Note concernant les noms de personnes








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Présence et traces.

Le survol de Titan n’apporta guère de surprises. Les sondes spatiales, au cours de onze expéditions préalables qui avaient précédées leur approche, ramenèrent de nombreuses données et informations que les deux navigateurs connaissaient par cœur. La campagne d’observations et de relevés analytiques qu’ils durent contractuellement entreprendre, se montra des plus fastidieuse. Le Programme n’envisageait aucunement qu’ils se posent au sol ! Par une température variant entre moins cent quarante cinq et moins cent cinquante six degré aucun équipement restant souple ne pouvait leur assurer une suffisante liberté de mouvements. Il existait, de surcroît, un autre obstacle de taille : l’atmosphère bien plus dense que celle de la terre ralentissait tous les mouvements et sa composition pouvait tuer un humain en quelques secondes. Elle contenait de fortes proportions de cyanogène d’acide cyanhydrique et de cyano-acétylène dans un gaz comportant un mélange d’azote moléculaire et de méthane. La partie la plus abondante de la surface de ce planétoïde correspondait à un mélange de méthane oscillant entre ses trois formes : gazeuse, liquide et solide selon de petites variations de températures et de pressions. Exactement comme l’eau se comportait sur la Terre aux alentours de zéro degrés Celsius. Les analyseurs automatiques relevèrent également la présence d’éthane.

Le paysage ressemblait assez à celui de nos calottes glaciaires. Nos voyageurs pouvaient se croire en train de voler au dessus de notre antarctique lorsque la température remonte un peu sous les rayons du soleil !

Ils voyaient, se répétant à l’infini, des « rochers » -dont les capteurs disaient qu’ils étaient constitués de méthane solide ou d’éthane - et des lacs,lieux de fusions peu sympathiques d’où montaient d’épais brouillards.

La mission exigeait qu’ils parcourent, en tire bouchon, suivant des spires resserrées, l’ensemble de ce satellite. Un programme d’ordinateur les amenait à ratisser l’ensemble sous une maille de moins de deux kilomètres et il semblait peu probable que quoi que ce soit puisse échapper à leurs instruments. Mais cela devint vite assez fastidieux et les réelles découvertes étaient devenues de plus en plus rares. Le cinquième jour, les analyseurs révélèrent la présence de propane et de butane solides. Il semblait probable que la série complète des hydrocarbures saturés existe peu ou prou sur ce gros satellite. Le vingt troisième jour, ils examinèrent plus particulièrement ce que les sondes précédentes classaient comme « couche gluante » sans pouvoir apporter plus de précisons. Sur Terre les scientifiques qui épluchaient tout ce que ramenaient ces sondes, disaient qu’il s’agissait de fines particules sombres se déposant là depuis une éternité. Ils avaient utilisé , très abusivement et pour la désigner, soit le terme de goudron soit la périphrase, plus vague, de « couche sombre et gluante ».

Irina et Giarou, guidant au plus près les robots échantillonneurs purent démontrer que cette couche superficielle ne possédait, à aucune température, la moindre caractéristique se rapprochant de près ou de loin de la qualité « gluante ». La couche comportait une partie principale liquide composée de neuf dixièmes de méthane, et d’un dixième d’éthane. Ils trouvèrent aussi, à l’analyse spectrographique, des traces de carbures insaturés comme l’éthylène ou l’acétylène. Dans ce liquide, les poussières venues de l’espace, se trouvaient piégées et restaient là sans subir la moindre modification. Les analyses montraient qu’on y trouvait absolument de tout et ceci dans des proportions extrêmement variables selon les arrivées des poussières venant de n’importe où dans l’espace. Comme la couche liquide était assez mince dans la plupart des cas, ces poussières affleuraient le niveau supérieur et conféraient au mélange un aspect vernissé qui trompait les observateurs.

En dehors de ces deux nouveautés rien ne paraissait devoir leur apporter la moindre distraction. Ils décidèrent donc, puisqu’ils devaient ainsi tourner comme des totons durant quelques mois, d’interrompre leur état de veille et de s’économiser en laissant les automatismes s’occuper de tout. Ils optèrent pour un break de trois mois et l’exécutèrent de conserve.

