III OBJECTIFS Les Plateformes Africaines d’Ethique et de Bioéthique sont les chambres de la Palabre Africaine pour la mise en œuvre de la Résolution N°AHG/Rés.254 (XXXII) de l’OUA sur la Bioéthique et le Développement de l’Afrique. Le débat est animé autour :
des Termes de Référence (TDRs) proposés par les animateurs désignés de chaque Plateforme et validés par le consensus des autres membres de la Plateforme et le secrétariat du COPAB lors des assises ordinaires ou extraordinaires ;
des questions urgentes de l’heure, sur proposition d’une ou plusieurs Communautés de l’Union Africaine, d’un ou plusieurs Etats membres, des institutions de l’Union Africaine, ou encore du COPAB lui-même.
Le but ultime est la mise en place d’un Espace Ethique Intégré de l’ensemble du Continent africain, comme ciment de l’intégration africaine et moteur de la construction de la paix, du progrès, de la justice et du Développement harmonieux en Afrique et dans le monde. IV LES PARTICIPANTS AU DEBAT Les invités aux débats des Plateformes seront :
Les Experts, membres permanents de la Plateforme (le COPAB proposera à la Haute hiérarchie les modalités de leur recrutement, en conformité avec les règles de l’Union Africaine) ;
Toute personne jouissant d’une expertise avérée dans l’objet du débat, invitée par le COPAB pour la circonstance ;
Les représentants de la partie requérante lorsqu’elle n’est pas un Etat ou une Institution de l’Union Africaine.
V ATTENTES Le produit de chaque Plateforme est une publication présentant :
L’état des lieux du domaine de la Plateforme ou encore celui de la (des) question(s) débattue(s) dans les sessions ordinaires ou extraordinaires;
Les orientations stratégiques du management du domaine de la Plateforme ;
Les propositions de solutions aux questions débattues dans les sessions ordinaires ou extraordinaires ;
Une publication annuelle de référence sur l’état de l’Afrique dans le champ d’activité de la Plateforme.
Les publications seront adressées
à tous les Etats membres de l’Union Africaine pour vulgarisation ;
à l’organe de l’Union Africaine en charge de la question ;
à l’Université Pan Africaine ;
aux Partenaires du COPAB éventuellement ;
à la partie requérante ;
aux archives de l’Union Africaine.
VI QUESTIONS A DEBATTRE Il s’agit de souligner pour chaque Plateforme une question culminant un nœud de problématiques parcourant, le mieux possible, tout le champ théorique de ladite Plateforme. Cette question ne se veut pas définitive, mais rebondissante sans cesse pour s’adapter d’une part à l’évolution des problématiques au sein de chaque Plateforme, et à l’actualité des préoccupations d’autre part. LISTE DES PLATEFORMES AFRICAINES D’ETHIQUE ET DE BIOETHIQUE
Sans être exhaustive, l’énumération de ces Plateformes africaines sur l’éthique concerne :
La Culture et l’Education
Les transitions anthropologiques et démographiques sur le continent africain
La gouvernance écologique
La gouvernance politique
Les relations internationales et la Coopération
L’Economie de Développement
La Finance internationale
Le Droit international
La lutte contre la corruption
L’information et les Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication
Les affaires et la déontologie des entreprises
La Santé publique
La lutte contre le VIH/SIDA
Les standards de Biosécurité
La Biotechnologie en agriculture
La Gestion des Changements Climatiques et des Déchets Toxiques
La Recherche sur les Changements Climatiques
La recherche sur les OGM et l’éthique des programmes alimentaires et de lutte contre la faim
Les Essais cliniques et l’évaluation des Directives pour la Recherche en Santé
Les Bonnes Pratiques Cliniques et Pharmaceutiques
La Santé et les Droits de l’Homme en milieu pénitentiaire
Les recherches sur les mutilations génitales, en particulier l’excision
La lutte contre la traite liée à l’immigration clandestine et à l’exploitation sexuelle
Les pratiques endogènes de la vie
Les valeurs de début et de fin de vie
Source :
Journées Internationales africaines de Bioéthique (JIB), 13ème édition, Yaoundé, 8-10 janvier 2001
2ème Congrès Pan Africain de Bioéthique (COPAB), Yaoundé, 19-21 avril 2010.
