Résumé : Cette étude sur les processus de production urbaine du Val d’Europe, le secteur 4 de la ville nouvelle de Marne-La-Vallée, un des plus grands projets français actuellement,








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Le Val d’Europe à Marne-La-vallée :

Mickey fait-il du développement durable urbain ?
Val d’Europe in Marne-La-Vallée (France) :

Is Mickey becoming an urban sustainable development actor ?
Par Arnaud GASNIER

arnaud.gasnier@univ-lemans.fr

GREGUM-UMR ESO (Espaces et Sociétés) CNRS 6590

Université du Maine, Le Mans
Résumé :

Cette étude sur les processus de production urbaine du Val d’Europe, le secteur 4 de la ville nouvelle de Marne-La-Vallée, un des plus grands projets français actuellement, vise à circonscrire le rôle des acteurs publics et privés dans la construction d’un partenariat spécifique et à s’interroger sur les modes de gestion et de conception urbaines mises en œuvre. L’objectif est de mieux comprendre l’essence même des actions menées afin de questionner la durabilité des conditions et des modes de fabrication de cette nouvelle ville dans la ville nouvelle.
Mots-clés :

Développement urbain, développement durable, ville nouvelle, aménagement du territoire, espaces publics, multinationale Disney.
Abstract :

Val d’Europe urban planning, in the fourth Marne-La-Vallée’s sector, one of the new towns built around Paris in the seventies, is one of the biggest french urban projects in France actually. This study aims at explaining the role of the public and private actors in the construction of a specific partnership. It also tests the way to manage and to conceive the city. The objective is to understand better the urban and social meanings of these planning actions to analyse growing requirements of this brand new city in the new town compared with sustainable development policies.
Key words :

Urban geography, urban planning, urban sustainability, new town, public spaces, Walt Disney Company.

La politique des villes nouvelles de la région parisienne a été mise en œuvre, tout d’abord, pour décongestionner Paris en absorbant une partie de sa croissance démographique, pour créer de nouvelles zones d’activités économiques et rompre ainsi avec le déséquilibre historique existant entre l'est et l'ouest de l'Ile de France, mais aussi pour développer de nouvelles formes d’urbanité en misant sur la proximité domicile – travail et sur une approche fonctionnaliste de l’organisation de ces nouvelles cités. De ce point de vue, la ville nouvelle devait offrir un cadre de vie agréable, attractif et favoriser la mixité sociale.

Cependant, dès les années 1970, un certain nombre de dysfonctionnements se sont produits : manque de concentration d’emplois, notamment qualifiés, sur place, manque d’animation, de sociabilité et apparition rapide de nouvelles formes de ségrégation entre les couches populaires de la population occupant les quartiers d’immeubles collectifs à caractère social et celles plus aisées qui résident dans les lotissements pavillonnaires au standing plus élevé.

Alors, aujourd’hui, le Val d’Europe, quatrième secteur urbain de la ville nouvelle de Marne-La-Vallée, serait-il l’aboutissement d’une nouvelle conception urbaine plus globale et durable fondée sur des dynamiques de développement effrénées qui le rendent fortement attractif, avènement d’un nouveau modèle urbain du XXI ème siècle véritablement festif et durable ?
I - Historique et cadrage
La ville nouvelle de Marne-la-Vallée, décrétée en 1971, s’étend sur 25 kilomètres à l’Est de Paris, compte 26 communes et comprend 4 secteurs : Porte de Paris, Val Maubuée, Val de Bussy et Val d’Europe. L’urbanisation s’est développée d’ouest en est, le Val d’Europe étant le secteur le plus récent. Contrairement à d’autres villes nouvelles comme Saint-Quentin-en-Yvelines, l’urbanisation de Marne-La-Vallée s’est structurée sur plusieurs centres urbains existants reliés entre eux par les réseaux routiers, autoroutiers et le RER. Cet étirement et cette dilatation spatiale sont d’autant plus marquants que les deux principaux pôles de centralité sont localisés aux deux extrémités de ce vaste territoire de Seine-et-Marne. Le premier se situe dans le secteur des Portes de Paris au développement urbain achevé ; le second se localise dans le Val d’Europe, véritable nouvelle ville dans la ville nouvelle dont un grand nombre d’opérations d’aménagement demeurent en cours de réalisation.

