OBJECTIFS Montrer que la finalité de la gouvernance politique est la libération et l’épanouissement des populations. Dénoncer les influences du néocolonialisme et de la mafia internationale sur les défauts de gouvernance des Etat africains par leur soutien à des régimes despotiques et sans souveraineté populaire. Œuvrer à remettre l’homme au centre des préoccupations des hommes d’Etat africains. Montrer qu’il ne peut exister des institutions politiques solides et stables tant que la souveraineté ne revient pas au peuple, tant que les politiques ne dépendent pas du peuple et ne lui rendent pas compte. Mettre sur pied des instruments de formation et d’information à la responsabilité civile des populations qui doivent s’organiser à prendre leurs responsabilités au lieu d’être des témoins passifs sur des questions qui engagent la vie et l’avenir communs. LES ATTENTES
Les gouvernants africains doivent cesser de se servir, ou de servir les intérêts étrangers au détriment de ceux de leurs populations. Une plus grande implication des citoyens dans la gestion des affaires publiques. L’émergence d’une société civile multiforme capable de pression pour faire avancer la bonne gouvernance dans nos Etats. Le renforcement de la liberté de la presse comme quatrième pouvoir pour dénoncer les scandales et abus du pouvoir et faire triompher l’éthique en politique. L’avènement de véritables hommes d’Etat soucieux de l’intérêt général, ayant un code d’honneur à faire prévaloir et des ambitions historiques. Débat : les progrès sur la gouvernance viendront-ils de l’extérieur ?
LES RELATIONS INTERNATIONALES ET LA COOPERATION Termes de référence
La coopération est l’échange d’informations et de services entre deux entités en vue des objectifs communs ou séparés. Lorsqu’on applique la coopération aux Etats, on aboutira à la diplomatie ou aux « Relations internationales ». Les Etats africains sont engagés dans plusieurs types de coopérations dont les plus connues sont : la coopération bilatérale, la coopération multilatérale, la coopération régionale et sous-régionale, la coopération Sud-Sud et Nord-Sud, la coopération décentralisée, etc. Le contraste reste cependant saisissant lorsqu’on met côte à côte la coopération régionale et la coopération internationale des Etats africains. On se serait naturellement attendu à ce que les Etats africains aient plus d’échanges entre eux qu’avec le reste du monde, mais c’est la situation inverse qui reste dominante dans la plupart des capitales et chancelleries africaines. Dans ces conditions, comment les Etats africains peuvent-ils mieux se connaître et tendre vers l’union réelle sans des efforts pour accroître la coopération régionale et sous-régionale ? Cette évolution est d’autant plus souhaitée qu’on sait que très peu d’Etats africains parviennent à tirer leur épingle du jeu des relations internationales dans lesquelles il n’y a pas des amis mais des intérêts. OBJECTIFS Montrer que seul, aucun Etat africain ne pèse suffisamment pour défendre ses intérêts sur le plan international. Poser les bases d’une politique extérieur commune, sur le plan économique, politique et monétaire, de telle sorte qu’elle puisse peser un peu plus lourd sur les balances d’échanges mondiaux largement au désavantage de l’Afrique. Etablir la nécessité d’accélérer, ou alors de sauter et remettre à plus tard l’étape de l’intégration sous-régionale pour aboutir à une union effective et immédiate de l’Afrique. Amener les décideurs à construire des infrastructures routières et ferroviaires transafricaines afin que les biens et les personnes puissent circuler du Cap au Caire sans handicap. LES ATTENTES Une coopération plus accrue des Etats africains pour dissiper les malentendus, diminuer les méfiances mutuelles afin d’accélérer la marche vers l’union. L’éradication des conflits frontaliers fratricides, ruineux et calamiteux pour le progrès du continent. L’abolition des visas et laissez-passer pour une meilleure circulation des biens et des citoyens africains qui devraient se sentir chez eux partout dans le continent. Débat :
la nécessité de l’intégration sous-régionale soutenue par certaines capitales africaines ne serait-elle pas, au fond, l’expression de la défiance et du refus de progresser vers l’union ?
