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Les freins ne tiennent pas à d’abord l’implication dans le projet, mais à un manque de moyens pour bien le conduire. Noter toutefois que 27% ont constaté un désengagement d’acteurs et 15% une perte de sens (« tout à fait ») ; l’essoufflement est par contre important ; la région, est par ailleurs perçue très majoritairement comme un levier pour cette action qu’elle a voulue. Noter aussi que les moyens consacrés sont estimés très insuffisants ; la complexité du projet (tant dans l’animation que sur le découpage territorial) éclaire les freins qui viennent d’être décrits.
Les très fortes attentes exprimées confortent le grand intérêt porté au projet, sans en changer les lignes directrices et la forte implication des acteurs pour cette action et pour les créateurs d’entreprise.
L’intermédiation financière et l’accompagnement proposés par France Active conduisent à des taux de pérennité élevés et au développement de l’emploi France Active, « l’impact social de France Active, étude 2012 » mars 2013 Une enquête téléphonique a été menée auprès d’un échantillon représentatif des entreprises accompagnées et financées par France Active en 2009, auprès de 350 TPE (12 % des TPE) et 190 entreprises solidaires (25 % des entreprises solidaires) entre le 4 et le 24 avril 2012 par un prestataire spécialisé dans les études téléphoniques (A2S Communication). France Active, ce sont 133 lieux d’accueil en France et 300 experts ; France Active s’appuie sur un réseau de 40 structures de proximité présentes appelées Fonds territoriaux. Les créations et créateurs de TPE tout d’abord 83 % des créateurs étaient au chômage au moment de la création (33 % pour l’ensemble des créateurs français selon SINE 2010), dont 61% dans le cadre d’un chômage de courte durée et 22% de plus d’un an ; 8% venaient du salariat (32% dans SINE). 37% sont issus de l’enseignement supérieur (43% dans Sine), nettement moins que pour l’ensemble de créateurs en ce qui concerne le bac+5 (9 contre 17%) ; 32% sont de niveau BEP/CAP, nettement plus que dans Sine (21%). 47% étaient des créatrices (30% seulement dans Sine) ; France Active gère pour le compte de l’État le seul dispositif national en faveur de la création d’entreprise par les femmes (le Fonds de Garantie à l’Initiative des Femme). 58 % de l’activité du réseau France Active est localisé dans des communes de moins de 10 000 habitants (39% dans Sine). En quelques mots : nettement plus de chômeurs, de femmes et de créateurs en petite ville que pour l’ensemble des créations. L’intermédiation bancaire de France Active permet d’accéder à un crédit bancaire dans de bonnes conditions : taux d’intérêts raisonnables (78 % des crédits professionnels étaient à des taux inférieurs à 5 %), limitation du recours aux cautions solidaires (68 % des prêts garantis par France Active ont été octroyés sans caution personnelle du créateur ou de son entourage). Parmi les créateurs interrogés, 58% n’avaient pas présenté leur projet à une banque ou avaient essuyé un refus avant de contacter France Active Trois ans après le financement, 93% des créateurs ont toujours recours à la même banque et 60 % estiment avoir construit une relation de qualité avec leur partenaire bancaire. 78 % des entreprises financées sont encore en activité 3 ans après leur création, contre 66 % pour l’ensemble des créateurs ; à situation égale selon Sine, les entreprises non bancarisées sont pérennes à 64 %, celles qui ont eu accès au crédit bancaire à 72 %. Parmi les entrepreneurs qui ont cessé leur activité, la grande majorité (80 %) l’a fait pour des raisons économiques. La moitié des dirigeants a retrouvé un emploi ou une activité par la suite. Plus de 88 % des créateurs accompagnés par France Active sont aujourd’hui en activité. INTERMÉDIATION BANCAIRE Les TPE ont vu leur chiffre d’affaires augmenter de 44 % sur la période ; 82 % étaient excédentaires fin 2011. Par ailleurs, au cours de leurs trois premières années d’existence, 40 % ont eu à financer des projets d’investissement ; parmi celles-ci, 40 % ont eu recours à un deuxième emprunt bancaire. 40 % des entrepreneurs avaient procédé à un recrutement au cours des trois premières années d’existence de leur entreprise avec en moyenne 2,5 emplois ; en isolant les créations ex nihilo (75 %), ce sont 2,8 emplois qui ont été créés en 3 ans, contre 1,6 en moyenne France. ¼ des entreprises qui emploient plus de deux salariés envisagent de recruter dans les 6 mois à venir contre 8 % des TPE employeuses en France. 3 ans après leur création, 20 % des entreprises interrogées estiment avoir des besoins d’accompagnement pour développer leur entreprise. Le financement des entreprises solidaires Chaque année, les équipes du réseau France Active accueillent et orientent plus de 2 600 entrepreneurs sociaux et solidaires dans leur projet de création, de reprise ou de développement d’entreprise. Parmi eux, 1 000 structures bénéficient de financement solidaire. Outre le secteur de l’insertion par l’activité économique, qui représente un tiers de son activité de financement des entreprises solidaires, le réseau finance largement les structures porteuses d’utilité sociale dans le domaine de la culture, des services à la personne ou encore de l’éducation populaire. En 2011, 2/3 des entreprises de l’échantillon étaient excédentaires à la fin de l’année et sont parvenues à consolider leur modèle économique ; la proportion des structures au modèle économique stable est passée de 34 à 43 % entre 2009 et 2010. De même, 56 % des