Le secteur 4 du Val d’Europe regroupe les communes de Bailly-Romainvillers, Chessy, Coupvray, Magny le Hongre et Serris. Ces 5 communes forment le Syndicat d’Agglomération Nouvelle (SAN) du Val d’Europe, structure intercommunale qui perçoit la taxe professionnelle de l’ensemble des entreprises du secteur et finance les services et les équipements publics de ce territoire. Dans ce domaine, l’extraordinaire élan démographique et économique en fait non seulement un des récents pôles urbains les plus dynamiques de Marne-La-Vallée, mais aussi de l’ensemble de l’Ile-De-France. Le tableau ci-dessous montre que la population du Val d’Europe a presque été multipliée par 7 entre 1968 et 1999. La courbe s’accélère encore aujourd’hui pour atteindre, en 2006, les 20000 habitants (pour un total de population de la Ville nouvelle d’environ 260000 âmes). Sur les plans économiques et urbanistiques, le Val d’Europe représente déjà plus de 20000 emplois, 50000 m2 de bureaux, une gare TGV, deux gares RER (Serris et Chessy), plus de 4000 logements, un centre commercial international de 73500 m2 (le dixième plus grand de France) et, prochainement, un lycée international, un pôle universitaire, une médiathèque et un hôpital. Ces équipements et ces infrastructures ont bien sûr bénéficié d’un moteur incontournable à travers les investissements de l’entreprise Eurodisney SCA.

Secteurs

1968

1975

1982

1990

1999

Porte de Paris

52 901

61 225

74 775

90 598

99 849

Val Maubuée (SAN)

10 270

15 414

47 179

78 952

85 128

Val de Bussy

21 353

23 938

27 431

36 043

49 746

dont Bussy Saint-Georges

462

441

456

1 545

9 194

Val d'Europe (SAN)

1 829

2 543

3 264

5 242

11 884

TOTAL

86 353

103 120

152 649

210 835

246 607

Source : RGP 1999

Pourtant, les débuts de l’aménagement de la Ville nouvelle avaient mal commencé1 : la crise économique dans laquelle la France s’enfonce peu à peu depuis le premier choc pétrolier de 1973 freine fortement les réalisations de programmes de logements et les surfaces affectées aux zones d’activités ont du mal à se vendre ; seulement 7000 m2 de surfaces commercialisées en 1981 contre plus de 23000 à Cergy-Pontoise. Dans ce climat morose, l’arrivée de la Walt Disney Company va vite représenter une opportunité à saisir à la fois pour redynamiser la Ville nouvelle en lui donnant un nouvel élan économique et créer ainsi plus de 30000 emplois bienvenus pour contrecarrer un chômage en hausse régulière depuis plus de dix ans.

Alors, en 1987, l’Etat français signe une convention d’aménagement sur 30 ans avec l’Euro Disney SCA pour le développement d’un parc d’attraction international nommé initialement « Eurodisney Resort » et, depuis 2002, après quelques déboires financiers dus à l’accumulation de dettes importantes et à une politique incitative de réinvestissement bancaire, « Disneyland Resort Paris ». Cette signature de la convention entre l’État, la Région

Île-de-France, le Département de Seine-et-Marne, la RATP, l’EPAFRANCE (créé lui aussi en 1987) et la Walt Disney Company, délimite une emprise de 1945 hectares dans laquelle Disney bénéficie d’une option générale d’achat des lots cédés et équipés par EPAFRANCE, aménageur du Val d’Europe, jusqu’en 2017. Ce dernier peut aussi céder des terrains à d’autres preneurs s’ils se situent hors de l’emprise Disney.

Ce projet d’aménagement est donc fondé sur une approche partenariale originale et étroite entre un aménageur public, des collectivités locales, territoriales et des développeurs privés dont le premier est Disney. EPAMARNE qui intervient sur les secteurs 1, 2 et 3 de Marne-La-Vallée et EPAFRANCE, sur les 3200 hectares du Val d’Europe, sont des instruments opérationnels de l'Etat rattachés au Secrétariat Général des Grandes Opérations d'Urbanisme (SGGOU) du Ministère de l'Equipement. Ce sont deux Etablissements Publics à caractère Industriel et Commercial (EPIC) combinant des règles publiques (Code des Marchés Publics) et une gestion privée puisqu’ils sont dotés d’une autonomie financière. Le rôle de ces établissements est de concevoir des projets de logements, de bureaux et d’équipements, de piloter les différentes étapes de développement et d’accompagner les actions des collectivités locales, en particulier celles du SAN (syndicat d'agglomération nouvelle) du Val d’Europe, responsable de l'élaboration du schéma directeur, de la gestion des équipements d'intérêt commun et de la délivrance des permis de construire dans les ZAC des cinq communes du Val d’Europe.

De son côté, Euro Disney SCA (Société en Commandite par Action), société dont les actionnaires principaux sont la Walt Disney Company (39,9%) et le Prince Alwaleed (10%), agit en tant que développeur dans l’emprise assignée et gère, à travers sa filiale Eurodisney SA, le complexe de loisirs Disneyland Resort Paris, le parc Walt Disney Studios et ses dépendances : 7 Hôtels d'une capacité d'environ 5 800 chambres (en excluant les 1 576 chambres des hôtels du site détenus par des partenaires extérieurs, situés sur le site), deux centres de congrès, le centre de divertissements Disney Village et un golf de 27 trous.

