La deuxième partie analyse les événements et les institutions politiques, judiciaires et militaires à travers les différentes périodes historiques








titreLa deuxième partie analyse les événements et les institutions politiques, judiciaires et militaires à travers les différentes périodes historiques
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CHAPITRE 16 : LES MESURES ANCIENNES

 

1. Les mesures de longueur : le pied de Liège ou de St Lambert valait 29,1779 cm et se divisait en 10 pouces. Le pouce valait 10 lignes et la ligne 10 points. La toise valait 6 pieds.

2.  Les mesures itinéraires : la lieue valait 4715 mètres.

3.  Les mesures pour tissus : l’aune valait 0,74324 mètre. Elle se divisait en 4 palmes.

4. Les mesures agraires : le bonnier valait, suivant l’endroit de 92 à 94 ares. Il contenait 400 verges et 4 journels ou journaux (un journel = 100 verges). Le quarteron valait le ¼ d’un journel.

5. Les mesures de bois : la corde pour raspe ou bûche valait 2,683249 m3 ; la corde de futaie (bois à brûler) 1,863367 m3 ; la corde de haut taillis grande perche 0,67081 m3.

6.  Les mesures de capacité : le muid valait 240 litres (en liquide) ; le setier valait 30 litres (le muid valait 8 setiers); la quarte valait 10 litres ; le pot valait 1,51005 litres (le pot contenait 4 pintes).

     La tonne contenait 40 pots (plus ou moins 60 litres).

     Pour les céréales : le muid valait 238,6792 litres et le setier 29,8349 litres, le muid valait 8 setiers. La rasière vaut 2 setiers. La mine est la moitié d’un setier.

7.  Les mesures de poids : la livre de mercerie valait 466,573 gr. Une livre de beurre valait les 6/4 de la livre de mercerie. La livre de mercerie valait 16 onces et l’once 8 gros et le gros 9 grains.

 

 la deuxième partie analyse les événements et les institutions politiques, judiciaires et militaires à travers les différentes périodes historiques 

 

Cette partie va permettre de situer Silenrieux au sein du pouvoir politique et judiciaire à travers l’histoire. A chaque période historique, le village sera placé à l’intérieur du système politique et judiciaire de l’époque en tenant compte des droits et devoirs de chacun.

Cette partie expliquera aussi tous les événements politiques et militaires importants qui se sont déroulés à Silenrieux.

Enfin, cette partie passera en revue toutes les personnes qui ont eu un rôle au sein de la commune de Silenrieux depuis le Moyen Âge (seigneurs, baillis, avoués, mayeurs, échevins, bourgmestres, receveurs, secrétaires, greffiers, sergents et gardes champêtres, pompiers et militaires).

 

 

CHAPITRE 1 : LA PÉRIODE PRÉHISTORIQUE (du 9ème au 1er millénaire avant notre ère)

 

Au mésolithique (du 9ème au 5ème millénaire avant J-C), le climat se réchauffe et des hommes semi-nomades viennent chasser et cueillir dans nos régions. Ils s’y installent pour le temps d’une chasse dans des huttes en peaux. Quelques morceaux de silex de cette période ont été retrouvés sur les hauteurs du village par l’auteur.

Vers le 5ème millénaire avant notre ère, l’homme introduit l’agriculture et l’élevage dans nos régions. C’est le début de la période néolithique. Cessant d’être uniquement un chasseur, il va s’efforcer de maîtriser ses sources de nourriture par la domestication des espèces animales et végétales. Il devient sédentaire et s’installe sur les hauteurs de la vallée en construisant des bâtiments en bois et torchis. Les hauteurs sont appréciées comme promontoire facile à protéger et pour éviter les inondations. La solidarité et l’autorité entre les hommes permettent la construction des mégalithes. Ceux-ci sont nombreux dans la région (Strée, Baileux, Thy-le-Bauduin, Thuilie, Gozée, Clermont,…), mais ils ont souvent été détruits lors de la christianisation. Chaque communauté représente une ou plusieurs familles.

L’homme se spécialise à différentes techniques : la céramique, le polissage du silex, les outils en os et bois de cerfs ainsi que le tissage.

La céramique est grossière, mais facilite la cuisine et la conservation. Le silex procure des haches polies, des couteaux, des poignards, des lames, des grattoirs, des perçoirs, des têtes de flèches, etc…

L’os et le bois de cerf sont utilisés pour les peignes, les aiguilles, les manches d’outils, etc…

Le tissage permet la confection des habits.

