Un tournant géopolitique vers le nouvel ordre mondial et la gestion de l’environnement ?








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II.

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L'environnement, enjeu de nouvelles relations politiques et diplomatiques

Chapitre 4.

Conflits de proximité : Communautés, Nations, Territoires




Le problème, vu de plusieurs régions du monde.


Dans ce chapitre sont passées en revue quelques situations typées, caractéristiques de la problématique de l’environnement dans plusieurs régions du monde. On y verra clairement combien l’environnement y ait saisi dans un contexte politique particulier et y trouve son sens : par exemple, en Europe occidentale, l’environnement n’est qu’un des chapitres du processus d’unification, alors qu’à l’Est, c’est, au contraire, le redéploiement des logiques nationales, voire ethniques, qui aspire l’environnement dans ses conflits. En Amérique, la question oscille entre le vaste niveau des négociations commerciales continentales, et le fourmillement de problèmes communautaires et territoriaux. Pour de nombreux autres pays, l’environnement est surdéterminé par l’opposition Nord-Sud. On se demande, au vu de cette fragmentation de l’objet, s’il faut s’en plaindre ou s’en réjouir : s’en plaindre parce que, visiblement, les questions écologiques ne sont pas en core prises au sérieux dans leur propre dimension géopolitique; s’en réjouir parce qu’une éventuelle unification pourrait s’opérer en faisant la somme de logiques conflictuelles.

Parlant de tentatives de gestion environnementale entre les pays frontaliers de la zone Sarre-Lorraine-Luxembourg, Bernard Crousse évoque surtout deux secteurs (transport des déchets, activités de recyclage) où :

1]les réglementations environnementales actuelles (régionales, nationales, communautaires, etc.) sont multiples;

2]et les mécanismes économiques qui jouent dans la gestion de l'environnement et dans les activités de l'éco-business présent ont des effets évidents sur la sécurité et/ou l'insécurité environnementales dans la région étudiée. Le chercheur formule des constatations sur la formation de nouveaux espaces environnementaux en relation avec les espaces administratifs traditionnels (Etats, régions, provinces, communes) et les nouveaux espaces économiques qui se constituent simultanément. Or ces dynamiques génératrices elles-mêmes de nouvelles sécurités et de nouvelles insécurités.

Du côté américain, Carlos Ballesteros étudie le processus de l’intégration commerciale entre les .i.Etats-unis;, le .i.Canada ;et le.i. Mexique;., en rapport avec les .i.politiques environnementales;. Il examine les problèmes environnementaux de ces trois pays, pris comme une seule unité géopolitique, ce qui permet de relier plusieurs questions comme : les différences et les niveaux de développement, les interrelations des structures industrielles et agricoles, l’harmonisation des politiques écologiques, les migrations, et la diversité culturelle. Carlos Ballesteros considère également le problème de reconceptualiser la notion de “frontière”, car pour le Mexique, la contiguïté avec la plus grande nation industrielle et militaire dans le monde, est une grande préoccupation. Le résultat de ces considérations est l’idée d’incorporer le concept de sécurité environnementale dans les relations politiques entre nations de divers niveaux de développement. En même temps, ce concept devrait pouvoir être adapté aux changements auxquels la formation de nouveaux blocs économiques donne lieu. On sait quelle importance ont pris ces derniers temps dans la discussion sur l’ALENA les arguments sur le fait que la différence de respect de l’environnement entre pays ne devrait pas pouvoir être utilisé par les Industriels pour déplacer leurs investissements de la région la plus respectueuse à la moins. Ce cas montre à l’évidence comment l’environnement n’est pas considéré en soi mais pour sa seule valeur éventuelle d’obstacle à l’activité économique.

Jullian Allison étudie les .i.négociations internationales; de l’environnement à propos des .i.pollutions aériennes transfrontières;.. Elle analyse en Amérique du Nord la variation des réponses internationales aux problèmes environnementaux, et y applique la théorie des négociations. Son but est d’approfondir la compréhension théorique de la négociation internationale des accords sur l’environnement. Quels intérêts, nationaux ou régionaux sont-ils en jeu ? Qui perd et qui gagne ? Qu’est-ce que le gagnant gagne ? et comment le perdant est-il indemnisé ? Y a-t-il un modèle pour étendre les efforts internationaux pour résoudre les problèmes environnementaux communs ? Et comment les organisations internationales pourraient-elles faciliter les négociations pour préserver l’environnement ?