Au cours de ce « long sommeil » ils ressentirent avec acuité l’existence d’une - ou parfois de plusieurs - présences qui cherchaient à entrer en contact avec eux. Mais ils se trouvaient encore insuffisamment dématérialisés et durent produire un gros effort intellectuel pour atteindre le niveau voulu.

Irina y réussit en premier, cinq chakras ouverts, et elle aida ensuite Giarou à la rejoindre au niveau du sixième ciel des hindouistes. Nul ne peut rendre perceptible aux autres, sous forme de conversation, de ce qui passa entre les esprits de nos deux navigateurs et les « présences ». En cherchant à en tirer l’essentiel ils décrivirent, à posteriori, la synthèse de leurs sensations sur l’un des fichiers cachés. Je vous en donne, ci-après, un extrait significatif :

« Le premier conseil que nous reçûmes nous enjoignit de ne pas poursuivre notre sommeil jusqu’au terme que nous lui prévoyions, mais de sortir de cette phase neuf jours plus tôt, car nous trouverions quelque chose de très particulier à observer sur Titan et que nous ne devions pas rater cette occasion.

Le second point relevait d’une observation d’ordre général et soulignait que Titan se trouvait présentement à une époque de son histoire que nous devions considérer comme « pré biotique ». En effet, sous l’effet catalytique des poussières stellaires, avant un million d’années une vie apparaîtrait ici qui fonctionnerait sur la chimie du méthane, du cyanogène et de quelques polymères insaturés. Cette vie ne se trouverait pas dispersée entre des milliards d’individus mais concernerait la planète Titan elle-même. Celle-ci atteindrait à l’intelligence encore un million d’années plus tard et deviendrait un interlocuteur intéressant pour les autres intelligences de l’Univers.

La troisième notion se rapportait à notre voyage vers Charon et comportait plusieurs volets :

- Nous trouverions sur Charon un élément ressemblant à celui, encore à trouver par nous, sur Titan.

- Il nous était formellement interdit de dépasser les limites de notre propre système solaire durant les mille années encore à venir.

- En compensation nous pourrions, au cours d’un long sommeil, entrevoir une façon différente de considérer l’espace temps, ce qui ouvrirait une porte utilisable dans l’avenir nous permettant ainsi de satisfaire notre légitime désir de voyages inter sidéraux.

- Leur aide nous demeurait acquise en cas de dangers.

- Nous ne devions mentionner à qui que ce soit et surtout pas à Nounou, nos contacts avec eux.

Ceci termine les impressions que nous avons ressenties, tous les deux, lors de notre long sommeil autour de Titan »
Giarou et Irina déclenchèrent donc simultanément leur réveil anticipé et ensuite, durent attendre quarante cinq heures avant de voir ce que les « Entités » voulaient qu’ils remarquent : Il s’agissait d’une section de sphère, en creux, délimitée par un cercle parfait de huit mètres de diamètre et montrant les empreintes, croisées à angles droits, d’une sorte de quadrillage. Il s’agissait de toute évidence de l’empreinte laissée par quelque chose qui, un jour, s’était posé à cet endroit et qui, sous les effets combinés de son poids et de sa température avait causé un enfoncement moulant très exactement les reliefs de la partie au contact. Le quadrillage évoquait une structure de coque d’engin spatial ou d’artefact. Rien de naturel ne pouvait laisser une telle marque !

Ainsi donc, ils tenaient une preuve tangible et irréfutable de ce que l’homme n’était pas seul dans l’univers et que des êtres intelligents et industrieux étaient déjà venus en ce lieu et en étaient repartis sans apparemment laisser d’autres traces. Compte tenu des pénibles conditions climatiques et chimiques régnant à l’extérieur, cela amenait Giarou et Irina à penser que ces êtres ou ces mécaniques ne s’y étaient posés que contraints et forcés. L’ordinateur de bord calcula la durée effective de cette halte en établissant différentes hypothèses sur la masse totale de l’engin et ce que nos deux navigateurs pouvaient imaginer de la température de sa coque. En effet, le vaisseau piloté par Giarou et Irina, affichait une température externe équilibrée avec celle de l’atmosphère de Titan, soit moins cent cinquante degrés plus ou moins cinq !

Le diamètre et la profondeur de l’empreinte permettaient de calculer les dimensions de la sphère – s’il s’agissait d’une sphère - capable de laisser une telle empreinte. Ce calcul simple montrait que dans l’hypothèse où les « étrangers » naviguaient effectivement dans un engin en forme de boulee celle-ci mesurerait environ cent soixante six mètres de diamètre. Enorme !

