



Plate-forme Politique des Partis de l’opposition CHEF DE FILE DE L’OPPOSITION
POLITIQUE
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| BURKINA FASO
Unité-Progrès-Justice
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Avril 2017
AVANT PROPOS
Au lendemain des élections générales de Novembre 2015 qui ont été remportées par le Mouvement du Peuple pour le Progrès(MPP), parti du Président Roch Marc Christian Kaboré, l’Opposition politique s’est reconstituée selon les termes de la loi. Celle-ci dispose, sans aucune forme de considération, qu’est considéré comme parti politique d’opposition, tout parti légalement constitué se déclarant opposé au parti ou au groupement de partis participant au gouvernement ou soutenant l’action gouvernementale.
D’une vingtaine au mois de Janvier 2016, les partis politiques qui se réclament de l’Opposition sont aujourd’hui plus d’une trentaine. S’ils ne forment pas encore une coalition unique, ils animent ensemble l’espace politique qu’est l’opposition actuelle, autour d’un chef de file de l’Opposition politique, qui n’est autre que le président du parti ayant obtenu le plus grand nombre de députés, et que la loi désigne comme porte-parole attitré de toute l’Opposition.
Si l’Opposition politique burkinabè est vaste par le nombre de partis qui y adhèrent, elle est aussi plurielle par la diversité des idéologies dont ces partis se réclament. En effet, elle regroupe en son sein des libéraux, des socio-démocrates, des communistes, des sankaristes, des centristes, et des partis qui ne se réclament d’aucune idéologie. Ces partis ont des parcours politiques différents, et leurs positionnements en tant qu’opposants ne découlent pas des mêmes raisons. Ils ont néanmoins la particularité commune de s’opposer à la politique du MPP et de croire que celui-ci gère mal les affaires du Burkina.
La dynamique engagée par tous ces partis depuis Janvier 2016, vient de franchir une nouvelle étape avec l’adoption de la présente plateforme qui comporte deux cents (200) marqueurs importants choisis d’un commun accord, et autour desquels s’organisera désormais l’interpellation du Gouvernement. Sur chacun d’entre eux, une attente forte a été énoncée de manière consensuelle, et constitue le dénominateur commun de ce que tous les partis d’opposition souhaitent.
Cette plateforme ne constitue pas un programme commun de gouvernement. Mais elle préfigure ce qui pourrait en donner lieu, si la dynamique d’union se poursuit.
Ce résultat, déjà salué par la pressé et les observateurs politiques, a été rendu possible grâce à l’esprit de solidarité et de compromis qui a animé les uns et les autres.
C’est le lieu pour moi de féliciter tous les partis se réclamant de l’Opposition, et de les encourager à persévérer dans la démarche unitaire ainsi engagée, afin que, le moment venu, ils soient à la hauteur de l’espoir d’alternance qui habite déjà les Burkinabè. Zéphirin Diabré
Chef de file de l’Opposition politique
Introduction En janvier 2017, l’Opposition politique, présentait au peuple burkinabè à travers un mémorandum, le bilan critique d’un an de gestion des affaires publiques par le régime du Président Roch Marc Christian KABORE. Ce bilan, très lamentable reflétait, bien le sentiment de grande déception qui anime encore tous les Burkinabè. La plus grosse critique adressée à ce mémorandum est qu’il n’était pas assorti de propositions, comme s’il revenait à l’Opposition politique de proposer en lieu et place du pouvoir en place, son programme de gouvernement. Assurément non, cela ne relève pas des prérogatives de l’Opposition. L’Opposition politique n’est pas un cabinet de conseil au service du pouvoir. Elle est son premier contradicteur. Elle critique et émet des idées, lesquelles peuvent être librement adoptées par le pouvoir s’il le souhaite.
Dans le but de mieux exercer sa fonction d’interpellation, l’Opposition politique a décidé d’affiner ses outils d’analyse, en se fixant d’avance des repères, des intentions qui concourent à la satisfaction véritable des aspirations des Burkinabè. La présente plate-forme trouve son sens plein dans cette perspective. Elle s’articule autour des points suivants :
la gouvernance politique et juridique ;
la gouvernance administrative et locale ;
la gouvernance économique et du développement ;
la gouvernance sociale ;
la gouvernance diplomatique et l’intégration régionale.
L’Opposition politique burkinabè comprend aujourd’hui plus d’une trentaine de partis politiques d’obédiences idéologiques diverses et de parcours politiques différents. Elle a en plus la particularité historique de réunir dans un seul cadre des partis qui étaient au devant de l’insurrection populaire et des partis qui soutenaient le régime déchu. Avec cette plateforme, elle prouve que sur des sujets d’importance nationale, elle a réussi sinon à forger des positions minimales, du moins à traduire en un langage commun les aspirations des Burkinabè.
Cette plate-forme n’a nullement la prétention de recenser tous les problèmes qui se posent aux Burkinabè. Comme toutes les plates-formes, elle fait le choix de s’intéresser à ce qui, de l’avis commun des partis d’Opposition, est à la fois stratégique et urgent, en privilégiant les sujets qui appellent une interpellation vigoureuse du Gouvernement.
Sur toutes les questions abordées, la plate-forme retient les positions minimales communes à tous les partis d’opposition, toute chose qui laisse la latitude à ceux-ci, à titre individuel, d’exposer des points de vue complémentaires qui les engageraient en particulier.
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