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La question de l’intégration de l’environnement dans les préoccupations géostratégiques ne semble pourtant pas totalement inévacuable. C’est que ce que semble penser François Géré, pour qui cela coïncide avec la concept militaire de grande stratégie. ce concept, rappelle F. Géré a été réactivé durant ces quinze dernières années dans le monde anglo-saxon pour désigner l’ensemble des réflexions, décisions et mise en oeuvre de moyens visant à conserver et à promouvoir l’intérêt des Etats dans une ambiance conflictuelle. Nous distinguerons ici l’ambiance conflictuelle à la fois de l’ambiance compétitive et de l’ambiance agonistique. L’environnement a toujours joué un rôle dans les stratégies étatiques parce qu’il faisait l’objet d’une volonté d’appropriation compétitive, puis conflictuelle, et parfois finalement agonistique. Mais la vision est toujours restée ponctuelle, localisée, ou élémentaire : ma terre, mon espace maritime, etc. La période actuelle se caractérise par une authentique mutation caractérisée par : -la révolution nucléaire -une maîtrise et une utilisation croissantes de l’espace circumterrestre. ces deux approches nouvelles ont fait de la planète un objet singularisable, donc distanciable et en même temps fragile, puisqu’il devenait possible de mettre fin à son existence ou du moins aux conditions d’existence de l’humanbité à sa surface. Le rapport ancien de lutte entre l’homme et la “nature” s’inverse : ce n’est plus à l’homme de se protéger contre la sauvagerie de la nature, mais à la terre de reciviliser l’homme perçu comme prédateur dangereux. Comment cette situation est-elle intégrée dans la grade stratégie des Etats ? En vérité, on en est pour beaucoup aux balbutiements, à l’éveil . La préoccupation écologique est un facteur relativement récent pour la conscience humaine. Son insertion dans une stratégie d’Etat constitue un phénomène encore plus nouveau. Certains Etats sont beaucoup plus avancés que d’autres. D’où l’importance du cas américain. Buts généraux : dominer les termes du partage des richesse et le régime de distribution. Etablir un contrôle hégémonique des lois de gestion de la planète : qui dit le droit ? Pour un Etat, il s’agit donc de s’efforcer d’organiser l’ordre planétaire selon les critères qui paraissent les plus conformes à la nature de son fonctionnement économique et aux caractéristiques de son droit. Manipuler l’argumentaire et la sensibilité écologiques comme outils de pression sur l’autonomie de décision d’autrui et, le cas échéant, comme justificatif de recours à la force. Bref, qui dit la santé de la planète, gouverne la planète. F. Géré examine le rôle de l’environnement dans la grande stratégie des Etats-Unis en présentant un certain nombre de cas : -la notion de patrimoine commun de l’humanité : antarctique, fonds-marins, espace. -le rôle des préoccupations environnementales dans les relations avec l’europe de l’Est et les pays issus de l’ex-URSS dans la guerre froide . Notamment dans le domaine chimique et nucléaire . Un lien étroit s’établit entre environnement et non-prolifération . Le rôle de l’environnement comme justificatif de pression sur certains Etats et la manipulation de la préoccupation écologique (exemple des puis koweitiens incendiés par l’.i.Irak;). Tom Jacobsen étudie la confrontation entre ces nouvelles nécessités géostratégiques et la manière dont l’appareil politique américain réagit, plutôt lentement, et sur la base classique de l’unilatéralisme. T. Jacobsen constate que la construction d’un .i.nouvel ordre mondial qui incorpore le .i.globalisme; écologique est un but admirable et peut-être un pas nécessaire dans l’évolution humaine. Pourtant, elle n’est pas inévitable immédiatement. Le système des Etats moderne demeure viable, et on doit reconnaître que sa transformation est un processus de très long terme. La .i.souveraineté d’Etat; est un bien jalousement préservé. C’est certainement vrai pour les Etats Unis où une longue histoire de l’.i.isolationisme; a ouvert la voie à un internationalisme de caractère fondamentalement unilatéral dans les années d’après guerre. Malgré la fin de la guerre froide, il existe peu d’indices que les Etats Unis sont prêts à admettre que cet .i.unilatéralisme ;est devenu anachronique. Comme il s’est déjà révélé comme un obstacle formidable aux efforts coopératifs pour une gestion globale des ressources, de futurs efforts pour forger un .i.ordre géopolitique environnemental; viable seraient bien inspirés de commencer par apprécier pleinement les fondements historiques et idéologiques de cet unilatéralisme. Dans les années 1980, la reconnaissance d’impacts anthropiques néfastes sur les fonctions fondamentales des .i.