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Johann Sebastian BACH (1685-1750) ![]() Portrait par Elias Gottlob Haussmann (1702-1766) Messe en si mineur BWV 232 (extraits) Credo / Patrem omnipotentem - Et incarnatus est - Crucifixus - Et resurrexit I - ELEMENTS BIOGRAPHIQUES II - LA MESSE GENERALITES III - LA MESSE EN SI MINEUR DE JS BACH GENERALITES IV - ANALYSE DES EXTRAITS I - ELEMENTS BIOGRAPHIQUES * Johann Sebastian Bach est un des plus grands compositeurs de tous les temps. Il est allemand, né à Eisenach le 31 mars 1685 et mort à Leipzig le 28 juillet 1750. C’est le compositeur le plus illustre d’une lignée qui remonte au XVIe siècle. Il perd ses parents à l’âge de 10 ans et c’est l’un de ses frères qui prendra en charge son éducation. * Bach n’a pas voyagé, il est toujours resté dans l’est de l’Allemagne. Il eut des postes dans plusieurs villes, principalement à: - Arnstadt 1703-07 se forge une solide réputation dans la facture d’orgue - Mühlhausen 1707-08. Epouse sa cousine Maria-Barbara en octobre 1717. - Weimar 1707-17. Il s’occuppe beaucoup de musique d’orgue. Epouse sa cousine Maria-Barbara en octobre 1717. - Köthen 1717-1723 La cour de Köthen est calviniste et ne réserve que très peu de place à la musique d’orgue et aux cantates d’église, deux genres qui constituaient jusque là l’essentiel de sa production. Il se tourne donc vers la musique instrumentale (suites, concertos)…. Sa femme meurt en 1720. Il se remarie en 1721 avec Anna-Magdalena. - Leipzig 1723-1750. Son poste le plus long et le plus important. De cette époque datent ses grandes œuvres religieuses, le Magnificat (1723), la Passion selon st Jean (1724), la Passion selon St Mathieu (1727) et à partir de 1733 la Messe en si mineur. ![]() (carte D.Lonca) * Il fait partie de la période baroque en musique (1600-1750). COMPOSITEURS IMPORTANTS DE LA PERIODE BAROQUE (1600-1750)
* Il est protestant et suit la doctrine de Martin Luther * Plus de 1100 numéros d’œuvres, principalement: 1) Religieuses (La passion selon St Mathieu, Cantates) qui sont chantées 2) Pour orgue et clavecin (Toccata et fugue en ré mineur pour orgue, préludes et fugues du Clavier bien tempéré pour clavecin) 3) Pour orchestre (Concertos brandebourgeois, concertos pour violon, Suites pour orchestre..) * La musique de Bach est réputée pour sa polyphonie, c'est-à-dire sa faculté à faire dialoguer plusieurs mélodies entre elles. Cette écriture s’appelle le contrepoint . ![]() Maison natale de JS Bach à Eisenach II - LA MESSE GENERALITES * La messe est le genre principal de la musique religieuse occidentale. Elle célèbre le rite de l'eucharistie (pain et vin symbole du Christ donné aux fidèles). Elle contient toujours ces pièces dites de l’ordinaire (dont le texte ne change jamais): 1 - Kyrie (Seigneur prends pitié) 2 - Gloria (Gloire au seigneur) 3 - Credo (Je crois en Dieu) 4 - Sanctus (Saint est le seigneur) 5 - Agnus dei (Agneau de Dieu) * La première messe polyphonique complète est celle de Guillaume de Machaut (vers 1300-1377). A la Renaissance, les principaux compositeurs en composent beaucoup (Josquin Despres ou Palestrina par exemple) * Parmi les genres de la musique vocale religieuse, celui de la Messe est le plus florissant en tradition. Depuis Guillaume de Machaut et sa Messe Notre-Dame de 1364, ce genre ne cessera d’être au centre de toutes les culminations musicales. Elle donne chez Bach et en général une grande importance aux chœurs et moins aux solistes, contrairement aux Passions, et n’accorde à l’évidence aucune place au récitatif. * Après Bach, la messe continuera d’être un genre très important. On retiendra par exemple la Messe du Couronnement de Mozart (1756-1791) et la Missa Solemnis de Beethoven (1770-1827) III - LA MESSE EN SI MINEUR DE JS BACH - GENERALITES A - Généralités * La messe en si mineur de Bach est une œuvre très longue (environ 2h en général) dont le texte est issu de l’ordinaire (voir chapitre II). Elle se compose de 25 morceaux dont le caractère varie en fonction du sens du texte. * Bach est protestant, et selon la doctrine de Luther compose l’essentiel de ses œuvres religieuses en allemand, pour que