Theatre en algerie








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1985

11- El Beida Ezzerga (L’oeuf bleu) de Bensemicha. Pièce pour enfants.
12- Séance levée de Mohamed Bakhti.
C’est l’histoire d’un pays sous-développé. Deux personnages, El Kadim, un vieux, très attaché aux ancêtres et à sa mémoire, ne vit le présent que par référence exclusive à son passé, Essaghir, le petit, est à la recherche de points de repère.
1986

13- Allel danger, une adaptation de Telles par Malek Eddine Kateb.
A travers l’itinéraire de Allel, maçon de son état, une critique acerbe contre la société, le pouvoir et le système bureaucratique. Monologue.
1987

14- Dialogue amer de Lahbieb Mohamed.
Une pièce à deux personnages qui associe réel et rêve. C’est l’histoire d’une « nuit américaine » vécue à la manière des contes des Mille et Une Nuits.
15- Les clowns de Kada Bensemicha. Pièce pour enfants.

6- THEATRE REGIONAL DE BEJAIA

1986

1-Harf B’harf (A la lettre), mise en scène de Ahmed Khoudi.
Un facteur consciencieux est en panne en rase campagne. Il doit trouver un moyen lui permettant de distribuer son courrier, chose quasi-impossible dans ces conditions. Il ouvre quatre lettres qu’il considère comme les plus importantes. Quatre lettres, quatre destins différents qui racontent la vie d’un village.
1987

2- Hzam El Ghoula (La ceinture de l’ogresse), mise en scène de Malek Bouguermouh, une adaptation de La quadrature du cercle de Valentin Petrovitch.
De jeunes étudiants vivent dans une chambre obscure au bout d’un couloir sombre. Situations burlesques, quiproquos mettent en conflit des héros à la quête d’un hypothétique logement.

7- THEATRE REGIONAL DE BATNA

1987

1-Ennar Oua Ennour (Le feu et la lumière)
Pièce brossant, en quelques tableaux, la guerre de libération nationale.
1988

2- El Malik Houa El Malik (Le roi, c’est le roi), texte de Saadallah Wannous, un dramaturge syrien, mise en scène de Nourredine Amroune.

Un roi, angoissé et déprimé, décide de changer d’air. Il se rend en ville, traverse les ruelles les plus malfamées de la cité et discute avec ses sujets. Il rencontre, au gré de ses pérégrinations, un homme extrêmement ambitieux. Son rêve est de devenir roi. Le rêve se réalise et le voilà à la tête d’un pays…
1989

3- Mohand Afahloul, texte de Slim Souhali, mise en scène de Hocine Bellaghmas.
Afahloul, un citoyen-modèle, ni rusé ni naïf, perdu dans une masse de slogans et de discours creux, se bat pour changer les choses à sa manière. Une sorte de Don Quichotte.


III- THEATRE AMATEUR
Il est impossible de présenter toutes les pièces des troupes du théâtre d’amateurs. Le caractère aléatoire de la situation des troupes qui naissent et disparaissent souvent au gré des circonstances, ne nous permet nullement d’inventorier ni le nombre exact des formations ni leur durée de vie.

Nous essaierons ici de présenter vingt troupes qui nous paraissent représentatives du théâtre d’amateurs. Le choix des troupes a été dicté par leur longévité, la qualité de leurs prestations et leur impact sur le mouvement artistique algérien.

Comme les ensembles se créent et disparaissent très rapidement, faute de moyens et d’équipes stables (l’instabilité est une des caractéristiques fondamentales de ce type de théâtre), il nous est difficile, sinon impossible, de les connaître toutes. Des troupes sont nées tout simplement à l’occasion de commémorations de certaines dates officielles ; une fois la journée-anniversaire finie, les éléments de l’équipe se dispersent. Il existe également des formations qui ont vécu durant une période plus ou moins longue (deux à trois ans). Mais il y a aussi et surtout des troupes qui ont pu s’imposer et monter des pièces pendant plus de trois ans. C’est cette dernière catégorie qui nous intéresse.

