Académie d’architecture de france








télécharger 63.08 Kb.
titreAcadémie d’architecture de france
page1/2
date de publication22.12.2016
taille63.08 Kb.
typeDocumentos
ar.21-bal.com > histoire > Documentos
  1   2
ACADÉMIE D’ARCHITECTURE DE FRANCE

Relation de Pietro Reali, architecte, présentée à Paris, le 4 octobre 2007

L’ANTIQUE METIER

Je désire tout d’abord remercier Monsieur le Président Benjamin Mouton et toute l’Académie, qui ont bien voulu m’élever à un tel honneur : l’Académie d’Architecture de France est l’un des Instituts parmi les plus anciens et prestigieux du monde et en faire partie comme membre est pour moi une émotion qui dépasse ma capacité d’expression. De même, je ne trouve pas les mots qui conviennent pour manifester mon éternelle gratitude au cher Président d’honneur Pierre André Dufetel qui a eu la bonté de m’y proposer comme membre.

Je désire également saluer avec une particulière amitié le Président d’honneur de l’Académie, Monsieur Aymeric Zublena, architecte et professeur, qui, ainsi que Pierre André Dufetel, nous a fait le grand plaisir de participer aux congrès d’« architectures contemporaines » que nous avons organisés à Rome , dans la salle de la Protomothèque du Capitole.

Il y a bien des années, à l’occasion de mon premier voyage à l’étranger, je suis venu ici, à Paris, et j’ai visité , avant tout autre lieu, la Place Vendôme et la Place des Vosges ; j’ai toujours été un grand rêveur, et la vie a été généreuse avec moi, puisqu’elle m’a permis de voir réalisés une grande partie de mes rêves, mais, en toute sincérité, mon imagination effrénée ne m’avait jamais fait entrevoir que je serais revenu des années plus tard place des Vosges pour tenir une relation devant une telle assemblée, pour y être admis.

Permettez-moi aussi de vous présenter les amis très chers, qui ont bien voulu, à cette occasion si particulière, m’accompagner ici à Paris.

-  Monsieur Donato Carlea, ingénieur et professeur, et son épouse : Monsieur Carlea est une éminente personnalité dans le domaine des travaux publics en Italie, il a occupé des fonctions aux plus hauts niveaux et est actuellement directeur général de l’Autorité de vigilance sur les travaux publics et professeur à l’école d’ingénieurs de Pérouse et à la faculté d’architecture de Rome ;

-   Monsieur Giovanni Carbonara, architecte et professeur, directeur adjoint de la faculté d’architecture de Rome et directeur de l’école de spécialisation en restauration d’ouvrages architecturaux de la même université ; il a dirigé la réalisation du premier traité de restauration d’ouvrages architecturaux jamais réalisé au monde et il est une autorité dans le monde académique ;

-   Madame Maria Grazia Turco, architecte et professeur, experte extraordinaire d’histoire de l’architecture et de la restauration de bâtiments, qui enseigne à la faculté d’architecture de Rome ;

-   Messieurs Alexander et Bistra Sekulič, professeurs et médecins psychiatres, qui viennent de Suisse ;

Ont également tenu à m’accompagner mes filles Lucrezia et Aurelia Astrid, et ma chère épouse Paoulina Tiholova, architecte, qui, bien plus que moi, aurait mérité cette récompense, puisqu’elle a réalisé avec moi tous les projets que je vais vous présenter et qu’elle parle très bien votre belle langue française, ce qui n’est pas mon cas.

Il est d’usage, dans de telles occasions, d’exposer les références théoriques sur lesquelles chacun de nous fonde sa façon d’opérer en architecture ; je ne saurais cacher un malaise profond quand s’il s’agit d’explorer des aspects théoriques, je me suis en effet toujours considéré comme un étudiant, qui a tant à apprendre et n’a rien à enseigner ; je considère les « occasions d’architecture » que ma profession m’a offertes et continue de m’offrir comme de merveilleuses possibilités d’intervenir sur l’environnement physique que l’Homme, dans son immense complexité, s’est donné pour vivre.

Je ne connais pas de formules applicables a priori, toujours et partout ; j’ai seulement appris à me concentrer sur les différentes réalités dans lesquelles il m’est arrivé d’intervenir, en cherchant à devenir chaque fois l’usager exigeant et un peu blasé qui cherche une nouvelle inspiration en visitant l’énième musée, un pompier face à une urgence, une personne âgée qui habite dans une résidence médicalisée, un patient à l’hôpital, un sportif qui rentre au centre après une compétition de bob, un chercheur qui consulte des archives d’Etat,….. ; j’ai aussi essayé de comprendre de l’intérieur les exigences des opérateurs, dirigeants, gérants, visiteurs de ces différentes structures.

