Florilège réuni par Philippe Billé
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BORDEAUX, cité citée. Florilège réuni par Philippe Billé. Ce livre est un recueil de citations concernant Bordeaux. Elles ont en commun de contenir le nom de la ville, sous sa forme actuelle ou sous une ancienne, et d'être limitées, autant qu'il était possible, à la longueur d'une seule phrase. Dans de rares cas, elles ont été allongées à un peu plus. Elles n'appartiennent pas toutes au domaine proprement littéraire, mais proviennent exclusivement de sources imprimées, livres ou périodiques. Le propos de cet ouvrage est simplement d’offrir de Bordeaux une vision en kaléidoscope, formée de ses multiples reflets dans les écrits des différents auteurs. Par souci d'allègement, les références bibliographiques sont réduites au minimum : titre du document de provenance et année de parution. Pour les éditions tardives, les rééditions et les traductions, quand c'était possible, j'ai aussi indiqué l'année de l'édition originale, et le cas échéant le titre original. Les citations provenant de livres dont le titre n'est pas en français sont en général traduites par mes soins. Ph Billé. ABEILLE, Jacques. «De Bordeaux m'émeuvent les lieux qui persistent à se détourner de la grande ville, les "cités" secrètes au coeur de certains îlots, comme, à deux pas de chez moi, la petite Espagne.» (in Gironde-Magazine 10, 1987) ABRANTES, Laure Saint-Martin Permon, duchesse d’. «J'ai toujours aimé Bordeaux. Sa position, son aspect, sa magnifique rade peuplée de mille vaisseaux, cette activité tout industrielle, ces physionomies à la fois vives, spirituelles, et si bonnes en même temps ; car le peuple de Bordeaux, comme sa haute classe, est remarquablement d'un caractère généreux.» (1805, in Revue historique de Bordeaux, 1925) ACHERITEGUY, Roger. «Ce n'est pas en vain que dix villes des Etats-Unis d'Amérique s'appellent Bordeaux! ou plutôt c'est en vins qu'elles essaient de singer leur belle et languide marraine allongée sur les rives de cette congolienne Garonne...» (Préface à R Galy, Les rues de Bordeaux, 1978) AMOUROUX, Henri. «Le 24 août 1940, un israélite polonais, Leizer Korp, réfugié à Bordeaux, se précipite, armé seulement d'un bâton, sur le tambour-major et les musiciens qui défilent devant la gare Saint-Jean.» (Quarante millions de pétainistes, 1988) ANDERSEN, Hans Christian. «Le vingt-cinq de chaque mois part de Bordeaux, pour Rio de Janeiro, l’un des navires impériaux les plus grands et des mieux équipés ; il fait escale à Lisbonne.» (Une visite au Portugal, 1866, in Voyages, 2010) (ANONYME). «A Bordeaux vient d’arriver Saute blonde, lève le pied Trois beaux navires chargés de blé Saute blonde, ma jolie blonde Saute blonde, lève le pied!» (A Bordeaux vient d’arriver in Marie-Rose Clouzot, La clé des chants, 1938) (ANONYME). «C’est dans la ville de Bordeaux Qu’est arrivé trois beaux vaisseaux (...) Y a une dame dans Bordeaux Qui aime bien les matelots...» (Le matelot de Bordeaux) ARLETTY. «J'assiste à Bordeaux au départ du Massilia.» (La défense, 1971) AUDINET, Eric. «De Bordeaux, deux accès principaux permettent de rejoindre le bassin d'Arcachon, la D 106 au nord vers la presqu'île du Cap Ferret, la voie rapide A 63 puis A 66 au sud vers Arcachon.» (Visiter le bassin d'Arcachon, 1992) AUSONE. «Bordeaux est ma patrie, mais Rome passe avant toutes les patries. Bordeaux a mon amour, Rome ma vénération. De l’une je suis citoyen, dans toutes deux je suis consul. Ici est mon berceau, là ma chaise curule.» (IVe siècle) BALDE, Jean. «L'Océan, au sein haletant qui fouette, à l'entrée de la Gironde, ses