La litttérature courante sur la coopération internationale traite peu ces questions parce qu’elle se centre sur les similitudes dans les attitudes des Etats pour préserver l’environnement humain. Les intérêts communs sont sans doute utiles aux efforts de coopération des Etats. Cependant l’insistance sur eux obscurcit les différences fondamentales entre les Etats aux niveaux international et national. Les accords qui découlent de la coopération environnementale dépend de liens et de transactions politiques spéciales, d’échanges et de réglements de comptes entre les Etats, autant qu’entre des groupes subnationaux. Comprendre ces accords exige une analyse des marchandages que réalisent les Etats dans les négociations de leurs affaires environnementales.

Dans la pollution aérienne transfrontières, le mouvement des polluants entre les frontières nationales s’effectue, bien que pas exclusivement, par les pluies acides. Les accords pour réduire la pollution de l’air sont considérés par le public comme preuves d’un souci renforcé de l’environnement par les parties. Mais Jullian Allison soutient que ces accords sont, en fait, les résultats de marchandages qui résolvent aussi bien des conflits d’intérêts internationaux que subnationaux, conflits qui peuvent être très éloignés de la question environnementale. L’action internationale pour réduire la pollution transfrontalière peut être ainsi comprise en tant qu’elle sert des intérêts particuliers d’Etat ou hors Etat, et cela indépendamment de tout impact qu’elle peut avoir sur le problème lui-même.

Cet aspect d’inféodation du thème environnemental à d’autres intérêts nous est aussi montré à propos des revendications ethno-territoriales. ? Ainsi J. Rick Ponting et Gladys Simmons nous exposent le cas du Projet .i.Grande Baleine;, les .i.Indiens Cris; et le Québec. Il s’agit d’un multi-conflit intense entre deux groupes nationaux : les Indiens Cris du Québec du Nord, et la société québecoise au sens large, à propos du projet de construction hydro-électrique de dix milliards de dollars américains, connu dans les médias sous le nom de Projet II de la Baie James, projet “Great Whale River”, ou projet “Grande Baleine”.

L’étude de cas n’aborde que l’une des séries de conflits environnementaux entre les aborigènes et la société canadienne, remontant au milieu des années soixante-dix, voire bien avant. Les Cris ont porté le problème au niveau politique en Europe, au .i.Canada; et aux Etats-Unis, arguant que le projet causerait des dommages environnementaux irréparables à leurs terres et à leur mode de vie. Ils ont obtenu la suspension du projet, et peut-être son abandon. Un propos des auteurs est d’expliquer l’intensité du conflit. Un autre est d’utiliser l’étude de cas pour démontrer l’utilité analytique d’unir l’approche de la construction sociale (la production de la revendication) et celle du “cadre d’alignement” dans la littérature sur la mobilisation des mouvements sociaux. Les données sur lesquelles nous nous centrons sont les discours utilisés hors du Canada dans les expressions publiques et les publicités par les principaux protagonistes Cris et Québécois, cherchant à persuader des auditoires étrangers et des décideurs de la validité de leurs définitions respectives de la situation. Ponting et Simmons concluent qu’un tel mariage conceptuel n’est pas seulement analytiquement fructueux, mais qu’il est particulièrement approprié pour comprendre les conflits environnementaux qui prennent une dimension internationale à l’ère du “nouvel ordre mondial”.
L’approche de Sai Felicia Krishna-Hensel à propos de la représentation autochtone de l’environnement est assez différente : elle explore la relation entre les attitudes culturelles, la productivité économique et la conservation, et affirem qu’il est possible d’interprêter les attitudes des sociétés américaines autochtones comme des méthodes de gestion des ressources. Le concept de souveraineté n’existe pas en soi, ou en provenance de la discussion politique classique, mais y émerge de l’usage et du contrôle des ressources naturelles. La relation entre l’homme et son environnement y a été déduite d’une synergie entre les activités de .i.subsistance;, la technologie, l’organisation sociale et la .i.conception du monde;. Ce “synergisme” offre des contrastes significatifs avec l’approche occidentale de la souveraineté, basée sur le concept d’.i.Etat-Nation;.


