MÉmoires sur la chine








titreMÉmoires sur la chine
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date de publication20.10.2016
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ADDITIONS RELATIVES AU COMMERCE

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Progrès commercial. — Mouvement de quelques ports. — Cabotage européen. — Télégraphes. — Banques. — Établissements coloniaux.

PROGRÈS COMMERCIAL

Depuis la publication du premier cahier de cet ouvrage (Introduction), le tableau du commerce de la Chine et divers autres documents intéressants ont été publiés en Angleterre. Les progrès du commerce en Chine sont si rapides qu’on a peine à les suivre ; que les indications que j’ai données, bien que peu anciennes, sont déjà fausses, et que celles qu’on va lire n’auront, dans un ou deux ans, qu’une valeur purement historique.

Le mouvement commercial de la Chine s’était élevé, en 1862, à 60.946.139 livres sterling, soit à environ 1.525 millions de francs. La contrebande doit ajouter beaucoup à ce chiffre ; de plus, le commerce de la soie était peu actif depuis trois ans.

Ce chiffre se décompose ainsi :

Canton 6.473.261 livres sterling.

Amoy 1 4.056.510

Swatow 1.988.043

Foochow 5.365.425

Hankow 6.189.952

Shanghai 37.531.359

Tientsin et autres ports, 2.341.589.

Les progrès de Shanghaï seront facilement mis en lumière par les chiffres suivants, qui font connaître la valeur des importations et exportations, sous pavillon anglais et étranger, de ce port à diverses époques :




Valeur

(livres sterling)

Tonneaux

entrés et sortis

1845

1850

1853

1856

1860

1861

1862

2.571.033

7.449.360

11.217.420

17.911.280

23.589.417

25.961.019

37.531.359


827.000

1.447.000


Le commerce de Shanghaï atteignait donc, en 1862, une valeur de près d’un milliard de francs. M. Layard, sous-secrétaire des affaires étrangères, évalue, d’après les rapports de consuls au courant des exagérations chinoises et difficiles à tromper, la population de cette ville à 1.500.000 habitants, ce qui dépasserait de beaucoup la population des villes chinoises les plus célèbres, leurs millions d’habitants n’ayant d’existence que dans l’imagination de quelques missionnaires peu éclairés.

Dans la séance du 22 avril 1864 de la Chambre des communes, M. Layard n’a pas hésité à dire, en parlant de Shanghaï, que ce serait prochainement la capitale du commerce de l’Orient (It bids fair to become soon the most important city of the east).

MOUVEMENT DE QUELQUES PORTS

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On peut fournir les renseignements suivants sur le mouvement de quelques ports :

Tientsin en 1862

A reçu 87 navires jaugeant 21.921 tonneaux, venant surtout de Shanghaï, apportant des cotonnades, des lainages, des verres à vitres, de l’horlogerie, et 3.613 caisses d’opium. Tientsin reçoit beaucoup d’opium chinois du Chen-si.

Valeur de l’importation 2.215.946 livres sterling.

Valeur de l’exportation 155.643

Droits de douane perçus 28.802

Newchwang

Ce port, sur la rivière Lyeɤ, n’est fermé par les glaces que pendant quatre mois et demi, tandis que celui de Nicholaievsk, sur l’Amour, l’est pendant sept mois. On en tire surtout des huiles. En 1861, il a reçu 34 navires, et en 1862, 86 navires : on en attendait le double en 1863.

La valeur des importations, en coton, opium et fer, en 1862, s’élevait à 422.000 taels, et celle des exportations à 335.642 taels (le tael vaut environ 8 francs).

Chefoo en 1862

A reçu 69 navires anglais, jaugeant 25.090 tonneaux, ou 178 navires de toute nation.

Les importations et exportations anglaises ont atteint les valeurs de 231.328 et 105.156 livres sterling.

Foochow en 1862

A reçu 207 navires, jaugeant 97.885 tonneaux.

Les importations se sont élevées à 2.169.525, et les exportations, sur 206 navires, à 3.195.901 livres sterling. La douane a perçu 1.381.770 taels.

Amoy en 1862

A vu décliner ses affaires ; a reçu 484 navires, jaugeant 154.417 tonneaux. Il se fait près de ce port une contrebande considérable.

