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1.2. Les origines de l’intérim en EuropeEn Europe, la Grande-Bretagne est souvent présentée comme le berceau de l’intérim. Selon Frédéric Prosche [1991], c’est précisément dans ce pays, dès 1905-1906, que les premières ETT font leur apparition. D’autres sources, notamment l’étude de Mack Moore [1965] et celle de Guy Caire [1973], semblent converger sur ce point. Ces auteurs indiquent que la première ETT Host qui concernait une main-d’œuvre surtout féminine est apparue à Londres en 1905. Ces travaux donnent néanmoins peu d’éléments sur la nature exacte de cette activité. Ils admettent tout au plus que les premières activités de travail intérimaire ne sont pas le fait d’entreprises semblables à celles qui vont se développer par la suite aux États-Unis. Elles avaient les caractéristiques de bureaux de placement payant (BPP). Ce service de placement était notamment payant pour le travailleur, contrairement aux caractéristiques du travail intérimaire qui ne fait pas supporter le coût du placement par le travailleur mais par l’entreprise utilisatrice. En France, les premiers « authentiques » prestataires de services font leur apparition entre 1920 et 1930 [Le Tourneur, 1969]. Ces entreprises, des petites officines, n’exercent leurs activités que localement, et pour fournir un personnel le plus souvent très spécialisé. Une entreprise dénommée « Business Aid » [Caire, 1973] « d’importation américaine » [Puel, 1986] est signalée comme opérant en France dès 1924. Dans ce pays, il faudra attendre le début des années 1950 pour que l’intérim prenne véritablement son envol. Le point de départ coïncide d’ailleurs avec la création, d’inspiration américaine, de l’entreprise BIS3, en 1953. En Belgique et aux Pays-Bas, l’apparition d’ETT remonterait respectivement aux années 1930-1935 [Caire, 1973], sans que nous ayons plus de précision [Prosche, 1991]. En Allemagne, l’installation de la première ETT est plus récente. L’entreprise suisse Adia, d’inspiration également américaine, s’implante à Hambourg en 1962. Manpower suivra en 1967, Randstad, une société néerlandaise, en 1968. La venue d’Adia en Allemagne suscite de nombreuses batailles juridiques qui aboutissent à des arrêts de tribunaux (notamment un arrêt de la Cour fédérale constitutionnelle de 1967) favorables à cette société. Ces arrêts contribueront à la reconnaissance de l’intérim outre-Rhin et inspireront d’ailleurs la première législation allemande sur le travail temporaire, intervenue en août 1972 [Belkacem, 1998]. L’implantation de ces entreprises pionnières donne le départ d’un développement soutenu de l’intérim en Europe au cours des années 1960, dans un contexte de restructurations industrielles. Concernant la France, des études estimaient le nombre d’établissements de travail intérimaire à 240 en 1964 [Broda, 1978] ; en 1965, entre 400 et 500 [Dassetto, 1969] et en 1969, à 850 [Broda, 1978]. Parallèlement, les effectifs de travailleurs intérimaires semblent avoir suivi une croissance régulière : 33 600 intérimaires en 1962, 51 400 en 1963, 66 400 en 1964, 83 500 en 1965 et 105 000 en 1968 [Blanpain et Drubigny, 1980]. Selon ces mêmes auteurs, les données disponibles pour l’Allemagne (République fédérale d’Allemagne) indiquent une tendance analogue : 19 380 intérimaires en 1974, environ 35 000 en 1979, soit une progression de 80 % sur cette période. Les origines des ETT sont donc anciennes. Leurs fonctions sur les différents marchés nationaux du travail s’affirment progressivement. Il s’agit là d’un premier pas important vers leur institutionnalisation. Mais, ce développement de l’intérim s’est tout d’abord opéré dans l’ombre, en marge de l’emploi permanent, sans cadre réglementaire régulant l’exercice de cette activité. La définition d’un tel cadre réglementaire, que les syndicats patronaux appelaient d’ailleurs de tous leurs vœux, constitue le second pas vers l’institutionnalisation de l’intérim. II. Les normes internationales du travail et les directives européennesLa question de la normalisation juridique de l’intérim est posée en fait très rapidement, au début du xxe siècle, à l’initiative de l’OIT (Organisation internationale du travail). La Communauté économique européenne (CEE) quant à elle se saisit de cette question dans les années 1960 et 1970. Le développement et la diffusion internationale de l’intérim ont suscité en effet beaucoup d’inquiétudes tant chez les décideurs politiques, qui voyaient dans l’intérim un concurrent sérieux aux agences publiques de placement, que chez les organisations syndicales ouvrières qui y voyaient un danger pour la stabilité de l’emploi. L’OIT prend acte de ces inquiétudes. Elle appelle dans un premier temps à une interdiction ou bien à un contrôle très strict de l’activité d’intérim. Elle assouplit ensuite fortement sa position. De son côté, l’Union européenne adoptera, difficilement d’ailleurs, une directive de portée générale sur l’intérim. Ce n’est qu’à partir des années 1970, donc bien longtemps après les premières apparitions de l’intérim, que les pays commencent à se doter de législations spécifiques. Ces réglementations seront plus ou moins stabilisées dans le temps, conformes ou non d’ailleurs aux normes internationales du travail en vigueur de l’OIT. Elles seront surtout très différentes d’un pays à l’autre, pour les uns plus restrictives et plus protectrices (Allemagne, France, par exemple), pour les autres plus libérales (Royaume-Uni, États-Unis, etc.), tandis que d’autres pays continueront tout bonnement à interdire cette activité (Espagne, Italie, Portugal, Grèce) et ne la légaliseront que récemment. |
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