Une koinè ionienne ? Dépositions et pratiques rituelles à Apollonia du Pont et dans les nécropoles des cités ioniennes
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| Alexandre Baralis: Une koinè ionienne ? Dépositions et pratiques rituelles à Apollonia du Pont et dans les nécropoles des cités ioniennes L'existence supposée d'une communauté culturelle fédérant la plupart des établissements grecs du Pont constitue un thème récurrent dans la bibliographie régionale auquel a été consacré en 2007 un colloque à part entière. Les critères retenus couvrent des domaines aussi divers que la langue, l'onomastique ou la religion, voire l'architecture et le rapport à l'autre - les populations locales- face auquel les colons grecs d'origine ionienne seraient sensés adopter une attitude similaire, empreinte d'un certain pragmatisme et d'un esprit de compromis. La géographie singulière de la zone pontique est elle-même utilisée pour définir les contours d'un espace supposé homogène dans lequel les « diasporas » grecques seraient susceptibles d'adopter un profil commun, fruit d'une identité partagée. Paradoxalement, dans cette perspective, les nécropoles sont rarement prises en compte, si ce n'est par les critères les plus évidents comme la typologie des structures funéraires ou le traitement réservé au corps, articulé autour de la traditionnelle opposition inhumation/incinération. Sous cet angle, la réponse apportée est le plus souvent négative, car elle repose sur la mise en perspective de données rarement contemporaines. Ces divers éléments éclairent alors moins leur identité propre que le degré d'ouverture des communautés coloniales face aux modes et aux innovations dont les réseaux d'échange sont les porteurs. A l'inverse, ce type d'analyse fait l'impasse le plus souvent sur une étude globale de la chaîne opératoire conduisant le défunt depuis son domicile jusqu'à sa déposition finale à laquelle succède un ensemble de cérémonies plus ou moins codifiées par le biais de l'usage et de la coutume. Il reproduit en ce sens un état de la bibliographie dans laquelle les foyers et dépôts funéraires s'avèrent le plus souvent négligés, car bien souvent non reconnus par les fouilleurs et interprétés de façon erronée comme des zones de déchets, voire des contextes funéraires perturbés. Pourtant, ensemble, dépôts et foyers permettent d'approcher chacun des gestes entourant le traitement du mort dont ils constituent en quelque sorte l'écho. Ils offrent ainsi en retour un matériel précieux pour saisir l’enchaînement des rites qui rythment les pratiques liées au défunt. Or, il est intéressant d'observer sur ce point que même dans une nécropole ouverte aux innovations, comme peut l'être celle d'Apollonia du Pont, la permanence de ces gestes transcende le renouvellement des structures funéraires et l'adoption diffuse de nouvelles pratiques issues du monde égéen. Ils représentent dès lors des critères particulièrement pertinents pour dresser les contours d'une identité rituelle, si ce n'est religieuse, éclairant sous un jour nouveau la question discutée d'une éventuelle koinè pontique. |
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