Plus de 500 troupes ont vu le jour depuis l’indépendance. Ce qui rend extrêmement impossible toute tentative de les cerner ou de les présenter, d’autant plus qu’aucun travail documentaire n’a été fait jusqu’à présent. Le seul espace d’exposition du travail des troupes d’amateurs reste le festival national de Mostaganem qui, depuis 1967, permet annuellement à une vingtaine de ces groupes de présenter leurs travaux. La presse, quoique les comptes-rendus demeurent superficiels, permet également au chercheur de suivre l’itinéraire des troupes.

1-Théâtre et Culture
Créée en 1968 par une équipe jeune et dynamique, aidée par des intellectuels installés à Alger comme Mohamed Khadda, Omari Wahid, Jean Sénac, Jean Déjeux, Kateb Yacine et de nombreux universitaires. TC commença par jouer ses pièces en langue française (Les Perses d’Eschyle et L’exception et la règle de Bertolt Brecht notamment), puis elle s’est orientée vers l’arabe dialectal. L’apport de Slimane Benaissa a été primordial dans le choix linguistique.

Diagnostiquant la réalité des algériens avec ses contradictions, ses ambiguïtés et ses luttes, Théâtre et Culture mettait en scène, avec une grande réussite technique, les problèmes et les situations-souvent burlesques- auxquels étaient confrontés les Algériens. TC forçait le spectateur à prendre position. Puisant sa thématique dans les problèmes que connaissent les femmes, les ouvriers, etc. , TC réalisait des pièces-bombes, comme La situation de la femme en Algérie qui choqua à l’époque énormément de monde. La pièce fut d’ailleurs vite interdite. Texte créé collectivement, La femme, en cinq tableaux, mettait en scène la condition féminine en Algérie (avec comme élément paroxystique, le viol légal de la nuit de noces). 

TC qui fut tout au long de sa courte histoire (1968-1971) un appareil fugace de la circulation des idées et un moyen de réfléchir sur l’art, réalisa Les Perses d’Eschyle et L’exception et la règle de B.Brecht en 1968, Echaab Echaab (Le peuple ! le peuple !) et La poudre d’intelligence en 1969, La situation de la femme en Algérie (reprise par le groupe d’action théâtrale d’Alger, GAT, en 1977) et La situation économique de l’Algérie qui devait sortir en 1971, mais qui n’a jamais vu le jour. Ses éléments les plus en vue étaient R.Kriss, S.Bentouil, S.Benaissa, S.Benacer, A.Bouzid, A.Guenaneche, A.Degga et A.Medjoubi).
2- Théâtre de la mer

Née en 1969, sous la direction d’un animateur connu à Alger, aujourd’hui installé en Europe, Kaddour Naimi, Théâtre de la mer qui privilégiait la création collective, abordait souvent des questions politiques dans ses pièces. La fourmi et l’éléphant, montée en 1969, traitait du travail en profondeur devant être réalisé pour changer les choses et mettait en situation la lutte des couches défavorisées de la société. Kateb Yacine, de retour en Algérie, fut sérieusement séduit par cette troupe. Il en fera d’ailleurs partie dès 1969 où il proposera une pièce sur l’émigration. Ce sera Mohamed prends ta valise qui connut à l’époque un extraordinaire succès populaire. En 1972, la troupe qui comptait dix-sept personnes fit un séjour triomphal en France et présenta Mohamed prends ta valise en milieu émigré. La troupe se produisait tous les jours, sauf le lundi (parfois deux représentations par jour) dans différents lieux : théâtres, MJC, lieux de travail. Plus de 70 000 personnes assistèrent à la pièce. La tournée organisée, grâce à l’active collaboration du Théâtre des Amandiers, permit aux émigrés de découvrir l’art scénique algérien et de retrouver posés sur scène leurs propres problèmes, à travers l’itinéraire de Mohamed et des facéties de Djeha réactualisées par Kateb Yacine, lui-même séduit par la portée magique de l’usage de l’arabe populaire. Plus de 120 représentations.