Le polissage du silex rend les tranchants plus résistants et efficaces (hache polie ) ; il est en relation avec une période de défrichement intense afin d’installer des habitations entourées de terres pour la culture et l’élevage. Des palissades ou des haies d’épines permettent de garder les animaux domestiqués.

Les monuments funéraires de l’époque sont pauvres : soit une grotte, soit des tombelles. De possibles tombelles se trouvent à Silenrieux, à Lorefays et à la Marlère. Des cavités (grottes) se trouvent aussi à la Marlère et à Gérardfalise.

 

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La grotte de la Marlère

 

Les découvertes de silex à Silenrieux.

Mr Brulet nous renseigne dans la revue « archéologie » de 1967 que Mr Carpentier est en possession d’une hache polie découverte à Silenrieux : elle est en silex clair ; son tranchant est bien conservé ; mais le talon manque. Elle fut trouvée par Jean-Pierre Jouniaux au Cheneux.

 

En 1850, le service géologique de l’état a trouvé de nombreux fragments et éclats de silex de Spienne au lieu-dit « au forêt » près de Nazareth.

En 1894, Mr Bayet en ouvrant les marchets de la Marlère a trouvé plusieurs éclats et fragments de silex (voir la période celte).

En 1895, Mr Arnould de Boussu a trouvé 2 haches polies : une à Spèche, l’autre à Badon.

Récemment, le fermier de Maisoncelle a trouvé 2 poignards.

Enfin, mes recherches archéologiques ont abouti à la découverte de nombreux morceaux et éclats de silex qui datent du néolithique final ou récent (2500 à 1800 avant J-C).

Ceux-ci témoignent d’une activité humaine importante et de lieux d’habitation sur les hauteurs de la vallée de l’Eau d’Heure à Silenrieux (voir carte dans la partie géographique).

Parmi les 400 fragments, nous avons 8 morceaux de hache polie, des nucleis, des lamelles, des lames, des outils retouchés, des grattoirs, un couteau et de nombreux éclats.

 

  

Un échantillon des silex trouvés à Silenrieux

(Dessins de B. Vindevogel)

 

Les endroits propices à la découverte de silex à Silenrieux sont de petits plateaux délimités par des versants abrupts de 2 ou 3 côtés dont les pieds sont baignés par une rivière ou un ruisseau.

La période du bronze (de 1800 à 800 avant J-C) n’a pas laissé de traces à Silenrieux. Elles furent rares en Belgique. L’homme continuait à vivre de l’agriculture et de l’élevage. Les chevaux étaient de plus en plus nombreux. De nouveaux habitants arrivent (la civilisation des champs d’urnes). Ceux-ci sont un peu plus belliqueux mais ont noué des relations amicales avec les populations autochtones. Les matériaux utilisés dans nos régions restent le silex, le bois et les os.

 

 

CHAPITRE 2 : LA PÉRIODE CELTE (du 8ème siècle à 57 avant J-C) : c’est l’âge du fer

 

§ 1.  Présentation générale

 

Cette période se subdivise en 2 : Hallsttat de 750 à 450 avant J-C et la Tène de 450 à 57 avant J-C.

Les Celtes occupèrent notre région en venant du Jutland. Ils se sont concentrés dans le sillon Sambre et Meuse à cause des mines de fer fréquentes. Ils ont travaillé le fer avec des bas fourneaux et des forges. Ils ont créé avec la population autochtone une nouvelle civilisation.

Celle-ci se caractérise par des différences entre classes sociales : la classe dominante est guerrière et aristocrate (guerrier celte et chef de tribu) et la classe dominée est ouvrière et paysanne.

La structure politique s’organise autour de la notion de tribu. Celle-ci est une entité politique avec son territoire, étendu et groupant un ou plusieurs villages. Dans chaque tribu, le pouvoir central est aux mains d’un chef (élu) assisté d’une aristocratie (les nobles) dont la richesse est plus grande que le reste de la population. Les hommes libres sont représentés par les artisans et les guerriers. La majorité de la population représente des paysans souvent descendants des anciennes populations autochtones.

Les tribus celtes parlaient la même langue et avaient les mêmes croyances.

Les druides étaient à la fois prêtres, enseignants, sorciers, guérisseurs et juges. Ils avaient une position privilégiée : ils servaient d’arbitres dans les litiges privés et les contestations entre tribus ; ils enseignaient les origines historiques des Celtes, les voyages légendaires, les notions de physique et d’astronomie, quelques connaissances des plantes ; ils prêchaient l’immortalité de l’âme.