En Europe de l’Est, les questions nationales apparaissent immédiatement dans le débat, faisant de l’environnement un “prétexte” à l’affirmation. Sandor Kérékès évoque la possibilité d’une protection de l’environnement entre Hongrie et Républiques tchèque et Solvaque. Il souligne que la région centrale de l'Europe de l'Est vit une période de transition sans précédent dans l'histoire jusqu'à nos jours. Menée par voie technocratique, la rapide transformation de ces pays en économies de marché pourrait paraître comporter de nombreux avantages, étant donné certaines conditions sociales, politiques et techniques. Néanmoins, Kérékès suppose que cela peut poser d’autre problèmes dans la perspective d’une transition de .i.longue durée;.

Il tente de montrer qu'une transition graduelle est nécessaire, pour respecter un développement "maintenable" et respectant l'environnement. Beaucoup d'incertitudes demeurent sur ce qu'il est possible de réaliser dans l'économie, car les conditions internationales sont plus défavorables qu'on pouvait l'espérer. L'impact de la récession mondiale se combine avec l'instabilité des pays voisins. Une précondition pour une politique environnementale est un large soutien social, une majorité se manifestant en faveur d'un développement compatible avec la maintenabilité.

La politique environnementale devrait favoriser la décentralisation. En fait, le soutien populaire semble largement lié à l'idée que les gains de temps et d'espace peuvent être réalisés au profit de l'environnement local (de proximité). On devrait insister sur le fait que les risques environnementaux et technologiques dans les pays de l'Est sont d'une nature fondamentalement différente de ceux qui ont été l'effet des institutions et des politiques dans les pays de l'Ouest. De mauvaises conditions de vie sont peut-être les plus grands risques que courent les populations à l'Est.

De plus, les pays occidentaux se sont engagés dans des politiques environnementales avec des institutions démocratiques sûres, une économie de marché fonctionnant correctement, des infrastructures technologiques performantes . Qui plus est, rappelle Kérékès, les atteintes à l'environnement y ont été beaucoup moins graves que dans beaucoup de régions des pays de l’Est. Par conséquent, l'application de l'idée de développement durable aux pays d'Europe de l'Est, demande une coopération régionale aussi bien qu'une considération attentive aux spécificités de chaque région et de chaque pays qui la compose.

Janos Szlàvik rejoint ce point de vue en soulignant combien les sociétés d’Europe centrale et de l’Est sont entrées dans une période de transition avec des problèmes politiques, économiques et environnementaux aigus. Les dettes accumulées pèsent lourdement sur le présent et l’avenir. Plusieurs milliards de dollars sont dus au système financier international, et une somme quasi-indéterminable, est redevable aux dégradations de l’environnement. Selon certaines estimations, les dommages environnementaux annuels se monteraient à 10 à 15% du PNB (selon d’autres indications, les dommages causés par le seul trafic routier atteindraient 5 à 7% du PNB). De toute façon, il est vraisemblable que les dégats environnementaux accumulés de la région sont plus élevés que la dette extérieure. Les deux types de données montrent que ce type d’économie se sont révélées intolérables d’un point de vue écologique et économique. Les économistes, les planificateurs et les ingénieurs, à l’Est comme à l’Ouest, recherchent des voies par lesquelles les modes de consommation traditionnelle pourraient être changées. Dans le cas idéal, la direction du changement coïncide avec la théorie de Robert .i.Reich; sur “la production de grande valeur”, opposée à “la production de grand volume”, ce qui constituerait une situation nouvelle, également pour le cas de l’environnement. Les espoirs pour réconcilier l’écologie et l’économie ont été ravivés par le fait que la réduction substantielle de la consommation des ressources puisse conduiere à la réduction des émissions polluantes et des déchets (changement structurel amical pour l’environnement).

Tout ne peut être analysé, à l’Est en termes de difficultés de transition : comme le souligne Branko .i.Bosnjakovic;, il faut aussi accorder une attention particulière aux situations où les conflits politiques transfrontières ont des incidences sur la qualité de l’environnement, et vice versa. Plusieurs exemples peuvent en être donnés le long du Danube. Le conflit politique et militaire dans le territoire de l’ancienne Yougoslavie est un autre cas frappant d’impacts environnementaux considérables.

Les aspects environnementaux ne sont pas en général les causes primaires des conflits politiques, mais qu’elles se trouvent enchâssées dans la configuration sous-jacente qui a conduit à la guerre. Bosnjakovic suggère que les préoccupations environnementales peuvent conduire à élever la conscience d’une nécessaire coopération transfrontalière. Une précondition pour cela est d’améliorer la qualité de la culture politique, et de l’attention aux problèmes d’environnement en Europe de l’Est.