La troupe était subventionnée par le Ministère algérien du Travail et des Affaires Sociales. Quelque temps après, une troupe du même nom était née à Marseille avec un encadrement français et des comédiens émigrés ( des travailleurs). Cette troupe disparut en 1972.
3- L’Action Culturelle des Travailleurs (ACT)
Troupe subventionnée par le Ministère du Travail et des Affaires Sociales, animée par Kateb Yacine. Née en 1972 après la disparition du Théâtre de la mer qui s’est transformé en Action Culturelle des Travailleurs. Ce changement de nom s’explique , selon Kateb Yacine, par le fait que la troupe s’adresse aux travailleurs. Installé dans un local peu fonctionnel dans un quartier populaire d’Alger, Bab El Oued, le groupe constitué de jeunes travailleurs et de chômeurs, monta notamment Mohamed prends ta valise, La guerre de 2000 ans, un texte sur l’Histoire de l’Algérie, Palestine trahie, une pièce sur la lutte du peuple palestinien et Le roi de l’Ouest, une présentation du problème sahraoui et de la répression au Maroc. Cette dernière pièce, jouée au Sahara Occidental en 1975, attira plus de 40 000 sahraouis en neuf représentations. Kateb Yacine, l’auteur de toutes ces pièces, parle ainsi de son expérience à l’ACT : « C’est un théâtre politique. Les grands axes du monde sont portés directement sur scène. Notre décor est simple : un porte-manteaux ; c’est tout à fait différent du théâtre bourgeois. Avec peu d’accessoires et de comédiens, nous essayons de montrer ce qui se passe en Algérie et dans le monde. Toucher un point, c’est toucher le tout ».

Les textes de Kateb Yacine, écrits souvent avec la collaboration des membres de l’équipe, ne sont jamais clos, ils sont constamment réaménagés et réactualisés, faisant de la représentation dramatique un acte jamais réellement achevé, ce qui d’ailleurs constituait la force de l’ACT.

La troupe se produisait souvent dans des espaces ouverts : usines, universités, domaines de la Révolution Agraire, etc. Elle a même joué dans un village non électrifié. La représentation n’a eu lieu que grâce à l’éclairage des phares des gendarmes.

Une fois le ministre des Affaires Sociales, M.Mohand Said Mazouzi parti du gouvernement, la troupe qui était subventionnée par son ministère, s’est retrouvée à la rue en 1977. En 1978, Kateb Yacine fut nommé directeur du Théâtre Régional de Sidi Bel Abbès. La troupe y trouva refuge.
4- Centre Régional d’Animation Culturelle (CRAC) de Constantine
Créé en 1969, le CRAC de Constantine est considéré comme l’une des meilleures troupes d’Algérie. Constituée essentiellement d’étudiants, comprenant garçons et filles, la troupe, extrêmement ouverte, se spécialisait surtout dans l’animation de la ville. Elle était aidée par des universitaires et des intellectuels de la ville de Constantine. Elle a participé au premier festival national du théâtre d’Alger en 1971 après avoir sérieusement séduit les spectateurs à la quatrième édition du festival de Mostaganem, en proposant une mise en scène de La poudre d’intelligence de Kateb Yacine, considérée comme la meilleure la meilleure réalisation scénique de cette pièce depuis l’indépendance. La troupe disparut deux années après.
5- Groupe d’Action Culturelle (GAC) de Constantine
Né des cendres de la troupe Echabab el Fenni el Qasentini (La jeunesse artistique de Constantine) en 1969, le GAC, animé par Abdellah Hamlaoui, est le groupe d’amateurs qui a réussi à durer le plus longtemps. Il existe jusqu’à présent. La composante humaine change constamment, mais la troupe reste toujours active. C’est en quelque sorte une école de formation dramatique. Elle a participé à plus d’une quinzaine d’éditions du festival de Mostaganem et a permis à de nouvelles troupes de voir le jour à Constantine. Son répertoire est extrêmement riche. En 1970, l’équipe réalise Infijar (Explosion). En 1971, elle adapte, après avoir réalisé un montage poétique, Brise les chaînes, un texte de Pierre Halet sur l’émigration, La double émigration de Bob Cardoso qui devient Le figuier et l’Ane-Chèvre. Le GAC, régulier et constant, monte une pièce par an : Engrenage (1972), un texte sur les problèmes de la jeunesse, La bonne marche, une pièce sur la révolution agraire et la vie des paysans algériens, Il n’ y a pas que cela (1974) sur la bureaucratie, Galou F’hamna (Nous avons compris, disent-ils, 1975),sur l’émancipation féminine, El Moudja (La vague, 1976), une fresque retraçant l’histoire du mouvement ouvrier, La rose au poing (1977) sur l’exploitation et les luttes ouvrières, Arrache la bride, sur la question de la dépendance économique, El Kelma (1979), un montage poétique, en 1980, Enzel Nerkeb (Descends que je monte), une satire du pouvoir.

