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De la Mission du Patrimoine ethnologique à la Mission à l’ethnologie par Michel Valière, ethnologue, université de Poitiers, France. Une mission nationaleLa création au sein du Ministère de la Culture en 1980 de la Mission du Patrimoine ethnologique, aujourd’hui dénommée Mission à l’ethnologie et rattachée à la Direction de l'architecture et du patrimoine : Sous-direction de l'archéologie, ethnologie, inventaire et système d'information, a offert un véritable cadre institutionnel à une activité d’observation des régions françaises qui depuis plus de deux siècles a produit toute une bibliothèque de travaux érudits et savants dans l’esprit des Lumières. Dans le Rapport sur l’ethnologie de la France, besoins et projets, présenté au ministre de la Culture et de la communication : groupe de travail sur le Patrimoine ethnologique présidé par Redjem Benzaïd, Inspecteur général des Finances (Paris, La Documentation française, Oct.1979, p. 27) la notion de patrimoine ethnologique a été ainsi définie : « Le patrimoine ethnologique d’un pays comprend les modes spécifiques d’existence matérielle et d’organisation sociale des groupes qui le composent, leurs savoirs, leur représentation du monde et, de façon générale, les éléments qui fondent l’identité de chaque groupe social et le différencient des autres. On y inclura donc :
des moyens de communication : langues, parlers, systèmes de signes. » Nommé par le Ministre de la Culture, le Conseil du Patrimoine ethnologique, composé de chercheurs confirmés des universités, de l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS), du Centre national de la recherche scientifique (CNRS), et de responsables de l’action culturelle (associations, écomusées, musées, parcs) concourt à l’orientation des choix d’intervention de cette mission ministérielle. Parmi les personnalités qui ont présidé à ses travaux et à son développement citons en premier chef Isac Chiva, mais aussi Gérard Althabe, Marc Augé, Christian Bromberger, Daniel Fabre. La confrontation des informations, des souhaits, des options demandées permet d’aboutir périodiquement à la définition de thèmes de recherche (soumis à une procédure d’appels d’offres). Ainsi, depuis depuis vingt-cinq ans, des équipes de jeunes chercheurs vacataires et généralement hors-statut, mais aussi des équipes plus expérimentées ont-elles été amenées à investir de nouveaux champs, par exemple : Appartenance régionale et identité culturelle technique ; consommations familiales ; ethnologie des milieux du sport ; ethnologie en milieu urbain ; dynamique des paysages ; écritures ordinaires, quotidiennes et épistolaires ; frontières culturelles ; jeux du paraître : parure et esthétique du corps ; migrations des communautés de migrants ; paysages industriels et urbains ; pratiques d’échanges ; pratiques rituelles dans la France contemporaine ; richesses culturelles et linguistiques d’un pays… Par ailleurs, la nécessaire valorisation des travaux réalisés a contribué à ouvrir de nouveaux champs d’application en direction de larges publics, que ce soit en matière de formation, de publication et de diffusion, de création audiovisuelle, et surtout d’action culturelle par les conférences, les expositions, les rencontres entre publics et praticiens sur des sujets contemporains. Une particularité, et peut-être aussi un paradoxe de l’ethnologie de la France, réside dans une certaine fidélité aux thèmes historiques qui se traduit par la continuation de collectes extensives et du recueil de données sociales, certes avec des moyens techniques renouvelés, des approches davantage orientées vers les individus et les groupes eux-mêmes que vers des « objets » trop longtemps restés favoris. Littératures orales, phénomènes religieux, rites et croyances populaires comme leur « évolution » dans la France contemporaine restent des domaines d’étude prisés depuis fort longtemps. Aussi une certaine énergie collective est-elle encore et toujours utilisée pour des opérations de recensement et de recherche sur des sujets trop facilement désignés comme patrimoine ethnologique des régions. L’attention qui leur est portée s’inscrivant dans une perspective de protection et de transmission intergénérationnelle. Il est incontestable que des accumulations de matériaux sur le long terme présentent un intérêt certain, autant pour saisir du point de vue diachronique les transformations éventuelles qui affectent chacun des domaines considérés que pour combler des lacunes territoriales Installée dans des locaux du ministère à Paris, rue de Valois (mais invitée par la suite à plusieurs déménagements dans la capitale) la Mission du Patrimoine ethnologique se donna pour objectif de donner tout son sens à un nouveau concept spécifique, le patrimoine ethnologique, dont chacun put entrevoir, dès son émergence, la fluidité sémantique. Quant à la question même des possibilités et des conditions de conservation de « ce » patrimoine-là, personne de sérieux n’osait se prononcer définitivement. En effet, quelles allaient être les procédures à mettre en place, pour « conserver » les productions symboliques accumulées au fil des générations aussi différentes que :