le fidèle, non forcément lettré, puisse participer. Or la Messe en si mineur est écrite en latin et suit le rite catholique. On s’est alors toujours demandé pourquoi Bach qui était donc protestant, avait écrit une œuvre catholique. - Une des premières raisons est probablement due au fait que cette œuvre était dédiée à un souverain catholique auprès de qui Bach sollicitait un emploi (voir chapitre B «Genèse de sa composition».) - Une autre raison tient au fait que Bach avec cette œuvre, se situait au-delà des clivages religieux et que la musique, finalement, importe plus que tout, ainsi que la nécessité d’écrire une œuvre pour Dieu. * Elle est composée sur une très grande période puisque les origines du tout premier morceau datent de 1714 et les dernières parties datent de 1749. * Cette messe n’a pas connu d’exécution globale du temps de sa composition. Après la mort de Bach en 1750, elle fut totalement oubliée (comme la plupart de son œuvre) et ne fut exhumée qu’en 1833 où elle fut publiée, autour du grand mouvement de résurrection de ses œuvres initié par Mendelssohn. Il faut attendre 1859 pour l’entendre pour la première fois en entier. B - Genèse de sa composition * La première partie de l’œuvre - La Missa - comprenant le Kyrie et le Gloria, est composée en 1733. On avance souvent que l’œuvre était destinée à la cour catholique de Dresde, où Bach avait convoité un poste, et se serait plié en quelque sorte au rite romain pour l’occasion. Profitant de la période de deuil de février à juillet 1733 pendant laquelle on ne devait pas jouer de musique, Bach mis au point la première partie de la messe: c’est la Missa comprenant le Kyrie et le Gloria). Ne concernant que la première partie (Kyrie – Gloria), cette dédicace de 1733 de Bach à un souverain catholique, August III (1696-1763 règne de 1733 à 1763), roi de Pologne. Ce souverain catholique régnait en fait sur des sujets essentiellement luthériens. Voici la dédicace que Bach rédigea en envoyant son œuvre: «Sérénissime Prince Electeur, Monseigneur, C’est avec la dévotion la plus profonde que je remets à Votre Altesse Royale ce négligeable résultat de la science que j’ai pu acquérir dans l’art de la musique. Je vous supplie très humblement de ne pas trop prendre en compte la pauvreté de cette composition, mais de la considérer avec votre regard miséricordieux, à la mesure de la clémence qui vous est bien connue, et daignez me prendre sous votre très puissante protection. Voici plusieurs années que j’ai eu la direction de la musique des deux églises principales de Leipzig, et, y travaillant, j’ai du souffrir – sans l’avoir mérité – plusieurs offenses, et en même temps, d’une diminution des honoraires supplémentaires qui y sont attachés. Ceci importerait bien peu, si Votre Altesse Royale, avait la grâce de me conférer la charge de sa chapelle palatine et envoyait pour cela ses ordres aux autorités compétentes pour en prodiguer le décret. Une telle grâce à mes humbles instances me lierait à une vénération sans limite, et je m’offrirais, dans l’obéissance qui vous est due de composer, chaque fois que Votre Altesse Royale le désirerait, tant de la musique sacrée que de la musique d’orchestre, en témoignant d’un élan intarissable et en sacrifiant toutes mes forces à votre service, je demeure dans une infinie fidélité à Votre Altesse Royale. Dresde le 27 juillet 1733. Votre très humble et très obéissant serviteur Jean-Sébastien Bach» (traduction Ralf Brockmeier) Bach n’obtint pas le poste convoité mais réussit malgré tout à avoir le titre de compositeur de la cour de Dresde: «Décret relatif à Jean-Sébastien Bach, en tant que Compositeur à la Chapelle Palatine Royale. Selon lequel Sa Majesté Royale en Pologne et Son Altesse Electorale de Saxe, etc…, a daigné conférer à Jean-Sébastien Bach la charge de compositeur de sa chapelle palatine, faisant suite à sa très humble et très modeste requête et en raison de son art; au sus-nommé, ce présent décret a été expédié, signé de sa propre main par Son Altesse Royale et portant le sceau royal. Enregistré et fait à Dresde le 19 novembre 1736.» (traduction Ralf Brockmeier) ![]() August III (1696-1763 règne de 1733 à 1763), roi de Pologne, destinataire de la première partie de la messe (Kyrie et Gloria) C - Architecture générale, effectif et pluralité des styles * Il y a 4 grandes parties dans cette messe: La Missa (comprenant le Kyrie et le Gloria), le Symbolum Nicenum (c'est-à-dire le Credo), le Sanctus, et une dernière partie finale (Osanna, Benedictus, Agnus Dei, Dona nobis pacem) * On rencontre à la fois un style ancien (emploi du Cantus firmus (voir lexique) et de modes issus du chant grégorien et un style plus moderne (arias et duos avec ornementations issues de l’opéra italien) * Cette messe comprend des chanteurs solistes, des chœurs et un orchestre (trompettes, flûtes, hautbois, bassons, violons, altos, violoncelles, basse continue). Cet effectif est variable selon les pièces. ![]() Vue de Dresde par Canaletto Présentation générale:
IV - ANALYSE DES EXTRAITS * Les pièces à analyser pour le bac sont toutes issues de la 2e partie de la messe appelée le CREDO. Bach l’appela le Symbolum Nicenum en référence à la ville de Nicée en turquie (Iznik en turc), proche d’Istanbul qui abrita un concile en 325, c'est-à-dire une assemblée d’évêques établissant les règles de la foi en rédigeant des lois ou des canons. Ce concile fixa le texte du Credo commun et reconnus par les confessions Catholiques, Orthodoxes et Protestantes. Le Symbole de Nicée est une profession de foi commune aux trois grandes confessions chrétiennes, le catholicisme, l'orthodoxie et le protestantisme. * Les pièces qui constituent le Credo sont les suivantes (en gras celles au programme): Credo in unum Deum - Credo in unum Deum Patrem omnipotentem - Et in unum deum - Et incarnatus est - Crucifixus - Et resurrexit - Et in spiritum sanctum - Confiteor - Et exepecto resurectionem mortuorum 1 - CREDO - Chœur et orchestre
* Effectif: violons I, violons II, chœur à 5 voix, continuo * Un texte au caractère solennel et imposant: il s’agit d’affirmer pleinement et clairement sa profession de foi. * Cette pièce est écrite comme une fugue (voir lexique), c'est-à-dire que chaque voix énonce un thème décalé dans le temps. S’en résulte un un contrepoint complexe. * Le thème de cette fugue est inspiré d’un thème de chant grégorien remontant au moyen-âge * Il est énoncé en valeurs longues aux 5 voix du chœurs puis aux deux parties de violons, faisant donc une fugue à 7 voix * Les valeurs longues du début de ce thème donnent à celui-ci des allures de Cantus firmus (voir lexique), pratique qui se faisait dans le passé à la Renaissance (XVIe siècle) * Les valeurs longues du thème permettent à celui-ci d’être mis en valeur à travers un discours contrapuntique bavard des 6 autres voix. * Le continuo (violoncelles, contrebasses) joue des valeurs courtes et régulières tout le temps, donnant une régularité rythmique à l’ensemble * Aux apparences d’un la majeur correspond en réalité un mode mixolydien (mode de sol, le mode majeur avec une sous-sensible, transposé sur la), l’armure à 2# atteste de ce mode transposé 1 ton au dessus de sa fondamentale de référence. * Si les violons sont des voix à part entière, ils commencent aussi à avoir un rôle ornemental à partir des mesures 34 et 35. * Son fils Carl Philip Emmanuel donna ce Credo en 1786 à Hambourg en y ajoutant une introduction orchestrale. 2 - PATREM OMNIPOTENTEM - Chœur et orchestre
* Effectif: trompettes, timbales, hautbois, violons I, violons II, chœur à 5 voix, continuo * Le texte est le même que dans la pièce précédente, couplé à un nouveau. * Le puissance invoquée par le texte est exprimée par un effectif orchestral plus large, faisant place aux trompettes. L’orchestration est plus riche que dans la pièce précédente, dans un souci de grandeur et d’universalité porté par le texte. * Dans les 42 premières mesures, ce sont les sopranos et alto qui ont le texte du Credo pendant que les voix masculines ont le nouveau texte du Patrem. Dans la seconde partie qui fait exactement le même nombre de mesures (42), cette répartition est inversée. * On remarquera la tonalité de ré majeur, toujours triomphante, un climat emprunt de gaité, de légèreté, quasi jubilatoire, et la présence importante de vocalises 3 - ET INCARNATUS - Chœur et orchestre