Mise en place des Plateformes Africaines
d’Ethique et de Bioéthique
Comme support du
Système Pan Africain de Certification en Evaluation Ethique
La mission du Système Pan Africain de Certification en Evaluation Ethique est d’offrir à chaque Etat africain, la possibilité d’une protection plus sûre des personnes tout en œuvrant à la promotion de la recherche scientifique de haut niveau sous l’autorité éthique d’organes de régulation. Date proposée : ………2011. Lieu proposé : Siège de la Commission Economique des Nations Unies pour l’Afrique à Addis-Abeba, Ethiopie. Participation proposée: (100)
Experts africains du Continent et de la Diaspora (70), Union Africaine, Etats africains et Communautés d’Intégration Régionales (15), CEA, OMS Région Afrique et autres Agences des Nations Unies et autres partenaires au développement de l’Afrique (15). Attentes : Mise en place, dans le cadre d’un partenariat mondial pour le développement, sous les auspices de l’Union Africaine et de la Commission Economique des Nations Unies pour l’Afrique, et avec le soutien des autres partenaires au Développement de l’Afrique, du partenariat entre le COPAB et la CEA, l’OMS Région Afrique et d’autres Agences des Nations Unies en charge, pour l’orientation, le suivi et l’évaluation des activités de régulation en Ethique et en Bioéthique sur le Continent africain.
Termes de Référence spécifiques
LA CULTURE ET L’EDUCATION Termes de référence
Façon d’agir, de penser et de se conduire pour un peuple, la culture est bien le fruit d’un patient murissement des manières d’être ou d’agir. Elle appelle donc comme corollaire le concept d’éducation qui est synonyme de formation, de conditionnement en vue de transmettre et de pérenniser la culture. Depuis leur accession à l’indépendance, les pays africains ont développé de nouveaux systèmes éducatifs, avec des objectifs plus ou moins précis. Une tendance se dégage cependant de l’éducation africaine postcoloniale : le conflit entre la culture traditionnelle africaine, considérée comme arriérée et la culture occidentale, considérée comme la seule capable d’assurer notre ancrage dans la modernité. Pourtant, l’éducation en Afrique devrait produire un être profondément ancré dans sa culture et son milieu africain, conscient de ses responsabilités historiques, ouvert au monde et à l’avenir. Est-il tard aujourd’hui de redresser la barque de notre éducation afin de sauver notre culture ? OBJECTIFS Poser les bases d’un système éducatif capable de mettre fin au conflit culturel en Afrique, en intégrant dans la personnalité africaine les différentes cultures étrangères introduites dans notre continent. Renforcer les systèmes éducatifs par des moyens divers, examiner toutes les options de mobilisation de ressources afin de donner à tous les enfants la possibilité de recevoir un enseignement adapté à leurs aptitudes personnelles et utile à la communauté. Produire des programmes éducatifs capable d’éliminer ou de réduire, de façon significative, toutes les formes de disparité et de discrimination entre diverses régions d’un même pays, entre groupes sociaux, entre les hommes et les femmes, entre les villes et les campagnes, de façon à mieux concrétiser le droit à l’éducation. Donner les moyens aux familles de jouer leur rôle de premier acteur de l’éducation en initiant très tôt les enfants à nos valeurs propres et en leur enseignant les langues africaines dès le bas âge. ATTENTES L’éducation doit produire des individus responsables envers leur famille et prêts à jouer un rôle important en tant que producteur et citoyen dans le développement économique et social de la collectivité. Tout enfant africain, sans distinction de sexe, de race, de croyance, d’opinion ou de fortune, devrait recevoir une éducation qui assure le plein épanouissement de ses aptitudes intellectuelles, artistiques, morales et physiques, ainsi que sa formation civique et professionnelle. Débat : 1) Peut-on sauver nos cultures sans sauver nos langues ?
