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3.2. À partir du milieu des années 1970, l’intérim se diffuseÀ partir du milieu des années 1970 (les crises pétrolières marquent le tournant), le chômage se développe rapidement, ses formes se diversifient (chômage d’insertion, chômage de longue durée, chômage de transition, chômage de reconversion). Les entreprises expriment un besoin croissant de flexibilité du travail. Les ETT disposent ainsi d’un côté d’importantes réserves de main-d’œuvre et, d’un autre côté, de plus en plus d’entreprises demandent plus de flexibilité du travail dans un contexte d’exacerbation de la concurrence sur les marchés. Le chômage au sens du BIT est évalué à 862 000 personnes au dernier trimestre 1975, à 2 058 000 personnes au dernier trimestre 2007, soit un effectif multiplié par un peu plus de 2,3 en trente ans [Insee, 2010]. Cette progression n’a évidemment pas été uniforme dans le temps. En fonction de l’évolution de la conjoncture économique mais aussi des politiques publiques de l’emploi (PPE), elle s’est accompagnée de mouvements fréquents à la fois d’accélération et de décélération. Tous les indicateurs montrent une forte croissance de l’intérim en France depuis les années 1980 (cf. le rapport économique et social du secteur de l’intérim, publié annuellement par le PRISME [2004 à 2010]). En équivalents temps plein, le nombre d’intérimaires a quintuplé entre 1985 et 2009, passant de 123 585 individus en 1985 à 637 900 en 2007, pour retomber à 447 348 personnes en 2009, sous l’effet de la crise financière. Implantées à l’origine essentiellement dans les grandes villes, sur les principaux bassins d’emploi, les ETT sont aujourd’hui très présentes partout, y compris dans les villes de taille moyenne voire dans les petites villes. Elles ont intensifié un maillage étroit du territoire par leurs réseaux d’agences. Un effectif de 6 500 agences fonctionne au sein de l’hexagone et s’appuie sur 20 000 salariés permanents. En très forte progression, le chiffre d’affaires du secteur est passé de 2,6 milliards en 1985 à un niveau record de 21,7 milliards d’euros en 2007. En données de stock, l’intérim occupe une position marginale dans l’emploi. À son maximum de 2007, il ne représentait que 3,6 % des emplois salariés. Il retombait à 2,5 % en 2009. Une analyse sectorielle relativise néanmoins ce constat. Son poids s’élèvait à 8,8 % et 7,1 % des emplois du bâtiment et travaux publics (en 2007 et 2009 respectivement), à 7,5 % et 7,1 % des emplois industriels pour ces mêmes années. En données de flux, selon les statistiques de l’Unedic, près de 2 millions d’individus réalisent au moins une mission d’intérim dans l’année. Sur la longue période, la spécialisation de l’intérim est manifeste. Il concerne quelques branches industrielles (l’automobile, le bâtiment, les industries agricoles et alimentaires) et des niveaux de qualification qui restent malgré tout relativement faibles. Les emplois ouvriers sont les plus concernés par l’intérim. Les missions d’ouvriers représentent en effet 80% des détachements parmi lesquels plus de la moitié ne disposent d’aucune qualification. Le profil idéal recherché par les ETT est souvent le jeune de moins de 30 ans disposant d’une qualification de niveau CAP/BEP (Certificat d’aptitude professionnelle et Brevet d’études professionnelles) dans les domaines de la mécanique, de la technique et de la soudure notamment. L’attrait de ce genre de profil s’explique aussi par les possibilités de polyvalence qu’offrent ces qualifications [Belkacem, 2001]. Dans le BTP, les entreprises utilisatrices font souvent appel à ces travailleurs pour finir dans l’urgence des chantiers à certaines périodes de l’année. Dans le secteur de l’automobile, ils travaillent en général sur les chaînes de production. Ils manipulent des presses pour fabriquer des berceaux de carrosserie. Dans l’industrie chimique, les missions d’intérim concernent surtout des activités de parachèvement, de bardage et de nettoyage industriel. Les caractéristiques sociodémographiques des intérimaires sont restées relativement stables dans le temps depuis le début des années 1980. Selon les données publiées par la Dares et reprises dans les rapports annuels de la profession [Prisme, 2009], les deux tiers des intérimaires ont moins de 30 ans, Plus de 70 % sont des hommes. Cependant des inflexions dans le profil des intérimaires semblent à l’œuvre. Les données pour 2009 montrent ainsi que la proportion d’ouvriers qualifiés parmi les intérimaires s’établit à 39,4 % contre 36,3 % pour les ouvriers non qualifiés. Les employés représentent quant à eux une maigre proportion de 14,5 % et les professions intermédiaires 8,1 %, les cadres ne représentent que 1,8 % seulement [Prisme, 2010]. Sur une bonne trentaine d’années, l’une des évolutions les plus notables concerne la baisse tendancielle de la durée des missions. Elle est passée de 4 semaines en moyenne dans les années 1970 à un peu moins de 2 semaines aujourd’hui. C’est une diminution significative qui traduit une évolution dans les modes d’usage de l’intérim. Dans les discours, l’intérim est souvent présenté comme un instrument adapté à la gestion de l’incertitude des carnets de commandes ou à la nature cyclique ou saisonnière de certaines activités, par exemple les ouvrages / chantiers pour le BTP. Dans un contexte d’incertitude croissante, cette adaptation entre niveaux des effectifs et les besoins de production doit être de plus en plus rapide. De plus, le recours à l’intérim représente un coût qui contraint à des calculs de plus en plus maîtrisés de la part des entreprises utilisatrices. Les effets de la crise financière sur l’emploi intérimaire ont été brutaux, on l’a dit. Le chiffre d’affaires tombe à 15,3 milliards d’euros en 2009. La forte croissance du secteur de l’intérim a été sérieusement entravée. En 2008 et en 2009, l’emploi intérimaire dans son ensemble a chuté de 5,3 % et de 26,0 % respectivement pour la première et la seconde année. Elle a cependant repris en 2010 : 17,8 milliards d’euros de chiffre d’affaires [PRISME, 2010]. Ce recul sans précédent a fortement touché les secteurs traditionnels d’appel à cette forme d’emploi. Toujours selon Prisme [2010], cette réduction a concerné en premier lieu le secteur industriel qui a supprimé 11,9% de ses emplois intérimaires en 2008, 36 % en 2009. 8,1 % des emplois intérimaires a disparu du secteur du bâtiment et des travaux publics en 2008, 17,5 % en 2009. Le secteur des services a perdu 3,5 % de ses emplois intérimaires en 2008, 18,1 % en 2009. La crise a donc été sévère pour cette activité. Il est vrai qu’elle réagit rapidement aux évolutions conjoncturelles de l’activité économique et joue en ce sens une fonction de baromètre économique. Ce sont en effet les intérimaires qui le plus souvent supportent les premiers les effets d’une conjoncture économique défavorable. Mais, en revanche, ce sont souvent eux qu’on rappelle rapidement dans un contexte de reprise économique. |
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