rangées de vagues crêtées d'écume comme des crinières de chevaux marins, et ne pénètre pas jusqu'à Bordeaux, exerçait sur nous sa fascination.» (La maison au bord du fleuve : souvenirs bordelais, 1937) BALZAC, Honoré de. «Deux de ses frères, grands-oncles du Bargeton actuel, redevinrent négociants, en sorte qu'il se trouve des Mirault dans le commerce à Bordeaux.» (Illusions perdues, 1837-1843) BAROJA Pío. «A Bordeaux se trouvaient l’ex-jésuite Rafael Martínez, le colonel de cavalerie Gavilanes, le bibliothécaire Gallardo, le moine musicien Moliner, le colonel Colombo, le capitaine Arquez.» (Los caminos del mundo, 1914) BASTIA, Jean. «Ah ! Bordeaux mes amours, quels sols miraculeux te sont palus et graves !» (Bordeaux, mes amours) BAUDELAIRE, Charles. «Jugez ce que j’endure, moi qui trouve Le Havre un port noir et américain, moi qui ai commencé à faire connaissance avec l’eau et le ciel à Bordeaux, à Bourbon, à Maurice, à Calcutta, jugez ce que j’endure dans un pays où les arbres sont noirs et où les fleurs n’ont aucun parfum.» (Lettre du 13 X 1864) BEAUVOIR, Simone de. «Parmi les nombreux hôtes de Mme Lemaire, certains avaient grand-peur, ils voulaient fuir vers Bordeaux, ils épouvantaient les villageois en racontant que les Allemands allaient couper les mains à tous les garçons.» (La force de l'âge, 1960) BENOIT, Pierre. «Bordeaux, qui est la capitale de la Guyenne en temps de paix, a le privilège de devenir la capitale de la France en temps de guerre. (...) Le samedi, à Bordeaux, est employé à "gringoner", ce qui signifie mettre de l'ordre dans ses petites affaires, laver, ravauder, astiquer.» (Toute la terre : souvenirs de voyages et inédits, 1988) BERCÉ, Yves-Marie. «Il y a, parmi les villes de France, disait un adage, un monde, une ville et un village ; le monde était Paris, le village Poitiers, et la ville Bordeaux.» (La vie quotidienne dans l'Aquitaine du XVIIe siècle, 1978) BERGERON, Pierre. «La ville de Bourdeaus a six portes vers terre et neuf vers la mer et le havre.» (in Revue historique de Bordeaux, 1955) BERNEDE, Ferdinand. «Le lundi, marché de Bordeaux, Le Landais se met un chapeau, Et avec sa maîtresse endimanchée, Va prendre un train, à la levée.» (La jarretière, in Histouères et rimalhotes, 1933) BERRY, André. «Bordeaux d'abord, soufflant l'air des Antilles, A sa couronne un croissant sarrasin, Des bracelets, tant aux bras qu'aux chevilles, Dont les grains d'or n'étaient que de raisin!» (Les esprits de Garonne : geste champêtre, 1941) BERT, Pierre. «Au XVIIIe siècle, la colonie germanique avait été si nombreuse que chacune des villes d'Allemagne possédait à Bordeaux un consulat différent.» (In vino veritas..., 1975) BESSA-LUIS, Agustina. «Porto est une ville hostile à toute exhibition et qui ne révèle ni ses talents ni ses défauts : aussi est-il difficile de discerner en quoi elle s'identifie avec Bordeaux.» (in Gironde-Magazine 14, novembre 1988) BLONDIN, Antoine. «Baptiston apprit la nouvelle de l'armistice au Faisan accroupi, la rôtisserie la mieux fréquentée de Bordeaux.» (L'Europe buissonnière, 1949) BONTOU, Alcide. «Quelques personnes, et je suis de ce nombre, n'aiment pas à décanter les vins ; je trouve que le vin de Bordeaux s'apprécie aussi bien par le nez que par la bouche, car un véritable amateur, en remuant son verre, aspire d'abord le bouquet du vin avant de le porter à ses lèvres.» (Traité de cuisine bourgeoise bordelaise, 1898) BOTTINEAU, Yves. «A Bordeaux, il fallait à Saint-Seurin vénérer non seulement les reliques du titulaire de l'église, évêque de la ville au Ve siècle, mais aussi le cor du héros que Charlemagne y