Les tribus celtes s’installaient toujours sur les hauteurs pour se protéger des autres tribus celtes et des inondations.

Le peuplement était dispersé en petites unités d’habitat (fermes et hameaux). De grandes fermes gauloises occupaient plus intensément le sol.  

Ils vivaient surtout d’agriculture, d’élevage et d’artisanat.

 

Au niveau technique, cette civilisation a mis au point le premier mécanisme de tournage qui servait à travailler le bois, le métal, l’os, la corne, l’ivoire, l’ambre et la pierre. Comme outils en fer, ils utilisaient les marteaux, les haches, les faucilles, les enclumes, les ciseaux, les limes, les pincettes à épiler et les poinçons.

Au niveau agricole, ils connaissaient l’araire avec 2 bœufs pour tracer des sillons peu profonds.

 

Les Celtes selon César : « l’unité de base est la famille, plusieurs familles apparentées forment le clan ; plusieurs clans, la tribu. Certaines familles plus puissantes formaient une aristocratie parmi lesquelles se recrutent les chefs de tribu. Il y avait des hommes libres portant les armes, participant aux affaires qui possédaient terre et bétail et des clients dépendants attachés à la terre qui perdaient toute personnalité juridique et devaient assistance à leur patron ; donc le prestige se mesurait au nombre de clients et de biens. Entre l’aristocratie et les dépendants, il y avait les guerriers paysans libres. Une telle structure sociale encourageait un état de guerre endémique entre clans. C’était un climat d’instabilité et la Gaule était éclatée en petites unités aux alliances épisodiques. Les druides sont le seul élément d’unité commun et tranchent les conflits ».

 

 

§ 2. Evolution à l’âge de la Tène

 

C’est au 4ème siècle avant J-C que les Celtes du « groupe de la Haine » sont venus peupler un territoire entre la Meuse et l’Escaut. Silenrieux se trouvait à la limite entre « le groupe de la Haine » et « le groupe ardennais ».

 

Vers 250 avant J-C, les Belges d’origines germaniques, plus rudes que les Celtes autochtones, vinrent s’installer dans notre région. Au niveau politique, les chefs de tribu (les rois) étaient assistés par l’assemblée des hommes libres (guerriers et artisans qui représentaient la noblesse).

Entre 111 et 109 avant J-C, les Aduatiques descendant d’une arrière garde de 6000 Cimbres et Teutons laissés dans la région de Namur pour veiller sur les bagages s’y installèrent. Après de longs combats avec les populations locales, ils ont eu un territoire autour du namurois.

Les Nerviens étaient aussi d’origine germanique et situés autour de Bavay jusque l’ESM.

 

 

Silenrieux se trouvait à la limite entre les Nerviens et les Aduatiques.

Avant César, les Nerviens étaient plus ou moins 200.000 habitants et les Aduatiques 76.000 habitants. La guerre de César contre la Gaule dura de 58 à 52 avant J-C.

En 57 avant J-C, les Aduatiques furent massacrés (4000 morts) et 53000 personnes furent vendues à Rome.

En 53 avant J-C, César vengea dans le sang le massacre de 6000 soldats à Aduatuc. Les Nerviens furent aussi massacrés.

Après que nos régions furent dévastées et ruinées, notre population exterminée au point qu’on ne parlera plus des Eburons et des Aduatiques, l’empire romain organisa notre région.

 

 

§ 3.  La découverte des marchets au bois de la Marlère par l’équipe du baron de Loë

 

Les marchets furent à l’époque celtique la sépulture des grands.

Cinq marchets érigés au dessus de tombes à incinération et à inhumation avec objets divers (poteries, fragments de meules, fibules en bronze, etc) furent trouvés à Silenrieux. Ils dataient de l’Hallsttat (750 à 450 avant JC) et de la Tène (450 à l’arrivée des Romains et même un peu après).

On y a trouvé de la céramique laténiene, décor déjà trouvé dans « le groupe de la Haine ». Il y avait des tombes à incinération et à inhumation. L’incinération est propre au groupe de la Haine et aux Belges tandis que l’inhumation aux tombelles ardennaises et à la période de l’Hallsttat.