Une première réponse momentanément estimée comme satisfaisante qui ait pu être apportée et partagée par les différents acteurs, fut l’impérieuse nécessité de favoriser et de stimuler les recherches. La production de savoir et sa diffusion au plus grand nombre, par l’édition écrite et sonore, le cinéma, la vidéo, avec le concours des musées, des écomusées, des médiathèques fut alors considérée comme l’un des modes possibles de pérennisation des connaissances, et donc l’une des voies conduisant à la conservation. Tous les moyens à mettre en œuvre devaient permettre de susciter et d’accompagner d’éventuelles réactivations de phénomènes en obsolescence, voire abandonnés et disparus (fêtes, procédés techniques, produits locaux, traditions, transhumance). Ce qui a donc été imaginé, proposé pour être mis en application fut l’idée d’une conservation dynamique qui devait ainsi venir compléter le dispositif patrimonial déjà existant au sein du ministère de la Culture. Dans la même décennie, à partir de 1984, ont été mises en place dans les Directions régionales des affaires culturelles (DRAC) les Commissions régionales des patrimoines historique, archéologique et ethnologique (COREPHAE), remplacées à partir de 2000 par les Commissions régionales du patrimoine et des sites (CRPS). Chargées d’instruire des dossiers dans la perspective d’une possible protection au titre de la loi de 1913 sur les Monuments Historiques, elles prendront en compte des biens immobiliers trop souvent délaissés auparavant : abattoirs, arênes, ateliers et friches industrielles, fermes et établissements agricoles, gares, installations minières ou portuaires, maisons paysannes, moulins, pêcheries, stations d’essence, autant d’éléments censés être pertinents et représentatifs de ce que d’aucuns voudraient reconnaître comme r du patrimoine ethnologique. En même temps, de facétieux ethnologues désignaient sur un ton aigre-doux ce qui leur revenait en partage comme un « patrimoine innommable ». La stéréotomie, comme la monumentalité des exemples avancés, n’intéressent pas uniquement le milieu ethnologique : les historiens de l’art comme ceux des techniques sont tout aussi fondés à agir dans le sens de telles demandes de protection. Mais pour les ethnologues, familiers de ces « objets », s’impose à l’évidence l’idée que la « monumentalité » ne doit être considérée que comme une représentation parmi bien d’autres. Des ethnologues « conseillers à l’ethnologie » En poste dans les DRAC, des « fonctionnaires » d’un type nouveau ont été installés, au début des années 1980, en premier lieu en Franche-Comté et en Poitou-Charentes, rejoints ensuite par leurs homologues de Rhône-Alpes, Midi-Pyrénées, Languedoc-Roussillon, Champagne-Ardennes, Provence-Alpes et Côte-d’azur, Haute-Normandie, Lorraine, Bourgogne, Picardie et Île-de-France. Des mutations, des départs, des transferts de postes budgétaires ont quelque peu altéré la répartition géographique de ces agents. Depuis, certains ont rejoint l’enseignement supérieur ou des laboratoires de recherche, trouvé une nouvelle activité, ou atteint l’âge d’une légitime retraite. Pour chacun d’eux, la notion de « terrain » est nécessairement coextensive de leur territoire administratif de compétence. Toutes les régions de l’Hexagone n’ayant pas été pourvues, il apparaît de fait des inégalités évidentes et un déficit d’encadrement des activités ethnologiques. Il va de soi que ces « praticiens » ne sont pas chargés de faire à eux seuls l’ethnologie de leurs territoires d’affectation. Ils agissent là en qualité de conseillers pour les différentes collectivités et les institutions (musées, écomusées, parcs). Ils sont appelés à intervenir auprès d’associations spécialisées et collaborent assez généralement avec les différents organismes de formation qui dispensent des enseignements à caractère anthropologique. L’examen des tâches assignées à un conseiller ou à un ethnologue régional peuvent se condenser ainsi :
