Fanny Leroy
Notre thème : Le quotidien, le mode d’emploi.
Nous allons monter une exposition l’année prochaine ayant pour thème le quotidien et/ou le mode d’emploi.
Le quotidien est un fait ou des faits se répétant chaque jour, pour une ou un ensemble de personnes.
C’est une notion qui peut-être vécue de façon commune par l’ensemble d’une population : Chaque jour on se lève, on mange à telle heure, on travaille. Ce qui traduit une certaine « aliénation » à la société. TF1 passe son journal télévisé chaque jour à la même heure.
Le quotidien peut ainsi avoir un aspect négatif car il est habituel et ne vient pas pimenter notre vie.
Mais le quotidien d’une personne peut aussi paraître pour une autre personne, comme quelque chose de positif et d’inhabituel.
Nous avons ainsi chacun notre conception du quotidien, il est toujours répétitif mais peut-être autant ennuyeux, que riche en expériences voir inacceptable. Cela dépend des conditions de vie de chacun.
Le temps est alors une notion faisant partie intégrante du thème du quotidien.
But
Il s’agirait de faire réfléchir les gens sur leur condition, leur quotidien, leur vie. Il faudrait alors peut-être se diriger vers des choses que nous sommes tous susceptibles de vivre au quotidien : ce qui est le plus commun, pour tenter de créer une réflexion et des interrogations chez le spectateur.
Propositions pour installations, performances dans l’espace de la ville
Discussion avec les étudiants des Beaux Arts d’Avignon:
*Installation à réaliser dans la faculté :
Par exemple, serait-il possible de créer des silhouettes, sculptures et de les inclure dans certaines pièces de la fac (restau U, couloirs, classe / position : sculpture simulant un état d’attente) ?
Le but serait de questionner l’étudiant un peu à la manière de Georges Segal, sur leur quotidien.
Question aux étudiants : Que pensez-vous de cette idée ? Comment dépasser l’idée de Segal ? Quels matériaux utiliser ?
*Faire entrer de l’art dans le quotidien : Se servir de la rue afin de créer une œuvre.
Dans certaines rues d’Avignon, selon l’architecture, il serait intéressant d’inclure dans des cavités ou des coins inoccupés, des dessins, peintures, sculptures. Une artiste à Montpellier, s’inspirant d’Ernest Pignon Ernest, avait pratiqué cela. J’avais observé la réaction des gens. La plupart étaient interpellés et s’arrêtaient, l’espace d’un instant voir plus longtemps. Ce qui a provoqué assez souvent des discussions entre eux. Comme les dessins de cette artiste sont restés quelques semaines ; certaines personnes connaissaient leur existence et attiraient alors leurs amis pour passer dans cette rue.
*Impliquer les passants dans le processus d’une œuvre.
Dans un lieu de passage et d’influence, comme la rue de la République.
Demander à un grand nombre de personne de s’arrêter de marcher et de rester debout, immobiles, le temps de quelques minutes. Expliquer le but de notre démarche : expérience collective à visée artistique, qui tente d’attirer et de questionner les autres passants (mais aussi eux-mêmes !).
Les autres passants n’étant pas au courant de cette expérience, marchent tranquillement. Ils se rendent compte alors au fur et à mesure, que quelque chose d’inhabituel se passe : beaucoup de gens autour d’eux ont une attitude bizarre, figée. Que se passe-t-il ?
D’un seul coup (élément déclencheur : quelqu’un tape des mains pour signifier que cette performance est terminée) toutes les personnes arrêtées reprennent leur marche.
=>provoque une certaine incompréhension sur le coup, et surtout les autres passant on vécut leur quotidien de manière différente ce jour là (Ils ont pris le temps d’observer, de regarder, de se questionner).
*Matali Grasset a repensé le mobilier urbain d’un lycée avec des idées poétiques et pratique à la fois : un arbre à poufs permet aux lycéens de piocher des sièges portables confortables et de les poser où bon leur semble, tandis qu’une aire de repos produit de la musique douce grâce à de multiples mobiles supendus. Un lycée moderne, délirant et poétique.
* collectif d’artistes, le Cracking Art Group
Gros lapins fluos qui ont littéralement colonisé le boulevard Haussmann, ainsi que les vitrines du Printemps. Ils dénoncent les effets du réchauffement climatique grâce à des sculptures (recyclées après chaque installation) qui tentent d’établir un lien entre la nature et l’artifice.
Vidéos conseillées pour notre exposition dans la faculté
-FRAC LORRAINE
.Michael Snow Solar breath, 2002, 62 min
Le soleil et le vent composent des mouvements dans les pliages d'un rideau de fenêtre pendant 62 minutes. Le quotidien est exploré d’un point de façon poétique.
=>Apporter un point de vue poétique du quotidien lors de notre exposition pourrait être intéressant.
. Andrea Fraser Little Frank and His Carp, 2001, 6 min
L'artiste incarne une visiteuse du musée Guggenheim de Bilbao, elle est filmée en caméra cachée. Réagissant naïvement et émotionnellement aux injonctions célébratives distillées d’une voix suave par un audioguide vantant les mérites de cette architecture de Frank Gehry.
=>Intéressant car met en scène le spectateur lui-même dans un lieu d’exposition. Sorte de mise en abîme puisque les spectateurs de notre exposition, adopteront ce même style d’attitude face à cette vidéo.
-FRAC LANGUEDOC ROUSSILLON
.Hamid Maghraoui Claire Chazal 14 Juillet 2000
Son travail s'infiltre au cœur de l'univers familier des médias, des journaux télévisés.
Il annihile le bavardage idéologique des médias.
Il enregistre les JT de Claire CHAZAL ou PPDA pour ne garder au final que les inspirations, les prises d'air nécessaires aux présentateurs de l'émission et des reportages. L'information disparaît du montage qui se focalise exclusivement sur une ou des figures, haletantes. Effet d’une sorte d’aliénation des corps.
Si les formes de projection et de représentation correspondent à nos modes d'être au monde et que l'image permet un transfert de l'autre à soi, il est clair que ce travail pointe un moment critique. Forme vide par excellence, la télévision répète de manière hypnotique des situations en grande part fantasmées, mais dans la version qu'en donne Hamid Magrahoui, elle appelle moins le regard que le corps, en l'occurrence stressé et dans l'impossibilité de toute extériorité.
=>Chose que l’on a l’habitude de voir, tous les soirs à la même heure (le JT), Maghraoui se l’approprie au point de transformer cette image habituelle du corps du présentateur. Grace au montage, le corps du présentateur devient parfaitement mécanique et finalement il n’arrive jamais à parler. |