aurait déposé.» (Les chemins de Saint-Jacques, 1983) BRANTOME, Pierre de. «Qui a vu la statue de ladite Messaline trouvée ces jours passés en la ville de Bourdeaux, avouera qu’elle avait bien la vraie mine de faire une telle vie.» (Recueil des dames, II, 1, XVIe siècle) BRAQUEHAYE, Charles. «Quoique l'architecte Nicolas Louis ne soit pas né à Bordeaux, il a laissé de trop remarquables travaux dans la capitale de la Guienne, pour ne pas être considéré comme l'un de nos compatriotes.» (in Mémoires de la Société archéologique de Bordeaux, 1878) BRASSENS, Georges. «C'est le duc de Bordeaux qui s'en va tête basse Car il ressemble au mien comme deux gouttes d'eau. S'il ressemblait au vôtre, on dirait quand il passe: C'est un joli garçon que le duc de Bordeaux.» (Vénus callipyge, 1965) BRUN, abbé Pierre. «C'est à l'angle sud-ouest des remparts, près d'une rivière, le Peugue, qui coule maintenant sous le cours d'Alsace-et-Lorraine, qu'on construisit la première église de Bordeaux, la cathédrale Saint-André, en l'orientant normalement pour que le prêtre célébrant la messe soit tourné vers Jérusalem.» (Les églises de Bordeaux, 1953) BRUNO, G. «On apercevait, en effet, Bordeaux avec ses belles maisons et son magnifique pont de 487 mètres jeté sur le fleuve.» (Le tour de la France par deux enfants, 1877) BURKE, Edmund. «Tous les consommateurs des marchandises importées en France par Bordeaux, lesquels sont épars dans tout le royaume, acquittent à Bordeaux les droits de l’importation. Le commerce d’exportation que le produit des vignes du Languedoc et de la Guyenne fournit à cette ville est pour elle une autre source de ses hautes contributions.» (Réflexions sur la révolution de France, 1790) CALET, Henri. «Un homme inanimé, étendu sur la chaussée à côté de sa motocyclette, tel fut le premier spectacle que nous eûmes en pénétrant dans Bordeaux.» (Peau d'ours : notes pour un roman, 1958) CAMUS, Renaud. «De Bordeaux je me souviens assez bien, pour l'avoir vue avec mes parents, quand j'avais douze ou treize ans, au cours d'un voyage sur les lieux illustrés par Mauriac. (...) Bordeaux est remarquablement "bien percée". Et ce théâtre n'est pas mal, vraiment.» (Journal d'un voyage en France, 1981) CANé, Miguel. «Comme je m'éveille, mon secrétaire arrive. Il connaît déjà Bordeaux sous toutes les coutures : il a vu le théâtre, les Quinconces, il a grimpé dans les tours, il est descendu dans les cryptes et a visité les momies, il est allé à la douane et sait ce que l'on joue ce soir dans tous les théâtres (...) L'après-midi, je lui annonce que je resterai me reposer deux jours à Bordeaux, et un nuage obscurcit son jeune visage.» (Ensayos : en viaje, 1883) CARACO, Albert. «… je l’avoue sans fard, même une ville comme Buenos-Ayres ne nous offre pas grand-chose, ce n’est qu’un désert pour l’esprit, sans monuments ni musées, avec à peine quelques rues où l’on se puisse promener et quelques fragments de jardins assez mal entendus, Timgad ou Pompéi furent à leur façon plus belles et plus habitables, le seul Bordeaux écrase plusieurs capitales sud-américaines.» (Semainier de l’an 1969, 2001) CARDIM, Fernão. «... en arrivant à la hauteur de la Rochelle, ils rencontrèrent une petite barque sans pont où étaient trois pêcheurs bretons qui, revenant de vendre leur poisson à Bordeaux, avaient été égarés et malmenés par une tempête; les Français mirent leur chaloupe à l'eau et allèrent s'en prendre aux pauvres pêcheurs, qu'ils rouèrent de coups et dépouillèrent de leur argent et de tout ce qu'ils possédaient.» (Narrativa epistolar, 1590) CASANOVA, Giovanni Giacomo. «- Est-ce que vous n’avez pas