs
- L’OPPORTUNITE du Projet et les capacités de son financement restent à éclairer ( cf COPIL 7 Juillet 2014) -
OPPORTUNITE mise à mal par :
. le désengagement de l'Europe et Monaco pour le financement des EPEUP
. la REGION OAT qui vient de lancer une étude pour une alternative aux TER Lors de sa séance plénière du du 24 juin 2016, il a été voté une délibération proposant « des études visant le développement de toute offre de mobilité régionale alternative au TER pérenne et performante, s’appuyant notamment sur des services routiers et sur le développement des nouvelles mobilités durables au service des usagers. »
. la libéralisation du transport en autocars qui rencontre un très vif succès
. la connaissance des causes réelles non diffusées de la SATURATION ferroviaire en PACA due d'une part au refus de RFF, depuis de nombreuses années, d'optimiser l'infrastructure et d'autre part à la SOUS - PERFORMANCE du matériel roulant TER
- Le coût et son financement jamais diffusés et pour cause, mais ce vide n'empêche pas la diffusion d'un document à destination du public vantant les bénéfices du projet!!!
Concernant les compte-rendus des réunions : si les 3 premiers étaient satisfaisants à part quelques anomalies et inversions d’intervenants, on peut juger les deux derniers, reçus le 27 juillet après relance, comme plus que fantaisistes : beaucoup d’intervenants non identifiés alors que ce n’était pas le cas, mauvaise attribution des questions et surtout des réponses fabriquées lors de la rédaction de ces CR - le CR du 2ème EDD ne reflète pas à travers les propos rapportées l’ambiance , la forte opposition et le refus du travail proposé par l’ensemble des participants (sauf 2).
Nous avons le sentiment d'avoir été infantilisés - Pour rester sur cette ligne, nous rajouterons que nous avons eu l'impression d'être ramenés 50 ans en arrière, voire plus pour certains d'entre nous. Si nous avions tous les ingrédients pour ce retour vers le passé : la discipline rappelée à chaque début de réunion - le niveau (école primaire) – les « grands » qui détiennent la vérité - un grand moment récréatif avec un exercice de raisonnement par l'absurde : "quelle gare faudrait-il supprimer ?" - et en final, le devoir sur le cahier d'avis ... seuls les pupitres manquaient. |