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Bref aperçu de l’art roman en France et dans l’Empire. Longtemps le M-A a été considéré comme une longue période intermédiaire et plus ou moins obscure entre deux périodes d’apogée : L’Antiquité et la Renaissance. Après un haut Moyen Age ténébreux, le roman (qui n’est pas encore du gothique quoiqu’il possède déjà quelque chose du gothique) pose un premier jalon vant le gothique et la Renaissance. Cette vision linéaire n’est plus valable. Du VIe au XIIe siècle des œuvres exceptionnelles ont été réalisées dans tous les domaines artistiques. Dès l’époque des royaumes « barbares » des constructions sont entreprises (dont des monastères) dans les arts figuratifs c’est le goût pour l’abstraction qui domine (motifs zoomorphes, végétaux mais rarement humains). Loin des clichés sur l’arc plein cintre et les murs nus, l’art roman est d’une extrême diversité ! L’Enluminure carolingienne comme l’art antique ont servi de modèles aux sculpteurs. _-> Évangéliaire de Lorsch L'Évangéliaire de Lorsch (bibliothèque apostolique vaticane, Pal. lat. 50, et Alba Iulia, Biblioteca Documenta Batthyaneum, s.n.), également connu comme Codex Aureus Laurensius (en raison de sa localisation à Lorsch et de ses lettres dorées), est un évangéliaire enluminé composé entre 778 et 820, sous le règne de Charlemagne. Il est localisé pour la première fois à l'abbaye de Lorsch, en Allemagne, où il est mentionné comme Evangelium scriptum cum auro pictum habens tabulas eburneas dans le catalogue de la bibliothèque, compilé en 830 sous l'abbé Adelung. La bibliothèque de Lorsch est l'une des plus riches de l'Occident chrétien du Xe siècle au XIe siècle. Au XVIe siècle, le manuscrit est déplacé à Heidelberg par Otto Heinrich, avant la dissolution de l'abbaye de Lorsch, pour enrichir la bibliothèque palatine. Il en est dérobé en 1622, pendant la guerre de Trente Ans. Le codex est divisé en deux et la couverture déchirée, pour une vente plus aisée. La première moitié, richement illustrée, se trouve désormais en Roumanie, à Alba Iulia, au sein de la bibliothèque Battyani. La seconde moitié se trouve à la bibliothèque apostolique vaticane. Le plat avant de la couverture se trouve au Victoria and Albert Museum de Londres, tandis que l'arrière figure parmi les collections des Musées du Vatican à Rome. Les reliquaires : Sainte Foy de Conques C’est au VIIIe-IXe siècle qu’une première « Renaissance » appelée « Renovatio » s’opère dans l’architecture, la peinture (bibles et psautiers carolingiens) et les lettres, fondation d’abbayes et de scriptoria. La vie de Sainte Foy est contée dans un poème occitan du XIIe siècle, la Chanson de Sainte Foy. La petite Foy, issue d'une riche famille agenaise, fut convertie au catholicisme par l'évêque Caprais, à l'âge de 12 ans. Le proconsul Dacien, en application de l'édit de Dioclétien, à l'origine de nombreuses persécutions, condamna la future sainte à mourir brûlée vive sur un gril. Un orage providentiel ayant éteint le gril, la petite Foy fut finalement décapitée. Plusieurs miracles se produisirent par la suite autour du tombeau de la sainte, ce qui fit sa notoriété. On lui attribue notamment le fait d'avoir délivré des prisonniers. L’essor du roman a lieu au XIe siècle jusqu’à la fin du XIIe. (amélioration des conditions de vie, lent accroissement de la population, stabilité des pouvoirs (féodalité, monarchies : Capétiens, ducs de Normandie, beaucoup de fondations d’abbayes royales (influence de Cluny) Eglise Saint Michel de Hildisheim est l'une des plus importantes églises de style