structures déficitaires en 2009 ont retrouvé une rentabilité positive en 2010. En 2009, l’activité de financement des entreprises solidaire a favorisé la création ou la sauvegarde de 13 742 emplois, dont 47 % pour des personnes en difficulté. Dans les trois années qui ont suivi le financement de France Active, plus de la moitié (53%) des entreprises solidaires de l’échantillon ont crées de nouveaux emplois, correspondant à une augmentation de 10 % au global. Plus de la moitié (57 %) déclarent vouloir recruter certainement ou probablement dans les 6 mois à venir. Cette proportion s’élève aux 2/3 pour les entreprises solidaires ayant moins de 5 ans d’ancienneté. Au global ce sont 29 000 créés ou consolidés, 6 145 structures accompagnées et financées et 218M€ de concours financiers mobilisés. Un renouveau de la pensée académique en ce qui concerne l’appui à l’entrepreneuriat ? Dans « Entreprendre et Innover » N° 15, « l’effectuation, logique de pensée des entrepreneurs experts », Philippe Silberzahn, novembre 2012 Saras Sarasvathy, chercheur d’origine indienne et ancienne entrepreneure, a bouleversé la façon dont la communauté académique considérait jusqu’alors la démarche entrepreneuriale, en parlant de démarche « effectuale », et non plus de démarche « causale ». Selon ce chercheur, 5 principes d’action guident l’entrepreneur : - La stratégie classique consiste à définir des buts pour ensuite trouver les ressources nécessaires à leur accomplissement (approche causale) ; les entrepreneurs partent des moyens à leur disposition pour définir de nouveaux buts ; s’ils estiment en disposer de peu, ils en ont toujours d’insoupçonnés. - La stratégie classique consiste à prendre des décisions sur la base d’un retour attendu que l’on doit estimer, alors que les entrepreneurs raisonnent en perte acceptable ; ils essaient en s’attendant au pire et savent ce qu’ils se permettent de perdre. - L’analyse de la concurrence est un pilier de la stratégie classique ; l’entrepreneur s’intéresse plus à la création de partenariat, pour co-construire l’avenir ensemble ; il ne sait pas à l’avance qui rejoindra le projet et ce que chacun apportera. - La planification stratégique a pour but d’éviter les surprises ; les entrepreneurs les accueillent favorablement et savent en tirer parti. Ils démarrent sur une idée et partent sur d’autres à la suite de leurs observations ; ils ne rédigent pas de plan, mais inventent leur affaire en cours de route, tirant parti des surprises et des rencontres. -La vision créatrice de l’entrepreneur conduit à créer de nouveaux univers et non de découvrir les univers préexistants. En conclusion, *Un projet entrepreneurial repose sur un individu placé dans une circonstance particulière dont il sait tirer profit *Insistant sur la nécessité d’agir pour penser, l’effectuation met en avant une vision dynamique de l’opportunité *Pour qu’un projet soit viable, il faut qu’il suscite l’adhésion d’un nombre croissant de parties prenantes *Un projet entrepreneurial n’est pas planifiable dans ses premières étapes Pour autant il ne faut pas opposer approches effectuale et causale, mais les combiner selon l’incertitude qui caractérise chacun des domaines de décision, chaque approche étant pertinente dans une situation donnée. Financement, aides financières publiques 3 régions manifestent un appui d’importance à l’ensemble des créateurs en partenariat étroit avec les réseaux locaux d’accompagnement. Cour des Comptes, rapport « évaluation des dispositifs de l’Etat en faveur de la création d’entreprise », tome 3 publié en février 2013, La qualité de l’information repose sur l’analyse des rédacteurs ; certains sont manifestement plus à l’aise avec le thème traité ou ont plus facilement recueillis les informations. Le choix a été fait ici de ne traiter que des 3 régions impliquées et motrices dans un partenariat avec les structures dédiées à la création d’entreprise, au-delà des participations au financement des entreprises innovantes, des entreprises de l’économie sociale et solidaire, des prêts d’honneur et des garanties de ces prêts qui sont très fréquentes dans la plus part des régions observées. Rappelons qu’une seule région, le Nord-Pas-de-Calais a intégré la création d’entreprise (avec objectif et budget précis) dans le contrat de plan Etat-Région ou le schéma de régional de développement économique. Lorraine Afin de concentrer ses interventions directes sur des priorités plus affirmées, le Conseil Régional a développé une nouvelle approche sous la forme d’appels à projets portant sur des objectifs plus clairement définis ; ceux ci ont été conçus au sein de groupes de travail partenariaux. L’organisation du Pôle des Entreprises du conseil régional a été revue ; on ne s’appuie plus sur la taille des entreprises visées par les dispositifs (TPE ou PME), mais sur le cycle de vie de l’entreprise, ainsi que sur les axes de partenariat conclu avec les CCI et CMA. Cette volonté s’est traduite par un double changement : - sur le fond : passer d’une politique d’interventions segmentées par domaines cloisonnés (développement exogène, endogène, création et transmission d’entreprises, innovation, compétences) pour impulser et animer une logique de développements par filières concrétisée par la mise en œuvre de projets transversaux intégrant, et articulant, ces différents domaines - sur la forme : sortir d’une pratique de financement de structures spécialisées pour engager une démarche de financement de plans d’actions, construits et contractualisés à partir d’objectifs partagés en amont. |