Par ailleurs, une constante calculée selon les critères humains, définissait le rapport existant entre le volume total d’un vaisseau et l’espace restant libre à l’intérieur. Espace destiné aux navigateurs ou au transport d’animaux d’expériences. Il ne s’agissait que d’une donnée terrienne, mais elle servait de base aux ingénieurs qui calculaient les cotes principales lors de l’établissement des épures destinées au chantier « naval » (ce terme impropre avait été conservé au cours des siècles). Bref, les scientifiques pouvaient situer la fourchette de densité globale d’un engin plus ou moins confortable pour les occupants. Cela se tenait entre un virgule sept et deux virgule un. Irina et Giarou prirent une hypothèse moyenne, non dans le vain but d’obtenir un résultat exploitable puisqu’ils ignoraient tout de la nature de ces « étrangers », mais pour leur propre confort et juste pour situer mieux cette problématique.

Donc, si l’artefact qui se posa là possédait globalement un poids spécifique apparent de l’ordre de un virgule neuf, s’il s’agissait effectivement d’une sphère et si la température extérieure de sa coque se tenait autour de moins cent cinquante degrés cet engin se posa et s’enfonça durant environ dix neuf minutes avant de repartir ensuite. Malgré les nombreux points présupposés, ils tenaient tout de même un ordre de grandeur du temps de ce court « séjour ». Il leur importait peu de savoir si, en réalité, cet arrêt forcé dura trois fois moins ou deux fois plus longtemps que leur estimation ? Ils savaient la brièveté du séjour de cet engin : il s’agissait de minutes et non de journées ou d’heures. Voilà ce qui comptait !

Irina et Giarou explorèrent visuellement cette empreinte aux instruments et en relevèrent les moindres détails. Puis ils prirent la décision de sacrifier l’un de leurs robots sondeurs qu’ils parachutèrent à proximité de l’empreinte. Ensuite, et malgré le grand froid qui régnait sur ce monde, ils réussirent à diriger le robot rapidement et directement vers cette calotte sphérique en creux avant que tout ne devienne trop raide. Un minuscule projecteur de lumière noire leur permit de mettre en évidence une tache de matière comportant des doubles et triples liaisons, donc une certitude de la présence de un ou plusieurs corps complexes ne ressemblant à rien de ce que l’analyse systématique de Titan leur montrait jusque la. Le temps dont ils disposaient s’amenuisait rapidement et leur robot perdait, sous le froid, toute maniabilité. Pourtant, juste avant son immobilisation définitive, le petit engin analysa et disposa du temps suffisant pour leur transmettre l’analyse chromatographique de la tache.

Cette analyse révélait la présence d’un produit comportant plusieurs composés relevant de la catégorie chimique des zirconyles (Ce terme désigne la partie de la chimie dans laquelle l’atome de carbone de la chimie organique classique se voit remplacé, totalement ou par radicaux, par un atome de zirconium). Il existait également dans cette tache au moins trois corps classables comme fluorures complexes.

L’ordinateur de bord expédia immédiatement vers la Terre tout ce qui concernait leur découverte de la preuve du passage d’éventuels « étrangers » sur Titan. Compte tenu de la distance, ce message ne parviendrait à la Terre que seize jours plus tard, mais ils savaient à quel point les répercussions engendrées accéléreraient la construction des autres grands vaisseaux en cours ! Ainsi ils partiraient encore plus tôt que prévu vers un monde situé hors de notre système et ils garderaient une chance minime d’arriver vivants au terme de ce voyage dont la durée dépendait de distances qui se chiffraient en années lumières.