écosystèmes globaux;, a créé de nouveaux, d’authentiques problèmes globaux, lesquels, combinés avec l’internationalisation continuelle de dilemmes environnementaux auparavant localisés, ont constitué une problématique environnementale globale. A la fin de la décennie, une révolution dans la configuration globale du pouvoir a mis une fin à la .i.guerre froide;. La plupart des analyses de la fin de la guerre froide se sont demandées si la nouvelle multipolarité conduirait à la paix, à la stabilité et à la coopération, davantage ou moins que la précédente .i.bipolarisation;. Les réalistes soutiennent que plus est grand le nombre de joueurs importants, et plus l’occasion d’un conflit grandit. Les globalistes inclinent à penser que la nouvelle multipolarité forcera la suprepuissance restante à devenir plus sensible aux intérêts de ses partenaires. Le nombre de pôles dans le système peut être moins important que le caractère de ce système et des acteurs qui le forment. Si c’est le cas, la question pertinente est : que signifie la fin de la guerre froide en termes d’évolution des Etats, du système des Etats et de notre perception de celui-ci. Le sommet de la Terre à .i.Rio; a montré la possibilité d’un niveau moins inhibé de coopération internationale, sous le paradigme du “.i.vaisseau spatial Terre;”. Mais la teneur “Amérique d’abord” de la campagne électorale américaine s’apparente d’avantage à une “chaloupe de sauvetage” nationale. La version réaliste du système international comme règne anarchique des Etats intéressés, utilitaristes, est encore jugé comme une évidence par beaucoup aux Etats-Unis. Le réalisme a bien servi les intérêts américains pendant la guerre froide. les Etats Unis étaient capables de tenir le rôle dirigeant global, tout en conservant un degré remarquable d’autonomie politique. Bien que friand de rhétorique multilatérale, les Etats-Unis ont rarement accordé du pouvoir réel à des groupes multilatéraux dans des domaines de portée significative. Dans celui de l’environnement, l’unilatéralisme américain signifia d’abord un rôle dirigeant fort. Dans les années 70, les Etats-Unis prirent la tête sur pratiquement tous les fronts de protection de l’environnement. Dans les années 90, le même unilatéralisme devint un obstacle sérieux aux tentatives de forger un réseau d’accords de protection environnementale globale. de la .i.loi sur la mer; à la .i.convention sur la biodiversité;, les Etats-Unis ont manoeuvré pour ralentir les progrès et affaiblir les engagements. Cet usage négatif de la puissance américaine a constitué une abdication du leadership américain dans le domaine environnemental, et a éventuellement affaibli le rôle dirigeant des Etats unis dans d’autres domaines. La crise de la diplomatie environnementale américaine a donné à l’Europe, et à un moindre degré au Japon, une crédibilité renforcée auprès du tiers-monde. L’élection de Bill .i.Clinton;, avec son choix d’Al .i.Gore; comme vice-président augure bien d’une diplomatie et d’un globalisme environnementaux, pour le court terme. Cependant, comme l’expansion économique nationale est la première priorité de Clinton, il pourrait résister aux initiatives environnementales globales coûteuses, tout comme .i.Bush; et .i.Reagan;.De plus, une victoire républicaine dans quatre ou huit ans pourrait renverser maintes initiatives entreprises par Clinton. Et même avec un Démocrate à la Maison-Blanche et un environnementaliste avéré à ses côtés, les forces ataviques de l’unilatéralisme américain freinent l’adoption du paradigme “vaisseau spatial Terre” comme guide de la diplomatie environnementale, malgré la fin de la guerre froide. Elles demeurent une menace pour tout programme de long terme pour la protection environnementale globale qui requière un engagement soutenu pour être fidèles aux décisions des corps internationaux. Si jamais elles prévalaient, les Etats-Unis pourraient perdre la capacité à diriger dans ce domaine critique. Clinton, aussi bien que ceux intéressés à construire un nouvel ordre mondial, doit garder à l’esprit la persistance d’un “exceptionnalisme américain”, et travailler à le remodeler sous une forme environnementale plus bénigne. Clinton peut choisir le long terme en convertissant le paradigme réaliste du “bateau de sauvetage”, dans celui du “vaisseau spatial terre”, mais il doit