Paul Tamas rappelle aussi que la Pax Sovietica n’était pas seulement un système particulier de domination politique et militaire, mais un système organique d’interdépendances sociales, éco-nomiques, indusrielles et technologiques. Le cas de l’environnement était aussi en tant que tel intégré dans ce système. En dehors de sa nature spécifique, il avait une double signification. D’un côté sa composition et son état formait un produit déterminé (même non planifié) des stratégies d’industrialisation socialistes. D’un autre côté, à cause des interdépendances politiques et sociales, il était un canal majeur pour l’expression de mécontentements réprimés, mais d’une tout autre nature socio-politique.

Ainsi les réactions est-européennes à .i.Tchernobyl; furent déterminées par la perception des relations politiques de l’Ex-union soviétique dans les années quatre-vingt. D’un côté, le désastre ne fut pas interprété comme un accident technologique, mais comme un signe de la catastrophe finale du communisme. D’un autre côté, des groupes politiques importants y virent une démonstration directe de l’insécurité physique et existentielle provenant de la dépendance de leurs sociétés vis-à-vis de l’.i.Union soviétique;. Cette affaire, démontrant au monde les interdépendances des sociétés technologiques, fut utilisé ici comme un enjeu important pour les mouvements de souveraineté nationale.

b). Le conflit en cours autour du barrage du Danube entre la Slovaquie et la Hongrie montre la relativité et l’ambiguïté des arguments environnementaux couvrant des aspirations nationales, des aspirations économiques, et plus généralement les peurs et les espoirs politiques de chaque nation.

Le caractère quasi-conflictuel de tout problème en Europe orientale est souligné, par le chercheur finnois Tapani Vaahtoranta qui étudie les difficultés que la Finlande a rencontré en essayant de persuader l’Union Soviétique et la Russie de contrôler et de prévenir les problèmes environnementaux. Il rappelle ainsi que la question de la protection de l’environnement dans les relations bilatérales entre la .i.Russie; et la Finlande se situe toujours dans un contexte de dissymétrie des relations. Il note l’inefficacité de la politique finlandaise face à la dégradation de l’environnement en Russie, et rappelle les cas où la Finlande a négligé de promouvoir la protection environnementale vers les régions russes voisines. Vaahtoranta ne cite pas l’arrière-fond de revendications impériales que l’émergence politique de l’extrême-droite russe remet à l’ordre du jour, mais il est clair qu’il existe là un contentieux plus ou moins silencieux.

Les .rapports Nord-Sud



La question de l’environnement, déjà saisie au Nord, dans des enjeux qui le dépassent de loin, serait-elle ressentie de façon plus autonome au Sud ? Certes non, et bien au contraire, soutient le chercheur algérien Rachid .Sidi-Boumedine Il estime en effet que l’illustration des points de vue de pays du Sud sur le rapport qui les lie au Nord après Rio, pourrait donner lieu à des approches très réductrices, dès lors qu’on la “daterait” du réarrangement qu’on appelle Nouvel Ordre Mondial. Sans remonter forcément jusqu’aux indépendances des années soixante, on peut noter qu’en particulier pour certains pays qui ont choisi un système de planification centrale, et qui ont été régis par des partis uniques, les recompositions internes sont considérables. Il s’ensuit qu’il est difficile de séparer l’essor de forces économiques et sociales locales, à l’ombre de ces partis, et les courants politiques qui ont émergé, accompagnés par les changements de régimes, les luttes âpres pour le contrôle du pouvoir, les effets directs ou différés des politiques d’ajustement structurel, du reaganisme, etc.. Les choix, les prises de position des acteurs locaux, l’existence de situations complexes dans la relation environnement / développement ; les menaces de paupérisation et/ ou de rééchelonnement, sont autant d’éléments qui dissuareraient déjà de simplifier. Ce sont autant de lectures des rapports réels ou virtuels, factuels ou idéologiques avec “les Nords”, dont, l’environnement est un des enjeux grandissants.

Exposant le point de vue d’un chercheur indien, TN Rao est plus critique. Il estime que les tentatives intergouvernementales pour la protection de l'environnement se sont révélées souvent futiles. L'événement de Rio ne soutient pas non plus beaucoup l'espoir.