Dans le Bulletin de l’Association française des anthropologues, (n° 29-30, 1987, pp. 59-66), nous évoquions, à titre d’exemple, l’implication professionnelle d’un ethnologue dans sa région et affirmions qu’ il ne doit point y avoir de territoire réservé ou réputé inviolable. Les « archéologues du présent », les « décorateurs de loisirs » – pour emprunter à Michel Panoff (1977) – les « nouveaux historiens » qui découvrent la richesse inépuisable que recèlent les plus humbles objets de la cuisine et du grenier, le linge pieusement conservé ou parcimonieusement réemployé, les gestes les plus communs de leurs proches et voisins, aucun d’entre eux ne saurait s’accommoder du moindre appareil de contrôle s’agissant de l’accès au « terrain » français. Pas davantage ne l’accepteraient les dialectologues-ethnographes de la France rurale ou côtière, les anthropologues de la médecine, des religions ou de la culture des entreprises. On perçoit mal comment la démarche particulière de l’ethnologie, l’expérience intransmissible et incontournable du face à face avec cet « autre » collectif pourrait être médiatisée et contrôlée par une administration quelle qu’elle soit. Y aurait-il donc des groupes « ethnographiables » et d’autres qui ne le seraient pas ? Y aurait-il des « sujets tabous » comme ceux que Colette Pétonnet et Marie-Christine Pouchelle signalent en exemple : l’étude des langues minoritaires des populations immigrées en Alsace, ou encore l’ethnographie d’entreprises (« Le rôle de l’ethnologue dans sa société », dans L’Autre et le semblable... Paris, CNRS, 1989, pp. 183-191). Certes, d’aucuns voudraient bien, pour nos sociétés déclarées « inauthentiques », des ethnologues au cœur d’assistante sociale qui œuvreraient en synergie avec d’autres fonctionnaires pour envisager, par exemple, un plan de reconversion pour des employés en voie de licenciement, ou bien encore pour engager quelque étude sur telle ou telle communauté réputée à problème. On voudrait pouvoir reconnaître en eux des professionnels complémentaires des services sociaux, de la police, voire du renseignement, en leur souhaitant d’accomplir une mission plus « sympathique » et plus moderne que celle assignée aux ethnologues caricaturés en agents implicites d’un colonialisme aujourd’hui désuet. En fait, ce qui retient davantage l’attention des décideurs et employeurs autant que du public, c’est, semble-t-il, le rôle dévolu aux ethnologues en provenance de tous les horizons. Ceux-ci font fonction de médiateurs, de révélateurs, de constructeurs, voire de « fabricants » d’identité(s) culturelle(s). « Nouveaux oracles », ils sont consultés, lorsque départements, régions, collectivités territoriales infra-départementales, villes nouvelles ou nouveaux quartiers, communautés d’agglomérations s’attachent à dégager une identité spécifique conquise sur le passé ou basée sur la réactualisation d’ethnotypes :
Ethnologues et conseillers sont attendus et souhaités aux frontières du folklore et de l’ethnographie « classique » pour participer, le cas échéant, à la recherche d’éléments esthétisés, a-temporels, obsolètes, en voie de perdition ou de revitalisation. Mais, en marge de ce programme, ils sont confrontés, en sus, à l’impérieuse nécessité de leur légitimation sociale que souligne cruellement la rareté des postes ouverts. Comment alors concilier des tâches sans fin avec l’indispensable participation au débat scientifique et épistémologique avec les collègues spécialistes des lointaines contrées dont la grande expérience collective et historique constitue le fondement historique et « essentiel » de la discipline ? Le rattachement à des équipes de recherche universitaires, où coopèrent anthropologues, ethnologues et sociologues, parfois des géographes ou des historiens, s’avère une voie à explorer pour un juste équilibre entre réflexion et action, entre formation enseignement et recherche. « Intellectuels de terrain », les ethnologues sont présents dans la société au sein de laquelle ils exercent différents métiers nouveaux. Les champs d’application de l’ethnologie sont multiples et variés, d’abord au plan institutionnel, dans des établissements à vocation culturelle ou d’enseignement, mais on en trouve qui sont employés dans des entreprises où ils peuvent s’impliquer et donner pleinement son sens à la notion de « culture d’entreprise ». Ils sont également recherchés et recrutés (à titre temporaire, parfois à durée indéterminée) par des collectivités territoriales qui s’assurent leurs services : communautés de communes ou d’agglomération ; départements ; parcs naturels ; pays ; régions. La demande sociale en a fait de véritables acteurs qui font généralement figure d’experts auprès des pouvoirs locaux auxquels ils sont confrontés en permanence et avec lesquels