Chaque fois, j’ai cherché à comprendre humblement l’environnement physique et humain dans lequel j’intervenais, la valeur des situations préexistantes, les attentes des personnes, le caractère représentatif que la cité attend de cette intervention. Chaque fois, devant une feuille blanche bien décourageante, j’ai passé en revue quantité d’ images qui se sont accumulées et transformées dans mon esprit, chaque fois j’ai réécouté les enseignements précieux transmis par tant de Maîtres au fil de tant d’années, et qui sont restés gravés dans mon esprit. Force m’est ici de citer le professeur Antonio Michetti, qui, parce qu’il était ingénieur, m’a enseigné à comprendre l’architecture dans son effectivité physique, et l’architecture existe, comme les autres arts, parce que son existence est une réalité physique.

Je suis devenu architecte parce que j’ai fréquenté l’école primaire et le premier cycle du lycée dans une école projetée par le bureau d’études Passarelli, qui est à proprement parler une grande œuvre d’architecture ; c’est là que j’ai appris à aimer l’architecture et que j’ai compris que l’architecture est une réalité inéluctable ; c’est là que j’ai compris que l’architecture est poésie. A la chance d’être né à Rome, je dois le voisinage intime, physique et mental, de tant de merveilles architecturales de diverses époques du passé.

Pendant mes études universitaires, j’ai essayé de me concentrer plus particulièrement sur la restauration de bâtiments, ayant ainsi la rare occasion de connaître de façon profonde les personnalités exceptionnelles des professeurs Guglielmo De Angeli d’Ossat, Renato Bonelli, Gaetano Miarelli Mariani, Giovanni Carbonara, Sandro Benedetti, Franco Minissi, Giuseppe Zander. Ma formation dérive donc de l’ « école romaine » de restauration architecturale , école qui a su se faire apprécier mondialement. Ma façon d’agir en architecture dépend donc de la conscience historique d’opérer dans un contexte fortement marqué par la présence humaine , riche d’éléments dignes d’être sauvegardés et valorisés. Ceci est vrai dans tous les cas, non seulement quand on opère sur un complexe ancien artistiquement qualifié, mais aussi quand on est appelé à tenir compte, pour projeter un édifice neuf, d’un urbanisme, d’un environnement et d’une histoire préexistants, dignes d’être conservés comme il convient. Le très grand Mario Botta m’a dit que « l’architecture est une façon de faire agir le contexte » ; c’est-à-dire qu’elle est un tasseau qui prend vie grâce au contexte et qui donne vie au contexte.

La restauration dans son acception moderne, comme le professeur Miarelli Mariani l’a très bien enseigné, est née en France comme conséquence des destructions de la Révolution de 1789, qui ont suscité l’éveil de la sensibilité moderne par rapport à la conservation de la mémoire (monument = mémoire) ; la restauration comprise comme réutilisation de monuments anciens a toujours existé, tandis que le concept moderne de conservation, mise à part l’utilité de celle-ci, a son point de départ justement ici, en France, et, après avoir notablement évolué, demeure à mon avis la base fondamentale pour opérer correctement en architecture.

Ce que je viens de dire touche surtout la sphère esthétique, qui agit pour une large part – positivement j’espère – sur la psyché humaine. Je n’ai jamais voulu négliger les implications technologiques de l’architecture, que j’ai tendance à considérer comme faisant partie de l’architecture elle-même, et qui sont souvent porteuses de valeurs esthétiques.

Je désire évoquer ce qu’on appelle le « poids de l’architecture », naturellement il ne s’agit pas du seul poids physique, mais, encore une fois, conformément au sens, de la valeur esthétique, de la capacité d’agir comme stimulus psychologique. Le très grand Maurizio Sacripanti, qui disposait, entre autres, d’une capacité exceptionnelle de synthèse graphique, fit l’esquisse, dans le préambule d’une de ses publications d’il y a bien des années, d’un ventre de femme avec un fœtus, complétée par l’affirmation suivante : « l’architecture est la protection de son caractère sacré ».