Tous les dix ans, le tiers des surfaces de son emprise doit être aménagé soit en développant lui-même les programmes prévus, soit en faisant appel à d’autres investisseurs développeurs immobiliers privés, à l’exemple de Pierre et Vacances pour le développement d’un projet de « village nature ».

L’aménagement du Val d’Europe s’est déroulé jusqu’ici en trois phases successives :

- La première phase, entre 1987 et 1997, a permis de mettre en place les réseaux de voirie et de transports collectifs (gares RER et TGV), les réseaux d’assainissement, de premiers programmes d’habitat et d’équipements publics autour des bourgs anciens des communes, puis enfin, l’ouverture du premier parc de loisirs Disney, du Disney village (Parc récréatif à vocation régionale), d’un ensemble hôtelier, de congrès et d’un golf.

- La deuxième phase (1997 – 2003) a pour vocation de produire un nouveau centre urbain pour le Val d’Europe et l’ensemble de la Ville nouvelle (programme de 1800 logements, un mall commercial de 90000 m2 ouvert en 2002, suivi d’un factory outlet center, 5000 m2 de commerces de proximité, 365000 m2 de centre d’affaires, des équipements administratifs, un collège et une université) parallèlement à la poursuite des opérations de développement des communes : logements, écoles, crèches, équipements culturels, pôles d’activité, etc. Parmi ces derniers, l’ouverture en mars 2002 du Walt Disney Studios, parc récréatif dédié aux domaines de l’image et le lancement de la première tranche de 40 hectares du Arlington Business Park, parc d’activités complètement végétalisé et paysagé, figurent parmi les nouveaux moteurs économiques de cette période.

- Enfin, La signature de la phase III, le 9 juillet 2003, devait conduire le projet Disneyland France aux deux tiers de son développement trentenaire. Les programmes se définissent, d’ici 2008, autour de 3 objectifs généraux :

- réaliser de nouveaux équipements publics de proximité (médiathèques, maisons de quartier, groupes scolaires, hôtel de ville (Serris), parc paysager, gymnases, etc.

- renforcer le développement du pôle touristique (Disney Village, 2000 chambres d’hôtel, un hôtel quatre étoiles de 700 chambres) et tertiaire par la création d’un pôle d’affaires de 100 000 m² de bureaux dans le centre urbain, la réalisation de la 2ème tranche du parc d’affaires (Arlington Business Park) et l’extension de 10 000 m² de la surface du centre commercial du Val d’Europe.

- poursuivre le développement immobilier résidentiel en réalisant les 1700 logements du périmètre Disney
De ces projets et réalisations ambitieux, il convient de noter d’abord le partenariat extrêmement actif et complémentaire entre les acteurs publics et privés ; la capacité de l’Etat, des établissements publics d’aménagement, d’accompagner les projets privés de développement du territoire de telle sorte que les opérateurs touristiques soient obligés de composer avec des processus de production d’une ville entière, d’une nouvelle ville dans la Ville nouvelle, selon l’expression de Christophe Viral, Responsable Marketing immobilier de Disney France. La capacité des pouvoirs publics à assurer les conditions de réussite de cette opération multiscalaire oscillant entre logiques touristiques internationales pour populations nomades et logiques d’urbanité dans la quotidienneté et la proximité est à souligner ; le pôle ferroviaire de Chessy, articulé sur les lignes RER drainant l’est parisien et une gare TGV qui deviendra, en 2007, la première gare TGV de correspondance de France (carrefour entre TGV nord, sud, ouest et est), illustre assez bien l’emboîtement d’échelles réalisé.

Depuis 1987, ce projet d’aménagement gigantesque qui vise à terme 40000 habitants pour la création de 40000 emplois, a réussi à insuffler une dynamique urbaine globale au-delà du seul axe touristique international de développement. De plus, Disney n’apparaît pas ici seulement comme un simple investisseur-développeur et entend bien appréhender le Val d’Europe en tant que co-aménageur et urbaniste. Et c’est peut-être là toute l’originalité du concept mêlant méthodes « disneyennes » de modes de production urbaine et architecturale à la prospective de la ville. L’architecture de la réassurance et du réconfort, la symbolique idéalisée de la ville préindustrielle, la ville festive animée sur les concepts du loisir et du fun shopping, des espaces publics propres et contrôlés, la ville privée, la ville nature, etc., semblent les principaux ingrédients adoptés pour l’aménagement du Val d’Europe. Ceci n’est pas sans poser question sur l’émergence d’un nouveau modèle urbain du XXI ème siècle en termes de rapport à la production urbaine d’une part (II), de rapport aux principes de développement durable d’autre part (III).
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