 

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Les marchets de Silenrieux

 

Voici le rapport de l’exploration des marchets du bois de la Marlère à Silenrieux :

La société archéologique de Namur a fait ouvrir en 1894, sous la direction de M. Bayet, ingénieur à Walcourt, 5 marchets situés sur le territoire de Silenrieux. Ces marchets se présentent en 2 groupes très voisins, l’un de 3 tombelles, l’autre de 2, à environ 1800 mètres au sud de l’église de Walcourt, dans un bois au sol rocailleux dit la Marlère. Aucun nom, aucune tradition ne se rattache à ces antiques monuments que la végétation a envahi. Mr Bayet a des raisons de croire que ces marchets ne sont que les restes d’une nécropole plus importante que les travaux de culture ont fait disparaître. Ces petits monuments ont été construits tous sur le même type, en cailloux provenant des roches du calcaire carbonifères, et principalement en phtnites (clavias) qui se trouvent abondamment aux environs, à la surface des champs. Ces cailloux, amassés sans ordre, forment des cônes surbaissés dont les dimensions varient de l’un à l’autre. Tous semblent avoir été violés car les urnes étaient brisées en menus fragments et les esquilles d’os humains ayant subi l’action du feu étaient éparses.

Marchet 1 : situé à quelques mètres de la lisière NE du bois. Sa base sensiblement circulaire, avait de 14 à 15 mètres de diamètre ; il mesurait en outre 3 mètres de hauteur vers le centre, et était composé comme suit : une couche de terre végétale d’environ 30 centimètres d’épaisseur reposant sur le sol vierge, au dessus de celle-ci, une couche de terre mélangée de pierres, de 40 cm de puissance, enfin le reste était formé uniquement de pierres. Le mot Marlère vient de marle, maule nom wallon de la dolomie. On voit dans ce bois de nombreuses traces d’exploitation de cette roche. On sait que les anciens habitants de notre pays l’utilisaient lorsqu’elle était pulvérulente pour l’amendement des terres. Il faut appliquer à la marle ce que Pline et Varron disent de la marne. Parmi les terres et les pierres se trouvaient épars les débris suivants : nombreux fragments d’une poterie grossière façonnée à la main, de 8 millimètres d’épaisseur, de couleur tantôt rougeâtre, tantôt brun foncé, lustrée à l’intérieur, et portant extérieurement des ornements très curieux en creux et en relief, les uns en forme de cupules ou de petites dépressions plus ou moins allongées, faites dans la pâte encore fraîche au moyen d’un instrument à pointe mousse comme l’extrémité d’un bâtonnet. Les autres proéminents et en forme de têtes de clou carrées, ou de trémie, produits peut-être par le pincement avec les doigts, de l’argile avant la cuisson ; fragments de la partie inférieure d’un vase en une poterie grossière semblable à la précédente et faite aussi à la main dont les parois et le fond étaient percés de part en part, de trous ronds disposés sans aucune symétrie. Un vase analogue a été trouvé à Dourbes aux environs du camp gaulois, tessons se rapportant à plusieurs vases faits au tour, romains, et des débris d’os brûlés. Sous ce marchet, non pas au centre, mais à environ 3 mètres de la circonférence, vers le couchant, existaient 2 excavations creusées dans le sol vierge distantes l’une de l’autre de 75 cm. La première qui mesurait 90 cm de longueur sur 40 cm de largeur et 60 cm de profondeur contenait de la terre noire et quelques morceaux de charbon de bois. La seconde avait 140 cm de longueur sur 40 cm de largeur et 70 cm de profondeur et renfermait aussi de la terre noire et des morceaux de poterie grossière.

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Dessins des objets trouvés dans les marchets

 

Marchet 2 : Les marchets 2 et 3 étaient jumeaux et situés à peu près à 250 m à l’ouest du précédent vers l’extrémité du plateau qui domine la vallée de l’Eau d’Heure ; leurs centres se trouvaient approximativement sur la ligne N-S. Le marchet n° 2 avait 13 mètres de diamètre sur 140 cm de hauteur ; il se composait : d’une couche de terre végétale de 30 cm d’épaisseur reposant directement sur le sol vierge, d’une couche de pierres d’environ 40 cm de puissance, d’une nouvelle couche de terre de 15 cm d’épaisseur et enfin d’un amoncellement de pierres d’une hauteur de 55 cm terminant le tout. Les fouilles ont mis à jour : des débris de poterie de 2 sortes, l’une grossière et façonnée à la main c’était la moins fréquente, l’autre plus fine et faite au tour, romaine, abondante ; des fragments de 5 petites meules différentes, dont une en grès et 4 en poudingue. Elles ne mesuraient guère que 30 à 35 cm de diamètre. 3 d’entre elles étaient concaves, les 2 autres étaient plates ; un morceau de silex ayant la forme d’un bout de pic. Quelques os d’animaux ; une fibule en bronze, très simple à enroulement double, reproduite en grandeur réelle, et se rapprochant beaucoup de certains types de fibules de la Téne.