aussi pourvoir aux exigences de l’exceptionnalisme américain. Selon T. Jacobsen, l’Europe, le Japon et les Nations Unies pourraient aider ce processus en avançant vaillamment sur les sujets comme le réchauffement climatique, la biodiversité, et le développement durable, sans se préoccuper de la participation américaine, et en brocardant continuellement les Etats-Unis sur leur perte du leadership. Au fond, T. Jacobsen semble penser que la question environnementale peut pousser à la démocratisation de la vie politique mondiale, du fait même qu’elle exige de dépasser les égoïsmes de grande puissance et de se défaire de la tentation du “roi fénéant” vivant à grands frais sur les épaules de ses porteurs. Ecologiste, Craig B..i. Davis, croit encore davantage à la perspective d’une politique écologique mondiale. Mais lui aussi pense qu’il faut qu’une maturation ait lieu, et que les tenants de cette vision du monde triomphent des réticences du traditionnalisme politique classique des Etats-Nations. Pour Davis, la politique étrangère américaine depuis la deuxième guerre mondiale a été dominée par les notions politico-militaires de la sécurité nationale, qui sont fondamentalement à orientation conflictuelle, car elles mettent l’accent sur les menaces sur nos frontières, nos styles de vie, et sur notre système politique, en provenance de forces extérieures à ces frontières. Les menaces sont donc regardées comme externes et immédiates, et le pouvoir est pensé dans cette perspective comme un jeu à somme nulle. Il y a peu ou pas du tout de place dans cette définition pour les menaces internes qui pourraient provenir d’une économie en déclin ou de ressources taries, ni pour les menaces de long terme comme celle d’un environnement dégradé. Il n’y a guère plus de place pour l’idée que la sécurité du futur, avec des pays se débattant dans des problèmes environnementaux et économiques, dépendront de plus en plus de notre capacité à coopérer entre les frontières plutôt que de combattre à travers elles. Mais les tentatives d’étendre la notion de sécurité nationale à des menaces telles que la diminution des ressources, la dégradation environnementale et de réorienter la pensée de la sécurité loin du conflit et vers la coopération, rencontrent une dure opposition de la part de la communauté traditionnelle dans l’Académie et au gouvernement. Les traditionalistes soutiennent que les problèmes environnementaux et économiques peuvent, certes, être des préoccupations importantes et parfois urgentes, mais qu’ils ne dev-raient pas entraîner de redéfinition de la sécurité nationale. Ils ne sont pas vraiment comparables aux menaces politico-militaires qui onté été au centre de la pensée militaire et de la formulation des orientations politiques. Les traditionalistes insistent : la sécurité nationale devrait continuer à être définie en termes étroits, incorporant seulement les éléments qui sont susceptibles d’entraîner des mouvements d’armes et d’armements à travers les frontières nationales. Cette conception étroite de la sécurité nationale ignore les préoccupations plus larges qui étaient inhérentes aux définitions les plus traditionnelles de la sûreté nationale. Toutes les définitions de celle-ci comprennent trois objectifs sous-jacents : la prévisibilité, la flexibilité et le contrôle. Les peuples et les nations sont en sécurité quand leur monde est prévisible, quand ils ont de la flexibilité dans leurs choix, et ont un contrôle raisonnable sur leurs vies. Cette sûreté est aujourd’hui menacée par la dégradation de l’environnement qui vise les systèmes écologiques soutenant nos systèmes économiques et politiques. Des écosystèmes stables sont prévisibles, flexibles, et montrent des contrôles internes puissants. Dans des écosystèmes endommagés, ces traits essentiels sont perdus, déstabilisant à leur tour le monde social qui dépendent d’eux. Selon Craig B. Davis, ne argumentation forte peut être avancée pour étendre la définition de la sécurité nationale aux menaces de la dégradation de l’environnement. Elle requiert de modifier notre pensée pour introduire les menaces de long terme, les réalités “à somme nulle” des écosystèmes naturels, et la reconnaissance que les problèmes d’environnement ne connaissent pas de frontières. Assurer notre sécurité dans l’avenir exigera que nous développions des méthodes coopératives de résolution des conflits entre et parmi les nations. UN SUBSTITUT A LA GUERRE FROIDE : UN SUBSTITUT A LA GUERRE FROIDE : LA GUERRE A LA POLLUTION Pierre Samuel Mikhail Gorbatchev aurait