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- Première étape : Lecture expressive du texte par l’enseignant (ou écoute s’il s’agit d’un texte chanté). - Deuxième étape : Approche linguistique (lexique, morphologie, syntaxe, versification éventuelle, etc.). Importance de la langue en tant que telle : distinction éventuelle entre les différents registres utilisés en fonction des objectifs de l’auteur et des contraintes du genre littéraire choisi, etc. - Troisième étape : Approche culturelle. Élucidation des implicites culturels, explication des références explicites (mythologie, références historiques, politiques, etc.). Analyse des repères intertextuels. - Quatrième étape : Approche littéraire proprement dite : retour à l’auteur et à tout ce qui constitue son art, voire son génie. On prendra soin de revenir, dans cette dernière partie, sur l’importance de la langue par laquelle tout passe. - Cinquième étape : Conclusion sur le thème, son originalité. Appel à d’autres œuvres (francophones ou non) traitant du même thème. Sixième phase Elle consiste à mettre en place, au niveau de la compréhension comme à celui de la production (écrites et orales), les modalités et les techniques d’accès au SENS du texte littéraire. Il s’agit des exercices suivants, à faire travailler progressivement, une fois définitivement acquise l’idée qu’un texte exige de chacun de ses lecteurs une réaction individuelle, personnelle, originale, mais motivée, juste et honnête. - Épreuves écrites ▪ Étude d’un texte argumentatif. ▪ Commentaire littéraire. ▪ Dissertation sur un sujet littéraire. - Épreuves orales ▪ Étude d’un texte littéraire. ▪ Entretien. Conclusion L’observation de ces six phases, sans être obligatoire, constitue un canevas général qui pourra servir de repère au professeur à qui revient toujours, en dernier ressort, l’initiative de s’adapter au niveau réel de ses élèves. Un enseignement de la francophonie Une culture francophone plurielle Dès sa naissance officielle en 842, lors de la signature des Serments de Strasbourg entre Charles le Chauve, Louis le Germanique et leur frère Lothaire, la langue française a débordé des frontières de ce qui fut, plus tard, l’État français. Aujourd’hui, la francophonie désigne un ensemble de populations utilisant le français. Elles se répartissent ainsi : - Les pays de FLM (Europe et Canada francophones). - Les pays créoles (où le français est langue seconde, mais parente). - Les pays de français langue officielle ou de langue d’usage (qui ont été, pour la plupart, colonies françaises). - Les pays de FLE où le français est langue privilégiée (comme parfois en Europe centrale et orientale). Partout où il est parlé et écrit, le français est peu à peu approprié et revendiqué par ses locuteurs, qu’ils soient belges, québécois, acadiens, antillais, africains, libanais, égyptiens, vietnamiens, calédoniens, etc. Cette francophonie n’est plus imposée, mais choisie à divers titres. Tour à tour, et parfois simultanément, langue de culture, langue d’éducation, langue scientifique, langue de communication internationale, langue de travail ou de l’administration, le français fait désormais partie du patrimoine culturel de peuples très différents, aux identités parfois très marquées. C’est cette diversité culturelle qui fait la richesse de la francophonie. L’avenir du français en francophonie repose sur le dynamisme de la langue française, c’est-à-dire sa capacité à se prêter, à s’échanger, à favoriser le multilinguisme. Le français, pas plus aujourd’hui qu’en 842, n’est plus la propriété jalouse des seuls Français. Il appartient à l’ensemble de la communauté francophone qui représente plus de 100 millions de locuteurs répartis dans le monde entier. Un enseignement intégré L’enseignement de cette culture francophone sera intégré à celui de la langue, puis à celui de la littérature. Il ne s’agit donc pas de plaquer un cours fastidieux de « francophonie » sur un cours de FLS, mais d’assurer en toute conscience l’inévitable charge culturelle de tout enseignement linguistique. Un enseignement progressif L’identification d’un programme culturel francophone inscrit dans le cursus scolaire se déroule donc dans le temps et conduit donc à penser à une progression didactique. Cette progression correspond à des objectifs explicites et à des compétences différentes selon les niveaux d’enseignement. Elle se traduit par des modes d’approche adaptés à l’âge des élèves. Elle va d’une sensibilisation implicite à la francophonie à une approche réflexive idéologique et institutionnelle en passant par une approche ludique puis culturelle et scientifique. Une démarche active Pour éviter la transmission dogmatique et finalement peu efficace d’un corps de doctrine francophone, il est préconisé une démarche active de découverte et d’appropriation qui impliquera l’élève dans la construction progressive de cette culture francophone vivante. Conclusion Rôle, place et statut des langues en présence, nouvelles exigences méthodologiques nées de ces situations de coexistence linguistique et culturelle imposées par l’Histoire, tels sont les éléments inéluctables à prendre en compte par les systèmes éducatifs concernés par cette réalité érigée en concept qui a pour nom FLS. Mais il faut aller plus avant. Un système éducatif, pour être efficace, doit permettre l’épanouissement de ceux qu’il a l’ambition et le devoir de former. Il ne s’agit pas, ici, encore une fois, de se contenter de simples recettes. L’Afrique a besoin de penseurs, de créateurs pour fonder son propre mode éducatif intégrant les valeurs de ses cultures, les exigences des situations multilingues qu’elle connaît et, enfin, les nécessités d’un développement durable, fondé sur le respect de ses identités profondes, c’est-à-dire de celles de tous ses acteurs. Quelques principes pourraient guider cette quête de la vérité en éducation. Ce pourrait être les suivants : - Le développement des aptitudes à la compréhension d’un monde extérieur très difficile à saisir dans son homogénéité et sa solidarité, du fait même de sa diversité. - Le développement des aptitudes à la compréhension et la production du sens et de la richesse de cette diversité, sous toutes ses formes, qui est la caractéristique essentielle de l’Afrique. - L’accomplissement de soi à informer, à s’informer, à communiquer, à s’ancrer dans son imaginaire et dans son identité, au plan collectif et individuel. Illustration de la démarche référentielle |