Les importations britanniques ont été de 3.592.000 dollars, et les exportations sous pavillon anglais, de 2.100.000 dollars.

Swatow en 1862

A reçu 130 navires anglais chargés et 33 sur lest, en tout 62.965 tonneaux ; plus 85 navires étrangers.

Les importations britanniques se sont élevées :

Par navires anglais, à 3.589.686 dollars

Par autres navires, à 4.829.362 dollars.

L’exportation totale s’est élevée à 3.143.960 dollars.

Le commerce de ce port est notablement en progrès. On plante beaucoup de sucre dans les districts voisins.

Canton en 1862

A reçu 723 navires, jaugeant 253.146 tonneaux. 154 de ces navires étaient sur lest.

L’importation, inférieure à celle de 1861, en raison de la disette du coton, s’est élevée à une valeur de 2.412.515 livres sterling. Il a été exporté pour un demi-million sterling de soie de plus qu’en 1861. Il a été exporté 31.894.031 livres de thé (7.000 environ de moins qu’en 1861). Il a été vendu 3.913 piculs d’opium (contre 1.363 en 1861).

Tamsuy (Formose) en 1862

Navires anglais entrés, 15, jaugeant 2.746 tonneaux ; sortis, 16, jaugeant 3.036 tonneaux.

Importations, 273.765 dollars ; exportations, 204.222 dollars ; navires étrangers, 27, jaugeant 6.176 tonneaux.

Kew-keang, sur le Yang-tse, en 1862

A beaucoup de passage sur Hankow. A vendu :

Thé vert de Wooyuen (moyenne distance, 280 milles par eau), 14.373.933 livres ; thé noir de Ningchow (250 milles par eau, 90 par terre), 7.757.560 livres ; thé non préparé, 530.400 livres. Soit, en tout, 22.661.893 livres. On y achète de plus du papier et de la porcelaine.

Hankow, sur le Yang-tse, au centre de la Chine, en 1862.

Entrés et sortis, 1.462 navires, jaugeant 290.536 tonneaux.

Importation d’argent 3.417.894 taels ou onces.

Importation d’opium 1.133 caisses.

Exportation de thé 28.846.533 livres.

On est sans détails sur Shanghaï et sur Ningpo.

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La Chine a exporté, en 1862, environ 84.000 balles de soie.

L’Angleterre a importé en Chine, en 1863, une valeur de 3.886.389 livres sterling, contrebande non comprise. Elle en a exporté, en 1862. une valeur de 12.137.095 livres sterling.

L’Inde (c’est-à-dire à peu près exclusivement Bombay et Calcutta) a importé en Chine une valeur de 11.489.966 livres sterling, et en a exporté une valeur de 1.119.401 livres sterling.

De 1859 à 1863, l’Angleterre a expédié de l’argent pour une valeur annuelle moyenne de 2.522.101 livres sterling sur la Chine, et de 356.320 livres sterling sur les détroits. Marseille, en 1863, a expédié à ces deux destinations une valeur en argent de 632.480 et 407.564 livres sterling.

CABOTAGE EUROPÉEN

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La navigation côtière et fluviale de la Chine appartiendra bientôt exclusivement aux navires européens, les navires chinois ne faisant guère qu’un voyage dans le nord par an et ne trouvant pas d’assureurs. Plus de soixante bâtiments à vapeur sont employés sur les côtes et les rivières de la Chine. Le Yan-tse-kiang en comptait vingt l’année dernière ; il en compte peut-être le double en ce moment : on préfère, sur ce fleuve, les bâtiments américains et à roues. Il est probable que d’ici à quelques années des navires de construction européenne seront conduits et manœuvrés par des Chinois : la marine demande plus d’expérience que de théorie ; on sait que les marines qui naviguent le plus et font le plus de travaux utiles, celles d’Angleterre et des États-Unis, sont aussi celles qui sacrifient le moins aux écoles et à la théorie. Le charbon est commun dans le nord de la Chine et sur les rives du Yang-tse-kiang.