dit aux occidentaux : "Nous allons vous faire une chose terrible : nous allons vous priver d'ennemi". En effet, à moins de réussir une profonde transformation à la fois matérielle et spirituelle, bref une vraie révolution dont l'histoire ne donne pas d'exemple, une société a besoin d 'un ennemi. La guerre et la préparation à celle-ci remplissent de nombreuses fonctions. Je vais d'abord les analyser, puis écarter comme dérisoires les ennemis humains susceptibles de remplacer le Bloc de l'Est, et enfin montrer que la société occidentale peut (et est en train de) se créer un excellent ennemi. Je me suis efforcé de n'apporter et de n'analyser que des faits objectifs, sans porter sur eux aucun jugement de valeur. LES FONCTIONS DE LA GUERRE ET DE LA PREPARATION A CELLE-CI En 1967, l'économiste américain J.K. Galbraith a préfacé un livre intitulé "La paix indésirable ; rapport sur l'utilité des guerres" (Ed. Calman-Lévy, 1968), qu'il attribue à quelque "think tank", mais qu'on soupçonne avoir été écrit de sa plume. Ce livre décrit quelques fonctions de la guerre. Voici celles qui me semblent essentielles aujourd'hui. I) La stabilisation de l'économie Ce qui suit concerne les économies dites "de marché". On sait que les crises de dépression et de chômage nées vers 1930 n'ont commencé à être surmontées que grâce à de très grands programmes d'armement : en Allemagne à partir de 1933, aux USA vers 1940. Fruits de la guerre froide, l'industrie de guerre et ses annexes (atome, espace ...) ont continué à porter l'économie américaine pendant les décennies qui ont suivi 1945. La France a profité de sa position de 3ème exportateur mondial d'armes. Ce sont les commandes militaires qui rendent les avionneurs américains compétitifs face aux subventions civiles reçues par l'Airbus européen. Plus généralement, lorsqu'un pourcentage important des activités d'un pays est orienté vers la guerre (5 % au moins au plan mondial, davantage aux USA et encore plus dans l'ex-URSS), il est soumis à une direction politique discrétionnaire, ce qui constitue un volant de l'économie, un puissant moyen d'agir sur elle, un stabilisateur. De plus, une dépense militaire est exempte des analyses coût-bénéfices, qui sont toujours désagréables et souvent hasardeuses, ni a priori,ni même a posteriori lorsqu'aucune guerre ne vient tester l'efficacité du matériel chèrement acquis (mézalor, il est trop tard !). On pourrait objecter que certains Etats, la France en particulier, ont tenté d'agir sur l'économie via de vastes programmes civils puissamment soutenus par eux : ici Concorde, le programme électro-nucléaire, les télécoms, Ariane, Super-Phénix, les autoroutes, les TGV. Mais l'effet de ces programmes n'est que temporaire car, une fois lancés, ils sont soumis aux lois du marché, à la demande de la clientèle, à la concurrence d'autres moyens de satisfaire la demande, aux effets de saturation. Ainsi EDF, en situation de surcapacité et obligée de rembourser ses emprunts, a dû raréfier ses commandes. Tandis que, si une volonté politique fondée sur l'existence d'un ennemi bien visible parvient à le justifier, il ne peut y avoir de raison de freiner les commandes de chars ou d'avions de combat, ni de cesser la course aux armements. Autre objection : la politique d'armement de Reagan-Weinberger semble avoir épuisé l'économie américaine et l'avoir rendue vulnérable à la compétition d'économies comme l'allemande et la japonaise où les productions civiles ont la priorité. Mais l'effort d'armement fourni par les USA à partir de 1980 n'était rien à côté de celui de 1940-1945 qui, lui, avait au contraire stimulé l'économie américaine. La nocivité de la politique de Reagan-Weinberger est venue de son mode de financement et de l'absence de freins à la spéculation : elle fut, sur le moment, rendue financièrement indolore par le refus d'augmenter les impôts ; peut-être, malgré des incantations contre "l'Empire du Mal", Reagan n'était-il pas sûr d'un consensus qui n'avait pas manqué à Roosevelt, surtout après Pearl Harbour ? Autrement dit, sous Reagan, la fonction idéologique de la guerre (voir 3) n'était pas bien remplie. Un peu partout, les économies souffrent déjà des tentatives de récolter "les dividendes de la paix". En France, par exemple, on entend les plaintes des villes privées de garnisons, on prévoit la perte de 100.000 emplois dans les industries d'armements, et la Polynésie souffrira de l'interruption d'importants flux financiers en cas d'arrêt des essais nucléaires. 