Les changements géopolitiques récents n'ont pas changé les attitudes de négligence qui prévalaient auparavant. Au contraire, les tendances hégémoniques se sont étendues également aux aspects environnementaux. Cependant, l'expérience a montré que les peuples disposent d'un potentiel pour pousser les gouvernements à des politiques amicales pour l'environnement. Des mouvements civils ont contraint à la fermeture d'installations dangereuses, et en .i.Inde;, l'action d'au moins deux de ces mouvements a été couronnée de succès appréciables. Un puissant mouvement d'opinion est donc l'enjeu de l'heure, et la jeunesse et les intellectuels ont un rôle pour l'éclairer et le conduire, sans piétiner les identités nationales. T.N.Rao nous dit qu’ne étude est en cours, pour comprendre comment se forme l'opinion intellectuelle dans la perspective de la sécurité environnementale, et comment pourrait s'accomplir un tel objectif de mobilisation populaire de l'environnement.

Narshima Reddy, dans une démarche voisine, souligne qu’il y a aujourd’hui deux mondes : le développé, et l’autre. Les déséquilibres créés dans les pays industriellement avancés, par le développement réalisé à l’aide de technologies épuisant les trésors cachés de la nature. Les peuples de ces pays jouissent des fruits du développement, tout en supportant des risques pour l’environnement : ils connaissent ainsi une certaine compensation. Et ils ont aussi de la technologie, des technocrates et des dollars pour rectifier la situation. Mais il en va tout autrement pour les PVD. Pour eux, le développement est toujours un objectif lointain, alors qu’ils goûtent les dangers environnementaux au niveau local comme de façon globale. N. Reddy rappelle que les pays vivant dans le “second monde, particulièrement dans la campagne, et qui ne partagent rien d’autre que la pauvreté, endurent les pires souffrances dans le contexte de la dégradation globale de l’environnement. Le fait est que les limites de l’éco-système ne sont pas indépendants des frontières politiques : tout déséquilibre autour d’une frontière politique affecte les écosystèmes qui y sont joints. Cette situation appelle un nouveau concept de dépendance entre frontières géographiques et politiques. Elle oblige aussi à envisager la crise environnementale dans la perspective totalement nouvelle d’un ordre mondial en émergence. Cela requiert, en cette période critique, de traiter la nature comme une entité, dont le saccage a des conséquences à travers les frontières. Face à elle, la technologie se comporte aussi comme une seule entité. La question est de savoir comment la seconde peut respecter la première.

R.I. Jain analyse la façon dont l’Inde a perçu la conférence de Rio. Le rassemblement massif au sommet de la Terre à Rio en Juin 1992, a focalisé l’attention sur l’énorme problème de la survie de l’humanité, posé par la déterioration de l’environnement du aux défis du développement dans les champs de la science, de la technologie et de l’industrialisation. Le chercheur suggère qu’il serait erroné de regarder le sommet de Rio comme une démonstration de la polarisation Sud-Nord, et comme la confrontation prolongée entre actions passées du monde développé, contre le futur des pays en développement. La perception indienne des résultats de la conférence de Rio n’a pas seulement aidé à une meilleure compréhension des liens entre l’environnement et le développement , mais a aussi mis en lumière que l’environnement ne peut pas être protégé dans un état de sous-développement. L’insistance répétée de l’.i.Inde sur la construction d’un nouveau régime ou modèle de développement qui combine l’absorption de la technologie avec les impératifs de la justice sociale et ceux de la protection de l’environnement, est une stratégie que beaucoup de pays en développement pourraient adopter, nous dit R.I. Jain. Ceci, au travers d’un processus de confiance en soi et de coopération Sud-Sud, comme solution alternative : En dépit de l’acceptation réticente de quelques pays développés quant à leur responsabilités pour aider les .i.PVD; dans l’énorme tâche de la protection environnementale.
Comme le fait Bérengère Quincy, nous pouvons nous demander (avec inquiétude) si les effets de la crise -en partie environnementale- ne déclenchent pas des mécanismes classiques de mobilisation politique et diplomatique, qui tendent, par leur inertie propre, à ignorer l’environnement. Facteur essentiel de qualité de la vie humaine, l’écologie serait-elle condamnée à disparaître au moment même où ce qu’elle dénonce devient réalité massive ?

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