ottonien (au début de roman). Il s'agit d'une basilique à double chœur avec deux transepts et une tour carrée à chaque passage. Le chœur ouest est souligné par un déambulatoire et une crypte. Le plan de la construction suit une conception géométrique, dans laquelle le carré de la croisée du transept dans le plan constitue la clé unité de mesure pour l'ensemble de l'église. La place des unités est définie par le "double". L’alternance des colonnes et des piliers, deux entrées sur chaque abside, et 4 entrées sur le nord et le sud de l'église. À côté de la chorale et le cloître, le plafond en bois peint (environ 1230) est le plus célèbre de l'Eglise à l'intérieur. Il montre l'arbre généalogique de Jésus-Christ. L’église abrite la colonne d’Hildesheim (cf. sculpture) Abbayes aux hommes et aux femmes Caen Normandie En 1050, Guillaume le Bâtard, duc de Normandie, épouse Mathilde de Flandres. Leurs liens de parenté rendent leur mariage irrégulier aux yeux de l'Eglise. Le pape Léon IX condamne donc leur union. A ce motif officiel s'ajoute la crainte de l'Eglise de voir unies deux grandes puissances : la Flandre et la Normandie (les Normands installés en Sicile ayant déjà menacé la papauté). C'est pour obtenir le pardon pontifical que les deux époux s'engagent à fonder deux abbayes. Il faudra attendre le pontificat de Nicolas II pour obtenir gain de cause en 1059. En 1060, Mathilde fonde l'abbaye aux Dames. Trois ans plus tard, Guillaume fonde l'abbaye aux Hommes. En 1066, lors de la consécration de l'abbaye aux Dames, une des filles du couple, Cécile, est consacrée au monastère, inaugurant un recrutement très aristocratique des moniales. L'abbaye aux Hommes est, quant à elle, consacrée en 1077. plan L'élévation de la nef est à trois niveaux, ce qui est classique dans le roman normand. Cependant, le second niveau est obtenu artificiellement par une série d'arcatures aveugles (six par travée). Les grandes arcades sont ornées de motifs géométriques. Les fenêtres hautes sont composées d'une grande baie entourée deux petites arcades aveugles et tréflées. Élévation de la nef Le couvrement est original : on emploie généralement le terme de "fausses voûtes sexpartites" pour le qualifier. Il s'agit en fait d'un essai de mise au point de la croisée d'ogives. La branche médiane de la voûte est renforcée par un pan de mur perpendiculaire à la nef qui contribue à soutenir la voûte. Lorsque la technique de la croisée d'ogives a été mieux maîtrisée, ce pan de mur a disparu. Après la conquête de l'Angleterre, les abbayes bénéficient de l'enrichissement du duché de Normandie (octroi de terres conquises). Grâce à l'abbé Lanfranc de Pavie, moine bénédictin (également nommé évêque de Canterbury), l'abbaye aux Hommes devient un foyer intellectuel important, notamment avec la création de l'école de Caen. A leur mort (1083 pour Mathilde et 1087 pour Guillaume), les deux fondateurs sont inhumés dans leurs abbayes respectives. Tapisserie de Bayeux - Début de la bataille d'Hastings L’église romane se caractérise par : - un équilibre des volumes : échelonnement des volumes bien articulés et dominés par des tours de façade et des tours de clochers au transept. La pile composée (1030) devient la règle Elle reçoit des arcs des grandes arcades et les doubleaux des collatéraux - apparition des travées séparées par des demi-colonnes.
Elles sont d’arrêtes et en berceaux en France et en Bourgogne, dans le Midi, Elles sont sur croisée d’ogives en Normandie (Caen Saint Etienne édifice très novateur par l’épaisseur du mur, les tribunes à coursive puis en Angleterre : Durham.