Oui, j’ai appris que « l’architecture est la protection de son caractère sacré » ; c’est-à-dire qu’elle ne doit pas être une mise en avant de l’architecte, mais le résultat de l’effort accompli pour rendre vivables les espaces où l’ Homme vit, travaille, aime, étudie, se divertit, se déplace, élève ses enfants, pense, se recueille « avant de sortir ». La protection doit être concrète et solide, elle doit durer dans le temps, elle doit nourrir les certitudes présentes et futures, elle doit être bien faite, parce qu’elle devra servir aussi à nos enfants et aux enfants de nos enfants, ainsi que nous le faisons déjà avec les bonnes architectures que nos Pères nous ont laissées, en y vivant, en les conservant et en les valorisant.

L’architecture est comme la pensée, elle est la pensée, et la pensée – comme l’architecture- est la seule chose qui reste de l’Homme.

Donc, l’architecture doit peser.

Je ne crois donc pas beaucoup aux architectures trop transparentes, trop légères, faites pour suivre des modes passagères, pour la consommation de la forme, destinées à ne pas durer, au contraire, projetées pour être démolies au bout d’un certain temps : je ne crois donc pas au « real estate ».

Je crois que l’architecture doit exprimer la pensée du lieu et du temps qui l’ont vue naître, s’intégrer dans le territoire qui l’a produite, non s’y mimétiser, résoudre les questions utilitaires et, en même temps, les questions esthétiques ; je crois qu’elle doit, justement, donner une « protection au caractère sacré »  de l’humain.

J’ai évidemment largement transgressé mes propres principes de base : quand par exemple je me suis trouvé face à de délicats problèmes de restauration et de valorisation d’un monument tout aussi fascinant que complexe, qu’il fallait également enrichir de la fonction de musée (je parle du musée archéologique de Barumini), j’ai appliqué le principe contraire.

J’ai réalisé des structures très légères et transparentes, toutes parfaitement réversibles. J’ai fait en sorte que le monument archéologique préhistorique et l’autre monument du seizième siècle édifié au dessus du premier soient totalement « protagonistes », faisant aussi en sorte d’organiser différentes dynamiques de perspectives qui permettent au visiteur d’apprécier pleinement les valeurs exceptionnelles du panorama ( sur le plan lointain ), de l’archéologie et de l’architecture dans leur stratigraphie étrange et inhabituelle (à moyenne distance), des objets exposés dans les vitrines, immédiatement observables du fait de leur proximité.

J ‘ai observé le principe de « l’hôte discret », théorisé et pratiqué par Minissi, comme développement de la pensée exprimée par Cesare Brandi dans « l’insertion du nouveau dans l’ancien » : le vieux texte doit être conservé et transmis, l’insertion du nouveau doit être réversible et effectuée dans le but d’utiliser pleinement et de valoriser l’ancien et doit justement pouvoir être supprimée sans traumatismes.

Mon très cher ami, le poète et l’architecte extraordinaire Richard England, m’a écrit, après avoir visité le musée avec Pierre André Dufetel, que ce lieu lui rappelait les « cités invisibles » de Italo Calvino : ici un livre raconte un récit, à Barumini l’édifice raconte l’édifice. Evidemment Richard m’a écrit en ces termes parce qu’il est un ami, mais être associé à Calvino par un homme cultivé et sensible comme lui m’a en tout cas fait un grand plaisir.

Je crois que l’architecte doit également bien connaître les technologies, qui évoluent constamment, et qui sont traditionnellement partie intégrante de l’architecture ; je crois qu’il doit aussi connaître toutes ces technologies nouvelles, à l’avant-garde, qui sont de plus en plus intégrées à l’acte d’architecture.

C’est-à-dire que je crois qu’il doit savoir collaborer avec les différents spécialistes des technologies les plus variées qui contribuent à la production architecturale, de sorte qu’elles se fondent entre elles et deviennent la matière même de l’expression architecturale. Chacun de nous sait que la réalisation et la gestion d’un projet, tâche de plus en plus complexe et volumineuse, à savoir la nécessité de construire des structures particulières, comme par exemple les structures très grandes, ou antisismiques, peuvent devenir l’occasion d’une expression architecturale particulière qui différencie et caractérise cette réalisation.