D’autres pièces ont été également réalisées par cette troupe qui rencontre constamment et depuis sa création les mêmes difficultés : absence d’un local, instabilité, problème de diffusion, surtout ces dernières années. Le GAC travaille également en direction des enfants. Des textes pour enfants ont été mis en scène par l’équipe.

C’est l’une des rares troupes d’amateurs qui maîtrise relativement les questions techniques. Les pièces sont écrites et montées collectivement. Son animateur, Abdellah Hamlaoui, a participé à plusieurs stages de recyclage et de formation.
6- Le Prolet Kult de Saida
La troupe de Saida est considérée comme l’une des troupes-phares du théâtre d’amateurs des années soixante-dix. Déjà, le nom de la troupe nous donne une certaine idée sur les options idéologiques et esthétiques du groupe qui revendique, en quelque sorte, la défense du socialisme. C’est un théâtre d’agitation et de propagande qui reprend les idées-clé du Prolet-Kult russe des années vingt. Le discours politique de la troupe est explicite : expliquer ce qu’ils appellent les « tâches d’édification nationale » (Révolution Agraire, Gestion Socialiste des Entreprises, médecine gratuite). D’ailleurs, les thèmes des pièces produites par le Prolet-Kult reprennent en charge les actions politiques officielles. C’est un théâtre de prise de position et de parti.

Née en 1969, la troupe animée par un fonctionnaire départemental, M.Mokhtar Athmani, a réalisé plusieurs pièces :
1969 : Men Tar Yenzel (Qui s’envole redescend) sur les problèmes de la terre.

1971 : Khaliha Tcouli (Laisse-la couler).

1972 : El Guelta (La mare).

1973 : El Maqsoud (L’objectif) sur le mouvement ouvrier.

1974 : Les corbeaux.

1975 : Ediouba (Les chacals) sur l’opportunisme des uns et la lutte des opprimés.

1975 : Le sacrifice d’un peuple.

1976 : Rab Es’heb (Le seigneur de la steppe).

Cette pièce traite de la révolution agraire. Elle met en scène des éleveurs et les conflits opposant les petits paysans et les bergers aux gros éleveurs. Finalement, la révolution agraire vient mettre un terme à l’exploitation.

1977 : Ras Essensla (Tête de file).

Une adaptation d’un texte de Peter Weiss, Le chant du fantoche Lusitanien. L’adaptation de cette pièce par le Prolet-Kult, manquant de force par rapport au texte originel qui traite du colonialisme portugais en Afrique (théâtre-document). L’équipe de Saida a élargi le champ d’investigation en proposant une approche de l’impérialisme et sa présence dans le Tiers-Monde en usant souvent de clichés et de stéréotypes.

1978 : El Ougda (Le nœud).

Elle traite des luttes ouvrières et de la « gestion socialiste des entreprises ».

1979 : Rih Ettaqadoum (Le vent du progrès).

Cette pièce Aborde également la révolution agraire à travers un conflit opposant les paysans au responsable d’un domaine agricole, un « réactionnaire » lié aux notables du village qui saboteraient la « révolution agraire ».

