Europe & Environnement Formation développement durable et qualité environnementale








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Europe & Environnement - Formation développement durable et qualité environnementale

Conférence de Dominique Gauzin-Müller – 13 novembre 2003

Urbanisme durable et architecture écologique



Le développement durable de la planète pour protéger l’avenir des générations futures impose une nouvelle manière d’aborder l’architecture et l’urbanisme. Les objectifs sont à la fois le bien-être des Hommes, le respect du milieu naturel, une utilisation économe des matières premières, la réduction des gaz à effet de serre et la maîtrise des déchets. La démarche environnementale qui s’épanouit en Europe intègre une dimension humaine et écologique aux processus de conception et de mise en oeuvre. Son application exige un changement sensible des comportements. Conscients de leur responsabilité citoyenne, maîtres d’ouvrage et concepteurs doivent mettre en commun leurs compétences pour trouver ensemble des solutions innovantes. L’approche écologique n’est pas une nouvelle contrainte ajoutée à beaucoup d’autres, c’est un état d’esprit qui recentre les champs du possible.

Le bon sens retrouvé


Pendant des siècles, nos ancêtres ont construit avec une intelligence sensible du site, en adaptant les bâtiments aux caractéristiques du paysage, du sol et de la végétation. Forme et implantation étaient déterminées par le terrain et le climat, afin de se protéger du froid ou de la chaleur selon les régions. Les artisans utilisaient les matériaux disponibles localement en tirant profit des avantages de chacun. La révolution industrielle et la mondialisation ont bouleversé ces traditions millénaires avec des effets positifs sur les conditions de vie des êtres humains et des effets négatifs sur l’environnement. Les matières premières ont été gaspillées, dilapidées par des hommes qui se sont éloignés de plus en plus de leur milieu naturel.

Les principes de bon sens, négligés pendant l’essor de la société de consommation, ont été redécouverts au début des années 70 après la première crise pétrolière. Quelques pionniers ont alors réalisé des bâtiments bioclimatiques intégrés au site et profitant des apports solaires. Mais il a fallu attendre le Sommet de la Terre de Rio en 1992 pour que les responsables des pays industrialisés prennent conscience de l’imminence du danger et de l’urgence d’une réaction préservatrice concertée. Pour répondre à leurs engagements internationaux, les pays européens ont introduit depuis des considérations écologiques dans l’architecture, dans l’urbanisme et, à plus grande échelle, dans l’aménagement du territoire.

On recense déjà en Europe plusieurs milliers d’opérations réalisées selon une démarche environnementale consensuelle (Allemagne, Autriche, Suisse) ou basée sur des grilles d’évaluation (Breeam au Royaume-Uni, DBCA aux Pays-Bas, Pimwag en Finlande). Elles démontrent qu’il est possible de construire pour tous les types de programme des bâtiments économes en énergie offrant une large place à des matériaux sains et renouvelables, sans renoncer à une architecture contemporaine et pour un surcoût d’investissement rapidement rentabilisé.

Des économies à long terme


Contrairement aux idées reçues, écologie peut en effet rimer avec économie. Dans les pays où l’on pense à long terme, en associant budget d’investissement et coût de fonctionnement, l’expérience montre que le surcoût de 3 à 5 % lié à la qualité environnementale est récupéré sur dix à vingt ans par une baisse de la consommation d’énergie de 20 à 30 %. Plusieurs mesures techniques expliquent les surcoûts : renforcement de l’isolation thermique et de l’étanchéité à l’air, construction de puits canadiens, mise en œuvre de capteurs solaires, de doubles vitrages à faible émissivité et haute transmission et d’équipements performants économes en eau et en énergie. Ces investissements peuvent être partiellement compensés par un choix judicieux de l’implantation et une compacité réduisant les échanges thermiques. Lorsque la taille et l’orientation des surfaces vitrées sont adaptées aux particularités du climat, confort d’hiver et d’été sont assurés à moindre coût. L’optimisation de la quantité de matière mise en œuvre ménage les ressources naturelles. La préfabrication en atelier réduit la durée du chantier, ses nuisances et ses déchets. La récupération des eaux pluviales limite le gaspillage de l’eau potable.

