Instructions Nautiques








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L’Alouette à Alger

Pierre Escudé

pour Laurence

Aberdeen, 22 mai 1851.
Me voici au comble de mes souhaits, plus heureux et plus favorisé par les circonstances que je n’aurais jamais osé l’espérer. Toutes les difficultés se sont aplanies ; et sans excès d’orgueil, je puis mettre mon succès sur le compte de l’activité, de la résolution que j’ai déployées, et de l’abnégation que j’ai mise à partir sans être en rien préparé.

Je vais tenir un journal complet de tout mon voyage, afin que si meurs dans cette campagne, mon jeune frère et mes neveux au moins suivent mon exemple et apprennent à se dévouer à leur famille, à la science et à l’humanité.
Joseph-René Bellot

Journal d’un voyage aux mers polaires.

I – L’Alouette à Alger

C’est au mois de juin 1831 que la frégate l’Alouette partie de Sète arrive dans le port d’Alger. Son capitaine en est un jeune languedocien, Hector Delpuèch de Ramet.

Parmi les quinze passagers et hommes d’équipage, Hector convoie un jeune couple : jeune homme élancé en bottes noires et mates et chapeau à tube, jeune femme blanche dans une robe de mousseline, éventail à la main. A Sète, à l’embarquement des malles et des chevaux, le quai n’a d’yeux que pour eux. Ils se détachent des mouvements des hommes de manœuvre, parmi les cris, les bruits du port, les oiseaux de mer, la houle heurtant dans un crissement minéral et vaporeux l’empierrement de la digue. Un je ne sais quoi attire l’œil vers ce qui est plus clair, plus net, plus détaché de la trame sans cesse en mouvement du bouillonnement quotidien de nos vies. Ces deux-là évoluent à une vitesse différente : plus lente, plus paisible, plus heureuse, et leurs mouvements sont en accord immédiat avec les rêves les plus beaux qu’on imagine pour un tel couple, un rythme aussitôt plus fluide, plus vaste, plus lumineux.

Durant tout le voyage, lui s’est tenu à la proue, aux côtés d’Hector. Conciliabules sans fin entre les ordres à la manœuvre, parfois le bras indiquant tel ou tel rhumb : au sud, à l’est. Lui est dans les cartes marines et, sur la grande table de commande, il lit les Instructions Nautiques. Elle, dans sa cabine, fait la traversée dans les crissements des meubles de pitchpin et le décor sans cesse arrondi du hublot où, lorsque le soir vient, la mer curieusement s’étale davantage et la lune apparaît, en croissant ascendant.

Et puis l’arrivée à Alger est comme une tombée du ciel. On a vu apparaître d’abord le sommet de la colline, les plus hauts gradins de l’amphithéâtre blanc, et peu à peu la ville, ronde, blanche, masse de plumes, duvet dans un nid qui semble vibrer sous le vent chaud d’Afrique, et bientôt les premiers palais turcs dans l’admirable baie de la jeune ville.

  • L’Alouette se pose, Laura

  • On arrive autant par le ciel que par la mer, répond-elle en lui pressant le bras.

D’ici, on voit une petite foule se masser sur le port en attente du débarquement, foule toujours plus dense à mesure que la frégate vole vers le port. L’arrivée à Alger est alors une aventure, la percée d’un monde neuf. En ce matin de juin gonflé du vol heureux d’innombrables hirondelles, par quel pressentiment la petite colonie européenne peut-elle savoir que l’Alouette apporte dans son chargement d’hommes et de marchandises quelque chose de neuf, quelque chose d’héroïque ?

Le temps que la manœuvre d’abordage s’organise, que la police monte à bord, lise les papiers de douane et fouille les malles, tandis qu’Hector s’exécute, que les hommes mettent à l’ancre, la foule bruissante sur le quai n’a d’yeux encore que pour le jeune couple. Ils restent au bastingage, au plus haut du pont et dans le tohu-bohu, sous le soleil qui a envahi tout le ciel d’Alger, ils sont immobiles : lilas blanc au centre d’un jardin de printemps criant d’oiseaux. Elle est sous son ombrelle ; lui, à ses côtés. Personne ne sait ce qu’ils voient. Dans les cris, la frégate sursaute dans les ressacs. Elle a reposé sa main sur son avant-bras, ils ne perdent jamais l’équilibre.

Le temps de la douane est long. Hector est connu des deux rives de la Méditerranée. Les polices du royaume de France et d’Espagne suivent de près ses mouvements. La couple est au centre de tous les regards de la foule, comme un bloc de marbre blanc, ou de neige, apparition. Hector, lui, comme un paratonnerre, attire tous les questionnements de la police.