1980 : Kebch el Babor (Le bélier du bateau).
Le Prolet-Kult qui a permis la naissance de quelques troupes à Saida finit par disparaître quelques années après.
7- L’Atelier du Théâtre d’Oran
Créé en 1969, composé essentiellement d’éducateurs, l’Atelier, avant de se lancer dans la production de pièces, organisait des stages de jeu dramatique et de mise en scène. Pendant quatre mois, l’équipe se familiarisait avec l’expression corporelle et vocale. En 1970, l’Atelier du Théâtre d’Oran, présenta Le rêve du marchand de fleurs, un texte écrit par son animateur, Bakhti et joué en français. Quelque temps après, le groupe réalisa une pièce sur l’émigration intitulée, L’Algérien en Europe. En 1971, L’Atelier monta sa pièce-phare, Erguettou Gaa (Vous vous êtes tous endormis) qui obtint le premier prix du festival de la jeunesse de 1971. Erguettou Gaa raconte l’histoire d’un groupe d’adolescents livrés à la rue. Une pièce sur le problème de la jeunesse. Cette troupe qui connut de sérieux problèmes internes se saborda par la suite.
8- Troupe Mohamed Touri de Blida
Née en 1968, la troupe Mohamed Touri (du nom d’un homme de théâtre algérien) a disparu ces dernières années (on n’entend plus parler de ce groupe), après avoir mis en scène une dizaine de pièces et permis de mieux faire connaître Mohamed Touri (une salle du nom de cet artiste existe toujours à Blida). Déjà, en 1969, elle séduisit énormément de monde, avec sa première production, L’éveil (El Yaqadha), troisième prix du festival du Ministère de la Jeunesse et des Sports. Elle obtint le premier prix du festival de Mostaganem avec El Gheddar el Meghdour (Le trompeur trompé) en 1970. En 1971, elle réalisa Kayani, ila mata (Mon identité, jusqu’à quand ?), une fresque sur les luttes de libération dans le Tiers-Monde.

Elle monta entre autres pièces, Diwan el Garagouz en 1979, une sorte de conte tiré des Mille et Une Nuits et en 1981, Benaatouche, pièce tirée des Maqamat (Séances) de Badi’ Ezzamane El Hamadhani, d’anecdotes d’El Jahiz et d’extraits des Mille et Une Nuits.

La troupe ne donne plus signe de vie depuis quelques années.
9- Les Compagnons d’Oran
Considérée comme l’une des meilleures troupes d’Oran, cette formation composée essentiellement d’étudiants, de lycéens et de travailleurs, a vu le jour en septembre 1969. Initialement pris en charge par le Foyer d’Animation de la Jeunesse (FAJ) d’Oran, ce groupe a surtout, durant ses débuts, cherché à monter des pièces algériennes. Sa première expérience en 1970, avec la réalisation d’un texte de Kaddour M’hamsadji, fut un retentissant échec, ce qui découragea quelque peu l’équipe. Après une rupture de quelques mois consécutive à cette malheureuse aventure, la troupe, après un sérieux travail collectif de documentation, a monté une pièce sur la délinquance juvénile, qui a remporté un succès d’estime au festival national du théâtre d’Alger et à Mostaganem en 1971. Qui ? Que ? Pourquoi ?, tel est le titre de la pièce, est une tentative d’explication du phénomène de la délinquance juvénile liée à l’émigration, au conflit des générations et à l’exode rural. En 1972, la troupe s’engage totalement dans le traitement de sujets tirés de la réalité politique de l’époque. Ouahd Ennou Sabbet (Il a plu) aborde la question agraire et la révolution agraire. En 1974, Oum ou Ass diagnostique le milieu ouvrier. En 1976, Ouach Galou traite également de la révolution agraire en orientant essentiellement son discours sur la réalité de la commercialisation des fruits et des légumes et ses multiples trafics.
10- Le Groupe d’Action Théâtrale (GAT)
Cette troupe se présente comme la continuatrice du travail de Théâtre et Culture. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien qu’elle a repris la pièce-scandale du TC (Théâtre et Culture), La situation de la femme en Algérie, en changeant le titre et en modifiant certaines actions, ce qui a fait perdre au texte initial sa puissance et sa force de contestation (le titre de la pièce en 1977 est devenu Esselaa, La marchandise).