Une chance pour la création architecturale

La démarche environnementale remet en cause de nombreuses pratiques, mais elle a déjà convaincu les décideurs politiques, les professionnels du bâtiment et les industriels de plusieurs pays européens. L’Allemagne, qui voit dans le développement de l’écologie des possibilités d’essor économique et de création d’emplois, investit massivement dans l’éolien, le solaire thermique et les modules photovoltaïques, ainsi que dans les technologies liées à la végétalisation des toitures et à la récupération des eaux de pluie. Pendant la phase expérimentale dans laquelle la France se trouve encore, la logique environnementale exige de la part des maîtres d’ouvrage, des architectes, des bureaux d’études et des entreprises un investissement non négligeable en temps et en argent. Mais elle est porteuse d’un potentiel créatif décuplé par des échanges constructifs entre les intervenants.
Des mesures pragmatiques

Dans plusieurs pays européens, l’architecture écologique se développe à grands pas. La mise en œuvre des principes bioclimatiques, la valorisation des apports solaires et la récupération de l’eau de pluie sont déjà des mesures courantes, appliquées de manière consensuelle, sans support théorique ni réglementaire. Est-il d’ailleurs raisonnable de construire aujourd’hui sans respecter ces règles de bon sens ? Les approches germaniques et scandinaves sont fondées sur plusieurs mesures pragmatiques: choisir l’implantation et l’orientation en fonction de la topographie et de l’ensoleillement, éviter les gaspillages, supprimer les matériaux et les produits nocifs, profiter des innovations technologiques. La rationalisation des principes constructifs limite les chutes et les déchets. L’amélioration des composants et des techniques de montage supprime les ponts thermiques et assure une vraie étanchéité à l’air. La maturité acquise à chaque étape soutient la continuité de la démarche et nourrit son évolution.

L’écologie, un état d’esprit

La démarche environnementale n’est ni une fin en soi, ni un style, encore moins une mode. Elle ne se limite ni à un processus d’ingénierie ni à une affaire d’experts. Elle ne doit pas se concrétiser par une juxtaposition de réponses pertinentes à des cibles analytiques, mais par une synthèse créatrice qui englobe des préoccupations humaines, sociales, culturelles et économiques. Elle s’appuie sur des regards croisés dans le temps : la relecture du passé et l’utilisation des moyens technologiques d’aujourd’hui, pour préparer un avenir plus respectueux de l’Homme et de la nature. L’approche écologique doit être cohérente et consensuelle. Elle suppose la mise en commun des compétences spécifiques de chacun des acteurs de la construction. Son chef d’orchestre désigné est l’architecte, quand il est conscient de la nécessité d’appliquer cette démarche à la conception et au chantier, et qu’il a acquis les connaissances indispensables pour assumer ces nouvelles responsabilités. Une équipe de maîtrise d’ouvrage et de maîtrise d’oeuvre sensibilisée à la qualité de l’environnement applique spontanément la logique qui conduit à une architecture plus humaine et plus confortable, économe en énergie, en eau et en matières premières.

Une démarche interdisciplinaire cohérente

L’écologie dépasse largement le domaine de l’architecture. Le développement durable commence par l’aménagement du territoire et la planification urbaine. Cette approche globale et interdisciplinaire met en valeur le patrimoine bâti et naturel, ainsi que la richesse sociale et économique d‘une commune. Elle a une influence positive sur la pratique quotidienne de la cité : ville propre, moins bruyante et moins polluée; espaces publics plus accueillants. En encourageant la participation des citoyens, elle stimule le sens civique et les liens sociaux.

Construire écologique n’a de sens que si les usagers adhèrent à la démarche et la prolongent. Une évolution durable des comportements passe par l’information du public et l’initiation des enfants, afin d’imposer en douceur des réflexes écologiques aux Hommes de demain.

Dominique Gauzin-Müller

10 novembre 2003

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