Que penser du projet des Etats-Unis d’Afrique ?
ECONOMIE DE DEVELOPPEMENT Termes de référence
La problématique est celle d’encourager le développement économique d’un pays ou d’une région en favorisant la propension à investir, innover, entreprendre, se former et travailler. Auparavant, les études relatives aux pays pauvres faisant partie de l’analyse de la croissance. Il n’y avait pas de théories spécifiques concernant ces pays. Ce n’est que dans les années cinquante que les économistes vont s’attacher à développer des outils propres aux pays en développement. Les premiers travaux des pionniers du développement des pays du tiers monde tablaient sur l’obtention d’une croissance économique dans ces pays sur une longue période, étant convaincus que toute croissance créerait une amélioration du bien-être de la population et une diminution de la pauvreté. Les travaux s’intéressaient donc avant tout aux déterminants de la croissance. Les premières politiques préconisées portaient sur un investissement massif de façon à sortir du sous-développement et mettre en œuvre un cercle vertueux. Ce n’est que bien plus tard que les économistes du développement et de la croissance vont s’intéresser à la réduction des inégalités et à la satisfaction des besoins fondamentaux. OBJECTIFS Définir une politique de développement économique propre au continent africain en tenant compte des données historiques, socioculturelles, géophysiques et métaphysiques des populations autochtones. Mettre fin à l’extraversion des systèmes économiques des pays africains en essayant de les produire au maximum ce qu’ils consomment et de consommer ce qu’ils produisent. Elaborer les mécanismes d’encouragement et de récompense des entreprises qui investissent dans le développement durable en respectant les différents codes d’éthique en vigueur dans son environnement. Coordonner les marchés monétaires africains afin d’augmenter leur poids, jusque-là insignifiant, dans le marché monétaire mondial. ATTENTES Mettre l’homme au cœur de toutes les politiques économiques de développement, promouvoir le développement durable en gérant de façon parcimonieuse les ressources humaines et naturelles. Mettre fin à l’irresponsabilité et à l’impunité de certaines multinationales qui font de l’Afrique un eldorado pour l’enrichissement rapide et illicite, au mépris de la législation internationale du travail, de toute éthique, et des intérêts du continent. Débat :
Introversion ou extraversion ?
Production et consommation.
Les complicités internes de la prédation internationale.
FINANCE INTERNATIONALE Termes de référence Les institutions internationales de finance sont pour les plus connues les institutions de Breton Woods, c'est-à-dire la Banque Mondiale et le Fonds Monétaire International. Ces institutions à caractère capitaliste sont constituées chacune, depuis leur création jusqu’aujourd’hui, de 184 pays. Il faut relever que ces institutions internationales créées après la dernière guerre mondiale avaient pour fin la reconstruction de l’Europe dévastée. La mission de ces institutions internationales de finance est d’apporter leur soutien financier aux pays en faillite pour que ceux-ci ne puissent sombrer dans la crise. Les Etats africains, étant dans cette faillite, ont été obligés de se tourner dans la grande majorité auprès du Fonds Monétaire International et de la Banque Mondiale pour demander une aide financière. Il est évident que plus de vingt ans après que les Etats africains se sont tournés vers les institutions de Breton Woods, il n’y a pas eu de changement véritable, car les aides apportées par ces instituions et bien d’autres, ainsi que par d’autres Etats, étaient des goulots d’étranglement tant ils n’aidaient pas l’Afrique, mais l’exploitaient. Il est alors important pour les Africains de définir eux-mêmes leur politique monétaire. OBJECTIFS
Réfléchir sur la diversification des sources de financement du développement en Afrique. Repenser la coopération entre les pays africains et les institutions de Breton Woods pour une meilleure prise en compte des spécificités et des intérêts du continent dans le financement du développement. Promouvoir auprès des décideurs et des opérateurs économiques les institutions de finance, telles le Fond Monétaire Africain et la Banque Africaine de Développement, afin d’optimiser leur fonctionnement et leur contribution au développement du continent. Rendre disponible, pour tout les pays africains, une expertise de pointe en matière de négociation et de gestion de la dette dans un contexte économique mondial dominé par la loi du marché de l’économie libérale. Réfléchir sur la taxation des opérations financières interafricaines et internationales engageant les économies africaines. Penser les bases de l’unité et de la souveraineté monétaire africaine. Coordonner les marchés monétaires africains afin d’augmenter leur poids, jusque-là insignifiant, sur le marché monétaire mondial. Faire de l’Afrique une terre d’accueil et non d’évasion des capitaux.