Né juste après la disparition du TC, c’est à dire en 1971, grâce à de jeunes animateurs venus de Théâtre et Culture, le GAT qui réalisait collectivement ses pièces a choisi comme la plupart des autres troupes le traitement de sujets politiques. C’est ainsi qu’il a mis en scène en 1971 la première pièce sur la « nécessité » de la révolution agraire (La terre à ceux qui la travaillent), après avoir monté un texte sur les luttes du monde ouvrier (une adaptation d’Emballage de André Benedetto). Het Yadek (1974) aborde également la révolution agraire. En 1976, l’équipe a tenté d’analyser les problèmes que connaissent les jeunes (emploi, délinquance, films de violence…). En 1977, c’est Esselaa (La marchandise), une reprise d’un texte du TC, qui traite de la condition féminine à travers trois situations (femme pondeuse, femme prisonnière, femme-marchandise). Essafaya (La passoire), montée en 1979, est une pièce sur la gestion socialiste des entreprises (G.S.E).
11- Le Théâtre Groupe 70
Créée en mars 1970, cette troupe qui n’a pas vécu longtemps se caractérise surtout par la variété des thèmes et se distingue par une relative maîtrise technique. A Mostaganem, en 1970, elle séduit le public avec sa pièce, Le prix de la révolte au marché noir. Elle est classée deuxième meilleur groupe du festival et remporte également le premier prix d’interprétation féminine. Au premier festival touristique de Zeralda, elle laisse une très bonne impression. En 1971, la troupe adapte Jeux de massacre d’Eugène Ionesco qui devient El Mossiba (Le malheur). D’autres productions ont été réalisées par ce groupe : Cherche le titre (1971), Ce n’est pas un jeu. El Mossiba (Le malheur), écrite et réalisée collectivement, tente de montrer les contradictions de la vie citadine.

La troupe disparaît vers la première moitié des années soixante-dix.
12- Le Théâtre de l’Avant-Garde d’Oran
Créée en mars 1969, cette troupe qui a connu de nombreux problèmes matériels et de diffusion, appartenait au départ au Croissant Rouge Algérien (C.R.A). Composée essentiellement de membres de la JFLN (Jeunesse du Front de Libération Nationale, organisation des jeunes du parti unique, le FLN), elle a travaillé dans des conditions extrêmement difficiles. A un certain moment de son histoire, elle répétait dans un bloc opératoire. Elle remporte le deuxième prix au festival de Mostaganem en 1969. En 1970, elle réalise La peste de Bergman. Aidé par la JFLN et l’UGTA (Union Générale des Travailleurs Algériens, organisation syndicale dépendant du FLN)- qui lui obtint une salle de répétition-, le groupe survécut difficilement jusqu’au début des années soixante-dix.

En 1971, le Théâtre de l’Avant-Garde d’Oran a mis en scène une pièce intitulée La répétition du peuple présentée la même année au premier festival national du théâtre d’Alger. La pièce raconte l’histoire d’un peuple et de ses rapports avec ses nouveaux dirigeants, après l’indépendance. C’est la désillusion.
13- Troupe des Travailleurs du Théâtre (Les 3 T)
Equipe dynamique constituée de jeunes étudiants, de lycéens et de travailleurs, les 3T qui a vu le jour en septembre 1974 a connu des hauts et des bas. Son parcours dramatique est singulier. Après avoir traité de problèmes sociaux propres à une cité, sous forme de sketches, l’équipe a été, à l’instar du GAC, gagnée par le virus du « théâtre d’illustration politique » qui, souvent, se limite à l’explication d’actions politiques du pouvoir en place, ce qui réduit considérablement la portée esthétique de ce théâtre. Pratiquement, la troupe produit une pièce par an jusqu’à sa disparition en 1980.
1974 : SOS aux HLM et Si Dahmane fi la Siti (Si Dahmane à la cité).

Deux sketches qui racontent en utilisant le comique des situations, la vie dans les cités populaires (promiscuité, exode rural, hygiène…).
1975 : El Bir (Le puits).