2) Acculturation et déculturation
LES TRANSITIONS ANTHROPOLOGIQUES ET DEMOGRAPHIQUES
SUR LE CONTINENT AFRICAIN Termes de référence Même si le continent africain a connu la traite négrière et l’esclavage qui ont considérablement influencé sa démographie, il reste qu’après le Brésil et l’Asie, le continent africain est celui qui se fait aujourd’hui remarquer par sa croissance démographique. Sa population est relativement passée de 227 millions en 1950 à son niveau actuel d’environ 1(un) milliard et projette d’atteindre les 2 milliards à l’horizon 2050 selon l’Union Pour l’Etude de la Population Africaine (UPEA). Et, en ce qui concerne l’apport du continent africain sur l’accroissement de la population mondiale, les Nations Unies estiment que sur 3 milliards d’hommes, 2,5 milliards seront nés dans les pays du tiers-monde alors que les pays développés représenteront à peine 1/6 de l’augmentation de la population mondiale en 2025. Ainsi, le ¼ de l’accroissement de la population dans le monde sera africain, soit 800 millions entre 1960 et 2025. Du coup, l’on peut s’interroger sur toutes les conséquences à moyen et à long termes de ce boom démographique. OBJECTIFS Poser les bases objectives des principes devant régir les politiques démographiques et anthropologiques africaines dans le respect, à la fois, de la dignité humaines et de l’équilibre environnemental. Penser à moyen et à long termes les mesures nécessaires à l’accompagnement des mutations démographiques. Souligner, à tous les niveaux, les responsabilités des uns et des autres sur la nouvelle donne démographique en Afrique. Proposer des solutions aux problèmes internationaux liés à l’expansion de la population africaine. Montrer les limites et tirer les conséquences des politiques antinatalistes pratiquées en Afrique depuis des décennies. Montrer que l’accroissement de la population du continent est un problème à court terme, mais une solution à long terme pour le développement du continent. Créer des bases de données fiables sur les populations africaines afin de mieux gérer les problèmes de développement. LES ATTENTES Permettre aux décideurs de concevoir des politiques démographiques et anthropologiques responsables en partant des réalités locales africaines. Rendre les populations africaines responsables de leurs politiques démographiques et anthropologiques par le biais de l’instruction et de l’éducation. La finalité de toutes ces recherches est que l’Afrique demeure une terre d’accueil et de vie en maîtrisant les problèmes du boom démographique. Débat : les transitions anthropologiques et démographiques sont-elles compatibles avec le développement durable en Afrique ? LA GOUVERNANCE ECOLOGIQUE Termes de référence Il règne une grande cacophonie dans la gestion écologique mondiale : pendant que les pays en développement comme la Chine, l’Inde, le Brésil orientent leur priorité vers la lutte contre la pauvreté et le sous-développement en faisant peu cas de la protection environnementale, des mesures presque contraignantes et peu adéquates sont prises par le protocole de Kyoto pour leur demande de s’engager dans la lutte à travers la limitation quantifiée de leur émission. Dans le même temps, les pays industrialisés, historique responsables de la catastrophe écologique que connaît la planète actuellement, ne se pressent pas à ratifier le protocole de Kyoto qui interpelle un approfondissement de la réduction des émissions de gaz de leur part. Il apparaît ainsi clairement que le protocole de Kyoto n’a pas su résoudre le problème des intérêts des uns et des autres entre le maintien de la croissance économique et la préservation de l’environnement. OBJECTIFS Maximiser la participation de l’Afrique dans la lutte contre le réchauffement planétaire notamment en préservant la forêt dont regorgent encore certain pays et en planifiant son développement de façon responsable et durable. Trouver des moyens de préserver les écosystèmes africains vitaux pour la planète. Combiner l’exigence de préservation de l’environnement avec celui de développement du continent dans tous nos projets. Cerner mieux l’impact positif ou négatif de nos activités quotidiennes sur les changements climatiques et agir en connaissance de cause. Poser les bases d’une gestion efficace et responsable des ressources naturelles entre les générations actuelles et les générations futures. Modifier les modes de production avec la vulgarisation des énergies propres et des énergies renouvelables dont regorge tant notre continent qui reste le plus ensoleillé de la planète. LES ATTENTES Une révolution des modes de consommation induisant que chaque citoyen participe à un développement contrôlé et durable en réduisant sa consommation d’énergie, d’eau et de produits manufacturés. La sensibilisation des populations autochtones sur leurs responsables dans la préservation de l’environnement. La mobilisation des investissements dans la recherche sur les énergies propres et renouvelables. . La socialisation et même la politisation du débat sur les changements climatiques afin de protéger l’environnement pour ne plus fragiliser la vie sur terre, celle des générations actuelles et des générations à venir. Débat : L’Afrique a-t-elle les moyens de concilier son développement industriel et la préservation de la nature ?
LA GOUVERNANCE POLITIQUE Termes de référence
De prime abord, on peut faire un constat positif de la gouvernance politique africaine au cours des cinquante dernières années. En effet, la plupart de pays africain ont acquis plus ou moins de démocratie, plus ou moins de respect des droits de l’homme. Ces derniers se matérialisent notamment par une certaine liberté de la presse, le multipartisme, l’instauration de l’état de droit avec la mise en place des constitutions plus ou moins respectées, la ratification par les Etats africains des textes et conventions internationaux sur les droits de l’homme et les libertés publiques. Mais cette analyse ne semble que de surface, la plupart de ces avancées étant restées seulement sur du papier, sous la forme d’une belle théorie qui attend toujours son application. Dans la réalité, de graves problèmes de gouvernance politique, à toutes les échelles, se présentent encore visiblement. Citons entre autres le fait que l’alternance au pouvoir n’ait pas encore été intégrée comme un principe démocratique à part entière; ce qui ne laisse pas souvent d’autre choix que la force pour changer de régime, faisant de notre continent le seul où les coups d’Etat continuent à défrayer la chronique. |