Leur mission sur Titan se trouvant achevée, nos deux cosmonautes, Irina et Giarou, entreprirent de calculer une orbite et des points de contrôle en vue d’atteindre la paire de mondes constituée par ce couple bizarre que formaient Pluton et Charon. Ceci entraîna, pour eux, plusieurs périodes de long sommeil mais une seule période d’hibernation totale. Inutile de revenir ici sur leurs expériences ésotériques qui s’affinaient de plus en plus et établissaient, entre eux deux, une véritable fusion. Le présent volume de la saga des Mandalas vise à vous exposer , l’état psychologique et les problèmes, que soulevaient l’excès de communications pour les humains des trois ou quatre premiers siècles A.A. Sachez tout de même l’essentiel  concernant nos deux socio autistes récupérés ! Donc au cours de leur hibernation, ils ressentirent, une fois encore, que l’examen attentif de la zone équatoriale de Charon leur montrerait des traces du passage d’autres êtres qui s’y étaient posés. Ils surent également que le reste de leur exploration n’amènerait aucun autre élément nouveau particulièrement notable. Mieux, ils comprirent qu’il deviendrait tout à fait inutile qu’ils s’attardent plus que nécessaire et qu’il devraient revenir vers la Terre au plus vite et en recourant à une seule hibernation suivie d’un unique réveil. Ils s’occuperaient ensuite de leur remise en conditions physique et musculaire juste avant leur arrivée sur notre Lune.

Effectivement, ils constatèrent que la masse rocheuse de Pluton semblait minuscule et ne présentait aucun intérêt particulier. Les mystères de son orbite si étrange ne reçurent, du fait de leur visite, aucune nouvelle espèce d’explications. Charon montrait un volume énorme pour un satellite. Gros comme presque la moitié de Pluton il fallait une observation plus fine pour savoir lequel des deux tournait autour de l’autre ! Ils se demandèrent, comme d’autres avant eux, si le ballet de ces deux mondes relevait bien de la classification les désignant comme planète et satellite ? Planète double semblerait mieux convenir ! Charon, dont la température de surface touche les moins cent quatre dix degrés (plus ou moins dix degrés) se compose presque uniquement d’un tout petit noyau rocheux sur lequel se trouve une, vingt fois plus volumineuse, masse gelée composée à quatre vingt dix sept pour cent d’eau et de trois pour cent de gaz liquéfiés ou solidifiés. Voilà, du moins, ce que les sondes spatiales précédentes avaient indiqué à leur retour ! Irina s’étonna et le dit Giarou que l’eau soit un produit extrêmement rare hors de notre planète. Ni Mercure, ni Vénus n’en montraient beaucoup. Mars en contenait des traces infimes et les mondes plus lointains comme Jupiter, Saturne ou Uranus, quelques parties pour dix mille, intimement liés à des produits dérivés de l’azote ou du cyanogène. En trouver ici constituait un fait remarquable.

Ils entreprirent donc leur campagne de relevés systématiques en décidant de commencer par l’équateur, partie qu’ils parcoururent lentement. Ils découvrirent ainsi qu’une zone, que les instruments optiques analysaient comme constituée d’eau extrêmement pure, montrait au télescope, l’aspect caractéristique d’une exploitation minière en carrière ouverte ! Ils durent constater que, manifestement, des engins avaient brisé des pans de glace et que les débris, débités en cubes d’environ trente centimètres de côté, se trouvaient là, comme placés en attente de chargement ou comme restes non embarqués, lors d’un chargement trop important. Ce site se trouvait très proche d’une aire particulière montrant exactement la même empreinte que celle relevée par eux sur Titan, mais, ici, bien plus profonde ! Des êtres d’un autre système solaire approvisionnaient de l’eau en ce lieu et nos deux amis pensèrent qu’ils devaient l’utiliser comme combustible pour leurs engins ou, autre hypothèse, qu’ils considéraient l’eau comme une matière assez précieuse pour valoir un tel déplacement.

Ils larguèrent donc le dernier de leurs robots sondeurs directement vers ces cubes et très près du bord extérieur de l’hémisphère. Cet engin releva les mêmes traces que celles analysées, in extremis, sur Titan. Par contre il put entailler et examiner les propriétés la glace locale. Celle-ci, considérée de loin et par simples examens optiques comme de l’eau pure par Giarou et Irina, se révéla composée de quatre vingt seize pour cent d’eau pure et de quatre pour cent d’eau lourde. Encore une information des plus précieuses qu’ils joignirent à leurs dernières découvertes et expédièrent immédiatement vers la Terre.