En outre des Compagnies péninsulaire et orientale et des messageries impériales qui relient la Chine à l’Europe, on doit signaler la compagnie récemment formée sous le titre de China and Japan steam Company, titre qui explique les services qu’elle est appelée à rendre.

TÉLÉGRAPHES

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Le télégraphe russe atteint aujourd’hui la frontière chinoise, qui se trouve ainsi en communication directe avec Paris et Londres comme avec Pétersbourg.

La ligne de Bassora à Kurratchi, ayant été complétée le 8 avril 1864, marche depuis cette époque ; il n’y a point d’interruption télégraphique entre l’Europe occidentale et la Birmanie.

Il ne reste plus à poser de fils que dans la Chine elle-même, ou sur ses côtes, ou sur quelques points de l’Indo-Chine, pour que nos dépêches atteignent Pékin, Shanghaï, Xan-kao et Canton.

Enfin, M. Collins, après avoir passé deux ans en Angleterre et en Russie, est rentré à Washington, et espère pouvoir mener à bien la gigantesque entreprise des communications télégraphiques de l’Amérique et de la Russie, c’est–à–dire de toute l’Europe et de la Chine en même temps, par le nord et le détroit de Behring.

BANQUES

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Il existe pour la Chine un certain nombre d’établissements de crédit ayant tous des comptoirs à Shanghaï. Je citerai :

La Banque orientale, établie la première à Londres : elle eut dix années difficiles à passer ; fusionnée, en 1851, avec celle de Ceylan, elle acquit le droit d’émettre des billets à l’est du cap de Bonne–Espérance et le privilège de la responsabilité limitée. Son capital est de 1.260.000 livres sterling, et son fonds de réserve de 252.000 livres sterling.

La Banque d’Agra a été établie à Agra en 1833. Son capital est de 1 million sterling ; son fonds de réserve, de 225.000 livres sterling.

La Chartered Bank of India Australia and China a été fondée, en 1858, au capital de 644.000 livres sterling ; son fonds de réserve s’élève à 105.000 livres sterling.

La Chartered mercantile Bank of London India and China existe depuis dix ans, au capital de 500.000 livres sterling, avec un fonds de réserve de 100.000 livres sterling.

La Banque de Hindostan China and Japan, au capital de 2 millions de livres sterling ; l’Asiatic banking Corporation, qui peut élever son capital à 2 millions de livres sterling ; l’Impérial Bank, enfin, au capital de 2 millions de livres sterling, ne font que débuter.

La Banque d’Agra porte en ce moment son capital à 3 millions de livres sterling. Les autres établissements de crédit se montrent disposés à entrer dans la même voie.

Le tableau suivant montrera la situation de ces banques, autant. du moins, que les documents publiés la font connaître.




Banque orientale

Banque d’Agra

Bank I. A.China

Ch. M. Bk L. I. China
ÉTABLISSEMENTS COLONIAUX

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Hong-kong qui, en 1816, comptait 7.000 habitants, en compte aujourd’hui, dans la seule ville de Victoria, 120.000. Les revenus locaux s’élèvent à 572.968 livres sterling, et les dépenses locales à 448.669 livres sterling.

Singapour qui comptait, en 1819, 200 habitants, en compte aujourd’hui 100.000. Les entrées et sorties de navires européens s’élèvent à 2.500 navires et 868.000 tonneaux ; les importations, à 6.461.720 liv. sterl., et les exportations, à 5.555.573 liv. sterl. Le revenu local est de 125.210 liv. sterl., et les dépenses civiles, militaires et de l’établissement pénal s’élèvent à 105.555 liv. sterl.

Hong–kong et Singapour sont des ports libres.

Le Courrier de Saigon avant célébré, dans son second numéro, les progrès commerciaux de la colonie cochinchinoise. le Strait’s Times fait observer que le commerce de Saigon était fait, il y a quelques années, par des centaines de jonques dont quelques–unes de plus de 100 tonneaux : que ce mouvement a cessé, au grand détriment de Singapour et des pays voisins : quant aux navires européens, il y en aurait eu, selon ce journal, en 1860–1861, 15, d’un tonnage moyen de 360 tonneaux ; en 1861–1862, environ 12 ; enfin, en 1862–1863, à peu près 5 : les droits excessifs exigés des bâtiments non français ou espagnols seraient la cause de cette situation si différente de l’Eldorado officiel.