ils ont nécessairement partie liée. À ce titre, ils sont « naturellement » consultés en matière de développement et fréquemment associés à des études de nouveaux projets, qu’il s’agisse de la revalorisation d’éléments du patrimoine (ateliers artisanaux ; écoles abandonnées ; friches industrielles ; lavoirs ; oratoires ; puits ; sources aménagées) ou de l’étude de processus de relance ou de revitalisation de spécificités locales ou régionales (espèces animales ou fruitières anciennes ; fromages ; mets ; pâtisseries). On s’accorde pour leur reconnaître une bonne aptitude à la connaissance des pratiques, des représentations des milieux concernés, notamment en raison de leur formation et de leur savoir-faire qui les a amenés à prendre du recul et à se situer à une certaine distance de leur objet d’attention. Aussi leur médiation, qui s’appuie sur leurs travaux d’étude, de recherche ou d’évaluation, peut-elle concourir à une meilleure compréhension des actions des groupes humains. Leurs avis et réflexions seront entendus, à coup sûr avec curiosité et intérêt, parfois aussi avec quelque étonnement, parfois du scepticisme, voire du dépit et de l’amertume. Il faut rappeler que le métier des ethnologues est la science, comme le postulait dès 1919 le sociologue Max Weber. Certes, les résultats de leurs travaux et réflexions ne seront peut-être pas toujours pris en compte concrètement. En effet, ils entrent nécessairement et à leur corps défendant dans un jeu dialectique entre les représentants des milieux concernés et les élus qui doivent partager par ailleurs leurs pouvoirs de décision (et donc d’action) avec d’autres institutions et administrations dont les « services extérieurs » de l’État. Mais tous les sujets proposés, toutes les sollicitations devraient-elles alors n’être que politiques ? Certainement pas. En effet, nombre de questionnements sociaux qui échoient en partage aux ethnologues font partie de leur imaginaire spécifique, de leur « capital culturel », au sens de Pierre Bourdieu. Ainsi trouve-t-on pêle-mêle des demandes sur les produits de terroir et leur valorisation, sur l’alimentation, sur les littératures orales, les danses et musiques traditionnelles, tous très souvent revendiqués comme facteurs identitaires. Les conflits interethniques en milieu urbain, les tensions à la campagne, entre agriculteurs, chasseurs, rurbains, tziganes, randonneurs et autres usagers de l’espace rural, sont autant d’invites à s’assurer les services d’ethnologues ou de sociologues. D’aucuns s’intéresseront aux questions d’esthétique de l’habitat ou des techniques du corps, d’autres encore aux pèlerinages, troménies et autres pardons bretons, ostensions septennales limousines, sans compter toutes les manifestations votives ou citoyennes à réinvestir. Le patrimoine maritime, lacustre, palustre, fluvial, les activités halieutiques ne sont pas laissés en rade : ces domaines font l’objet d’enquêtes, d’études, de recherches, et de publications, en particulier, par les membres du Centre d’ethno-technologie en milieux aquatiques, créé en 1972 (sous le patronage d’André Leroi-Gourhan, André-Georges Haudricourt, Michel Mollat et Théodore Monod) par François Beaudouin qui fut le conservateur du Musée de la batellerie à Conflans-Sainte-Honorine, Aliette Geistdoerfer et B. Koechlin, chercheurs au CNRS. Le patrimoine des maîtres artisans et de leurs compagnons (boisselier, ciergier, horloger, luthier, relieur), celui des capitaines d’industrie et de leurs équipes, la mémoire des ouvriers de Port-de-Bouc, de La Seyne-sur-mer ou de Saint-Nazaire, tout autant que celle des maraîchers migrants limousins et périgourdins. Il n’est plus personne qui accepte de, renvoyer aux géhennes de l’histoire des pans entiers de savoirs techniques, de pratiques sociales et tout ce que représente l’expérience humaine accumulée. Ainsi le directeur d’un office pour l’attribution et la gestion de logements sociaux du Rhône, questionné sur ce qu’il attendait de l’apport d’un ethnologue dans l’exercice de sa profession, soulignait la nécessité de s’appuyer sur une « connaissance approfondie des situations, sur une compréhension des phénomènes qui marquent la vie » des résidences et des quartiers de sa compétence. Il notait en particulier les questions des cultures, d’organisation et de fonctionnement des différents groupes sociaux : jeunes, familles étrangères. En revanche, il déclarait ne pas demander à l’ethnologue de se substituer aux locataires ou à leur représentation collective, mais plutôt de l’assister pour faire face à des situations de confrontation lors de problèmes à négocier avec eux, en particulier dans « le cas