Notre-Dame de Poitiers La façade Église Notre-Dame la Grande Rajoutée vers le deuxième quart du XIIe siècle, la façade-écran de Notre-Dame-la-Grande a une silhouette propre au roman poitevin. On retrouve ce type de composition à l'église St-Hilaire de Melle et à St-Jouin-de-Marnes. La façade, plate, est beaucoup plus haute que l'édifice, faisant l'effet d'un fond de scène. Elle est structurée d'arcatures superposées et encadrée par deux tourelles. - La sculpture orne à profusion la façade. On y trouve des motifs fréquents de l'art roman : rinceaux, bestiaire, modillons sculptés de têtes grimaçantes et de figures fantastiques. Un chapiteau représente des éléphants affrontés. Au-dessus du portail, une frise comporte des scènes bibliques. La frise de façade Au dessus de la porte, on peut contempler une frise de haut-reliefs illustrant des passages de la Bible. Les scènes choisies, prises dans l'Ancien et le Nouveau Testament, racontent l'annonce et la venue de Dieu sur terre en la personne de Jésus-Christ pour sauver l'humanité du péché originel. Elle est parfois appelée frise de l'Incarnation. De gauche à droite on y voit le péché originel, Nabuchodonosor roi de Babylone, les prophètes Daniel, Moïse, Isaïe et Jérémie. Ils sont suivis par l'Annonciation, l'Arbre de Jessé et le roi David. Cette première moitié de frise, montrant ceux qui voient la venue d'un sauveur dès l'Ancien Testament, l'Annonciation et les ancêtres de la Vierge, évoque la filiation qui existe entre l'Ancien Testament et le Nouveau dans l'Église chrétienne. -> Typologie. A droite, de l'autre côté du portail, on voit la Visitation, entre les villes de Nazareth et de Jérusalem. Représentées comme des villes médiévales, la ville de Nazareth représente aussi la Synagogue, celle de Jérusalem l'Église. On représente ainsi, au XIIe siècle, le passage de la loi juive à la nouvelle loi chrétienne. Cette scène est suivie de la Nativité de Jésus et du Bain de l'Enfant scène tirée des écrits apocryphes. La coupe dans laquelle on lave Jésus est aussi le calice de la messe, qui évoque ici son sacrifice. A la fin, Saint Joseph, perplexe, assiste à la scène. Sous Joseph, deux hommes sont représentés en train de lutter. Selon une étude récente (cf. bibliographie) il s'agirait de la lutte entre Jacob et l'Ange. Juste au-dessus, les arcades abritent les douze apôtres et deux évêques. La tradition locale y voit Saint-Hilaire et Saint-Martin. Les historiens de l'art préfèrent y voir non pas des portraits mais des représentations de l'évêque comme héritier des apôtres, donc représenté au même niveau. Les tenues sont d'ailleurs différenciées : à droite, un évêque rappelle le pouvoir épiscopal des évêques de Poitiers, barons du Poitou. A gauche, l'évêque porte la tenue papale du XIIe siècle : c'est l'évêque de Rome, rappel du pouvoir papal en une période marquée par la réforme grégorienne. Enfin au sommet est représentée la Parousie, le Jugement dernier : le Christ est représenté debout dans une mandorle, entouré du Tétramorphe et surmonté du Soleil et de la Lune. On distingue l'œuvre d'au moins deux ateliers de sculpture différents : l'un avec un goût pour le mouvement et les plis, visible dans l'Annonciation par exemple, et l'autre avec un travail plus statique, en aplats (cf la Visitation). Les sculptures avaient été réalisées avant le montage de la façade, ainsi que l'indique certains rinceaux qui ne se suivent pas ou certaines sculptures qui ne sont visiblement pas à l'emplacement initialement prévu. Des traces de polychromie et d'inscriptions peintes ont été repérées sur la frise et les personnages. Elles sont surtout visibles pour le spectateur autour de la scène de l'Annonciation. La sculpture. A partir de 1030 renouveau du chapiteau corinthien : saint benoît sur Loire chapiteau de la tour porche. Le chapiteau figuré ou historié et les tympans sculptés connaissent un extraordinaire essor après 1030 (parfois le récit se déploie sur une série de corbeilles comme à Saint Benoît Rappel Châpiteau : http://architecture.relig.free.fr/chapiteaux.htm La sculpture romane est dépendante du support et tributaire du cadre dans lequel elle s’inscrit. Le sculpteur cherche à « remplir » le tympan ou à faire l’épannelage du chapiteau. La courbe du tympan, les registres du chapiteau guident la composition. Le développement des portails fait que sculpture et architecture deviennent complémentaires (ouest Bourgogne). La sculpture s’étend vers les voussures et les ébrasements pour aboutir aux portails gothiques. Façade ouest de l’abbatiale Saint Gilles (sur la route de Saint Jacques de Compostelle) 1140-1160. Statues des Saints encore limitées encadrées malgré leur date tardive sont très influencées par le roman et l’Antiquité caractéristique du Languedoc.. http://fr.structurae.de/structures/data/index.cfm?id=s0005996 Le sculpteur Brunus réalise les statues des apôtres Matthieu Barthélemy, Paul, Jean, Jacques le Majeur. Il en signe deux «Brunus me fecit» Le sculpteur cherche à donner une vision variée, latérale ou faciale, de la figure humaine sans permettre aux statues de donner la plénitude des possibilités de la sculpture dans l’espace |
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