Mais l’Alouette a jeté l’ancre. Stabilisée, la goélette semble malgré tout un jeune poulain qui donne du sabot sur le sol dur d’une mer d’émail. Le chef de la police du port d’Alger, en personne, est à bord. On lui porte enfin en main la liste des passagers. Il fouille, ses yeux vont vite à l’essentiel. Voici les deux inconnus : Valentin Taillefer et son épouse, Elisabeth Medora Leigh Byron, la propre fille de Lord Byron. Mariés en avril 1829 à Lapeyre, département de l’Aveyron, canton de Saint-Affrique. Nul ne sait rien de ces deux personnages. Le chef de la police, en vain, interroge Hector, fait parler les hommes de bord. Valentin et Elisabeth Medora Leigh sont invités à se présenter à l’Hôtel Bacri, auprès du haut officier qui a rôle de Gouverneur général, dès leur descente de navire, pour leur inscription, « pour l’honneur de se faire connaître ». Valentin, avec un sourire qui n’est ni complaisant ni condescendant, mais d’une très fine ironie qui n’échappe pas au commissaire, répond que c’est de bonne grâce qu’il s’exécutera de ces obligations, et dans les meilleurs délais. Pour l’heure, lui et son épouse doivent prendre leurs quartiers après un voyage merveilleux mais un peu éprouvant. Le commissaire ôte son haut de forme et s’essuie le front avec un grand mouchoir blanc : l’été 1831 est celui de la grande sécheresse. Voici des mois qu’il n’a pas plu dans la plaine d’Alger.

Ce Valentin est un inconnu. Mais comme le fait certain papier, on sent qu’il absorbe le réel, en grande partie l’efface. Il n’est pas de ceux qui inscrivent tout sur leur corps, qui empilent les expériences, les coups, les événements, bons ou mauvais. Il est là, et pourtant ailleurs. Le chef de la police a toisé Valentin qui lui tourne maintenant le dos. Il est insaisissable, il va disparaître, il faut faire attention.

Valentin est un vieil ami d’enfance d’Hector. Valentin appelle toujours Elisabeth Medora : Laura. Il l’a baptisée ainsi. C’est Valentin et Laura, et rien d’autre. C’est ainsi que le jeune Hector les appelle. Valentin et Laura. Eux aussi, ils vont sur ces terres où tout est possible, puisque rien ne le fut aux Communes républicaines de Marseille, de Narbonne, de Toulouse, de Millau. Le chef de la police soupçonne aussitôt Hector Delpuèch de Ramet d’armer ce nouveau personnage qui n’existait pas dans les trames policières jusqu’à présent. Aussitôt, sur les talons de Valentin Taillefer, des espions sont placés, en quantité. La police prend position sur tout le quai, la petite communauté arabe et européenne se dissipe.

Les malles descendues sur le port par les portefaix arabes, les chevaux suivent avec un sac sur les yeux, passant par la petite passerelle souple, entre ruades, hennissements coups sur le museau donné par une badine d’osier. Le cheval bai de Valentin, le cheval isabelle de Laura, descendent sans mors, sans bruit, Valentin leur a parlé à l’oreille. Les voilà qui montent, le jeune Hector a tout prévu, une calèche prend les malles et part, sur la poudre du quai entre ballots et foule qui s’égrène. Le chef de la police les regarde longuement, puis va vers le concret, le jeune Hector, ce fauve sans cage, et les papiers de bord.

Il faut savoir qu’Hector a aménagé au Cap de Bougie un bastion pour son ami Valentin. C’est là que la course sans hâte du couple et des deux chevaux va les mener. Hector regarde Valentin et Laura disparaître dans le soleil blanc d’Alger.

Il faut savoir aussi que le Cap de Bougie est une merveille géographique, promontoire rehaussé sur une anse extraordinaire, comme deux bras de femme se refermant sur un enfant. C’est un port naturel promis à un bel avenir. C’est un lieu où les destins ont plaisir à se croiser, comme à se battre les cartes d’un jeu où rien n’est décidé. Valentin et Laura, de leur pas sans hâte, y seront dès ce soir.

Le bastion de Valentin Taillefer deviendra peu à peu sous l’influence de la belle Laura un ksar dont chaque pièce est recouverte de mosaïques, de zelliges turcs et marocains, des plus beaux carreaux de ce beau bleu portugais. Des histoires seront écrites sur chaque mur de couloir. Ses tours domineront la toute petite ville et ses épais contreforts, percés de corridors, d’escaliers, de coursives, dessineront un labyrinthe où chaque pas résonne dans des espaces qu’on croirait infinis. Derrière les tentures lourdes, des allées vert sombre comme les allées de buis de quelque grande demeure des hauts plateaux rouergats ou d’Aubrac quand la neige les ensevelit pendant des saisons.