Conformément aux conseils, que les « entités » leur avaient dispensés durant leur long sommeil, ils orientèrent leur vaisseau vers une orbite de rencontre avec la Lune et programmèrent leur retour avec un réveil prévu vingt cinq jours avant l’arrivée. Juste le temps de récupérer la souplesse de leurs muscles et un bon fonctionnement de leurs organes vitaux. Ils tenaient à revenir au mieux de leur condition physique car ils savaient les efforts soutenus qu’ils devraient fournir, une fois arrivés, pour satisfaire à la curiosité des scientifiques et surtout à celle des médias.
Un Univers en éponge.
Au cours de cette longue période d’hibernation, Giarou et Irina, ne formant pratiquement plus qu’un, crurent parvenir à un niveau encore plus élevé dans l’ésotérisme qu’ils pratiquaient. Ils atteignirent le niveau suprême, celui qui abritait, selon le plus pur hindouisme, uniquement les demis dieux. Disons le, en clair ils pensèrent qu’ils atteignaient ce niveau de la libération totale qui permet l’ouverture de l’ultime chakra.

Voici, extrait d’un fichier caché, le texte enregistré, sous la dictée d’Irina, exprimant du mieux possible, leur expérience simultanée :

« Cette fois-ci, d’un commun accord, Giarou et moi nous avons décidé de commencer notre séance de yoga à l’intérieur même du sarcophage d’hibernation. Nous savions qu’il fallait un temps de latence de six jours pour que nos manas parviennent à un bon état de vie ralentie. Ensuite, les mécanismes du caisson procédèrent à notre ex sanguino transfusion et à notre descente de température nous menant vers le grand froid.

Giarou me prévint lorsqu’il décida de commencer à ouvrir ses chakras et j’adoptai le même rythme que lui. Je sentais couler chaque nadï de part et d’autre de ma colonne vertébrale, je me concentrais pour ouvrir mon premier chakra, tout en bas, et, mentalement je suivis les deux spires que les nadï dessinaient, tel un caducée autour de mes vertèbres. Seul le corps subtil qui y circule nous mènera, hors de nos manas, jusqu’à la délivrance, le salut, le moksa ! Se séparer de son Manas représente une rude épreuve mais mon compagnon et moi avons acquis le buddhi, la force spirituelle qui le permet aux adeptes du yoga ! Nous maîtrisons parfaitement nos cinq souffles ! Les deux rivières subtiles, Idâ et Pingalâ, se croisent six fois sur la Susummâ, la rivière subtile centrale. Elles créent ainsi les six chakras. Nous devons éveiller chacun d’eux par le Kundalini, l’énergie mystérieuse lovée comme un serpent femelle à la base de notre tronc.

Voici que nous réussissons aisément à ouvrir le premier, le müladhâra. Cela nous semble aisé puisque nous en prenons l’habitude. Puis nous ouvrons, sans ressentir trop de tensions et successivement : le svâdhisthâna, la manipüra, l’anâhata du cœur, le visuddha de la gorge. Nous ne savons pas encore aller plus loin mais nous sentons qu’en joignant nos buddhi nous pouvons tenter d’ouvrir le suivant, le âjnâ que certains désignent comme le troisième œil. Là, se croisent une dernière fois les trois rivières subtiles et constituent le sixième chakra que si peu parviennent à libérer. Cette fois-ci, peut-être ? Cela se trouve-t-il facilité par notre état de profonde hibernation (ou bien ne s’agit-il que d’une illusion ?) mais mon compagnon et moi franchissons cet avant-dernier degré vers la libération totale. Alors nous avons osé tenter l’ouverture du dernier chakra, le brahmarandhra ! Aucune notion de durée n’existe ni ne se ressent dans le froid intense qui paralyse tous mouvements de nos fluides corporels, tout semble à la fois immédiat et éternel dans ce sarcophage dont la conception et le fonctionnement ne visent qu’à nous maintenir en vie.

Plus tard, éveillés, nous ne relevâmes rien de particulier dans les enregistrements des différents instruments qui surveillent notre état, alors, comment l’exprimer ? Pourtant Giarou et moi ressentons que nous avons tendu très longuement nos volontés avant de parvenir, enfin, à ouvrir le chakra de la fontanelle, celui qui se trouve posé comme un oiseau aux ailes de lumière sur le sommet de notre crâne.