Un autre phénomène relativement récent, celui de la construction écocompatible, qui met au premier plan la protection du paysage et de l’environnement, est en même temps un impératif moral face à notre environnement et aussi un extraordinaire ressort expressif. En effet, en combinaison avec les principes bioclimatiques, on obéit à la nécessité de réaliser des « systèmes passifs » qui puissent contenir les dispersions énergétiques, en imposant l’étude des orbites solaires pendant les différentes périodes de l’année, de la direction et de l’intensité des vents dominants, des variations climatiques et des pluies. Le contrôle des apports en énergie solaire, la ventilation naturelle, l’énergie photovoltaïque, une excellente isolation thermique de l’enveloppe externe par des matériaux en mesure d’augmenter la masse thermique et l’isolation, l’utilisation de façades exposées aux vents ( munies aussi de panneaux photovoltaïques) révèlent la sensibilité de l’architecte à la cause de l’environnement ; le projet de nouvelles architectures en fonction de ces manifestations indispensables de la civilisation d’aujourd’hui comporte la recherche de formes nouvelles qui, même si elles semblent parfois totalement déconnectées de la réalité, trouvent leur raison d’être dans les exigences déjà évoquées et non pas dans la vanité d’un exercice graphique ; ce projet comporte aussi l’intégration de structures particulières à haut rendement, faible consommation d’énergie et effet polluant minime pour le plus grand confort physique et psychique possible de l’homme dans son environnement.

Une observation non polémique me vient de la conscience que tout cela était absolument connu et appliqué depuis des milliers d’années , comme on peut le voir dans un nombre infini d’exemples , plus ou moins illustres ; il s’agit d’une science aussi antique que l’Homme, toujours appliquée, même dans des situations d’extrême simplicité (comme pour l’agriculture dès ses origines), et qui avait été oubliée. Elle a été de nos jours récupérée à juste titre et enrichie par les technologies les plus avancées dont on dispose actuellement.

Un représentant italien de cette discipline est le Professeur Manfredi Nicoletti qui est membre de cette Académie ; il a beaucoup œuvré dans ce sens et il a enseigné, à moi aussi, la sensibilité nécessaire et certaines techniques.

L’intégration aux autres disciplines complexes est la condition « sine qua non » pour faire œuvre d’architecture à notre époque : il est bien loin le concept de l’architecte comme « l’homme universel » de la Renaissance. Leon Battista Alberti était architecte, peintre, sculpteur, philosophe, écrivain, théoricien et même athlète. L’architecte contemporain coordonne les différentes spécialités qui contribuent à la formation de l’œuvre, dont il élabore la forme dans le respect des exigences complexes urbaines, fonctionnelles, esthétiques, au niveau des normes et de la technologie ; mais il doit surtout être un Homme cultivé, tel que le voyait Benedetto Croce.

L’architecture dans sa réalisation est de plus de plus en plus conditionnée, et ce n’est pas toujours positif, par des normes toujours plus complexes ; un bon architecte ne peut se dispenser de bien connaître et d’appliquer les normes existantes ; l’architecture dépend de plus en plus des normes, mais surtout de la capacité de l’architecte de bien les interpréter et de bien les appliquer.

Je pense, en somme, que le travail de l’architecte est un métier, un métier raffiné et complexe, mais aussi un exercice d’humilité : le résultat dépend certainement du projet, mais il n’est pas le projet ; toutes les activités reliées au projet et surtout la direction des travaux impliquent une quantité de variations que j’oserai comparer à la navigation d’un vaisseau qui lève l’ancre pour un port déterminé, et il incombe au commandant de faire face à toutes les péripéties inévitables et imprévisibles, en modifiant et en adaptant ce qu’il faut, sans jamais perdre de vue qu’il devra jeter l’ancre dans le port en question, et pas dans un autre, avec toutes les personnes, les marchandises, les richesses transportées ainsi que le bateau lui-même. On doit pouvoir attendre du commandant capacité, caractère, loyauté, et humilité. J’ai appris l’humilité sur les chantiers chaque fois que je m’aperçois des erreurs que j’ai faites, de ma naïveté mais surtout que le résultat dépend essentiellement des exécutants qui sont très souvent plus habiles que moi, parce qu’ils savent rendre simples d’inutiles complications du projet, et qu’ils savent rendre certaines parties plus belles que dans ma conception initiale. Je considère en somme le chantier comme mon école la plus efficace.

Le regretté Felix Candela me confia en 1989 qu’il n’avait pu réaliser ses architectures extraordinaires, ses formes paraboloïdes hyperboliques, en toute liberté, qu’au Mexique, où, de nombreuses années auparavant, aucun code de normes n’existait ; des années plus tard, et surtout après l’adoption de normes de plus en plus restrictives, il aurait été impossible de réaliser ces expériences exceptionnelles.

Je ne puis enfin éviter d’évoquer l’importance de l’aspect économique du projet, l’influence que l’aspect financier exerce sur le projet lui-même, et donc sur la qualité architecturale, sur la nécessité, pour l’architecte, de bien savoir construire un programme économique qui corresponde à l’ouvrage à réaliser et dans les limites des disponibilités financières effectives ; l’architecte doit donner une réponse satisfaisante à celui qui investit, public ou privé, et au programme lié à l’investissement ; on attend cette capacité de l’architecte également dans les phases d’exécution, quand il gère la réalisation des ouvrages et donc la dépense des sommes à disposition.