* Effectif: violons I, violons II, chœur à 5 voix, continuo. Si mineur. * Le texte est le noyau dur du mystère chrétien: on évoque l’apparition humaine de l’esprit divin. Cette pièce nous place au centre du véritable mystère chrétien, qui met en musique le mysticisme inhérent de ce Messie né d’une vierge, et incarnation humaine de Dieu. La musique qui en résulte a un caractère très mystérieux, solennel, riche, et extrêmement émouvant. * On a trois plans sonores: les violons ont un motif unique pour toute la pièce, au rythme inchangé. Les notes ne varient qu’en fonction de l’harmonie. Le continuo maintient un rythme pulsé et identique tout du long (sauf à la toute fin quand il reprend le motif des violons). Cette austérité orchestrale a pour but d’installer l’auditeur dans une régularité qui permet aux voix d’être mises en valeur. Toute son attention se concentre sur elles et le texte qui est le plus important. * L’harmonie est très riches et comporte de nombreuses dissonances renforçant le caractère mystérieux du texte * Le plan de cette pièce est constitué de trois parties: les deux premières relativement identiques sur le même texte Et Incarnatus est de spiritu sanctu ex Maria Virgine, et une troisième isolée avec le cœur du texte le plus important: et homo factus est.
Mes 1 à 3L’orchestre (violons, continuo) installent le pourtour instrumental (motif et pulsation) Mes 4 à 13Les trois premières entrées se font de plus en plus aiguës Traitement syllabique du texte (1 note pour une syllabe). Après l’entrée des voix en imitation, elles donnent le texte au même moment: cela apporte une bonne compréhension du texte pour l’auditeur Mes 13 à 20Un motif nouveau sur ex Maria Virgine énoncé par deux fois à chaque fois en tierces Mes 23 à 32Symétrie avec le premier Et incarnatus car les voix entrent en imitation également, mais la distribution a changé, et la tonalité aussi (fa# mineur cette fois) Mes 32 à 39Symétrie également avec ex Maria Virgine. La distribution des voix a changé. Mes 41 à finNouveau motif sur Et homo factus est. Motif ascendant par paliers d’une très grande intensité car le texte est très fort à ce moment là: tout le mystère et la beauté de l’incarnation de l’esprit saint en homme est ici rendu. 4 - CRUCIFIXUS - Chœur et orchestre
* Effectif: flûtes I et II, violons I, violons II, altos, chœur à 4 voix, continuo. Mi mineur. * La partie la plus douloureuse de la vie du Christ pour lui et ses proches: c’est sa crucifixion, sa mort. Le caractère s’en trouvera évidemment lourd, pesant, triste. Bach reprend ici une pièce extraite d’une composition assez ancienne, puisqu’il faut remonter à 1714 dans le chœur de la cantate Weinen - Klagen Sorgen – Zagen BWV 12 pour trouver la source de ce Crucifixus. (Les pleurs et les lamentations, les tourments et le découragement, L’angoisse et la détresse, Voilà le pain noir des chrétiens, Qui portent le fardeau de Jésus). * Il s’agit d’une chaconne, c'est-à-dire d’une pièce dont le continuo observe un même motif répété inlassablement. On parle aussi d’ostinato. Le motif de basse est répété 12 fois auquel est rajouté une 13e section différente en sol majeur. A la manière d’un Lamento Ce motif contient en germe la douleur inspirée du texte: il procède d’un chromatisme descendant, procédé figuraliste bien connu pour évoquer la mort et la tristesse (comme dans la mort de Didon de Purcell par exemple). * Sur cette basse immuable, cordes et flûtes marquent une vigoureuse pulsation par des notes régulières et valeurs rythmiques simples. Cet habillage orchestral est destiné bien sûr à mettre en valeur les voix qui énoncent toutes une à une le mot Crucifixus avec des intervalles parfois extrêmement dissonants (quintes diminuées, secondes augmentées), autre figuralisme propre à exprimer la douleur portée par le texte. * Un ajout remarquable par rapport à la version initiale est l’ensemble des dernières mesures: alors que la tonalité de mi mineur était clairement affirmée voire martelée par cette basse de chaconne pendant toute la pièce, un éclairage subtil et magnifique