Cette pièce aborde la situation des travailleurs dans les entreprises économiques, à la lumière de la « gestion socialiste des entreprises ».
1976 : Ami Sam El Haouès (Oncle Sam le voyageur).

C’est une pièce sur l’impérialisme américain.
1977 : Rahoum Faqou (Ils ont compris).

Encore une fois, le thème de l’impérialisme américain est abordé. On tente de décrire, comme dans un cours d’économie politique, la place et l’impact de l’impérialisme américain, en prenant comme exemple les pays du Maghreb.
1978 : Ouvre une page.

C’est un texte qui traite du phénomène de l’acculturation tout en insistant sur le rôle de l’enseignement colonial. Certaines formes populaires comme la touiza et Boughandja (jeux) sont réaménagées et réutilisées.
1979 : 2x2=5.

Cette pièce aborde encore une fois la question culturelle en ciblant cette fois-ci les appareils culturels nationaux (école, télévision, cinéma…).
14- El Ichara de Mostaganem
Créé en 1975 par un groupe d’amoureux du théâtre de la ville, avec l’aide active d’hommes de théâtre connus, comme Ould Abderrahmane Kaki et Benmohamed, le groupe mostaganémois a intelligemment évité de tomber dans le piège du théâtre d’explication politique ou de propagande. C’est surtout là que réside son originalité. El Ichara est surtout apprécié pour l’originalité de ses thèmes et la qualité technique de ses spectacles. Cette réalité s’expliquerait par la présence en son sein de véritables professionnels du spectacle : Djamel Bensaber, un des réalisateurs de la troupe est un réalisateur cinéma-TV, Benmohamed est un comédien du théâtre régional d’Oran.

La troupe ne se limite pas uniquement à la mise en scène de pièces, mais se consacre également à la formation (un théâtre pour enfants existe également).
1975 : 10/19.

Une pièce sur l’histoire de l’Algérie de la guerre de libération nationale et son rapport avec le présent.
1976 : Echikh mat (Le vieux est mort).

1977 : L’échelle et le sorcier.

1978 : Le dinosaure.

1979 : Démocratie, un texte sur la démocratie.

1980 : Télévéritas.

C’est un texte qui parle de la culture et de la télévision, en particulier (liberté d’expression, censure, production nationale…)

132 ans de Kaki est une fresque retraçant 132 ans de présence coloniale en Algérie.

1982 : Alif Ma Yenkoutchi (Alif ne prend pas de point).

Une fresque sur l’Histoire de l’Afrique, son combat pour l’indépendance et un aperçu amer sur les durs lendemains des indépendances.
15- La Troupe des Travailleurs d’Alger (TTA)
Née en 1975, cette troupe constituée d’étudiants, de lycéens et de travailleurs, s’apparente, en quelque sorte, à l’expérience de l’Agit-Prop (Agitation et Propagande) et de Piscator. Ses animateurs revendiquent explicitement cette proximité. C’est un théâtre d’agitation et de propagande. Les pièces produites illustrent les thèmes politiques dominants (Révolution agraire, gestion socialiste des entreprises, médecine gratuite) des années soixante-dix. C4est la mise en forme scénique de mesures politiques prises par le pouvoir de Boumédiène.
1975 : Il était une fois (adaptation d’un conte des frères Grimm, Les musiciens de Brême).
1976 : On ne vit qu’une fois (adaptation d’une pièce de B.Brecht, La décision).

Une pièce sur la lutte des travailleurs dans le cadre de la charte de la « gestion socialiste des entreprises ».
1977 : Hakda Yemchi Ettarikh (Ainsi va l’Histoire).

Un texte mettant en scène le parcours historique du mouvement ouvrier.
1979 : Essem fedsem (Le sang dans la graisse).

C’est une pièce qui met en scène des paysans et des ouvriers luttant dans leurs lieux de production respectifs (coopérative de la révolution agraire et unités industrielles) contre des responsables cherchant à mettre un terme aux expériences de la révolution agraire et de la gestion socialiste des entreprises.
La troupe a disparu au début des années quatre-vingt.
16- La troupe des jeunes et Les Quatre Saisons de Sidi Bel Abbès.
La ville de Sidi Bel Abbès a toujours hébergé de nombreuses troupes du théâtre d’amateurs. Il faut attendre les années 80 pour que les groupes d’art dramatique disparaissent de la cité. Les troupes les plus connues ont pour noms : Théâtre des jeunes et Les 4 saisons.