Depuis quelques années, le président de l’ «International Academy of Architecture », Monsieur Georgi Stoilov, professeur et architecte, m’a confié la responsabilité de la section italienne de cette prestigieuse O.N.G . qui dépend de l’UNESCO ; j’ai organisé à ce titre, entre autres choses, plusieurs congrès internationaux qui ont eu un grand succès grâce à la qualité extraordinaire des architectes qui y ont participé et qui venaient des quatre coins du monde.

Le premier de ces congrès a été dédié à la mémoire du regretté Pierre Vago, un ami cher à nous tous, qui nous avait quittés de puis peu ; j’ai voulu appeler ces congrès « architectures contemporaines », fort de la conviction qu’une seule architecture contemporaine n’existe pas. En effet, nous pouvons admirer aujourd’hui des œuvres d’une qualité exceptionnelle de tant de Maîtres, qui, pourrait-on dire, poursuivent leur recherche personnelle, sans que jamais en soit sorti un langage commun, à savoir ce patrimoine collectif d’idées particulier, qui nous permet d’identifier l’architecture des différentes époques, au delà des toutes les diversités bien évidentes d’un architecte à l’autre. Cette même Académie m’a aussi conféré récemment le titre de I.A.A., professor in conservation.

Avoir fréquenté tant de Maîtres m’a en tout cas porté à observer qu’effectivement, il existe une perception commune chez les architectes, reconnaissable dans l’inspiration que chacun cherche dans l’histoire de l’architecture : l’architecte se perçoit à l’intérieur de l’histoire, il sait que son œuvre aura une place dans l’histoire de l’Homme, et il étudie pour cette raison les matériaux et les techniques de construction traditionnels, il recherche les rapports qui existent toujours entre l’expression architecturale et les diverses expressions artistiques de chaque époque, il n’oublie jamais (peut-être seulement pour les transgresser) les éléments fondateurs de l’architecture tels que le menhir, le dolmen, le système trilithique, l’architecture classique comme évolution de la grotte primordiale et de la cabane, il n’accepte les nouveaux matériaux et les technologies nouvelles qu’en tant qu’évolution des techniques et surtout des langages traditionnels ; l’architecte, quand il le peut, choisit de vivre dans des demeures anciennes!

En somme, l‘International Academy of Architecture ,d’une part, et l’Académie d ‘Architecture de France, d’autre part, ont ébréché mon syndrome de Peter Pan et je dois bien me rendre à l’évidence : de nombreuses années ont passé, et l’illusion de me considérer un éternel étudiant, heureux du privilège de s’occuper de cette merveilleuse discipline, ne m’est plus accordée.

Permettez-moi maintenant de vous montrer quelques photographies de mes projets. Certains d’entre eux ont déjà été réalisés, d’autres sont en phase de réalisation ou sont en passe d’être approuvés par contrat, d’autres enfin n’ont pas été réalisés.
  1   2

similaire:

Académie d’architecture de france iconStudiolo n°2 Revue d’histoire de l’art de l’Académie de France à Rome

Académie d’architecture de france iconGrande médaille d' Or. Fondation de l'Académie d'Architecture 1965

Académie d’architecture de france iconStudiolo n°1 Revue d’histoire de l’art de l’Académie de France à Rome
«le parler visible», un parcours personnel dans l’abondante littérature sur les rapports entre la plume et le pinceau dans la peinture...

Académie d’architecture de france iconArchitecture & art de vivre en Corse 2 La pierre et le bois
«meilleures photographies de vins et spiritueux de France», Grands Voyageurs – Corse et Paysages de Corse, éditions du Chêne, Architecture...

Académie d’architecture de france iconJ’habite à Lyon. C’est la deuxième plus grande ville de France. Lyon...
«Charlemagne» et vous parlez avec le/la réceptionniste. Les informations suivantes doivent apparaître

Académie d’architecture de france iconAcademie de strasbourg

Académie d’architecture de france iconAcademie du centre

Académie d’architecture de france iconBulletin de l’Académie malgache

Académie d’architecture de france iconDe l’Académie Delphinale depuis 1906

Académie d’architecture de france iconAcadémie Microsoft Exchange Server 2010








Tous droits réservés. Copyright © 2016
contacts
ar.21-bal.com