ATTENTES
La fin de la marginalisation de l’Afrique dans les transactions financières mondiales. Humaniser les pratiques et les transactions financières mondiales. Former des experts financiers de haut niveau. Débat :
L’humanisme traditionnel africain est-il compatible avec la loi du marché de l’économie libérale ?
Communautarisme et capitalisme.
DROIT INTERNATIONAL Termes de référence Le droit international, pour l’essentiel, régit les relations entre les Etats et les organisations internationales dans le but de pacifier ces relations en les soustrayant à l’arbitraire et à la volonté du plus fort. Mais, malgré les efforts consentis par les différents acteurs de la scène internationale, et les progrès constatés depuis des siècles pour asseoir ces relations sur des règles stables, objectives et partagées, les relations internationales semblent condamnées à la malédiction des intérêts et de la raison du plus fort. Ce d’autant plus que les principales conférences et congrès internationaux qui ont fondé et structuré le droit international moderne, de Westphalie à Yalta ou San Francisco, en passant par Berlin, ne sont que l’œuvre des Etats forts de l’heure, plus soucieux de consolider leur posture de mâle dominant que de doter la communauté internationale d’outils juridiques équitables capables de réaliser le rêve kantien d’une paix perpétuelle. En ce qui concerne l’Afrique, l’un des principaux sacrifiés à cet autel, ni ses intérêts, ni ses visions du monde, ni la volonté de ses peuples ne sont jamais pris en compte, comme pour nous rappeler que la force réelle, ainsi que le pensait Hegel, est la véritable mesure du droit. L’humanité trouvera-t-elle un jour la force et le courage de se mettre au-dessus des intérêts temporaires, pour poursuivre, l’idéal atemporel d’une cohabitation pacifique mondiale? OBJECTIFS
Puiser dans l’humanisme traditionnel africain les notions comme le respect et l’amour de l’étranger pour contribuer à la construction d’une communauté des nations pacifiques. Mettre sur pied une plateforme d’harmonisation permanente des positions des pays africains sur la scène internationale pour leur permettre de mieux se faire entendre. Réfléchir en profondeur sur les moyens de pression et les voies de recours en vue de l’obtention et de la gestion, par l’Afrique, d’une place permanente au Conseil de Sécurité de l’ONU. Montrer que seul, aucun Etat africain ne pèse suffisamment pour défendre ses intérêts sur le plan international. Poser les bases d’une politique extérieure commune, sur le plan économique, politique et monétaire, de telle sorte qu’elle puisse peser un peu plus lourd sur les balances d’échanges mondiaux largement défavorables pour l’Afrique. ATTENTES
Fondation du droit international sur les principes de liberté, d’humanisme, de démocratie et de fraternité, en vigueur dans la plupart des grandes nations. La clarification des notions de droit d’ingérence humanitaire, ou de protection des civils, dernières trouvailles des Nation Unies pour gérer les conflits dans le monde. L’égalité de toutes les nations devant les traités et lois internationaux. Débat :
Divisée, l’Afrique pourra-t-elle jamais faire entendre sa voix dans le concert des nations ?
Le cynisme (manque d’éthique) de l’auto-proclamation et de l’auto-théorisation de la puissance par ses détenteurs.