Le théâtre des jeunes, composé essentiellement de collégiens et de lycéens, a produit une dizaine de pièces avant de disparaître. Créée en 1972 par un animateur culturel, Abdelkader Boussaha, la troupe assure l’animation de la ville en présentant des pièces traitant le plus souvent de thèmes sociaux, contrairement aux autres groupes d’amateurs séduits par le théâtre de propagande.

En 1972, l’équipe réalise Le vomissement, une fresque sur l’histoire de la colonisation en Algérie. En 1974 et en 1976, deux pièces sur la délinquance juvénile sont mises en scène (L’os pourri, 1974 et Le crachat, 1976). En 1979, l’équipe monte Les clous, une pièce sur la corruption.

Les Quatre Saisons est considérée comme l’une des troupes-maîtresses de la ville de Sidi Bel Abbès. Née vers la mi-70, elle a produit plusieurs pièces avant de se désintégrer vers le début des années 80, en produisant en 1981, une très belle pièce intitulée Er Rekab (mode d’expression propre aux populations rurales).
17- Le Mouvement Théâtral Ménaili
Le MTM est la troupe la plus connue de la ville de Bordj Menaiel (en Kabylie). Créée en 1976, la troupe animée par Omar Fetmouche qui a écrit de nombreuses pièces pour le théâtre dit professionnel, a surtout abordé des sujets à caractère social : délinquance juvénile, émigration, crise du logement. Ses pièces les plus connues sont : Tahmouna (Ils nous ont accusé, 1976) qui traite de la délinquance et qui dénonce les autorités de la ville et Ala Zigou mergou (Ils ont compris, 1980) à travers le personnage populaire, Djeha, met à nu l’opportunisme et l’arrivisme des responsables. C’est aussi un espace de prise de conscience.

Cette troupe, à l’origine, constituée de jeunes scouts, a permis la naissance d’autres groupes de théâtre d’amateurs dans la ville. On peut citer notamment L’écho de la Révolution et le BTM.

Toutes ces troupes ont disparu vers les années 80.
18- Féminolutte
La seule troupe constituée exclusivement de femmes à Sidi Bel Abbès. Il faut signaler que la ville de Béchar possédait son groupe féminin, Le 8 Mars, créé et disparu en 1978.

Féminolutte est un groupe composé essentiellement d’employés du complexe électronique SONELEC de Bel Abbès. En 1981, la troupe présenta son unique pièce, Entre hier et aujourd’hui, qui tentait de montrer que les choses ont changé et que les femmes refusent le statut d’objets. Cette pièce est en quelque sorte un cri du cœur des travailleuses de la SONELEC, victimes d’attaques incessantes de la part de certains groupes de notables qui acceptent mal la présence de femmes travailleuses.
19- Ithrene
Troupe kabyle créée à la Maison de la Culture de Tizi Ouzou en 1987-1988 et qui joue en kabyle. Elle a monté entre autres textes : La balance truquée (1988), chronique d’un quartier où cohabitent de faux-dévots, des gens véreux et des prolétaires et Les corbeaux blancs (1990), récit d’une fuite en voiture des quatre protagonistes de la pièce après avoir commis un délit.
20- La troupe Mustapha Kateb

La troupe a été créée au centre culturel de la Wilaya (département) d’Alger par Makhlouf Boukrouf, universitaire et actuel directeur général du TNA (Théâtre National Algérien). Cette équipe propose un travail intéressant en arabe littéraire. Elle a réalisé quatre pièces : Statues, Le roi c’est le roi, un texte du syrien Saadallah Wannous, Le pêcheur et le palais de Tahar Ouettar et Rijel Lahoum Rou’ous (Des hommes ayant des têtes) de l’égyptien Mahmoud Diab (1993).

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