Mais quelque chose a pourtant existé pour nos consciences ! Nous avons survolé notre corps, nos sarcophages, le vaisseau, le système solaire et, de plus en plus vite de plus en plus loin nous avons ressenti la nature profonde de l’Univers dans son immensité et dans sa durabilité. Plus rien d’humain ne restait en nous, pas même une identité, nous ne formions qu’un entre nous et aussi qu’un avec le grand tout. Au bout d’un temps ou d’une distance notre voyage sembla s’arrêter. Tels ses concepteurs, nous regardions l’Univers, le ballet des galaxies et les pulsions alternatives du big-bang allant de l’expansion à la contraction pour recommencer ensuite.

Là nous avons pu ressentir des « présences », des « entités », celles-là mêmes qui s’étaient manifestées à nous dans un récent passé dans le seul but de nous aider. Elles nous enjoignaient d’oublier tout ce que nous savions - ou pensions savoir - de l’Univers et nous incitaient à le considérer au travers de notre supposé troisième œil. Elles voulaient que nous tentions de voir « autrement ». Malheureusement, et malgré tous nos efforts, nous ne réussissions guère dans cette voie, alors, ils manipulèrent l’espace temps pour nous, (à moins qu’ils se soient contentés d’agir sur nos perceptions, qui le dira ?) pour nous montrer une autre perspective. Là, nous avons éprouvé un rude choc ! L’Univers devenait immobile, les galaxies montraient des perspectives étranges et l’ensemble ressemblait à une sorte d’éponge hétérogène pleine de manques et de passages menant d’un coin à un autre sans décrire de lignes droites. Les « présences » voulaient que nous contemplions cela et aussi que nous sachions qu’un jour, si nous, les humains, voulions visiter l’Univers, il faudrait passer par des dimensions inconnues permettant des raccourcis utiles. Il semblait que tout devait s’envisager comme appartenant à un système impliquant onze dimensions. Mais la signification du terme « dimension » devenait autre et plus abstraite.

Nous savions que ces fruits de notre ésotérisme resteraient totalement indigestes à tout scientifique de notre époque auquel nous en parlerions. Nous n’en dîmes rien et même n’en parlâmes que très peu entre nous. D’ailleurs que dire après tant de sublime ! Nous décidâmes, par acquis de conscience, d’en laisser tout de même une trace dans ce fichier caché, et nous n’en laisserons pas d’autres ailleurs ! »
Giarou et Irina éprouvèrent de grandes difficultés à rentrer dans leurs corps physiques. Chacun d’eux trouva pénible de reprendre sa personnalité propre. La récupération physique de leur musculature et de leurs fonctions vitales se trouvait incluse à l’intérieur d’un programme précis et prévu de longue date. Il ne laissait pas de place au hasard, mais, malgré les analgésiques les plus puissants, causait de vives souffrances aux navigateurs de l’espace. Tout humain se sentait complètement gelé au sortir du sarcophage et les bains tièdes, puis chauds, laissaient une impression de froid qui perdurait bien après que la réelle température en redevienne parfaitement normale. Ils ressentaient un grand manque de la présence « affectueuse » des entités et, ces deux anciens autistes, en s’exprimant à ce sujet très franchement entre eux, trouvèrent l’unique remède. Ils se blottirent, nus, dans les bras l’un de l’autre. Ils ne formèrent plus qu’un, durant de longs et multiples accouplements auxquels ils trouvèrent bien des avantages et de réels plaisirs. Après tout, ils atteignaient tous deux l’âge des pleins adultes. Giarou avait, devant lui, une perspective statistique d’encore soixante dix ans de vie et d’encore trente ans de fécondité. Irina, à dix ans près, et du fait que la longévité féminine dépassait de sept ans celle de l’homme, pouvait se considérer comme disposant d’autant d’années pour sa vie et du même temps que Giarou pour sa fécondité. Tout ceci s’entend hors de toute prise régulière de produit contraceptif, bien sûr !

Que dire de l’arrivée et de la tournée triomphale de nos deux héros une fois de retour sur la Terre ? Les journaux et les médias de l’époque sont consultables par tout un chacun et fournissent tous les éléments voulus.

Ce que les documents ne soulignèrent jamais assez se rapporte à l’impact que les découvertes réalisées sur Titan et sur Charon apportèrent à l’accélération des programmes de construction des Vaisseaux destinés à sortir de notre système solaire. Le premier de ces engins partit, grâce à ces deux socio-autistes, huit ans avant la première date prévue et le second vaisseau s’envola encore huit ans après ce qui gagna vingt ans en tout sur les meilleures prévisions.
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