LA LUTTE CONTRE LA CORRUPTION Termes de référence
C’est un fait établi : la plupart des pays africains occupent des rangs élevés dans la pratique de la corruption dans le monde et l’Afrique, plus que tout autre continent, est rongé de part en part par ce mal tentaculaire. Sur le social et politique, qui nous intéressent ici, la corruption est comprise comme la rémunération d’une personne contre l’avis de la loi et des pratiques en vigueur. De façon générale, la corruption concerne surtout le secteur public, c’est-à-dire le domaine de l’Etat: la gestion des compagnies publiques, les marchés publics, l’administration fiscale, les douanes, les hôpitaux publics, la police et la justice. Si tout le monde s’accorde sur le caractère immoral d’une pareille pratique, les questions que cette dernière soulève ne sont pas, pour le moins, simples. En effet, peut-on radicalement supprimer la corruption ? Ne doit-on pas viser à la faire reculer à un stade inoffensif un peu comme on transformerait le virus en vaccin ? OBJECTIFS
Définir et caractériser de façon réaliste la corruption en Afrique en étudiant autant que possible ses différents cas de figure. Faire l’historique de ce fléau en Afrique en recherchant ses racines les plus lointaines et les plus profondes. S’interroger sur les causes culturelles, politiques, économiques et sociales de la corruption en Afrique. Mettre à nu le rôle de la mafia locale et internationale dans l’expansion de la corruption. Déterminer les conséquences morales, économiques, politiques et sociales de la corruption. S’attaquer aux mentalités défaitistes qui voient dans l’institutionnalisation de la corruption en Afrique une fatalité, et renoncent à lutter contre elle. Souligner le rôle de la corruption dans le pillage des ressources naturelles de l’Afrique. Etablir le rôle des politiques partisanes et leur mauvaise répartition et gestion des richesses publiques dans l’entretien et l’expansion de la corruption. ATTENTES
Nous attendons des travaux qu’une meilleur distribution ou redistribution des richesses permette, en réduisant l’écart entre les classes et entre les régions des pays, de contrôler la propension à la corruption. Une plus grande participation des citoyens dans la gestion des affaires de l’Etat sous la forme de la pression du peuple exigeant des comptes aux dirigeants. Une révolution des mentalités et de tout l’appareil étatique des pays africains, en vue leur ancrage dans la gestion moderne, transparente et démocratique des biens et des personnes. Une déclaration générale de guerre à toutes les formes de corruption.
Débat :
Les valeurs traditionnelles peuvent-elles nous aider à lutter contre la corruption ?
L’efficacité de la lutte contre la corruption.
Crédibilité et opérationnalité des comités de lutte institués par le pouvoir local.
L’INFORMATION ET LES NOUVELLES TECHNOLOGIES DE LA COMMUNICATION Termes de référence
On a coutume d’entendre dire de l’Afrique qu’elle est en marge du développement et de l’utilisation des technologies de l’information et de la communication. Ce constat recèle certes une bonne part de vérité, mais au fond, il s’avère très sévère au sens où il cache mal les efforts faits tous les jours dans ce domaine par les pays africains. Il est vrai que la situation de l’Afrique n’est guère comparable à celle de l’Occident, ni même à celle de l’Orient par rapport à l’utilisation de telles technologies, mais situer l’Afrique « en marge » de ce développement est loin d’être exact, car l’Afrique, comme le reste du monde, dispose aujourd’hui d’une assez bonne utilisation des TIC. De nos jours, presque tout le continent dispose d’un accès à l’outil Internet même si les coûts prohibitifs pour la connexion à domicile restent un handicap sérieux. La situation n’est donc pas alarmante, mais beaucoup reste à faire pour que les TIC révolutionnent totalement le paysage de la communication dans notre continent. Mais quelles sont aujourd’hui les mutations que subissent les systèmes de communication en Afrique et quelles mesures faut-il prendre pour les accompagner ? |