L’aventure commence, et plus elle s’ouvre et se développe et s’invente, et plus le temps semble remonter vers ses origines.

Ce ksar, désormais, on l’appellera « la Maison blanche » depuis la grande plaine de Rouiba jusqu’au Cap de Bougie. C’est le château de Laura. Les proches Arabes la nomment « la Maison dorée », d’autres la Tour enchantée. A sa haute fenêtre, Laura chante juste, sa voix est belle, claire, elle monte comme l’alouette du matin.

Elle appelle la lumière. Pour un peu on dirait qu’elle réenchanterait le monde.

II – Le mort saisit le vif.

Le père d’Hector Delpuèch de Ramet a été responsable du ravitaillement des armées des Deux-Siciles sous Napoléon. Grand, bel homme, brillant causeur, mathématicien, il a offert une solution au problème de Fermat à l’Académie Impériale des Sciences de Toulouse en 1809. La famille Delpuèch de Ramet possédait alors à Naples l’un des plus grands entrepôts de la ville. C’est là qu’Hector est né. Le père d’Hector, ami de Sismondi, de Rochegude, des jurisconsultes et des savant ottomans au premier rang desquels Othman Khodja, parlait turc, espagnol, anglais, et bien sûr occitan avec ses six secrétaires d’intendance, tous des Valenciens de haute descendance, anciens bibliothécaires et érudits disséminés par les événements de la guerre de libération d’Espagne. A la Restauration, le père d’Hector a le choix : être ruiné ou changer de fournisseurs et d’armes, quitter les deux aigles de l’Empire de tous les cabals, ses entrepôts intermédiaires entre Catane, Naples, la Guardia Piemontese, et six autres encore en Italie, jusqu’au siège d’Agde où son propre père, Jean-Victor, avait été patron pêcheur, après avoir suivi Suffren aux Indes. Le père d’Hector, n’était pas, loin s’en faut, un admirateur de Napoléon, mais avait aimé Bonaparte. Il n’aimait pas l’Empire ni son ordre préfectoral. L’ouverture des terres le ravissait, pas leur administration. A la chute de Napoléon, il savait d’avance ce qui se passerait. Ce ne serait pas la liberté reconquise, la paix retrouvée, mais le retour des vieilles badernes, des petites vieilles choses, et surtout la fin du mouvement.

Il haïssait les ectoplasmes de Charles X. Comme il n’avait qu’une parole, mais aussi par esprit de provocation, il garde les deux aigles. La famille Delpuèch de Ramet est ruinée très vite dès lors que la Restauration est assise.

Hector vit alors jusqu’en 1827 à Valencia, auprès de la famille Bernadets, frères de cœur et de passion, s’occupant du commerce d’anchois entre les Baléares, Valencia, et parfois Agde, par dévotion filiale.

Car depuis la mort de son père, le jeune Hector, avant chaque départ important vers l’autre rive, retourne par la même dévotion filiale dans le petit cimetière d’Agde. Avant de s’y arrêter, il se rappelle comme aimanté des anges sur le mausolée paternel, des volutes de pierre ou de fer forgé qui montent vers le ciel et s’y déploient et s’y oublient. Alors, son cœur s’élance toujours grandement lorsque s’ouvre le battant de fer du cimetière de la Mer, lorsque ses pas font crisser le gravier des allées jusqu’au caveau de pierre où un ange rêveur contemple, les yeux vides, la colonne brisée. Hector, homme d’action, lit alors, hébété, les dates, les noms, les prénoms gravés sur la pierre jaune du monument. Qui est là ? Le crissement de graviers amène mécaniquement le retour des jours heureux, de ces grands mouvements d’aventure et du démon de la mer : les grandes tablées autour du père, du grand-père, le développement du commerce entre les Deux-Siciles, l’Espagne, la France, et sous ce couvert, car en fait c’était cela le vrai commerce des Delpuèch de Ramet et des Bernadets, le passage des idées libérales de port à port. De tous les événements, les moments heureux, si nombreux, les moments d’action, si grands, que demeure-t-il ?