un amant, ma chère Lepi ? - Non, dit l’Astrodi, elle est pucelle. - Ce n’est pas vrai, dit l’autre, car j’ai eu un amant à Bordeaux, et un autre à Monpellier.» & «Je suis arrivé à Bordeaux, où j’ai passé huit jours. Après Paris c’est la première ville de toute la France.» (Histoire de ma vie, VII,3 et X,12) CAUSSIMON, Jean-Roger. «Sur la Garonne, en plein Bordeaux Quand les marins, les matelots Montaient avec le mascaret Ils accouraient au Queen Mary.» (Queen Mary, in L Ferré, Jean-René Caussimon, 1967) CAVIGNAC, Jean. «On peut dire qu'au XVIIIe et au XIXe siècles, la part de la population israélite à Bordeaux avoisine les 2%, soit une personne sur cinquante.» (Les israélites bordelais de 1780 à 1850, 1991) CAYROL, Jean. «J'habitais le port de Bordeaux, là où venaient se réfugier les voyageurs de l'océan, des Noirs blanchis sous le harnais, sommeillant sur les bancs d'un square, des goélands braillards, les dockers aux bras tatoués, de vieux remorqueurs trapus, des cargos enfumés nous apportant du charbon d'Angleterre, les beaux terre-neuvas au milieu du fleuve, les voiles pliées.» (Il était une fois Jean Cayrol, 1982) CELINE, Louis-Ferdinand. «Copenhague est un sous-sous-Bordeaux crâneur protestant idiot.» (Lettre à Jean Paulhan, 27 avril 1950) CENDRARS, Blaise. «Enfin, un halo, des lumières dispersées et c'est Bordeaux, BORDEAUX, sa platitude, son ennui, sa pluie, ses quais déserts, ses grues efflanquées, ses lampadaires et personne, vu l'heure avancée, pour accueillir les voyageurs, sauf un groupe de trois qui s'étaient mis à l'abri du vent et de la pluie sous la porte entrouverte d'un hangar, au coin duquel stationnait un taxi.» (Bourlinguer, 1948) CHABAN-DELMAS, Jacques. «Au déclin de l'autre siècle, un peintre en bâtiments poussait la romance sur son échafaudage à l'angle des rues Porte-Dijeaux et Sainte-Catherine, à Bordeaux.» (L'ardeur, 1975) CHAPELLE, Claude-Emmanuel et François de Bachaumont. «Et nous vîmes au milieu des eaux Devant nous paraître Bordeaux Dont le port en croissant resserre Plus de barques et de vaisseaux Qu'aucun autre port de la terre.» (Voyage d'Encausse, 1680, in Le voyage en France, 1995) CHARDONNE, Jacques. «Enfant, c’est à Bordeaux que je m’éveillai pour la première fois au bruit d’une ville, venant de Barbezieux dont les rues n’étaient alors que silence.» (Attachements, 1942) CHARLES, Albert. «Haussmann, le grand préfet du second Empire, y fit une bonne partie de sa carrière : sous-préfet de l'arrondissement de Blaye quand éclata la Révolution de Février, conseiller de préfecture à Bordeaux au temps du Gouvernement provisoire, il y fut nommé préfet par Louis-Napoléon au moment du coup d'Etat.» (La Révolution de 1848 et la seconde République à Bordeaux et dans le département de la Gironde, 1945) CHATEAUBRIAND, François René de. «Bordeaux était à peine débarrassé de ses échafauds et de ses lâches Girondins.» (Mémoires d'outre-tombe, 1841) CHAVAL. «Bordeaux a connu des scènes qui ont dû se dérouler à peu près partout : des femmes tondues, déshabillées en public, des magasins mis à sac, etc.» (in P Ajame, Entretiens avec Chaval, 1976) CHENU de Laujardière, Guillaume. «Je partis de Bordeaux le vingt-deux mars mille six cent quatre-vingt-six, dans un vaisseau nommé le Saint-Joseph, pour aller à l'île de Madère.» (Relation d'un voyage à la côte des Cafres : 1686-1689, 1996) CHRISTIN, Pierre. «La première chose m'ayant frappé lors de mon arrivée à Bordeaux, c'était en effet l'odeur de la ville. La deuxième, c'était que les Bordelais pensaient que leur ville n'avait pas d'odeur.» ( |
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