2) Un moteur pour les sciences et les techniques. Le pourcentage des crédits de recherche consacrés à la guerre est, en particulier dans les pays "guerriers" (USA, Grande-Bretagne, France, ex-URSS, Irak, Israël ...), nettement plus élevé que le pourcentage du PNB consacré aux armements. Environ la moitié des scientifiques et ingénieurs, soit environ 5 millions au plan mondial, travaillent pour la guerre. Il est bien connu que sa préparation est de plus en plus pointue (ogives nucléaires, missiles, moyens d'observation, armes "intelligentes" ...) et que le complexe scientifico-militaro-industriel reste puissant. Sans porter de jugement de valeur, les retombées civiles de la recherche militaire récente ont été nombreuses : aviation civile, fusées et satellites, électricité nucléaire, transistor, ordinateurs ; développement des pesticides et défoliants (guerre du Vietnam), des antibiotiques, des prothèses pour blessés. 3) Un ciment idéologique La capacité de faire la guerre est une des caractéristiques d'un gouvernement national et une nation se définit par rapport et par opposition aux autres. Lorsqu'ils cherchent à s'unir plus étroitement, des Etats tendent à mettre sur pied "une politique extérieure et de sécurité commune", voir traité de Maastricht. Plus pratiquement, l'existence d'un ennemi, d'une menace extérieure, aide les dirigeants à imposer une discipline aux aspects variés. Propagande, cérémonies, défilés, remises de décorations sont parmi les outils employés. Le service militaire est, en grande partie, une école de discipline ; ce n'est pas un hasard si les fils des classes dirigeantes, qu'on juge mieux intégrés que les autres, y échappent souvent par le biais de "planques" variées ; ce n'est pas non plus un hasard si la substitution d'une armée de métier au service militaire rencontre tant de résistances malgré son incontestable efficacité dans les conditions actuelles. Bref, il s'agit de tenir les jeunes bien en main : "Ah ! ces jeunes ! il leur faudrait une bonne guerre !". Bien entendu, ce rôle d'aide à la cohésion politique et sociale ne peut être rempli que si l'ennemi est bien visible et incontestablement dangereux. Plusieurs guerres récentes (les deux du Vietnam, celle d'Algérie), même menées par un régime totalitaire (Afghanistan), ont été perdues faute de cette condition. Le consensus s'obtient plus facilement s'il s'agit de territoires peuplés par des nationaux (Falklands). La préparation idéologique à la guerre du Golfe a été assez bonne, mais aurait-elle suffi si elle avait été longue et meurtrière pour les alliés? Vu le bruit qui est fait autour de la vingtaine de victimes du "friendly fire", on peut en douter. 4) Deux fonctions quelque peu dépassées. Les guerres ont souvent été, dans le passé, des luttes pour l'accès aux richesses : guerres franco-anglaises du 18ème siècle pour la possession de l'Inde et du Canada ; conflits franco-allemands pour le contrôle des mines de la Lorraine et de la Sarre ; l'attaque nazie vers l'Est en vue d'un "Lebensraum" et des pétroles du Caucase... Mais, vu le potentiel destructeur des armes modernes, on a maintenant trouvé des instruments plus efficaces, comme la Banque Mondiale, le FMI, le GATT. Les richesses deviennent d'ailleurs moins matérielles que technologiques. Et demain, peut-être, les biotechnologies permettront de remplacer les produits tropicaux. Seul l'accès aux ressources énergétiques, pétrole du Moyen-Orient en premier lieu, peut encore donner lieu à des conflits armés ; ce facteur ne fut pas étranger à la guerre du Golfe. On a dit aussi que la guerre est un exutoire à l'agressivité humaine. C'était vrai autrefois et vrai encore pour les populations de l'Est dont les aspirations, trop longtemps réprimées, s'expriment par des infra-nationalismes exacerbés et des guerres fratricides. Mais, pour les Occidentaux et sur le plan physique, les conditions de la guerre moderne limitent cet exutoire aux rares corps susceptibles de se battre réelle-ment : paras, commandos, Légion, Marines, certains agents secrets. Cet exutoire physique joue peu pour les bien plus nombreux militaires chargés de la logistique, du service presse-boutons des canons et des missiles, ainsi que du maniement des ordinateurs qui leur sont associés. Les alentours des matchs de football, les barrages routiers et certaines formes de terrorisme sont de meilleurs défouloirs. Mais l'agressivité a aussi son aspect psychologique : il est bien commode d'avoir un ennemi à qui attribuer tous nos maux. On rejoint ici la fonction 3. |
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