Marchet 3 : Contigu au précédent et mesurant 10 mètres de diamètre et 1 mètre de hauteur. Il était formé de couches de terre et de pierres alternant comme dans les 2 premiers et ne renfermait que des débris de poterie épars.

 

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Marchet 4 :  Les tombelles 4 et 5 se trouvent accouplées dans une autre partie du bois sur un plateau vers la vallée du Ry des Dames. Ce marchet 4 de 14 mètres environ de diamètre et de 150 cm de hauteur, présentait les 2 modes de sépulture. Presque au centre, et au niveau du sol, se voyaient des débris d’ossements humains calcinés, éparpillés sur une étendue de 1 mètre. Plus avant dans la tombelle, un peu vers le bord était un squelette reposant sur le sol, étendu sur le dos et regardant le nord. Autour de ce squelette se trouvaient quelques pierres de grande dimension ayant une face dégrossie et placées de champ, de manière à former une sorte de grossier sarcophage. Ces pierres, à cause de leur peu d’équilibre, n’avaient pu résister au poids des matériaux accumulés par dessus pour former le marchet, et s’étaient renversées à l’intérieur, sur le squelette, en l’écrasant en partie. Les ossements étaient en outre très consommés : le maxillaire inférieur, relativement bien conservé, indiquait un sujet d’une quinzaine d’années. On ne rencontra sous cette tombelle qu’un seul petit morceau de poterie. Le mauvais état de conservation des ossements humains non brûlés des marchets doit être surtout attribué, selon nous, à la structure de ces monuments. L’air et les eaux météoriques pouvant s’infiltrer avec la plus grande facilité par les joints que laissent entre elles les pierres qui constituaient les marchets, il n’est pas étonnant, dès lors que les parties dures des corps elles-mêmes, ainsi exposées à l’action dissolvante des agents atmosphériques depuis tant de siècles se soient décomposés et aient parfois disparu presque totalement.

Marchet 5 : Ce dernier de 8 m 50 de diamètre sur 70 cm de hauteur ne renfermait qu’un éclat de silex et un fragment de poterie grossière.

 

Interprétation des faits observés et âge probable des marchets.

Les marchets n’ont pas tous eu une destination funéraire. Un d’entre eux recouvrait simplement un foyer ou même peut-être le lieu d’un repas, sans trace aucune de sépulture ; un autre avait été élevé sur l’emplacement d’une habitation. Les marchets funéraires présentaient les 2 modes de sépulture. C’est-à-dire l’inhumation et l’incinération, tantôt séparément, tantôt réuni sous une même tombelle. A une seule exception près, squelettes ou ossements calcinés se trouvaient au niveau du sol. Nos marchets n’avaient pas de chambre intérieure, mais il existait parfois, autour du squelette ou sur les cendres, d’assez rudimentaires arrangements de pierres de plus grande dimension que les autres. Les squelettes n’étaient pas orientés. Le mobilier de ces sépultures est très pauvre : on n’y rencontre ni ustensiles en pierre, ni ustensiles en fer, bien rarement un peu de bronze, sous forme d’objets de parure, des fragments d’une poterie fort grossière façonnée à la main, et des tessons d’une autre poterie beaucoup moins primitive, faite au tour. Nos marchets se trouvent saccagés et pillés dans la proportion de 9/10.