des opérations de réhabilitation, de requalification des résidences ». Il explicita ensuite l’argumentation de sa requête : « La méthode d’investigation de l’ethnologue prend ici une importance particulière : la démarche d’enquête permet de recueillir les éléments de connaissance, mais surtout de les analyser en apportant ainsi aux équipes de terrain les éléments dont elles ne disposent pas spontanément. Il peut y avoir une deuxième demande, qui prolonge cette démarche d’enquête, et qui consiste à aider à (re)construire une relation organisée avec les habitants, avec toutes les difficultés qu’il peut y avoir à ce type d’exercice. C’est une mission de conseil et d’assistance qui vient compléter et prolonger la mission d’étude initiale. Elle permet en outre d’organiser la diffusion des résultats de l’étude » (La Lettre, n° spécial, février 1995, pp. 8-9). Ainsi, la Mission à l’ethnologie et son réseau de conseillers sur le terrain jouent ainsi un rôle incitatif :
C’est encore elle qui a confié, par exemple, à Catherine Roth une mission d’Étude sur le patrimoine scientifique : les enjeux culturels de la mémoire scientifique, publiée en nov. 2000, aujourd’hui consultable on line sur le site du ministère de la culture. L’idée prévalente consistait à repérer des opérations gravitant autour de « la mémoire ou du patrimoine scientifique, d’en sélectionner un certain nombre, d’enquêter sur les conditions de leur création, d’appréhender les discours proposés aux publics, de mettre en évidence leurs atouts et leurs difficultés et d’en mesurer les enjeux culturels ». Cette enquête a offert l’opportunité « d’interroger la faisabilité et l’intérêt de la constitution d’un réseau et d’un portail Internet » . L’Île-de-France et l’Alsace ont fourni la matière dans la mesure où ces régions présentaient un intéressant éventail d’initiatives qui ouvraient sur la région parisienne d’une part, sur un territoire régional de l’autre. L’enquête de terrain a permis de rencontrer des acteurs et d’observer un patrimoine en construction. On a pu noter que les opérations se définissent au sein d’une configuration qui s’articule étroitement autour de plusieurs paramètres : individus et groupes, objectifs, collections, contenus, publics et budgets. L’étude a tenté de les appréhender dans leur dimension concrète et de suivre l’évolution de leur développement. Les données recueillies directement sur le terrain ont été complétées par la consultation de travaux sur le patrimoine scientifique, et sur tout ce qui, de près ou de loin, concourt à la mémoire des sciences. D’autres entreprises, avec des modalités différentes, sont soutenues et encouragées par la Mission à l’ethnologie. Il en est ainsi du Bistrot des Ethnologues qui connaît un franc succès dans la région montpelliéraine, initiative associative particulièrement probante, qui touche un public attentif et passionné. La cartographie ethnologique de la France sur le NetRépertoire des recherches et ressources en ethnologie de la France, le portail PORTETHNO (http://www.culture.gouv.fr/mpe/portethno/) , sur le site web du Ministère de la culture et de la communication, informe sur des actions et des initiatives touchant le patrimoine ethnologique matériel et immatériel. Il présente une sélection d'organismes : associations culturelles, bibliothèques, centres d'archives, centres de recherches, ethnopôles, musées, écomusées et musées de société, parcs naturels régionaux, sociétés savantes). S’ajoute à cela une analyse des principales ressources documentaires : littérature grise et imprimés, fonds sonores, documents audiovisuels, fonds et collections d'ethnographes, iconographie, ainsi qu’une présentation des enseignements de l'ethnologie en France. Il est coordonné par la Mission à l’ethnologie en collaboration avec un réseau national de partenaires : directions régionales des affaires culturelles, fédération des écomusées et musées de société, centres de ressources spécialisés, et en particulier les ethnopôles. En effet, depuis 1995, le label « ethnopôle » a été accordé, à titre expérimental, par le Ministère de la Culture à des structures ou à des équipements culturels qui constituent, par leur engagement dans la recherche ethnologique, un lieu de référence, un centre de ressources et un outil de développement de la politique du patrimoine ethnologique (à l’exclusion des structures d’enseignement supérieur et de recherche). On en compte cinq actuellement à travers la France, mais leur action, si riche soit-elle ne saurait compenser le manque d’ethnologues en poste dans les régions et les universités. |
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