vers sol majeur se fait entendre à la toute fin, lorsque ne subsistent que les voix et le continuo. Marqué dans le manuscrit original de la nuance piano, il apparaît clair que Bach - alors que la pièce n’est pas terminée - lève un voile prémonitoire sur la suite des événements: après la crucifixion, c’est la joie de la résurrection. * Les flûtes et les cordes se complètent en assurant la continuité rythmique de la mesure à 3 temps sur des motifs plus rythmiques que mélodiques. Encore une fois, cette austérité orchestrale a pour but d’installer l’auditeur dans une régularité qui permet aux voix d’être mises en valeur. Toute son attention se concentre sur elles et le texte qui est le plus important. * La plupart des lignes vocales et instrumentales sont descendantes, ce qui constitue un exemple fort de figuralisme: les lignes descendantes symbolisent la chute et la mort. ![]() JS Bach jeune 5 - ET RESURREXIT - Chœur et orchestre
* Effectif: trompettes, timbales, flûtes, hautbois, violons I, violons II, altos, chœur à 5 voix, continuo. Ré majeur. * Le retour des trompettes et timbales et de la tonalité de ré majeur signifie évidemment que le texte a totalement changé de caractère par rapport à la pièce précédente: c’est la joie de la résurrection du Christ. * Joie, virtuosité, fort volume sonore, tutti orchestral (tout l’orchestre) contribuent à exprimer le sens du texte. * A noter dès le départ la belle homorythmie des voix et de l’orchestre: cela rend le texte plus compréhensible, et lui donne plus de force. Ce qui n’empêche pas quelques épisodes en imitation (mes 10 et suivantes) et des vocalises jubilatoires. Ce début fait entendre aux sopranos et aux vents un motif qui sera récurrent. * Il y a de temps en temps quelques interludes orchestraux (sans voix, donc), dont un qui mène a un solo de basse (mes 74) mettant en valeur le texte et iterum venturus est cum gloria judicare vivos et mortuos * Après ce solo de basse se fait entendre une réexposition du tout début, mais sur un texte différent: cujus regni non erit finis Opposition clairement établie entre le Crucifixus et le Et resurrexit:
CONCLUSION Cette Messe en si est plus une somme du passé que témoignant des changements musicaux à venir. Comme pour l’Art de la fugue ou L’offrande musicale, les œuvres achevées à la fin de la vie de Bach demeurent totalement sourdes à l’esthétique galante que ses fils porteront ou même son contemporain Telemann. D’un contrepoint résolument savant et de part la présence permanente du continuo, cette Messe en si est un monument testimonial de toute l’œuvre de Bach. Un «chef d’œuvre suspendu dans le vide» affirme A.Basso montrant par la situation isolée de cette œuvre au regard de son temps. «Ainsi, une œuvre comme la Messe en si mineur pourra prendre l’aspect d’un chef d’œuvre suspendu dans le vide, d’une œuvre d’art polyvalente, dans laquelle le recours à plusieurs styles contrastants entre eux (…) constitue la raison première du message musical. Il ne faut pas voir, en somme, dans le fait que coexiste ici, à côté de formules datant de la Renaissance, du début et de la fin de l’ère baroque, un certain nombre d’ouvertures vers une musique plus «actuelle», une naïve tentative de concilier des tendances diverses, mais un symbole de la géniale inspiration qu’eut Bach de se situer hors de la mêlée, au dessus de tout et de tous, pour s’engager dans une lutte passionnée autant que désintéressée contre l’abus des conventions et des péchés de la mode. Sous cet aspect, le polyptique de la Messe en si mineur, quoique décomposé en divers panneaux, se révèle une œuvre compacte, homogène et conséquente, digne de représenter l’époque à laquelle elle fut créée, une époque de crise, mais d’une crise que Bach finalement ne subit jamais et surmonta même avec l’élan spirituel propre aux hommes sages et justes» A.Basso LEXIQUE BAROQUE: Terme appliqué au départ à l’architecture, la peinture et de façon générale à l’art du XVIIe siècle, opposé à celui de la Renaissance. En musique, la période baroque s’étend des débuts de l’Opéra (vers 1600) à 1750 environ. |
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