Maintenant que les polices de tous les royaumes restaurés sont redevenues toutes puissantes, Hector doit redoubler de prudence. Il dort très peu. Depuis que le commerce familial est ruiné, il s’occupe officiellement à son tour, depuis la baie de Naples, des pêcheries des Bernadets. Sous le coup de l’amnistie, après les journées de 1830 où il a « fait un grain » du côté de Marseille – qui ne sait qu’il était avec les Casals l’un des chefs de la République de Juillet ? -, Hector peut revenir en France.

Il comprend très vite qu’Alger est le début d’un Empire du Sud. Il aime le commerce, mais plus que tout il aime le voyage, il aime mettre à cape plein sud, il aime le cabotage la nuit, pour passer de Cartagena à Xàvea, de Castelldefels à Figueres, de tel ou tel inconnu drapé de noir : carbonaro ou Républicain, traqué par la police des Bourbons d’Espagne. C’est lui qui, plus d’une fois, sauve la vie à Dolorès de Miraflores : elle vit à Torre Pacheco, c’est alors une sainte, révolutionnaire, et guérisseuse d’âme, sur toute la côte du Ponant. Hector la mène de Minorque, où elle se cache un temps dans un couvent dit-on, puis à Alger, sous le nom de Blanche Ferral.

Tout cela, la police le sait, mais elle n’a aucune preuve matérielle, malgré filatures et enquêtes croisées : le jeune Hector est toujours passé entre les mailles de ses filets, qui se serrent toujours plus.

Depuis 1830, beaucoup de révolutionnaires, d’aigrefins, de paysans pauvres, d’ouvriers en colère ou malheureux, de commerçants, d’aventuriers, d’utopistes, de catholiques libéraux, de touristes fortunés, prennent la route d’Alger. C’est Hector Delpuèch qui les y mène, souvent, lorsque le départ a lieu de Marseille, de Sète, d’Agde. Et puis, Hector sait qu’il peut compter sur le tout puissant Hamdane Khodja : le père d’Hector, plus d’une fois, avait sauvé la mise des entrepôts de la dynastie Khodja à Marseille, à Livourne, à Gibraltar.

Nos héros apparaissent dans ce nouveau matin du jeune monde : le jeune Hector, ce fameux Bernadets, et puis désormais Valentin, qui a disparu comme il est venu ici. Parlons enfin et pour finir du quatrième as de la main de ce jeu qui se met en place sur la grande table méditerranéenne : Simon Ruydavets. Il travaille également pour les pêcheries valenciennes. Il est incontournable à Majorque. Sur l’île, véritable plaque tournante entre Pays Valencien, Ponant, Afrique, Gibraltar, Sicile, Corse, Côtes languedocienne et provençale, il organise certaines opérations nécessaires au redéploiement des groupes libéraux. Lui est moins artiste, il serait plus brigand.

Récemment, au printemps 1829, La police des Bourbons d’Espagne le serre un peu alors qu’il vient sur le continent pour une transaction avec le Comte de Guzmán, richissime industriel, vendeur de poudre et de chevaux, propriétaire des mines de cuivre de Zanahazar. Cette affaire se passe à Cadix, au plein sud de l’Andalousie, près de la frontière du royaume de Portugal ; Ruydavets pense disparaître quelques temps au Pérou, se cache une nuit dans la soute du Duque de Queiros, bateau minier brésilien, passe par le hublot tandis que la police perce de ses baïonnettes les sacs de blé et de son de la soute aux chevaux ; embarque pour Tanger, passe à Oran sur une barcarolle de Turcs à qui il vend fusils et pierres à feu qu’il n’a bien sûr pas encore en propriété ; transporte le courrier de Delpuèch de Ramet pour Valentin – qu’il ne connaît pas, comme il se doit dans les confréries secrètes -, se prend d’amitié pour ce dernier en lisant le ton enflammé des lettres cachetées et codées qu’il transporte. « On ne peut qu’aimer un homme à qui on écrit de tels mots ! ». On retrouve encore Ruydavets aux abords d’Alger en octobre 1831, dans l’armée du lieutenant de Montmeyrand, avec la fonction d’aide-géomètre. C’est lui qui va aux avant-postes repérer les sites et placer sur la carte les positions des habitations indigènes, les casemates, les marabouts, lieux habités, inhabités, habitables. Il caviarde les cartes officielles, mais garde par devers lui la vraie cartographie des lieux qu’il connait comme personne. Il sait tout de ce qu’il voit. Il voit tout. Ruydavets n’a peur de rien, de personne. Homme double, mais d’une pièce. Un obstacle est toujours l’occasion d’une ruse nouvelle, d’un tour de force, d’un horizon dégagé. C’est lui qui ouvre et maintient un temps le
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