Par leur situation, leur forme extérieure, par la nature des matériaux dont ils sont constitués, par leurs dimensions et leur structure, par la coexistence des 2 modes de sépulture, par la position des squelettes et l’arrangement des pierres autour de ceux ci, les marchets que nous avons étudié offrent enfin une ressemblance frappante avec les tombelles d’Anet et de Murzelen (canton de Berne), avec la tombelle des Favargettes au Val de ruz (canton de Neufchatel), avec les murgers de Beaune, les tumulus de Magny Lambert, ceux du bois de la Perousse, près de Cussy la colonne, avec les galgals des chaumes de Meloisey (Côte d’Or), avec les tombelles d’Arthel, et un mûrier ou murger des environs de Varzy (Nièvre), avec les tombelles de la forêt des Moidons près Chilly sur Salins (Jura), avec certaines des tombelles d’Igé (Saone et Loire) avec les tombelles des environs d’Avallon (Yonne) comme aussi avec les tombelles de Malzeville, de Villers et du plateau de Haye aux environs de Nancy, toutes sépultures indiquant en général qu’on a à faire à des peuplades plus riches, et contenant des objets tels que bracelets de bronze et de lignite, bijoux en or, épées et pointes de lance en fer, poteries abondantes, rasoirs en bronze, armilles, anneaux de jambes, etc… offrant les formes les plus caractéristiques de la première époque du fer, de l’époque de Hallstatt.

L’inhumation et l’incinération se sont-elles pratiquées concurremment dans les marchets ?

Nous pensons avec Mr Bequet que l’usage de brûler les corps fut apporté par un peuple envahisseur comme les Belges, et pénétra petit à petit parmi les populations plus anciennement établies chez nous, en sorte qu’à l’arrivée de César dans nos contrées, l’incinération était devenue générale.

Une partie de nos marchets appartiendrait donc à une époque de transition entre l’inhumation et l’incinération. Pouvons-nous faire remonter jusqu’à l’âge de la pierre polie nos plus anciens marchets ?

Nous ne le croyons pas car si certains fragments de poterie grossière des marchets présentent en vérité l’aspect de la poterie néolithique, on n’y a pas trouvé, en revanche, le moindre objet en pierre assez caractérisé pour pouvoir être considéré comme ayant constitué une offrande funéraire. Les quelques rares silex recueillis jusqu’ici dans les marchets ne sont que de petits éclats rencontrés ça et là dans les pierres, excessivement patinés, et dénotant ainsi un séjour très prolongé déjà, à l’air libre, avant leur enfouissement dans la tombelle.

L’antiquité de nos marchets ne nous paraît donc pas devoir aller au delà de la première époque du fer (Hallstat, classé par les archéologues au 7ème ou 6ème siècle avant notre ère, puis la Tène du 5ème au 1er avant notre ère), période qui a duré chez nous jusqu’à la conquête romaine. Cette manière de voir repose sur la parfaite analogie qui existe entre nos marchets et les tombelles de pierres de Suisse et de France que nous venons d’énumérer et qui sont si bien datées de l’époque Hallstattienne par les objets qu’elles renferment.

Le fait de ne point avoir rencontré jusqu’ici de fer dans nos marchets ne constitue pas une objection sérieuse à l’opinion que nous émettons relativement à l’âge de ces monuments.

Si nous n’avons pas encore trouvé de fer dans nos marchets, cela ne tient point à ce qu’il n’y en avait pas alors. Le fer étant sans doute à cette époque une matière d’un certain prix, et nos populations étant vraisemblablement assez pauvres, on se sera dispensé d’en mettre dans les sépultures, ou bien l’oxyde aura totalement anéanti celui qui s’y trouvait. La présence dans bon nombre de marchets d’une poterie beaucoup moins grossière et parfois même assez fine, faite au tour nous indique également que la coutume d’élever des tombelles en pierre s’est continuée pendant les premiers temps de la domination romaine.

 

CHAPITRE 3 : LA PÉRIODE ROMAINE

 

La conquête romaine dura de 58 à 52 avant J-C. Les Romains apportèrent des siècles de paix, d’organisation et de discipline aux Gaulois qui avaient l’habitude de se battre. La civilisation gallo-romaine est issue d’un processus d’acculturation entre les Celtes autochtones et les Romains qui débute vers le milieu du 1er siècle de notre ère. Au début, les Gaulois étaient des pérégrins et ne jouissaient pas de la citoyenneté romaine, mais pouvaient faire leur service militaire. Une fois licenciés du service, ils acquéraient la citoyenneté romaine. Entre 212 et 217, l’édit de Caracalla étendit la citoyenneté romaine à tous les hommes libres de l’empire.

La Gaule romaine connut une courte période d’indépendance par rapport à Rome (de 260 à 273). En 260, Postumus, général gaulois, refoule les envahisseurs germains et se décerne l’empire des Gaules pour prix de sa victoire, puis Victorinus et Tétricus lui succèdent comme empereur des Gaulois.

En 273 Aurélien rétablit l’autorité de Rome et remet la Gaule dans l’empire romain.

 

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