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1 Vivien de Saint-Martin, l’Année géographique pour 1865, p. 222.

1 Cette publication vient d’être reprise, à Londres. sous la direction savante du professeur Summers. Le premier numéro du nouveau recueil, intitulé Chinese and Japanese Repository, a paru le 11 juillet 1863. Il porte une devise chinoise dont le sens est que c’est dans l’étude des faits bien constatés qu’il faut chercher la vérité.

1 Je ne saurais parler d’opuscules dans lesquels on cite des empereurs tels que Qua-tche-si, qui n’a pas encore existé, ou qui font de Canton la capitale du Chan-toung, bien que cette ville et cette province ne soient pas moins éloignées l’une de l’autre que Barcelone ne l’est de la Hollande ; mais je dois dire un mot d’un ouvrage tout autre, exact dans ses jugements, écrit avec esprit, et qui a obtenu le plus grand succès non seulement en Europe, mais même à Macao, auprès de quelques lecteurs moins versés encore que le public européen dans la bibliographie chinoise. Je veux parler du livre de M. Huc. Deux extraits pris au hasard montreront la manière de cet auteur. M. Huc avait visité Pékin : il nous donne sur cette ville le détail suivant, dans un chapitre consacré, comme le dixième livre de l’ouvrage de l’abbé Grosier, à combattre les assertions de quelques missionnaires au sujet des infanticides ; il va sans dire qu’il ne cite pas l’abbé Grosier, et que les guillemets sont de moi.

« A Pekin, tous les jours avant l’aurore, cinq tombereaux, traînés chacun par un bœuf, parcourent les cinq quartiers qui divisent la ville, c’est-à-dire les quartiers du nord, du midi, de l’est, de l’ouest et du centre. On est averti, à certains signes, du passage de ces tombereaux, et ceux qui ont des enfants morts ou vivants à leur livrer les remettent au conducteur, etc., etc. » (Huc, chapitre IX)

« Pour ne parler que de Pékin, chaque jour, avant l’aurore, cinq tombereaux, traînés chacun par un bœuf, parcourent les cinq quartiers qui partagent cette capitale. On connaît à certains signaux quand ces tombereaux passent, et ceux qui ont des enfants vivants ou morts à leur livrer les remettent au conducteur, etc., etc. » (Grosier, livre X, 3e édition, 1829.)

Les renseignements qu’il nous fournit sur l’industrie des Chinois ne présentent pas plus de nouveauté : c’est dans Balbi que le hasard m’en a fait trouver la source.

L’industrie des Chinois est merveilleuse en tout ce qui concerne les choses usuelles et les commodités de la vie. L’origine de plusieurs arts se perd chez eux dans la nuit des temps, et l’invention en est attribuée à des personnages dont l’existence historique a souvent été mise en doute par les annalistes. Ils ont toujours su préparer la soie et fabriquer des étoffes qui ont attiré chez eux les marchands d’une grande partie de l’Asie ; la fabrication de la porcelaine a été portée à un degré de perfection qui, sous le rapport de l’élégance, n’a été dépassé, en Europe, que depuis bien peu d’années, et qu’on n’y égale pas encore sous le rapport de la solidité et du bon marché ; le bambou leur sert à faire des milliers d’ouvrages de toute espèce ; leurs toiles de coton, le nankin, sont renommés dans le monde entier, etc. » (Huc, chapitre IV)

« L’industrie des Chinois est merveilleuse en tout ce qui concerne les aisances et les commodités de la vie. L’origine de plusieurs arts se perd chez eux dans la nuit des temps, et l’invention en est attribuée à des personnages dont l’existence historique a souvent été mise en doute. Ils ont toujours su préparer la soie et fabriquer des étoffes qui ont attiré chez eux les marchands d’une grande partie de l’Asie. La fabrication de la porcelaine a été portée chez eux à un degré de perfection qui n’a été dépassé en Europe que depuis peu d’années. Le bambou leur sert à faire des milliers d’ouvrages de toute espèce. Leurs toiles de coton sont renommées dans le monde entier, etc., etc. » (A. Balbi,
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